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Membre du personnel des Ruches
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Le Vayang 27 Nohanur 1509 à 18h52
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| Till Nep sourit et secoue la tête.
Voyons, distilleuse, ce sont des rumeurs vieilles de près de 300 ans !
Premièrement rien ne dit qu'elles sont fondées et deuxièmement, les rumeurs sont rarement aussi précises.
Nous n'avons pas le nom d'un éventuel Propage ayant possiblement rendu visite à Delbrine dans les années 1250...
Puis elle acquiesce :
Son corps a été retrouvé dans les ruines fumantes d'une bâtisse, à quelques pas de son atelier.
Dans une rue adjacente du même quartier. Le rapport fait état d'autres corps, mais complètement carbonisés.
Il apparaît raisonnable de croire qu'une expérience menée avec plusieurs de ses consoeurs a mal tournée.
Mais encore une fois, il est difficile d'affirmer quoique ce soit, devant toute absence de preuves formelles.
La Mémoire reprend délicatement la toile.
Oui, c'est un portrait d'Osule, effectuée par une de ses amies quelques mois avant son départ de la Ruche.
Le temps a malmené cette peinture, mais on y distingue encore assez clairement son visage.
Je dois dire qu'elle est plutôt inquiétante !
Quoiqu'il en soit vous êtes la bienvenue. J'espère en effet que vos recherches aboutiront.
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Le Vayang 27 Nohanur 1509 à 22h41
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| Zynia se sentit un peu bête et naive à voir la réaction de Till Nep lors de sa première réponse. Elle bredouilla simplement:
C'est que... je ne veux simplement écarter aucune piste avec des a priori.
Mais, dans l'immédiat, Zynia voulait tenter de trouver l'endroit où Osule Delbrine avait vécu à Utrynia. Mais était-ce possible? Comment la ville avait-elle évoluée depuis lors? Il lui fallait pourtant essayer et ne pas négliger cet aspect de la réflexion. Il interrogea encore la Mémoire du tableau:
Peut-être avez-vous des plans, des cartes qui montrent l'emplacement de la maison d'Osule Delbrine à l'époque? Ou peut-être que, par recoupements, nous pouvons y parvenir?
Dans l'esprit, les idées fusaient, mais pour cela il lui fallait à tout prix localiser l'emplacement de la maison et du laboratoire de celle qui l'avait précédée dans sa recherche. Elle pourrait en effet alors se rendre sur place, faire des observations. Et puis, si Osule Delbrine était devenue assez célèbre, peut-être que quelque habitante du quartier actuel se souviendra-t-elle avoir entendu une histoire racontée de génération en génération à son propos.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Membre du personnel des Ruches
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Le Sukra 28 Nohanur 1509 à 09h32
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| L'alchimiste avait obtenu de nouveaux renseignements qui allaient, du moins l'espérait-elle, lui permettre de poursuivre ses recherches concernant la mystérieuse Osule Delbrine.
Danhya pour votre aide, Till Nep. Je vais donc continuer à retracer la vie d'Osule Delbrine autre part.
Après avoir ainsi pris congé et forte d'indications somme toute relativement précises, Zynia quitta la Ruche et prit la direction du quartier du port. Arrivée au ponton, elle regarda les maisons et l'enchevêtrement de rues et de ruelles et se dit:
Décidément, tout serait plus pratique si chaque rue était munie d'une plaque en métal sur laquelle serait inscrit son nom et si un plan de la ville, plus précis que celui qui est en vente à la Mairie, permettait ensuite de localiser la rue recherchée. Il faudra que je pense à en parler à Kaliss, la Mestre d'Utrynia, quand je la reverrai.
Ce n'était certes pas le quartier de sa ville natale qu'elle connaissait le mieux. Mais elle était déjà passée par l'une ou l'autre des rues qui s'offraient à elle maintenant pour poursuivre ce qui commençait à s'apparenter à une sorte d'aventure. Elle chercha discrètement du regard quelqu'un susceptible de pouvoir l'aider à trouver la rue de l'Abandon. Elle évita les marins, trop occupés à préparer ou réparer leur matériel, et s'approcha d'une tydale qui devait manifestement habiter le quartier. Elle la salua et lui demanda quels étaient les noms des rues proches.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Sukra 28 Nohanur 1509 à 10h02
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| Interrogeant la tydale, puis deux ou trois personnes par la suite, Zynia ne tarda pas à s'enfoncer dans le quartier du port. Au fur et à mesure de sa route, elle prit conscience qu'elle s'engageait très clairement dans des lieux de plus en plus délaissés, souvent pauvres ou au niveau de vie très bas. On acheva de la mener dans une rue, particulièrement longue et tortueuse, qu'on lui présenta comme étant la rue de l'Abandon. Dés les premiers pas, la Distilleuse put s'apercevoir qu'elle portait "dignement" son nom. L'allée avait beau être longue, elle n'en était pas moins....vide. Des petites maisons en bois se chevauchaient les unes les autres, mais la plupart étaient en ruines ou ne tarderaient pas à l'être. Quelques personnes passaient, de ci de là (sans s'attarder) et la rue, sans être inquiétante, renvoyait une forte impression de tristesse, frisant la mélancolie. Le tout appuyé par les senteurs âcres de vieux mystères oubliés...
Nul magasin, nulle échoppe ni étals. Même les maisons, qui étaient clairement des lieux d'habitation, étaient vraisemblablement dépourvues de locataires. Et il n'y avait quasiment personne dans la rue. Quasiment...
Assis sous un porche obscur, un vieillard fumant le cigare observait Zynia.
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Le Sukra 28 Nohanur 1509 à 23h06
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| Autant le vieux mâle était lent, évasif, énigmatique, autant la distilleuse avait la langue rapide, directe, limpide. Il s'agissait d'apprendre ce que pouvait savoir cet inapte. S'il lui révélait ses secrets et qu'ils soient utiles à l'alchimiste, au moins aura-t-il été utile au Matriarcat.
Peut-être que je pourrai faire vivre une partie de sa mémoire si vous m'en faisiez partager la connaissance. Par exemple, connaissez-vous l'emplacement de la maison qu'elle occupait? Ou alors des particularismes de la personne?
Les paroles de la tydale étaient vraies. Si Osule avait bel et bien travaillé sur une potion de poison telle que Zynia le faisait et que cette dernière puisse tirer profit des expériences de celle qui l'a précédé, une partie de la mémoire de l'aînée lui survivrait.
De plus, Zynia était intéressée à en savoir davantage sur cette alchimiste du XIIIème siècle.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 29 Nohanur 1509 à 08h46
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| Le vieillard se lève et étire ses membres comme un vieux matou meurtri.
Puis il tire une dernière fois sur son cigare avant de l'écraser au sol.
Des particularismes ? Ils se confondent dans le mythe, comment savoir lesquels sont fondés, lesquels ne le sont pas ?
L'homme, qui s'avère de haute stature pour un individu de son âge, se met à marcher dans la rue en boitant.
Maintenant qu'elle y pense, il est fort probable qu'il ait été déclaré inapte suite à un quelconque accident.
Sans soucier d'être suivi ou non par l'alchimiste, il descend l'allée vers une direction bien précise...
Au bout de quelques minutes, il s'arrête devant un emplacement où gisent des ruines.
Morceaux de bois et de meubles dévorés par le temps, on distingue encore les fondations.
Avec un bel effort mental, il n'est pas impossible d'y voir un rez de chaussée avec un début d'escalier qui se perd dans le vide d'un étage depuis longtemps disparu, sans douté effondré au sol avec le toit.
Le vieillard enjambe les restes d'un petit mur et entre dans les décombres.
Voilà sa maison. D'après ce qu'en disent les rumeurs.
Le seul chantier de tout le quartier sur lequel personne n'a jamais rien reconstruit.
Je sais que quelques personnes ont habité ici après le départ d'Osule et avant que la maison s'écroule.
Elles ne sont jamais resté longtemps et la cave a été condamnée.Trop...dangereuse, d'après elles.
Le lieu fait figure de "maison hantée" dans le quartier, si vous voyez le genre.
Enfin, de "ruine maudite", pour être précis.
L'inapte fait attention où il met les pieds, balayant du bout du pied des décombres gênants.
La plupart des éléments du décor partent en miette au moindre contact.
Puis il se dirige dans un coin et retire de nombreux débris du sol. Il nettoie.
Une petite porte barricadée se révèle sous la poussière. Une porte en métal, dotée d'armatures impressionnantes.
Plusieurs serrures, des barres de fer soudées et des chaînes la protègent de tout visiteur inattendu...
Si, comme le disait l'homme, les gens avaient condamné cette cave, ils n'y étaient pas allé de main morte.
Et avec des moyens pour le moins surprenants, de la part de démunis...
Ca, c'est la porte qui mène à la cave. Si vous espérez trouver encore quelque chose d'Osule...
C'est derrière ça qu'il faudra chercher. Mais bonne chance pour l'ouverture, héhé...
Puissiez vous trouver votre bonheur.
Et sans rien ajouter d'autre, le vieillard dispose et s'éloigne.
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Le Dhiwara 29 Nohanur 1509 à 10h41
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| Zynia se retrouva seule sur le "site", dans les ruines de la maison d'Osule à ce qu'avait dit l'homme qui s'était éloigné. Tout cela s'était finalement passé rapidement. Elle avait juste eu le temps d'articuler un "Danhya" avant qu'il soit hors de portée de voix.
L'alchimiste pivota sur elle-même, pour prendre la mesure du chantier. Voilà ce qu'il subsiste d'une maison vieille de trois siècles. Puis, elle revient vers la porte et fait un état des lieux.
Nous disons donc: dans le sol, une petite trape métallique avec plusieurs serrures, des barres de fer et des chaînes. Ce qui a été vu ci-dessous a du être impressionnant pour réclamer de tels moyens pour en défendre l'accès. Il faut donc absolument que je le vois aussi.
Zynia analysa donc la situation. Etait-il envisageable d'ôter purement et simplement toute la ferraille en bloc en la descellant pour laisser la place à un trou ou est-ce qu'il convenait d'ouvrir chaque fermeture individuellement?
Dans chaque hypothèse, la distilleuse faisait état de ce qu'il conviendrait d'utiliser pour parvenir à ses fins. Dans la première, etait-il possible d'utiliser un ou deux Yloataku pour arracher la porte? Dans la seconde, sans doute qu'une pelle et des outils seraient indispensables.
En fait, il lui démangeait d'envoyer un projectile magique dans la porte pour voir sa réaction. Mais elle craignait moins la porte elle-même, qu'un passage éventuel qui s'écroulerait suite aux chocs.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 29 Nohanur 1509 à 12h33
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| L'analyse de la Distilleuse est juste. Face à cet obstacle, deux solutions s'offrent à elle.
La manière douce et la manière forte, avec leurs avantages et défauts respectifs.
La manière douce, d'un côté, implique avant tout de la patience. Les serrures complexes et les lourds cadenas des différentes chaînes sont un problème qu'un serrurier expérimenté pourrait résoudre, à force d'outils adéquats et de talent. Resterait ensuite les barres de fer qui grillagent sévèrement la porte. Elles, il faudrait les scier, ce qui n'est pas impossible mais ce qui réclame également des outils appropriés et des muscles.
L'avantage de cette manière, c'est évidemment qu'elle est subtile et sûre.
Son inconvénient, c'est qu'elle demande du temps et de l'argent.
La manière forte, elle, consiste essentiellement à faire sortir la porte de ses gonds. Par la force, évidemment.
Nul doute qu'un Yloataku ou que quelques hommes biens bâtis muni d'un bélier pourraient s'en occuper, mais c'est le même soucis qu'avec une décharge magique puissante. Qu'adviendrait-il de l'entrée de la cave et du passage face à ces assauts ? Les chances d'écroulement dans un endroit si ancien ne sont pas négligeables.
L'avantage de cette manière, c'est qu'elle est radicale et rapide.
Son inconvénient...est bien, va de soi. Les risques parlent d'eux-mêmes...
A Zynia de voir.
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Le Dhiwara 29 Nohanur 1509 à 22h32
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| Le choix représente toujours un dilemne. Cependant, y avait-il réellement un choix à faire pour Zynia? Le choix entre faire les choses correctement et... tenter sa chance en somme. Et la distilleuse ne s'était jamais risquée à jouer son maigre salaire sur un coup de dés à l'Auberge du lac. Il lui audrait donc emprunter la voie de la sagesse pour parvenir à ses fins.
Ôter les cadenas et les chaînes était ce qui semblait le plus simple. Shyama, la maîtresse artisane qu'elle connaissait bien, pourra lui prêter une pince lui permettant de couper ceci. Shyama réalisait des créations artisanales avec différents métaux. Elle avait nécessairement une telle pince parmi ses outils. L'alchimiste irait lui demander de la lui prêter une journée.
De même, pour scier les barres de fer, Shyama doit avoir de quoi opérer, se dit l'alchimiste. Cela lui prendrait le temps qu'il faudrait, mais elle y arriverait. Ce qui était en-dessous datait sans doute d'il y avait trois siècles, on n'était donc plus à quelques jours près.
Il restait les serrures. Là, c'était plus compliqué. Zynia avait connu quelqu'un qui aurait pu l'aider sur ce point, mais la personne avait été raccompagnée aux portes d'Utrynia et avait été bannie de la faction. Il était donc impossible de recourir à elle.
Fallait-il faire intervenir une tierce personne? Un tire-laine habile? Ce ne serait sans doute pas prudent de s'y prendre ainsi. Zynia préféra retourner à la Ruche et demander à Till Nep si elle connaissait une soeur douée en serrurerie parmi les non-symbiosées.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 30 Nohanur 1509 à 12h01
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| Zynia entreprit les démarches appropriée pour mener à bien son projet.
Till Nep ne connaissait pas de soeur particulièrement douée dans ce domaine et si elle trouva le demande quelque peu étrange, n'en montra rien. En revanche elle lui indiqua la boutique d'une serrurière sérieuse et réputée.
Cette dernière, moyennant finance, accepta l'étrange travail que lui confia la distilleuse.
Elle était davantage formée à la fabrication qu'à l'effraction. Mais elle n'en connaissait pas moins son sujet.
En parallèle, l'alchimiste se fournit les outils auprès de Shyama ou d'un quelconque artisan prompt à prêter ou à vendre de tels ustensiles et retourna, avec la serrurière, dans la rue de l'Abandon. L'oeuvre prit quelques heures, autant d'un côté que de l'autre. Mais l'entreprise de Zynia s'en trouva faciliter par une donnée évidente : le temps a prise sur les métaux. La rouille avait affaibli la résistance du métal. A coups de pinces et de scie, elle se débarrassa des chaines et des barres de fer.
Cette même donnée s'avéra cependant source de problème pour le crochetage. Car les serrures étaient complexes et les rouages fatigués, ne répondant plus aussi aisément à chaque impulsion, chaque poussée, chaque traction qu'autrefois. Et la rouille s'émiettait, réduisant le peu de visibilité et de manoeuvre nécessaire à l'opération. Mais la patience et l'effort s'en trouvèrent récompensés.
La porte n'était plus scellée...
L'ouvrir s'avéra un peu difficile, au vue de son âge et de son poids.
Mais en définitive, un vieil escalier étroit se dessina dans la pénombre.
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Le Matal 1 Dasawar 1509 à 15h57
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| La lumière de sa lanterne balaya la pièce unique qui constituait l'ancien laboratoire d'Osule.
Des tables de travail, des étagères remplies de bocaux, une bibliothèque et tout l'outillage adéquat.
Pots, bouteilles, alambiques, tuyaux, récipients divers, entonnoirs, flacons. Le matériel était là.
Avec quelques meubles de rangement et des caisses à droite à gauche.
Zynia était face à véritable laboratoire d'alchimiste, semblable au sien.
Ce qui ne manqua pas de la surprendre...
Car la salle était certes abandonnée, poussiéreuse et ancienne, le matériel était certes usé, déficient, quelquefois brisé ou fragile, les ingrédients laissés à l'air libre avaient certes moisis, dépéris ou pourris. Mais rien de tout cela n'avait 300 ans...
A part la pièce en elle même, peut-être, mais comment en être sûr ?
Il y avait donc deux solutions : soit elle n'était pas chez la fameuse sorcière...
Soit quelqu'un s'était servi des lieux entre temps, en se les ré-appropriant.
Ce qui était sûr, néanmoins, c'est que dans un cas comme dans l'autre, il n'y avait pas eu d'activité récente.
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