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Le Matal 1 Dasawar 1509 à 18h58
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| Après une fouille méthodique, Zynia dut se rendre à l'évidence : il n'existait qu'une entrée à cette pièce et elle venait de l'emprunter.
Pas de passages secrets ou de tunnel dissimulé menant à une autre masure.
Si une personne était venue ici avant elle, elle avait dû passer par la porte...
Puis elle se mit à analyser les ouvrages. Ils ne remplissaient pas la bibliothèque, même petite, et elle comprit vite que c'était un choix très ciblé de traités alchimiques en particuliers. Zynia reconnut certains classiques majeurs, sur la base desquels elle avait elle-même étudiée (elle et des générations d'alchimistes avant elle), ainsi que des livres de pointe, complexes et de haut niveau, uniquement compréhensibles pour des alchimistes expérimentés. D'autres manuscrits lui étaient inconnus, traitant essentiellement de théorie, abordant des questions difficiles sous un angle original. Zynia savait à quel point son art était sujet à controverses et débats sans fins.
Ces documents là touchaient visiblement à ce genre de problématiques...
Certaines copies de cette bibliothèque personnelle étaient assez anciennes (et donc, de valeur), d'autres relativement récentes (les écrits les plus jeunes remontaient à une trentaine d'années). Dans tous les cas, ça ne pouvait guère lui donner de renseignement précis sur leur propriétaire. Propriétaire qui, par contre, avait beaucoup annoté ses bouquins (quel qu'ils soient, même ceux qu'on pourrait considérer comme "précieux"). Mais son style n'avait rien en commun avec celui de la note griffonnée sur le parchemin de la bibliothèque d'Utrynia, et n'avait clairement pas le même âge. Celui là était lisible, visible, clair.
Enfin, la distilleuse tomba, posée dans un coin vide du meuble, sur une caisse en métal noir isolant.
Elle l'ouvrit, en forçant un peu, et une série de cahiers soigneusement emballés dans du tissu dormait au fond. Chaque cahier, d'une fragilité extrême dû au temps, était accompagné d'une série de feuillets beaucoup plus récents.
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Le Merakih 2 Dasawar 1509 à 01h04
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| Après la fouille méthodique de la pièce et l'analyse des ouvrages contenue dans cette bibliothèque personnelle, Zynia tiras plusieurs conclusions. La pièce était encore occupée et utilisée il y a une trentaine d'années par quelqu'un qui y pénétrait par la porte suivie d'une volée de marches d'escalier. La pièce n'était plus utilisée depuis longtemps, peut-être une trentaine d'années? Une alchimiste de renom est-elle décédée à Utrynia à cette période? Il faudra vérifier.
Mais Osule n'avait pas été la dernière occupante des lieux, si tant est qu'elle les ait occupés un jour... Toutefois, les investigations de la distilleuse s'avérèrent profitables. Elle avait découvert des ouvrages rares et précieux. Il fallait qu'elle les ramène dans son laboratoire pour les étudier à loisir. Elle les plaça donc avec précaution dans son sac de voyage.
L'alchimiste demeurait cependant sur ses gardes dans ce lieu étrange.
Enfin, après avoir ouvert la caisse de métal noir isolant - sans doute ignifuge? -, la tydale déballa soigneusement la série de cahiers. Etant donné la fragilité constatée, elle déposa l'emballage sur une table l'emballage pour l'ouvrir et consulter les feuillets, puis les cahiers en tournant les pages avec délicatesse, les mains recouvertes par des gants.
Et c'est pleine d'espoir qu'elle se mit à lire.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Merakih 2 Dasawar 1509 à 10h41
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| Zynia doit déployer des stratagèmes de douceur pour consulter les cahiers sans les abîmer.
Chaque page doit être tournée avec grand soin, tant elles sont vieilles et fragiles. Le moindre contact un peu indélicat est elle se froisse, se casse, s'effrite et s'émiette. Tout un programme. Malheureusement, rien de vraiment lisible ne se révèle à elle dans les anciens parchemins. Non seulement parce que l'écriture est en grande partie effacée, malmenée par les avaries du temps, mais aussi parce que c'est un véritable chaos. Un chaos crypté. La personne qui a écrit ces lignes, non contente d'être bordélique, à pris soin d'en dissimuler le sens pour tout lecteur importun.
Les feuillets, eux, sont parfaitement lisibles. Et Zynia en comprend vite la fonction.
Ils ont été rédigé sur la base des cahiers, pour chercher à en recopier le contenu, à le décrypter et à l'analyser.
C'est un tydale commun, récent, compréhensible qui reprend les phrases et les décortique pour en retirer la substantifique moelle. Leur rédacteur a mis au point une grille de lecture afin de saisir le sens des anciens écrits qui dorment dans les cahiers. Globalement, c'est un succès. Il a traduit Osule. Car c'est bien de quoi il s'agit.
Zynia est face aux cahiers de note de la sorcière, ce qui explique leur âge, et aux feuillets d'un(e) inconnu(e) qui s'est évertué à relire, à décoder et à retranscrire les documents de la fameuse alchimiste....
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Le Merakih 2 Dasawar 1509 à 11h30
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| C'est bien ce que Zynia pensait. Elle n'était pas la première à marcher sur les traces d'Osule. Ce qu'elle imaginait maintenant, c'était que quelqu'un ait pu trouver les cahiers de la sorcière, soit en enquêtant également sur la base du mot griffoné dans l'ouvrage de la bibliothèque d'Utrynia, soit en les trouvant par hasard, soit encore en "héritant" de ceux-ci. Cette personne aurait alors poursuivi les recherches d'Osule.
L'alchimiste replia très soigneusement tout le matériel de caisse noire et prit la décision d'emporter le tout dans son laboratoire pour être plus à l'aise dans l'étude de tous ces écrits. De plus, la luminosité à sa disposition n'était pas optimale pour ce faire dans les circonstance actuelles.
La tydale regarda encore si quelque chose pouvait être intéressant parmi les objets du laboratoire. Puis, elle remonta l'escalier avec précaution. Elle prit soin de mettre en place un ou deux éléments lui permettant de savoir si quelqu'un serait venu dans la pièce après son passage et elle referma la porte.
Retraversant le quartier tout en étant sur ses gardes, Zynia transporta son précieux chargement jusqu'à son laboratoire dont elle barra la porte. Elle commença alors à étudier les feuillets en essayant de comprendre le fonctionnement des cahiers et leur système de cryptage, lequel pourrait peut-être lui servir un jour. Elle cherchait aussi à identifier les graphies. Sans doute, les feuilelts étaient tous écrits de la même main. Leur graphie correspondait-elle avec celle des notes placées dans les ouvrages?
Bien entendu, mis à part ces détails "techniques", l'attention de la distilleuse se focalisait sur le contenu des feuillets. Elle était impatiente d'en connaître le contenu mais tentait de s'entourer de toutes les précuations nécessaires ou jugées utiles pour cela.
Elle sortit ensuite de son sac de voyage et les posa sur les rayons de sa modeste bibliothèque en les observant et les feuilletant par moments.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Julung 3 Dasawar 1509 à 12h20
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| Zynia se mit à parcourir les feuillets, traduction bienvenue des antiques cahiers.
Ils n'étaient pas toujours extrêmement clairs, du fait que leur auteur y avait couché beaucoup de notes, d'idées, de calculs et tout ce qu'implique un travail complexe de décryptage, fouillis de ratures, de graphiques, de détours, de surlignage, etc...
Mais il (ou elle) avait fait un boulot extraordinaire en bien des points. Des passages entiers des cahiers avaient été décodés (les autres étaient bien souvent trop inaccessibles) et retranscrits.
Elle se mit donc à les lire et à les analyser à son tour.
De toute évidence, les travaux d'Osule n'avaient pas seulement portés sur l'alchimie.
Elle s'était aussi durablement impliquées dans des recherches scientifiques variées, en naturalisme et en médecine notamment, ainsi qu'en mathématiques et en astrologie. Ses cahiers traitaient un peu de tous ces sujets, évoquant à de nombreuses reprises des dissections et des analyses de rejetons et d'aberrations mineures...
Un sujet qui revenait assez fréquemment.
Puis, au coeur des heures sombres où elle parcourait ces pages, Zynia tomba sur ce qui l'intéressait plus spécifiquement.
Quelques feuillets consacrés à des recettes alchimiques. Et...là, dans ces feuillets, l'un d'entre eux portait fièrement le titre de "recherches sur la potion de poison, relative au sort de Décrépitude"...
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Le Vayang 4 Dasawar 1509 à 15h13
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| Zynia lut avec grande attention le feuillet consacré à la traduction des recherches d'Osule concernant la fameuse potion.
Elle se rendit rapidement compte que, malheureusement, cette dernière était incomplète. Comme elle s'y était un peu attendu, des parties manquaient, dû à l'âge des cahiers, qui rendait toute lecture complète impossible.
Le retranscripteur avait certainement fait de son mieux, mais les affres du temps ne font pas compromis.
Cependant, des passages entiers demeuraient lisibles et le chercheur avait soigneusement décodé ces passages.
Ils parlaient essentiellement des ingrédients, ce qui était on ne peut plus utile à la distilleuse.
Elle se perdit néanmoins quelques heures dans les dédales de phrases et de mots. Et pour cause :
Les cahiers d'Osule étaient chaotiques, essentiellement constitués de notes prises lors de ses recherches, et les feuillets de seconde main étaient eux aussi remplis de notes de l'auteur cherchant ici la meilleure traduction ou commentant là les trouvailles de la dame. Il fallait donc trouver les conclusions de l'un et de l'autre dans ce fourbis pour savoir à quoi s'en tenir. Osule avait visiblement beaucoup ramé lors de son étude de ladite potion et le traducteur avait lui beaucoup ramé pour retranscrire les propos de l'alchimiste disparue...
Après une longue nuit de lecture assidue à la lumière des bougies, Zynia réussit finalement à tirer de ces brouillons ce qui lui semblait le plus abouti et le plus pertinent. D'après Osule, il était nécessaire de capturer le Jarilith vivant (par un quelconque moyen, piège ou autre) car il était indispensable de le sacrifier lors de l'assemblage final (en faisant couler son poison et ses fluides vitaux dans la décoction). Elle ne s'attardait pas sur la façon de récolter les perles d'Okabries, mais par contre, insistait sur le fait de les garder dans un sachet de soie trois jours, plongé dans du sang de serpent. Avant de les réduire en très fine poudre lors de leur préparation. Quant à l'amanite orangée, elle devait être arrachée de terre au crépuscule et réduite en bouilli le soir même pour être gardée au frais dans une bouteille....
C'était là où s'arrêtaient les recherches d'Osule. Il était impossible de savoir si elle était allée plus loin, vu l'état de ses écrits, et donc de connaître la validité réelle de ce qu'elle avançait. Mais l'assurance avec laquelle elle décrivait la processus de récolte et de préparation des ingrédients laissait à penser qu'elle en avait fait l'expertise. Il n'y avait rien sur le contexte d'assemblage final (mis à part cette histoire de sacrifice de Jarilith), mais pour ça, Zynia avait déjà trouvé des pistes intéressantes en bibliothèque.
Pour l'heure cependant, tout ce dont avait besoin la distilleuse, c'était une dose de sommeil...
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Le Vayang 4 Dasawar 1509 à 20h31
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| Si l'alchimiste s'attendait en effet un peu à ce qu'il manque quelque chose dans les feuillets de transcription, elle n'en espérait pas moins une bonne surprise... Elle acheva toutefois sa lecture, fatiguée certes, mais heureuse d'avoir progressé de manière gigantesque dans la recherche de sa nouvelle potion. Elle avait pris elle-même soigneusement des notes, lesquelles seraient plus aisées à relire pour elle.
Une chose pourtant la turlupinait. Non seulement la tydale n'était-elle la première à se lancer dans la recherche de la confection de cette potion, mais en plus elle ne serait pas la première à parvenir à la créer ! Zynia était persuadée qu'Osule avait réussi dans son entreprise. Et, là où Osule avait réussi, Zynia devait réussir également.
Mais, consciente de la fatigue qui la guettait, l'alchimiste décida d'aller se coucher, non sans avoir placé tous ces documents en sécurité.
Avant de s'endormir, elle repensa toutefois encore à toute cette journée et aux feuillets. L'existence même des feuillets impliquait que peut-être une troisième personne était en mesure de concocter la potion. A moins qu'elle ne se soit contentée de retranscir les cahiers? A moins qu'elle n'ait pas pu percer le dernier mystère? A moins qu'elle ne soit morte avant cela? Et l'alchimiste sombra dans un sommeil réparateur bienvenu.
Le lendemain, elle se leva lorsque le premier soleil était déjà sur le déclin. Mais elle était désormais reposée pour continuer sa recherche. Elle rejoignit sa table de travail. Elle reprit les notes relevées à la bibliothèque, les compila notes, effectua des recoupements. Elle consulta également les ouvrages qu'elle avait ramenés de l'étrange laboratoire, peut-être quelque chose d'intéressant pouvait s'y trouver. A l'issue de ses réflexions, elle évalua les possibilités et choisit la plus probable.
Puis, elle alla chercher les différents ingrédients sous la forme et collectés de la façon qu'il était indiqué sur le feuillet retranscrivant le cahier d'Osule.
Ce qui n’était pas facile. En effet, selon Osule Delbrine, il était important d’arriver à capturer le Jarilith vivant.
Capturer un Jarilith vivant, capturer un Jarilith vivant, c’est vite dit ça. Je vais peut-être essayer une méthode simple. Je vais dans les marécages où on en voit d’ordinaire. J’en rencontre un et je lui dis : écoutes, j’ai besoin de toi pour un détail alors tu m’accompagnes chez moi et je te sacrifie au moment de l’assemblage final de ma nouvelle potion. Mmhh pas certaine que cela fonctionne. Ce genre de bestiole est une aberration de Syfaria, une de ces créatures engendrée par le S'sarkh. Elle pense donc par elle-même. En tant que telle, elle a des envies propres. Mais de là à m’écouter… Il faut trouver autre chose. Il faudra que je propose à une ensorceleuse de plancher sur la recherche d’un sortilège permettant de téléporter quelqu’un ou quelque chose d’un endroit à un autre. Ce serait une solution idéale. Mais ce n’est pas encore pour aujourd’hui…
Zynia dût donc se résoudre à employer des moyens plus… conventionnels. Elle contacta quelques sœurs symbiosées et non symbiosées qui étaient rompues à l’art de la chasse et elles se mirent en quête de Jariliths. Elles posèrent des pièges sous la forme de filets étendus sous la surface de l’eau marécageuse que l’une des tydale pouvait hisser promptement lorsqu’un Jarilith passait au-dessus. Elles capturèrent ainsi quelques aberrations. Et Zynia d’aménager une nouvelle cage dans son laboratoire. Contrairement aux rats, les Jariliths pouvaient être dangereux même enfermés. L’alchimiste a donc pris le parti de placer une cage métallique juste au-dessus de sa table de travail, de façon à ce qu’un individu soit aisément accessible en cas de besoin. Par ailleurs, tous avaient la vision obstruée.
S’agissant des perles d’okabries, la distilleuse demanda à quelques lames qui « nettoyaient » les abords de la route menant à Kryg de lui fournir les perles qu’elles trouveraient sur les petits crabes qu’elles occiraient. Le sachet de soie nécessaire lui venait de sa mère et le sang de serpent avait été obtenu auprès d’un marchand de reptiles qui avait pris peur quand pour toute réponse à la recommandation : donnez-lui un rat à manger toutes les semaines, Zynia répondit : ne vous inquiétez pas, je veux juste son sang et c’est pour consommer de suite. Et c'est ce qu'elle fit une fois de retour à son laboratoire. Et elle mis les perles trois jours dans le sachet de soie plongé dans le sang. Lors de la préparation, elle usa de son mortier et de son pilon pour les réduire individuellement en une fine poudre.
Enfin, la distilleuse se rendit dans le bois fou où elle arriva en fin de journée à la recherche d'amanites orangées. Grâce à son sortilège de contingence naturelle, elle ne craignait pas la faune sylvestre. Pour éviter toute complication, elle prit le soin de réduire les champignons en bouillie directement dans la forêt avant de les placer dans des bouteilles.
Elle réunit donc toute cette matière première dans son laboratoire. Puis, se tournant vers la cage dans laquelle se trouvaient les rats, elle dit, l'air surprise:
Oh, on dirait que c'est le moment que je reprenne mes expériences. C'est terrible comme cela prospère vite ces bestioles.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 28 Dasawar 1509 à 21h32
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| *** Aux petites fioles....
C'etait la que Zynia lui avait dit de se rendre ***
Toc, toc, toc
*** Elle regarde d'un air curieux la maison ou elle va entrer *** | |
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