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Auberge du Lac

Revenir chez soi

et godailler sans inhibitations !
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Sujet lancé par Orphèle
Le 03-09-1509 à 17h59
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Posté par Nelle,
Le 07-09-1509 à 20h12
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Orphèle

Le Julung 3 Saptawarar 1509 à 17h59

 
Aaaah ! Revenir chez soi.
Après un long séjour chez les mystiques camés, ça fait quand même pas de mal de revoir toutes ces bouilles imberbes taillées dans le roc. Ce qui fait pas de mal non plus, c'est de troquer les chaleurs tuantes du Laomainn pour les températures saisonnales des vertes prairies d'Utrynia.

Orphèle est contente de remettre les pieds chez elle.
Elle respire le bon air de la ville, avec ses senteurs riches en odeurs douteuses et en bruits de foire. La vie, l'agitation, le mouvement ! C'est quand même pas du luxe. L'Etoile du Rêve est belle, mystérieuse, envoûtante mais aussi terriblement calme et tranquille. Utrynia, c'est un autre monde. Un monde foisonnant.

Et c'est à juste titre que sa première destination n'est autre que le plus célèbre établissement de la cité, l'Auberge du Lac, où l'attend un festin de reine. La bouffe des Neldas est chic aussi, mais avec cette manie de foutre des herbes partout on se retrouve quelquefois avec des épices jusqu'au fond de la gorge, à plus savoir quoi en faire.

Alors qu'un bon ragout et une bonne bière, ça paie pas de mine, en toute circonstance, hein ?
Pour la bière elle va devoir faire ses yeux doux à la tenancière, mais elle a confiance en sa force de dissuasion. Elle rentre fièrement dans l'auberge en braillant son menu (comme d'habitude) et se dirige d'un pas décidé vers le fond de la salle, près des fenêtres qui donnent sur le Lac des Mères. Pas de meilleure vue dans toute la ville. A part depuis les murailles bien sûr.

Elle s'installe, les yeux déjà plongé sur la surface miroitante de l'eau qui se découvre de l'autre côté de la vitre.


 
Orphèle

Le Sukra 5 Saptawarar 1509 à 19h50

 
L'Astrologue s'empiffre, appréciant au passage le geste de la tenancière.

Es'Kaer n'a pas tergiversé, n'a pas négocié, ne l'a pas réprimandé ni privé de son plaisir comme à l'accoutumée. Telle une gentille tante, peut-être trop heureuse de revoir une de ses habituée les plus délurées, celle-ci lui a fait parvenir une bouteille de bière pour accompagner son copieux repas. Malgré leurs précédents démêlés, malgré son alcoolisme passé, malgré sa nature d'Anja. Elle ne peut qu'accueillir avec enthousiasme ce signe de paix et de bienvenu. Depuis toujours cloîtrée dans les murs d'Utrynia, la jeune fille a découvert depuis quelques mois les joies incommensurables du voyage. A Kryg, à Korsyne, dans les alentours. Et encore tant d'autres lieux à explorer ! Mais elle a aussi découverte les joies tout aussi incommensurables du retour au foyer. Du retour à la maison, du retour chez soi. C'est à ce titre qu'elle célèbre au coin de l'auberge, les yeux sur le Lac des Mères avec une bonne préparation de la meilleure cuisinière de la ville. Bien vite cependant, son appréciation de l'instant présent est remplacé par d'autres soucis.

Rien de très grave, ni de très important, mais une pensée de Matroshka la réveille de sa douce expertise empirique. Sans nouvelles de son ex-supérieur depuis quelques semaines, qu'elle n'a pas contacté pour des raisons évidentes, Orphèle commençait à s'inquiéter sérieusement. Et voilà que la Voroshk se manifeste de nouveau avec des informations intéressantes à propos du fameux "trou". Ce ne sont cependant pas lesdites informations qui canalisent l'attention de l'Astrologue, mais celle qui en est la porteuse. Elle a tissé une relation privilégiée (ou qu'elle estime comme telle) avec la sorcière et se sent naturellement concerné par sa présente situation, tout comme elle se sent concerné par le cas d'Arkana, à qui elle avait prédit un sombre devenir quelques temps avant son inappréciable décès. Elle décide donc de prendre de ses nouvelles, enfin, après ce long silence. Débute alors un échange rapide mais dense. Ce qui réclame, pendant quelques minutes, tout l'esprit (dispersé) de la Sang-Âme.

Une fois terminé, l'Astrologue n'en demeure pas moins soucieuse. Elle achève son repas, l'air ailleurs. Les pensées reçues, les pensées envoyées la font durablement réfléchir, au point qu'elle en oublie de profiter de son retour. Concernée par tout cela plus qu'elle ne le devrait, elle éprouve le besoin d'aider, d'apporter sa pierre, sa contribution. Mais comment ? Et doit-elle réellement tenter quoique ce soit ? Si elle est bien sûr d'une chose, c'est qu'elle a bien fait de revenir au Matriarcat. Ce qui ne règle pas le problème et les nombreuses questions qu'entraînent ses réflexions. Peut-être pourra-t-elle attraper Matroshka au vol quand elle repassera par ici ? Peut-être doit-elle aller parler à Arkana, si cela est encore possible, vu la tournure qu'a prise la Némésis ? Mmm... Complexe équation, avec laquelle les Astres n'ont pas grand chose à faire. La folie des Poussiéreux est seule coupable, dirait-on.

L'Anja observe le fond de son bol de ragout, qui, pour le coup, n'est plus très ragoutant. Et soupire. L'avenir, encore une fois, s'ouvre devant elle, grand et immuable, sous ses petits yeux à demi-aveugles de Liseuse d'Etoiles. Par où, par quoi doit-elle commencer ?

Et où va-t-elle finir...


 
Nelle

Le Sukra 5 Saptawarar 1509 à 20h01

 
Nelle vient de descendre de la sa chambre son sac de voyage, et est en train de redescendre les escaliers après un dernier tour d'inspection (qui lui a permis de récupérer un peigne, une paire de boucles d'oreilles, un sous-vêtement, et un morceau de vélin avec quelques notes dessus, le tout oublié dans les endroits les plus improbables d'une chambre de taille pourtant très modeste) lorsqu'elle entend et reconnait la voix plein d'allant de la jeune tydale.
Il y a d'ailleurs de fortes chances pour qu'elle l'ait entendue même depuis l'étage, vu le niveau sonore déployé par la jeune astrologue pour commander son repas.

La petite tchaë finit donc de descendre les marches, fourre ses affaires rescapées en vrac avec le reste dans son sac qu'elle laisse, prêt pour le départ, au pied du comptoir, et se dirige vers la table où vient de s'installer Orphèle, le visage fendu d'un sourire ravi.


Hajar Orphèle ! Vous allez bien ?
Ça alors, je tombe sur vous alors que je m'apprête à quitter Utrynia, c'est trop bête !


Un bref regard vers les escaliers et le comptoir qu'elle vient de laisser lui indique que Pandorin et Saltis ne sont pas encore prêts, aussi elle indique la chaise en face de la jeune femme d'un mouvement du menton et ajoute :

Je peux m'assoir avec vous deux minutes ?

C'est seulement à cet instant qu'elle remarque, un peu tard, la mine soucieuse et concentrée qu'elle affiche en levant les yeux de son bol de ragout.
Zut de flute, ça n'a pas l'air d'être le bon moment pour débarquer la gueule enfarinée comme elle vient de le faire...


Heu... je vous dérange... ajoute-t-elle très vite d'une voix gênée,... désolée... de toute façon je... je ne reste pas, je dois reprendre la route...

 
Orphèle

Le Dhiwara 6 Saptawarar 1509 à 07h18

 
Face à Nelle, le visage d'abord figé dans une expression préoccupée se métamorphose petit à petit en sourire enthousiaste et joyeux. Les soucis qui lui prenaient la tête la seconde précédente disparaissent la queue entre les jambes devant les changements d'humeur imprévisibles de la Sang-Âme. Surtout que la nouvelle vague est implacable, emportant toute réflexion structurée dans un déchargement de gaieté. Lentement, la bouche articule consonnes et voyelles de circonstance :

Nelle ! Ça alors !

L'Astrologue se lève dans la foulée, manquant de renverser sa chaise, et tente une embrassade maladroite (mais chaleureuse) avec son interlocutrice. Il faut dire qu'avec une table entre les deux, ce n'est pas particulièrement évident.

Je suis troooop contente de te voir ! Je savais pas que t'étais en ville !
Assieds-toi je t'en prie, faut bien que tu manges un morceau avant de prendre la route.

ES'KAER, un jambon crabe pour la demoiselle ! (tu vas voir c'est une super spécialité)
Et...euh...tu bois pas d'alcool, hein ? Un lait fraise !


Les yeux de l'Anja redescendent sur Nelle alors qu'elle se rassoit. Elle la contemple un instant en silence, toute joyeuse encore.
Mine de rien, elle ne peut pas s'en empêcher, voir la jolie bouille de la Propage lui fait remonter une foule de souvenirs colorés, mouvementés, épiques, précieux. Qui ajoute une pointe bienvenue de nostalgie dans l'euphorie de retrouver celle qu'elle considère comme une de ses rares amies. Le fait qu'elle soit un peu trop familière ou allègre ne lui frôle même pas l'esprit.


T'inquiètes pas, tu me déranges pas, je pensais juste...euh...à mon avenir.
C'est trop bête pour une Astrologue ! Et toi, quid du tiens, d'avenir ?
Qu'est-ce que t'es venu faire dans notre belle cité ?
Comment ça va depuis la dernière fois ?


Comme toujours la curiosité de la matriarcale se fait démonstrative et répétée.

 
Nelle

Le Dhiwara 6 Saptawarar 1509 à 17h20

 
Bon, au vu de la réaction on ne peut plus chaleureuse et guillerette de l'astrologue, Nelle se dit que finalement elle ne doit pas déranger tant que ça.

Elle lui rend tout aussi maladroitement son accolade (fichue table), s'assoit et se laisse docilement commander le fameux jambon crabe, avec d'ailleurs une pointe de curiosité pour cette spécialité culinaire dont le nom ne lui permet pas vraiment de savoir à quoi s'attendre (si ce n'est que ça aura sans doute une forme... ou un gout... de jambon... ou de crabe... bref, c'est assez mystérieux).

Le lait-fraise par contre lui rappelle avec humour leur dernière discussion autour d'un repas, à Oriandre... qui s'articulait autour de bière, ou de vin, Nelle ne sait plus trop si ce n'est qu'il s'agissait d'un truc alcoolisé qu'elle n'est effectivement pas habituée à boire, et que la discussion a très vite tourné vers sa soi-disant-plus-ou-moins-secrète histoire d'amour avec Thosen... discussion qu'elle a cela dit véritablement apprécié, au final.
De ce fait, qu'orphèle soit un peu trop familière ou allègre ne frôle pas plus l'esprit de Nelle. Au contraire elle se serait certainement inquiétée qu'il en soit autrement, la spontanéité de la jeune femme faisant partie des choses que Nelle apprécie chez elle.

C'est d'ailleurs sans s'en rendre compte qu'elle adopte à son tour le parti de la tutoyer :


Je vais bien, comme tu peux voir. En vadrouille, comme d'habitude... Je suis venue ici avec mon père et Pandorin, un jeune apprenti transcient symbiosé, pour plein de raisons : découvrir, pour commencer, car je n'étais jamais venue dans cette région... Commercer, aussi, car certaines potions d'alchimie auxquelles je m'initie nécessitent des ingrédients qu'on ne trouve qu'ici.
Et enfin, dans la suite logique d'une espèce d'enquête que j'ai initié depuis quelques temps à propos de Flymeur et de son lien avec les premiers sortis, je venais rencontrer Akaliara...

Quant à mon avenir... oh, je crois que je préfère ne pas y penser !


Ajoute-t-elle avec un sourire mi-figue, mi raisin.

En tout cas c'est trop bête, je ne savais pas non plus que tu étais là, sinon je t'aurais contactée pour qu'on se voie, au lieu de se croiser sur le pouce au moment de mon départ... Je sais pas pourquoi, je m'étais mise en tête que tu vivais à Kryg... Pfff...

 
Orphèle

Le Dhiwara 6 Saptawarar 1509 à 20h00

 
Une assiette large garnie de salade et d'un gros morceau de pain dans lequel on a enfourné de la chair de crabe et du jambon, supplément sauce sucrée et condiments, arrive sur la table alors qu'Orphèle écoute attentivement Nelle, profondément heureuse d'avoir de ses nouvelles. Elle articule un "o" muet, expression de sa surprise, devant la double révélation que lui délivre la Propage.

Tu n'es jamais venu ici ?! Moi qui m'imaginais que tu avais déjà vu tout Syfaria !
En voilà une surprise... Je comprends mieux tes questions sur le Matriarcat, la dernière fois.
Alors je suis heureuse que tu ais enfin pu voir mon chez moi.
C'est vraiment trop dommage qu'on se rate comme ça.
J'aurais pu te montrer les bons coins de la ville.
Les plus méconnus aussi...

J'aime Utrynia, c'est ma ville. Kryg, c'est trop haut, trop froid.
Et les gens sont plus durs aussi, comme leur cité.


Elle sourit de plus belle, vraiment désolée de ne pas avoir pu guider la Témoin dans les quartiers qu'elle adore mais tout aussi fière de savoir que Nelle a découvert le Joyau. Ce sera pour la prochaine fois... Puis, évidemment, elle ne peut s'empêcher d'accrocher son attention à ce qui est loin d'être un détail, surtout pour une Fille du Déclin.


Voir Akaliara, dis-tu ? Waw ! Je t'envie ! Ca doit être une expérience incroyable.
Pour nous la Mère des Cieux est quasiment un mythe. Un mythe vivant bien sûr.
Mais elle semble si inaccessible, si...au-dessus... Que rares sont celles qui osent l'approcher.
Déjà que les Matriarches sont...bien...particulières.

Il faudra que tu me racontes ça un jour, quand tu auras le temps.
Savoir comment elle est, à quoi elle ressemble, ce qu'elle dégage.
Elle doit connaître les Astres si parfaitement...


Un instant songeuse, l'Astrologue repense à la dernière intervention de la fondatrice de la faction sur le consensus.
C'était la première fois qu'elle l'avait entendu et sentie. Elle n'y avait pas été indifférente, loin de là, ça l'avait même pas mal bouleversé, surtout dans le contexte de son intervention, et raffermie dans ses croyances quasi-superstitieuse à propos de la Mère des Cieux. Quelques instants après, l'envolée contemplative cesse et la Sang-Âme revient sur les propos de son amie.


Ne t'inquiète pas, il ne pouvait en être autrement. Je viens tout juste de revenir de voyage.
J'arrive, tu pars : considérons que nous avons déjà la chance de nous croiser !
J'étais à Korsyne pour des recherches sur le rapport entre les Astres et le Rêve.
Depuis notre voyage dans...euh...là-bas, le labyrinthe de Flymeur, je n'ai pas cessé d'y penser. Ce ciel fixe.

Comme je ne sais toujours pas très bien où nous étions, mais que cela avait un rapport avec le Second Monde...
Et bien je suis partie à l'Etoile du Rêve pour essayer de démêler ce que je pouvais. Fouiller, découvrir, voir les liens.
Rien de bien concluant pour l'instant, je n'ai pu poser que les bases de mon étude. Il faudra que j'y retourne.
J'ai bon espoir d'en tirer quelque chose, tôt ou tard. J'ai quelques pistes et des idées.

Sauf que j'ai dû revenir un peu précipitamment.
Une des notre, très puissante et influente, a été tué par un équilibrien et a sombré dans une noire démence.
Sa cousine, une autre femme influente et érudite, l'a suivi dans son désir de vengeance et a été...sévèrement punie.
Or, j'ai délivré son Thème Astral à la première peu avant que ces tristes évènements ne la transforme.
Et la seconde est...était ma supérieure hiérarchique.

Du coup, je me sens hautement concernée par cette affaire, mais je ne sais pas trop quoi faire.
Il faut croire que j'avais aussi besoin de revenir pour moi. Et pour les miennes, en tant que "savante".


L'anja hausse les épaules, avec une moue un peu absente.
Tout à fait inconsciente d'avoir assénée une longue logorrhée à la Propage.


Enfin... Les affaires de ma faction. Ca ne doit pas t'intéresser plus que ça.

Moi, ça me préoccupe, mais je sais pas par où commencer.
Je ne sais même pas si il y a réellement quoique ce soit à commencer.
C'est juste qu'à son échelle, ça me paraît important. J'aime pas ça. Comme un mauvais pressentiment.


Ayant visiblement quelques difficultés avec les fraises (ou le lait), la boisson de Nelle tarde à arriver. Mais on la lui sert finalement, avec un peu de retard. Orphèle secoue la tête, dans l'effort vain de chasser un frisson, et emporte dans son geste sa longue chevelure flamboyante. Elle repousse ses cheveux derrière ses épaules et se penche au-dessus de l'assiette de la Tchaë.

Je sais pas si t'aimera, mais moi j'adore.
J'en prends toujours un, après m'être baigné dans le Lac, le matin.


Puis elle pose ses deux yeux bleus dans ceux, ambrés, de Nelle.

Qu'est-ce qu'il a, ton avenir, pour que tu ne veuilles pas y penser ?

Ce n'était pas le genre de sujet qu'on laissait passer comme si de rien n'était, quand on était Astrologue...

 
Nelle

Le Luang 7 Saptawarar 1509 à 11h38

 
Nelle profite de la loquacité de la jeune tydale pour faire honneur au plat qui lui est servi. Le mélange de saveurs est étonnant, mais effectivement plutôt sympa. Il faudra qu'elle fasse découvrir cette recette à quelques aubergistes de sa connaissance, à son prochain retour à Lerth !
Lorsque Orphèle termine enfin de parler, Nelle finit de se lécher les doigts (parce que bien sûr elle s'en est mis partout, la sauce ne s'est pas gênée pour déborder de tous les côtés), et goutte le fameux lait fraise, qui vient à point nommé faire descendre un peu tout ça. C'est que c'est consistant, le jambon crabe, surtout pour l'estomac taille tchaë de Nelle.

Mon avenir... répond-elle en haussant les épaules, je ne sais pas ce qu'il a de spécial, mais on m'en parle un peu trop fréquemment à mon goût, ces derniers temps, et pas forcément d'une façon rassurante...

Consciente que ce n'est pas le genre de réponse qui va donner envie à l'astrologue de laisser tomber le sujet, elle se résout à entrer dans les détails :

Je t'ai dis que je venais rencontrer Akaliara dans le cadre d'une recherche que je mène sur Flymeur et les premiers sortis. Avant elle, j'ai eu une entrevue avec la Shaïm Sardoryanne à Syrinth, qui m'a accueillie par ces mots :
"Nelle'Dymer, fille adoptive du propage Saltis'Dymer.
Une enfant.
Dont l'existence est parsemée d'exploits. De doutes. De singularités.
La symbiose fait bruler de milles feux celle qui aurait pris des années à s'épanouir sans cela.
La question demeure : peut-on briller plus puissamment sans que la durée de Lumière ne s'amenuise ?"


Bon, ce n'est qu'une question, mais tu avoueras qu'elle porte à réflexion... La symbiose est un phénomène récent... trop récent pour être certain que les avantages qu'elle apportent ne s'accompagnent pas de leur lot de contrepartie.
Bref.
A côté de ça, lors de nos échanges, puis de cette rencontre, la Shaïm m'a appelée à plusieurs reprise "Enfant du Destin"... L'explication qu'elle m'a donné à ce surnom m'a semblé ambigüe... beaucoup moins que l'interprétation qu'en a fait Akaliara qui m'a répondu en ces termes :
"Sardoryanne a des pensées et des mots dont nul ne peut appréhender la signification.
Elle voit le passé et le futur.
Elle a sans doute perçu que vous étiez ou alliez être enchainé par le destin, soumise à des choix qui n'en seront pas.
Elle a sans aucun doute voulu vous prévenir, ce qui est sa façon à elle d'infléchir le Tableau.
"

Voilà... tu comprends que j'ai eu ma dose de prédictions à ce propos...


Nelle boit une nouvelle gorgée de lait fraise, et enchaine :

En ce qui concerne la Mère des Cieux, justement, oui la rencontrer est une expérience enrichissante. Comme tous les premiers sortis, je crois... Elle dégage une aura de douceur et de tendresse incroyable.

C'est drôle que tu me dises qu'elle te paraisse si inaccessible. C'est l'idée que se font beaucoup de poussiéreux de leur dirigeant premier sorti, je crois. En tout cas, j'ai aussi eu cette impression à Syrinth à propos de Sardoryanne.
C'est sûr qu'on va pas les voir juste pour boire le thé et papoter des derniers potins du quartier, mais je ne crois pas qu'ils soient si inaccessibles. C'est juste que de base, on n'ose peut-être pas les solliciter...

Dans ma faction, Batyias (même s'il n'est pas un premier sorti, il est loin d'être un poussiéreux comme les autres) est au contraire très disponible, il n'est pas rare de le croiser dans Lerth, et il est toujours à l'écoute et près à partager un moment avec ceux qui viennent le voir.
Et la première fois que j'ai croisé Thanakis, c'était au pied d'un transport nemen, et on s'est mises à discuter en toute simplicité autour d'un verre de lait de chèvre...


Cette fois, c'est un sourire véritablement charmé qui étire les lèvres de la jeune tchaë. Le souvenir de sa première rencontre avec Thanakis est impérissable, et chargé d'émotion. Désorientée suite à son premier séjour mitigé dans sa ville natale, Nelle avait trouvé auprès de cette sage inconnue un réconfort inattendu, un soutien généreux et sincère. Avant même de découvrir, plusieurs mois plus tard, les liens familiaux qui les rattachaient, Nelle s'était prise d'une immense affection pour la première née.

Du coup, c'est vrai que je n'ai pas eu de problème à oser demander à rencontrer Firydor, Sardoryanne ou Akaliara... Au pire j'aurais essuyé un refus, et puis voilà !
En tout cas, je crois qu'ils sont chacun très concernés par le devenir de leur faction, malgré le fait que leur apparente inaccessibilité puisse donner l'impression du contraire.


Nouvelle gorgée de lait-fraise.

Ainsi tu reviens de Korsyne. Savais-tu que justement, la bulle de néant de Flymeur a terminé sa route dans le Second monde ?
C'est Firydor qui me l'a appris.
Flymeur, et Thécléote... ils s'y trouvent maintenant... Mais isolés. Une bulle de néant dans le second monde...
Enfin, je ne sais pas si cela pourra être utile pour tes recherches, Firydor lui-même ne semblait pas comprendre comment cela était possible, alors bon.

Concernant Arakana Voroshk -je suppose que c'est à elle que tu fais allusion- j'ai très vaguement entendu parler de ce qui s'est passé dans la grotte en effet... Un beau gâchis, on dirait...
En tout cas, étant donné que je sais pratiquement rien de cette histoire, et que je connais encore moins les affaires de ta faction, je ne risque pas de t'être d'une aide quelconque sur ce qui te préoccupe, désolée...

C'est très bon, au fait !


Ajoute-t-elle inopinément en désignant le plat et le verre de lait fraise presque vide.

 
Orphèle

Le Luang 7 Saptawarar 1509 à 14h01

 
L'air de rien, Nelle apporte à Orphèle un lot non négligeable d'informations, qui ont leur valeur. Sur elle, sur les premiers-sortis, sur la bulle de Flymeur. Ce qui n'est pas sans laisser l'Anja pensive. Elle sourit à pleine dent quand la Propage lui fait par de son goût partagé pour le "jambon crabe". Cela beau être un petit rien, ça signifie beaucoup pour elle ! Le jambon-crabe, c'est presque incontournable.

Ravis que ça te plaise ! La prochaine fois, on se fera un plateau de fruits de mer !
Enfin, façon de parler, vu qu'ils viennent du Lac, ce serait plutôt un plateau de fruits des mères ! Hihi...


Elle rit avec gaieté, amusée par sa propre blague et revient sur un sujet un peu plus sérieux, quoique toujours avec légèreté.

Je voulais interroger la Lumière du Rêve à ce propos, mais tu l'as fait pour moi, on dirait bien !
Sur cette question du moins... Cela m'aide dans la mesure où ça confirme mes soupçons.
Ce ciel fixe a à voir avec le Second Monde, cela ne fait plus aucun doute pour moi.

Il faudra que je lui demande un audience.
Surtout maintenant que tu me dis que ce n'est pas si difficile !
Je ferais peut-être même d'aller voir Akaliara, sur ce sujet...et sur un autre qui me tiens à coeur.
J'aimerai retracer, autant se faire que possible, l'histoire des sciences astrologiques.

Mmm... Oui, je crois que ton coup de pouce et tes renseignements m'ont convaincu !
Je ferais bien de les contacter, tous les deux. Et si la Mère des Cieux est toujours dans les parages...
C'en sera d'autant plus facile.


Elle se tient silencieuse un instant et achève sa bière au passage.
Avant de reprendre, plus douce et avec un éclat brillant dans le regard.


Je ne connais pas la Shaïm, ni les capacités prophétiques des Apôtres de la Dame.
Mais moi, ce que j'en comprends, c'est plutôt positif.

L'expression "Enfant du Destin", tel que je le vois, et tel que semble l'interpréter la Mère des Cieux, je l'associe à...euh...disons, un rôle et une influence plus profonde sur le Tableau que d'autres personnes.
Un lien et une relation plus étroite, intime, avec la Réalité et ses nombreuses vicissitudes.
Certains individus suivent, sans même le savoir, les tours et détours de leur Thème Astral à la perfection.
Quel qu'il soit. C'est ce qui fait peut-être de toi un "Enfant du Destin".

Tes esquisses sont plus belles, plus grandes, plus brillantes sur le Tableau.
Tu es même en avance sur ton temps, sur les mentalités, sur les voies de l'existence.
Tu as su exploiter la symbiose à la perfection, devenant une sorcière si puissante à...quoi...17-18 ans ?
Tu as sauvé le monde, sauvé de nombreuses vies et tu continues de t'inquiéter pour notre avenir.

C'est ainsi que je vois les choses. Et ça me semble bien !
Je ne pense pas qu'il faut que tu te fasses trop de soucis.
Etre toi-même et exister, c'est tout ce qui compte.
Ce qui doit arriver, arrivera...

La question bizarre de Sardoryanne c'est sans doute qu'elle s'inquiète.
C'est aussi une poussiéreuse après tout, aussi puissante et ancienne soit-elle.
Elle est visiblement convaincue que beaucoup de choses reposent sur tes épaules, voilà tout...


L'Astrologue ne se contente pas d'essayer de rassurer une amie, elle est surtout convaincue de ce qu'elle dit. Car elle doute que Nelle ait réellement besoin d'être rassurée et elle n'est pas certaine que ses propos changent quoique ce soit. Mais voilà, elle ne peut s'empêcher de parler et de se soucier de la Propage, peut-être plus inquiétée par les divagations - fondées ou non - des deux premières-sorties qu'il n'y paraît. Ce qui n'a rien d'étonnant.

Hihi, désolée, tu vois, c'est plus fort que moi.
Tu avais ta dose de prédictions, mais je n'ai pas pu me retenir.
C'est ma seconde nature, après tout. Voir ma première...
Enfin là, je parle en tant qu'amie.

J'ai du mal à voir comment ta "Lumière" pourrait s'amenuiser !


 
Nelle

Le Luang 7 Saptawarar 1509 à 20h12

 
Nelle écoute l'analyse de l'anja avec attention et concentration. Cette notion de Tableau, de Destin, de Hasard... c'est plus ou moins nouveau pour elle, qui a passé une enfance insouciante et bienheureuse, avec pour principales préoccupations les retours de voyage de son père, son investissement à la bibliothèque de Lerth, son apprentissage de l'arkhan, sa collection de cailloux peints et de poupées en matériaux divers, ses escapades illicites hors de Lerth...
Des préoccupation triviales de petite fille épanouie, et même après sa symbiose, assez terre à terre. Découvrir le monde, rencontrer des gens de tous horizons, côtoyer de nouvelles cultures, apprendre de nouvelles langues, de nouveaux sorts, de nouvelles pratiques.
Même si après les derniers évènements, Nelle s'est retrouvée confrontée à des notions, des questionnements et des choix plus complexes, elle n'est pas encore très rodée à ce genre d'exercice.
Orphèle, Astrologue, est malgré son jeune âge manifestement plus à même de suivre les chemins sinueux de ces notions abstraites et complexes qui régissent leur monde. Ou bien simplement a-t-elle plus de recul.

Encore une fois, la discussion au départ imprévue avec la jeune femme se retrouve être précieuse et instructive pour la propage, qui savoure la chance qu'elle a de la connaitre. Et de l'avoir croisée avant son départ... par Hasard.


Oh, il y a bien des raisons pour qu'une lumière cesse d'éclairer... Mais je me garderai de les lister.

Merci pour ton analyse, Orphèle, je crois que je l'aime bien.
Mais de toute façon, j'ai effectivement pour principe d'être moi-même... quoi qu'il puisse reposer sur mes épaules. Comme tu dis, ce qui doit arriver arrivera, et je verrai bien où le Destin décide de me trimballer.
Quand je disais que j'avais ma dose... c'est surtout que justement je n'ai pas envie de m'en tracasser plus que ça, voilà tout.


A ce moment, du mouvement au pied de l'escalier attire l'attention de Nelle. Saltis est là, adossé au comptoir, elle ne l'a visiblement pas entendu descendre, et Pandorin vient de le rejoindre.
Nelle se lève, et dit à Orphèle avec une pointe de malice.

Et bien, je crois que pour le moment mon destin est de me remettre en route !
Sinon on va arriver à la bourre à ce symposium... Or, figure-toi qu'ils comptent loger tout le monde dans la même auberge !
Donc si on ne veut pas se retrouver avec un matelas en paille dans le box d'un Yloataku, mieux vaut ne pas arriver les derniers...


Contournant la table (ah !) Nelle sert affectueusement l'astrologue dans ses bras.

J'ai été ravie de te revoir, Orphèle, vraiment !
J'espère que la prochaine fois on pourra discuter plus longtemps.
En attendant, prends bien soin de toi, et des tiens.


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