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Quartier du port

Pomona retroune a sa maison

Et retrouve Roukmouto!
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Sujet lancé par Pomona
Le 15-10-1509 à 23h04
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Posté par Pomona,
Le 02-11-1509 à 20h30
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Pomona

Le Julung 15 Otalir 1509 à 23h04

 
*** Lessivée de la nuit qu'elle venait de passer a la ruche Pomona se faisait une joie de rentrer chez elle. Elle avait une petite maison dans le quartier du port.
Cette vieille bicoque d'une seule pièce avait connu des jours meilleurs, ça sentait le moisi et les murs avaient prit une jolie couleur verdâtre. Une seule toute petite fenêtre ne suffisait pas rendre la pièce lumineuse et Pomona était obligée, même en plein jour, d'allumer des bougies pour pouvoir y voir correctement. Dans l'entrée se trouvait un monticule de manteau et de robe qui côtoyait une sorte de chevalet qui se trouvait tout a coté de la fenêtre. Sur la gauche une cheminé noircie par le temps semblait ne pas avoir été allumée depuis des lustres. Tout autour du feu pendaient des vieilles casseroles toutes cabossées. Une toute petite table entourée de deux chaises défoncées et encombrée de dessins et de peintures trônait au milieu de la pièce . Tout a fait au fond se trouvait un lit d'aspect miteux mais confortable. L'ensemble était décoré de dessins et de peinture enfantine que Pomona affectionnait tout particulièrement.

Elle entra donc dans sa maison et se sentit tout de suite beaucoup mieux. Après s'être lavé afin de faire disparaitre les odeurs horribles qui lui collaient a la peau elle se mit au lit, heureuse d'avoir accomplit quelque chose d'important.

Pomona fit des rêves horribles cette nuit la. Elle était pourchassée par une horde de tydale morte qui lui courraient après jusque dans la ville. Tout semblait détruit, plus rien n'était vivant. Plus rien sauf son fils nouveau né qui trainait derrière lui son cordon ombilical. D'une voix dure, une voix d'adulte il lui disait " tu m'as abandonné". Elle courrait toujours mais les zombies avaient disparus. Elle se rua sur son fils qui se transforma instantanément en Roukmouto. Celui ci s'enfuyait alors qu'elle le poursuivait. C'était comme si elle n'allait jamais réussir a le rattraper. Elle courrait sur place.

Lorsqu'elle se réveilla dans l'après midi elle n'avait aucun souvenir de son rêve mais elle n'avait qu'une seule envie, retrouver son chat. Puis elle se dit que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas été voir son fils.
Elle se promis d'aller le voir bientôt, s'habilla et sortit pour se mettre a la recherche de son petit Roukmouto.
***




 
Matroshka Voroshk

Le Dhiwara 18 Otalir 1509 à 17h59

 
Les évènements avec le géant vert n'avaient été qu'une petite occupation, certes intéressante et enrichissante mais bien trop brève pour occuper les journées de la nouvelle libertaire. Remarquez, un monstre insensible à la magie et aux attaques physiques, s'il devait rester plus longtemps, serait...problématique surtout quand on voyait les dégâts qu'il pouvait faire. Deux jours durant, toujours enchevêtrée dans ses ronces magiques, la sorcière avait dormi, épuisée d'avoir lancé autant de sortilèges de haut niveau. Le seul problème était les odeurs de sang et de brûlé autour mais ce n'était qu'une question d'habitude que l'apprentie sorcière gérait de mieux en mieux. Lorsqu'enfin elle se réveilla, il n'y avait plus personne, seulement un grognement rauque : celui de son estomac qui criait son désarroi de si peu d'attention. Lentement, grignotant, elle repartait vers la ville l'air distraite. Marchant au pied des remparts de la ville, Matroshka enchantait le matériel de cette bourrine de Kaliss. Voilà à quoi devait se rabaisser la Voroshk pour gagner un peu d'argent. Voilà ce qui lui manquait peut-être le plus de ne plus être Mestre Erudite : le salaire gras et confortable. Qu'importe.

A peine fut-elle arrivée qu'elle avait fini son travail. Elle balança le matériel à la Mestre de ville contente de se débarrasser de ces objets grossiers et encombrants pour à la place toucher de quoi se payer quelques cours de jurimancien. Ce détail réglé, elle pouvait flâner dans la ville, elle reprendrait ses études demain jusqu'à ce qu'elle décide de faire autre chose. Des projets, elle en avait une tripotée, de quoi l'occuper pour deux ou trois vies. Mais pour l'instant, elle comptait bien se reposer, pour une fois, elle n'avait pas été trop ridicule face au monstre, en tout cas moins en comparaison des autres présentes sur place. Cet amer constat suffisait à la faire sourire bien malgré elle. Mains dans les poches, elle déambulait tranquillement alors que sa tunique enflammée continuait à embraser la sorcière comme une torche vivante. Fouillant à tâtons son sac de voyage, elle ne fit pas attention à une gamine qui marchait dans la rue. Le choc sorta Matroshka de ses rêveries, elle s'apprêtait à grogner quelque chose mais vu qu'elle était symbiosée, et que son nom lui était...familier.


Tiens donc...


 
Pomona

Le Dhiwara 18 Otalir 1509 à 20h50

 
Roukmoutooooooooo!

*** Pomona se promenait en ville a la recherche de sa petite boule de poil rousse. Les mains en porte voix elle scandait son nom. ***


Rouuuukmmmooouuutoooo!

*** Les passants lui lançaient des regards indignés, dérangés vraisemblablement par les cris aigus qui s'échappaient trop régulièrement de sa bouche. ***



*** Le petit chat, quant a lui, grattait consciencieusement un amas de terre. Il se faisait son trou, s'arrêtant pour humer les déjections plus ou moins récentes qui reposaient a cet endroit. Puis une fois la terre retournée a sa convenance il se mit en position d'attaque, le postérieur surélevé, la queue droite, la face tendue par une concentration extrême, le regard vague et les oreilles en arrière. ***


Roukmouto!

http://www.deezer.com/listen-308806

*** Elle le vit de loin. Tant elle était impatiente elle se mit a courir, tout en continuant a l'appeler car lui ne semblait pas l'avoir vu.
Elle bouscula sans vergognes plusieurs personnes, renversants de paniers de tydales rentrant du marché, faisant tomber d'innocents enfants.
Mais sur son chemin quelqu'un qui vraisemblablement devait être mieux ancré dans le sol ne se laissa pas bousculer aussi facilement. ***


VroOOSSsskkkk.


*** Pomona glissa sur plusieurs mètres et finit sa course en rampant jusqu'au son chaton qui fort heureusement avait terminé son affaire.

Elle l'attrapa par les pattes avants pour le serrer contre elle et se releva, heureuse comme tout d'entendre son chat ronronner ( ou bien c'était dans sa tête ).

Puis elle se tourna lentement après avoir entendu un " tiens donc" non loin d'elle. ***


*** Se tenait devant elle une grande tydale aux cheveux noir. ***


Attention! Votre robe prend feu!

 
Matroshka Voroshk

Le Luang 19 Otalir 1509 à 21h36

 
Un bref instant, la sorcière, voyant la tydale serrer le chaton dans ses bras, eu l'envie de la transformer en souris pour voir un peu comment la situation évoluerait. Mais en la voyant heureuse comme ça, elle se souvint de son passé, pas si éloigné que ça, où lors d'une beuverie, elle avait transformé un Propage en lapin et ledit rongeur avait finit dans la même situation, à moitié étranglé par une tydale siphonnée du citron qui s'amusait comme à l'époque où elle était innocente.

Ma robe va très bien, tout est dans ta tête, rien n'existe liadha. Je suis résistante à la chaleur, mais pas encore à ce point, pas encore.

La sorcière sortit sa cape qu'elle porta par dessus la chymériade, cachant tout le corps de la tydale. Regardant le chaton avec intérêt, elle continuait.

J'imaginais celle qui prenait la défense de tout le monde différente, la seule à avoir osé me parler juste après mon...ma..."destitution". Il fallait que ce soit une artiste avec des idées tellement farfelues qu'on peut réellement se demander si elle vient du Matriarcat.


 
Pomona

Le Matal 20 Otalir 1509 à 09h43

 
*** Pomona leva les yeux sur cette tydale. Elle ne comprit pas tout de suite de qui il s'agissait pour être complètement obnubilée par son chaton. Puis quand la Voroshk commença a parler de destitution elle fit directement le rapprochement. ***



Oh Matroshka! Je suis vraiment heureuse de vous rencontrer!
***
En effet si l'artiste ne l'avait jamais vu elle avait échangé de nombreuses pensées avec l'ancienne mestre érudite.
Dès le départ elle avait bien senti a quel point elle avait un point de vue carré sur le choses, plus encore que nombre de leurs sœurs. On ne pouvait pas imaginer deux personnes plus différentes que la libertaire et l'artiste. Mais elle avait essayé quand même de la raisonner, en vain. Et puis quand elle avait vu qu'elle était rentrée au Matriarcat après avoir accompli sa vengeance, Pomona avait immédiatement reprit contact avec elle, pensant que peut être elle avait changé d'avis. Mais il semblait bien que l'honneur était une chose trop importante chez Matroshka. ***


Il est plus facile de haïr son prochain que d'aimer inconditionnellement.
***
C'était sortit de sa bouche comme ça, pour justifier son comportement qui devait en effet paraitre étrange aux yeux de certaines de ses sœurs, même si la plupart avaient apprit a faire avec, Pomona était simplement la niaise de service, trouvant des excuses a tout le monde. Mais est ce que finalement chaque acte de haine n'avait pas une cause profonde, inhérente a une déception, a une tristesse, a un mal être? ***


Je commence a avoir faim, il est presque l'heure de manger, ça vous dit d'aller manger un bout quelque part? Nous pourrions ainsi discuter. Ne vous inquiétez pas je n'essayerais plus de vous convaincre de quoi que ce soit, j'ai bien comprit que vous ne comptez pas changer d'avis. Mais j'aimerais beaucoup vous connaitre un peu mieux.




 
Matroshka Voroshk

Le Matal 20 Otalir 1509 à 17h11

 
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

La sorcière plongeait les mains au fond de ses poches.

Comptez 25 cycles pour faire une guerrière aboutie et efficace.

Comptez jusqu'à 5 pour qu'elle meurt d'une dizaine de façons différentes.

La facilité Pomona, la facilité...


Elle tourna les talons, cherchant du regard un endroit où se remplir la panse. Car la faim était un des rares éléments qui pouvait la détourner de n'importe quelle mission. Elle tendit son bras vers le ciel, poing fermé, telle une conquérante découvrant un nouveau monde.

Manger !!

Elle tourna la tête vers la dame aux chats, l'air pressée.

Bon, on va où, j'ai faim !


 
Pomona

Le Matal 20 Otalir 1509 à 20h32

 
*** Décidément cette tydale était un étrange personnage. Elle avait balayé la conversation en deux phrases. De quoi ces deux tydales pourraient bien parler alors qu'elles étaient arrivées à l'auberge et qu'elles attendaient leurs plats.

Pomona commença alors un long monologue sur sa vie, ce qui, visiblement n'intéressait pas le moins du monde la Voroshk. ***


Quand j'étais petite tout le monde se moquait de moi parce que j'étais rousse. On m'a d'abord dit que je devais avoir une maladie contagieuse, puis que je sentais mauvais, on m'a même lapidé. Et puis un jour j'ai compris, bien plus tard, quand j'étais en âge de me rendre compte. Ils ne m'aimaient pas parce que j'étais différente. La haine est fédératrice, bien plus que l'amour, finalement. Ca leur faisait une raison de rester ensemble, un même sujet de plaisanterie, j'étais le catalyseur qui leur permettait a eux de ne pas être montré du doigt. Vous savez comme les enfants sont méchants entre eux.

Je vous mentirais si je disais que je n'ai pas mal vécu cette période, mais quand j'ai enfin réussi a comprendre tout ça je me suis dit que moi, je ne serais jamais comme ça!
Je ne leur en veux pas du tout pour tout ce qu'ils m'ont fait endurer, a leur place j'aurais sans doute fait la même chose, l'apprentissage de la haine se fait dès le plus jeune âge et peut être que si je n'avais pas vécu tout ça je ne serais pas comme ça aujourd'hui.

J'en suis même sure. Et maintenant je suis très heureuse d'avoir eu a traverser cette épreuve.


*** Matroshka bailla longuement. ***


Après j'ai prit connaissance de mon thème astral. Je savais que je devais accomplir une œuvre, les thèmes sont tellement vagues parfois...
Je me suis essayé a plein de choses, mais finalement il semble que ça soit la peinture mon truc.

Si vous voulez après je pourrais vous montrer certains des mes tableaux.
J'en ai plein chez moi.


Miaou!

Oh oui mon bébé je vais bientôt te donner a manger, il faut attendre un peu encore.

Méou!

 
Matroshka Voroshk

Le Merakih 21 Otalir 1509 à 10h33

 
Matroshka écoutait d'une oreille distraite alors qu'on la bombardait de messages télépathiques, toujours quand il faut pas qu'on lui pourrissait la vie. Elle finit par répondre un classique "foutez moi la paix ou je vous carbonise vos tronches" et miracle, ça marcha. La sorcière regardait le ciel s'assombrir, l'hiver approchait réellement. Bientôt, neiges, vents, nuages d'orages et autres joyeusetés d'un cortège hivernal. Matroshka adorait ce climat.

Quelque part dans sa tête, elle entendait toujours cette mélopée issue du géant vert, écho lentement decrescendo qui résonnait à l'intérieur de son crâne plus ou moins vide. Désagréable sensation que celle de ne pas comprendre ce qui se tramait. Cette impression, au plus profond de son être, lui faisait sentir que c'était mal barré. L'avertissement de Kysall était-il faux ? Les nemen's étaient toujours là. Un autre géant vert leur serait prévu ? Qu'importe, quelles que soient les ennuis, elle foncerait dans le tas à grands coups de boules de feu et de murs d'épines.

Mais pour l'instant, l'heure n'était pas aux constats alarmants, aux réflexions sur qui tirait les ficelles ou aux prévisions météorologiques. Elle avait à coté d'elle la victime du Matriarcat, qui en de nombreux points, ressemblait beaucoup à Salash.


Je ne savais pas que la couleur des cheveux était une raison pour lapider quelqu'un. Le rouge est une si belle couleur, celle des flammes et du sang.

Demandez-vous ce que les factions feraient si le S'sarkh n'était pas là pour toutes les unir et les occuper ? Avoir un ennemi commun est tellement plus pratique, ça soude tout le monde dans la même galère. S'il venait à disparaître, je ne donnerai pas 3 mois aux poussiéreux pour s'entretuer.

Vous n'êtes qu'une chiffe-molle Pomona, vous vous laissiez marcher dessus par pure compassion ou parce que vous n'aviez pas le pouvoir de répliquer et de les lapider eux-mêmes ? Être un souffre douleur par choix n'est pas normal, au lieu de la compassion, développez votre propre haine et vous montrerez ce que ça fait de souffrir ainsi. Et peut-être qu'ainsi, vos bourreaux d'enfance comprendront à leur tour votre souffrance, et peut-être ainsi, les choses s'arrêteront. Le premier qui me marche sur les pieds, je le désintègre.

Et désormais, cela s'applique aussi pour les matriarcales...

Mais bon, je suppose que si tout le monde agissait comme moi, ça ne serait pas beau à voir. Tant pis.


La sorcière regardait le chaton presque comme une maman gâteau. Ses yeux s'agrandissaient en étudiant la boule de poils. Avec un air gaga et une voix stupide, elle parlait au matou.

Alors le matou à sa maman, il a faim faim ? Oh vi, la petite bestiole a un trou dans son estomac. Dis, tu veux que je te transforme quelqu'un en souris pour que tu puisses le bouffer hein ?

Ni une ni deux, la sorcière retroussa ses manches et cherchait un passant du regard.

Bon, qui c'est qui va finir dans l'estomac de Roukmoutruc ?


 
Pomona

Le Merakih 21 Otalir 1509 à 20h51

 
*** Pomona se saisit du chaton qui fixait Matroshka avec intérêt. ***


Si possible j'aimerais autant que mon chaton innocent s'abstienne de dévorer quelqu'un qui passait par la. Vous comprenez il est si gentil, si petit... Regardez comme il est mignon!

*** Pomona en avait la larme a l'œil.

Puis elle reprit le fil de la conversation comme si de rien était.
***

A l'époque bien sur c'est que j'avais envie de faire. Mais il n'est pas facile de se venger d'une vingtaine d'enfants impitoyables. J'étais très triste, je pleurais souvent. Personne ne venait me réconforter, j'étais seule avec mes interrogations.
Pourquoi moi? Qu'avais je fait pour mériter cette haine? Je n'avais pas d'amis, pas de mère qui venait me voir de temps en temps pour avoir de mes nouvelles. Et le personnel de la ruche n'avait que faire de mes soucis.


*** Elle parlait de ça comme elle aurait parlé de son chat, avec une certaine animation, comme toujours. ***


Étais je trop sensible? Oui ça ne fait aucun doute. Et je le suis toujours.

Nous sommes très différentes. Je ne me laisse pas aller a la haine. Pourquoi faire subir aux autre ce que j'ai vécu?
Pour qu'ils sachent a leur tour ce que ça fait? Mais quand est que cela se terminera ? Quand tout le monde sur Syfaria haïra son prochain? Ma petite vendetta personnelle vaut elle vraiment le coup? Comme je vous l'ai dit j'ai comprit tout un tas de choses en grandissant et la première c'est que si on veut de l'amour il faut en donner et je veux plein d'amour! J'en donne plein et j'en reçois beaucoup! C'est ça pour moi être vivant! Faire le bien autour de soi, laisser une image positive, un trace d'amour! L'important c'est de pouvoir se regarder en face et de se dire que c'est bien ce qu'on fait.


*** Son discours dégoulinant de "culcultisme" fut interrompu par l'arrivée tant attendue des plats. ***


Miaou!

Ben dis donc il perd pas de temps le Moumouk!

*** Elle découpa un morceau de viande qu'elle prémâcha soigneusement puis tendit une petite boule grisâtre et couverte de bave au chaton qui se jeta dessus en tremblotant. ***


 
Matroshka Voroshk

Le Merakih 21 Otalir 1509 à 22h33

 
Beurk fit la sorcière en voyant Pomona donnée la becquée à son greffier.

Etrange personne que cette niaise. Le contraste était saisissant ; l'une prônait l'amour total et inconditionnel, l'autre voulait un joli carnage total. Mais l'origine de ces deux extrémités était commune, c'était les autres. Les personnes que l'on rencontrait avaient donc une si grande importance pour aboutir à deux versions totalement différentes d'une tydale. La sorcière se surprit à envier cette andouille qui était enfermée dans sa bulle de mièvrerie absolue où tout n'était que gentillesse exacerbée. Mais le monde était définitivement pas aussi beau que ça, loin de là, pourri jusqu'au trognon, on laissait des némésis se faire tuer, on lynchait des mestres érudites et tout le monde s'en convenait. A croire que tout Syfaria tournait autour de Matroshka, quoi de plus normal ?


Pourquoi alors être artiste ?

La sorcière descendit cul-sec son verre de jus de pommes. Elle tendit le bras vers la table d'à coté pour y prendre une bougie éteinte.

Bon sang, on ne voit déjà plus rien.

Matroshka ferma les yeux et se concentra un bref instant. Elle claqua des doigts et une petite flammèche apparu au bout de l'index. Quelques instants plus tard, la bougie éclairait la petite table des deux tydales et du félin miniature à dents de sabre.

Pourquoi ne pas être à la Ruche et s'assurer que les générations futures ne commettent pas les mêmes erreurs ? Apprendre à nos chères petites têtes blondes rasées tous ces beaux principes d'amour, de compréhension et pleins d'autres machins de ce genre.

Vous donneriez de l'amour, vous en recevriez, vous laisseriez une bonne image derrière vous... Vos tableaux sont chez vous, personne n'en profite, quel dommage.


L'apprentie magicienne se pencha en arrière, se balançant sur sa chaise. Les bras croisés derrière la tête, elle regardait le plafond.

Enfin, j'dis ça, j'dis rien.


 
Pomona

Le Julung 22 Otalir 1509 à 20h42

 
*** Pomona caressait frénétiquement Roukmouto qui était entrain de terminer son plat, les pattes avant sur la table. ***


Hihi! Ça pourrait être en effet amusant, s'occuper des petits.

Mais j'aspire a une vie de liberté. Je veux pouvoir aller ou je veux quand bon me semble. Je n'ai pas envie d'avoir de responsabilités.
Et la vie d'artiste ça c'est vraiment ce qu'il me faut. Je vais ou j'ai envie, au gré de vent tel un oiseau.
J'ai envie de découvrir Syfaria et les personnes qui l'habite. Aller a la rencontre des artistes étrangers, apprendre a connaitre les différentes cultures. J'économise depuis un moment pour traverser le monde. J'aimerais représenter la vie partout ou elle existe! Montrer a nos sœurs qui n'ont pas la chance de pouvoir partir comme moi a quel point le monde est beau!


*** Elle en avait des petites étoiles dans les yeux. ***


Je pense que ma première étape me mènera chez les neldas. Ils n'ont toujours beaucoup intrigué, ils ont une façon de vivre tellement différente de la notre. Et j'aimerais beaucoup aller dans le désert, il parait que c'est sublime!

Au fait! Je voulais vous demander, avant de partir de Kryg j'ai fait la connaissance d'un des membres de votre famille.
Salash. Pourquoi est il aussi...comment dire... peu habitué a vivre en société?
Vous êtes au courant qu'il vit probablement de se que les rats lui laissent? Il a même mangé mon vomi...
J'ai essayé de l'aider, je lui ai offert a manger, mais je crois qu'il ne comprenait pas très bien pourquoi je me comportait comme ça avec lui...



 
Matroshka Voroshk

Le Julung 22 Otalir 1509 à 22h22

 
A l'évocation de la race de poilus, la sorcière se prit de nostalgie. Epoque récente qui datait de l'été. Vacances avortées par la mort d'Arkana. Quel gâchis. Mais le peu de temps où elle était, quelle tranquillité...

Ah les Hauts-Rêvants, quelle belle faction. Ils fument, ils dorment, ils mangent.

Tellement plus intéressant que ce Matriarcat...


D'une main, elle attrapa la bouteille de jus de pommes et s'en servit un plein verre. Toujours à se balancer sur sa chaise, elle continuait à fixer le plafond et en mit la moitié à coté du verre. Cela ferait la joie de la bouffiole poilue qui servait de ventre à pattes. Elle descendit le verre d'une traite et tournait la tête vers la fenêtre.

Vous avez raison, le coin est sympa, les neldas ne sont pas très bavards, difficile de parler quand on dort me direz-vous, mais sont très accueillants et sympathiques envers les étrangers qui les respectent également. Pas comme ici.

La sorcière se mit à chantonner quelque chose avec une voix plus lente, plus suave, plus grave. Elle prenait la parole dans la langue des poilus. Le chant n'était composé que de quelques notes, comme si la sorcière n'en connaissait pas plus, le rythme était lent et s'en dégageait une certaine sérénité mêlée à de la tristesse que la magicienne avait ajoutée malgré elle.

Ma fille nous sommes les mères du rêves…
Nous le rendons possibles par la paix que nous apportons à nos enfants.
Reste éveillée pour que le Grand Rêve puisse s’éveiller en chacun de nous.
Ne permets à personne de rompre le Rêve.
A personne.


Ouais, peut-être que j'irai m'installer chez eux, vu que le Matriarcat peut se passer de moi...

Matroshka décroisa les jambes et changea de position le temps de s'étirer. Elle faillit tomber à la renverse mais se rattrapa in extremis à la table en poussant un soupir de soulagement. Quand bien même, elle continuait à se balancer. Elle reprit la parole, l'air rêveuse mais le ton sérieux.

Ah Salash...

C'est un cousin éloigné, d'une branche dite "inférieure" de la famille Voroshk. Même si je suis contre ce genre de classement, il faut croire que la compétition chez nous est un de nos rares points communs. Surtout que le terme famille au sens biologique reste tellement superficiel au Matriarcat. Enfin bon.

Je crois qu'il a environ 35 ans, 36 peut-être. Très tôt, il a été déclaré inapte, la famille l'a donc pris en charge en tant qu'esclave ou comme souffre-douleur, un peu comme vous remarquez. Tout le monde dit qu'il est né sans cerveau et que c'est en lui que se concentre toutes les tares, et elles sont nombreuses, de la famille Voroshk.

Concept que vous trouverez totalement horrible et "pas gentil". Moi aussi...
la voix de la sorcière se brisait presque à cet instant.

Une fois que la Ruche l'a rejeté, il s'est débrouillé seul pendant des années et n'a du compter que sur lui-même. C'est déjà un miracle qu'il sache parler. Enfin "parler" est un bien grand mot. Cependant, vous l'avez remarqué, malgré la crasse dans laquelle il vit et aime vivre, il est débordant de santé et d'énergie.

Sincèrement, je plains les maladies qui veulent s'attaquer à Salash, elles n'ont aucune chance. Mon cousin est indestructible et en force brute, il bat toutes les exécutrices que vous trouverez au Matriarcat. J'ai été la seule à avoir de la compassion pour ce grand enfant, et j'ai toujours fait en sorte de le protéger contre la bêtise de certaines matriarcales. J'ai alors édicté un principe simple. La première personne qui levait la main sur lui, je lui rendais au centuple. Une coupeuse de vie ne m'a pas cru capable. Une fois que j'en avais fini avec elle, un rejeton est venu lui bouffer les entrailles que j'avais préalablement carbonisé...

Salash est un génie incompris. Il possède une certaine faculté de raisonnement qui me dépasse, j'ai déjà effectué quelques tests sur lui. Il est surprenant. Sa symbiose reste un mystère mais je ne perds pas espoir de le voir sous un autre jour.

Ne vous inquiétez pas Pomona.



 
Pomona

Le Luang 26 Otalir 1509 à 20h18

 
*** Pomona découvrait peu a peu un personnage tout a fait différent.
Durant leur échange télépathique elle avait fait la connaissance d'une tydale inflexible, rongée par la haine et obnubilée par la vengeance. ***

*** Elle avait néanmoins tout de suite eu de la sympathie pour cette personne torturée et avait essayé de la raisonner sans résultats. L'artiste avait trouvé étrange que la Voroshk prenne la peine de continuer l'échange, échange que Pomona ne concevait même pas puisqu'elle pensait qu'une ex mestre érudite n'aimerait recevoir de leçon par une petite artiste fraichement symbiosée.

Et maintenant Matroshka lui paraissait encore plus sympathique, faisant preuve d'une ouverture d'esprit qu'elle ne soupçonnait pas.
Elle allait même jusqu'à faire preuve de compassion pour un attardé mental dégoutant et malpoli.

Après le récit de la libertaire Pomona avait les larmes aux yeux tant l'histoire de cette pauvre âme la rendait triste. ***


C'est vraiment terrible ce qu'il a vécu, pauvre de lui. Heureusement que vous êtes la pour lui!

*** Elle lui sourit. ***

Vous êtes vraiment quelqu'un d'extraordinaire! Je suis contente d'avoir pu partager ce repas avec vous! Vous êtes finalement bien différente de celle que j'avais imaginé.

*** Puis comme ça, prise d'une soudaine inspiration, elle bondit sur place faisant tomber le pauvre chaton qui ronronnait paisiblement après avoir bien mangé.

Elle sortit son matériel de dessin et en quelques coups de crayons avait réalisé un portrait de la Voroshk.
***

*** L'artiste lui tendit alors le papier. ***




Tenez, c'est un cadeau pour vous! Pour vous souvenir de cette rencontre!


 
Matroshka Voroshk

Le Luang 26 Otalir 1509 à 21h46

 
La sorcière voyait l'artiste bizarrement. Matroshka extraordinaire ? On pouvait décrire la Voroshk par pleins d'adjectifs mais celui-ci était plutôt rare. Qu'avait-elle dit pour mériter un tel hommage ? Etait-ce pour s'être occupé d'un inapte déchet de la société matriarcale ? Etait-ce pour sa plus ou moins parfaite de la magie ? Etait-ce pour son comportement qui lui avait valu la déchéance de ses pairs ? Etait-ce pour avoir tué un équilibrien ?

Peut-être un peu de tout ça. Un improbable mélange qui donnait une libertaire qui se sentait aussi proche du Matriarcat qu'un gambol était proche d'un furyan ? A moins que ce ne soit cette tydale pour qui tout était bien, tout était beau, tout le monde il était gentil ? Mais est-ce que son jugement était-il si éloigné des réalités ? Oui quand même un peu. Mais face à elle, la sorcière se trouvait presque désemparée par cette "science" de la naïveté, un peu comme face à son cousin Salash.

Elle faillit tomber à la renverse quand l'artiste bondit sur la table. Elle dégaina un set d'ustensiles et commença à gribouiller quelque chose. Au bout de quelques instants, après que la sorcière reprit une position plus stable, elle prit le parchemin que lui tendait la tydale.


Un...cadeau ?

Le dessin était affreux, la sorcière ne se reconnaissait pas du tout, les traits étaient grossiers et clairement pas à son avatage. Une horreur pour résumer en un seul mot. Mais c'était le premier cadeau qu'on lui faisait en dehors de sa mère. Personne d'autre avant n'avait fait une telle démarche saugrenue. La gentillesse, pure et innocente. Ne rien attendre en retour, juste par simple volonté de faire plaisir ceux qui l'entoure. C'était ça que Matroshka avait perdu au fil des années et plus particulièrement ces derniers mois. Quelque chose qui lui rappelait son enfance où elle était une gamine maladroite, timide et avec aucun don pour le dessin accessoirement.

La sorcière se sentait mal, son visage était crispé. Elle ne levait pas les yeux en direction de l'artiste. D'un geste rapide, elle rangea le parchemin dans une manche de sa chymériade avant de prononcer à voix basse quelques mots. Petit à petit, les contours de l'apprentie-magicienne s'estompaient, on commençait à voir à travers jusqu'au moment où un très léger scintillement vint clore le sort de peau de verre, Matroshka avait disparue de la scène. La chaise bougea toute seule.


Non...c'est moi qui suis contente d'avoir pu vous rencontrer Pomona.

Quelques morions tombèrent sur la table. Quelques instants après, une porte s'ouvrit, un voyageur rentrait dans l'auberge mais fut comme bousculé par un courant d'air.

Sur la table, au milieu des morions, quelques larmes perlaient.



 
Pomona

Le Luang 2 Nohanur 1509 à 20h30

 
*** Elle avait prit cette habitude. Elle aimait bien laisser aux personnes qu'elle rencontrait un souvenir. Un souvenir d'elle même? Un souvenir de la rencontre? Simplement une trace pour concrétiser un instant passé.

Pomona ne sentit pas le trouble de Matroshka même si elle la fixait avec un de ses grands sourires niais qu'elle aimait faire en toute occasion.

Elle fut très étonnée de la voir devenir transparente et disparaitre comme elle était apparue, brutalement sans crier gare.

En réponse aux évanescents mots qu'elle prononça avant de partir, Pomona agita la main dans tous les sens, pour être sure de ne pas la rater. ***


A bientôt!

*** Seule avec son chat elle s'attarda un moment dans l'auberge, dessinant des visages, des attitudes, des mouvements.

Puis quand elle eut terminé elle se rendit compte que des petites trace d'eau, comme des goutes, avaient taché les trois quart de ses feuilles. L'artiste mit ça sur le dos du jus de pomme, rangea ses affaires et sortit de l'auberge.
***

Miaou!

On fait quoi maintenant mon minou mignon?

Miou!

Oui tu as raison, allons dormir un peu! Demain est un autre jour palpitant plein d'aventures et de rencontres extraordinaires.

Méou!




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