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La Ruche

Faire parler les morts.

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Sujet lancé par Ghaâli
Le 16-10-1509 à 01h26
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Posté par Ghaâli,
Le 26-10-1509 à 23h25
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Ghaâli

Le Vayang 16 Otalir 1509 à 01h26

 
- Aah bon sang c'que ça peut faire mal ! Rugit la soignante en frottant vigoureusement son mollet droit.

Pour faire bonne figure devant les gardes, elle avait dissimulé les horribles crampes dont ses jambes étaient victimes. Cela avait été d'autant plus compliqué parcque les gardes lui avaient posé tout un tas de question avant de la laisser entrer pour s'entretenir avec un garde des morts. Elles s'étaient méfiées, il faut dire que Ghaâli était encore sous l'effet d'un sortilège de jambes de feu. Ses jambes ressemblaient à celles d'un Gambol en plus musclé, sa voix avait le timbre mélodieux d'un ours en rut et deux grosses veines lui barraient les tempes. Mais les autorisation cumulées de Kaliss, la maire d'Utrynia et de la nourrice Sharoke Ash'Chenyr avaient pesé leur poids et débloqué les rouages de l'administration. Ghaâli allait maintenant pouvoir aller dans la chambre des morts, pour qu'elle lui livre ses secrets ou du moins ceux des cicatrices laissées par les éclairs de celui-dont-elle-n'osait-pas-prononcer-le-nom parcqu'il était ridicule: Boumba.

La soignante ressentit une profonde nostalgie à mesure qu'elle s'enfonçait dans les entrailles de la ruche. C'est là qu'elle avait grandit après tout. Et c'est aussi là que grandissait sa fille... Elle soupira bruyamment pour chasser ces pensées de sa tête et pressa le pas, elle n'aimait pas penser à ça. La lumière du jour n'atteignait pas les couloirs qui menaient à la salle des morts, seuls les pas de la soignante résonnaient. Parfois, poussée par une torche, son ombre la doublait sans rien dire, l'angoisse.

Ghaâli fut soulagée de voir les montants de la lourde porte de bois qui scellait la chambre mortuaire. Elle s'y précipita mais une fois arrivé devant la porte, elle marqua un temps d'arrêt. Elle appréhendait ce qu'elle allait y voir. Des cadavres, elle en avait vu assez pendant la bataille contre boumba. Elle avait proposé d'examiner les corps. Quelle idée stupide, songea t'elle, pourquoi faut il toujours que je fasse mon intéressante ?... Lentement elle poussa la lourde porte qui n'émit aucun grincement et coulissa dans un silence des plus solennelle.


- Euh... Hajar..? Risqua timidement Ghaâli de sa voix fluette d'ogre constipé.

Face à elle trônait une grande table de marbre, lisse et glaciale sur laquelle gisait un corps. Le garde des morts n'était surement pas loin.

 
Narrateur

Le Vayang 16 Otalir 1509 à 23h32

 
Se relevant de derrière la table, un tydale au visage émacié regarda Ghaâli derrière des bésicles sans âge.
Il parraissait embêté de la voir là, et renifla bruyamment.

Les toilettes, c'est de l'autre côté, porte de gauche, lui asséna-t-il d'un ton morne.

Puis il entreprit de contempler le corps, et il sembla à la Sang-âme qu'il lui chuchotait des mots rassurants.


 
Ghaâli

Le Sukra 17 Otalir 1509 à 16h24

 
Ghaâli serra les dents. Un mâle, elle aurait due s'en douter. La plupart des inaptes finissaient par "se rendre utile" à la ruche. Elle le dévisagea un instant, cherchant la marque sur son front mais la pénombre jouait contre elle, tant pis. Elle tira sur les pan de sa tunique d'un air conquérant et sans autres formes de politesse elle s'avança jusqu'à la table.

- Nan nan. En fait je suis venue examiner le corps de mes sœurs, celles que Boumba a tué... Sa voix trahissait une profonde amertume. Celles qu'on a pas réussit à sauver... Lâcha t'elle finalement.

Elle n'ajouta rien de plus il voyait surement de quoi elle voulait parler. Elle enfonça ses mains dans ses poches, comme pour dire "je ne touche à rien" et afficha un air des plus sévère, généralement ça marchait bien avec les inaptes. Elle laissa glisser son regard sur le corps, il ne lui était pas familier.

- A ce qu'on dit l'âme ne quitte jamais vraiment le corps..? Lança t'elle avec un peu trop d'assurance. Elle se racla la gorge et reprit plus calmement, pour ne pas rompre le silence trop violemment. Mais quand on le voit, comme ça... Ça parait presque invraisemblable... Non ?

Tout en parlant elle cherchait du regard une blessure, il fallait qu'elle en apprenne d'avantage. La bataille du lac des mères avait laissé en elle de profondes cicatrices, l'incertitude, la peur et la culpabilité la tourmentaient depuis. Le peuple tydale, si fort soit il, était tombé à genoux devant l'immense pouvoir de l'artisan du déclin. L'énergie qui émanait de Boumba était colossale, les flavistes l'avaient bien compris. Il n'était que flux... Bien sur, les nemesis aussi savaient modeler le flux mais là... Ghaâli était arrivé sur les lieux après la première salve du monstre... C'était une hécatombe... Devant ses yeux, la fin du tableau...

 
Narrateur

Le Luang 19 Otalir 1509 à 18h24

 
Le tydale ne la regarde pas.
Le corps sur la table était visiblement celui d'une des guerrières non symbiosées qui étaient tombées dans les premières heures du combat.
Elle avait été déchiquetée par les flavistes, les marques et déchirures étaient caractéristiques de ce qu'avait constaté Ghaäli.
Le tydale parla alors, d'une voix atone.
Celle-là est morte de manière normale.
Coups, brulures, déchirures. Morte.
Simple et efficace. Ylimildian vous l'aurait dit : du travail bâclé, mais du travail propre...


Il s'éloigna, et se dirigea vers une autre table, juste derrière.
Un autre corps y reposait, recouvert d'un drap, qu'il enleva d'un geste qui aurait pu être théâtral s'il n'avait été maculé de sang puis jeté dans une bassine de linge souillé.

Celle-là, par contre, c'est une autre histoire...


Le corps était brulé.
Ca, c'était sur. La peau était parcheminée, et une forte odeur de viande grillée en émanait.
Mais aucune blessure réelle n'était visible.
Et les brulures ne semblaient pas assez profondes pour tuer sur le coup.
Pourtant, Ghaâli l'avait constaté : celles qui étaient frappées de plein fouet par la créature s'effondraient immédiatement.
Séoane en était un exemple, même si par la grâce de la symbiose, son corps avait été aussitôt rappelé au pilier.
A première vue, il était normal de penser que c'étaient les éclairs et les brulures qui tuaient.
A voir ce corps étalé là, rien de moins sur...

Le tydale marmonna quelques borborygmes incompréhensibles, puis reprit la parole.
Elle n'est pas morte des brulures.
Je vais vous montrer.


Il posa sa main gantée sur le côté de la poitrine de la guerrière nue, et appuya.
Sa main s'enfonça sans problème, comme si le corps était tout mou.
Sans aucune côte ni résistance.

Voilà le souci avec ces corps.
Les os ont disparu à certains endroits.
Et d'autres choses à l'intérieur. J'en ai découpé une tout à l'heure, et il manquait le foie, l'estomac et le coeur.
Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais cette attaque a fait que certaines parties de ces guerrières ont cessé d'exister.
Forcément, ça vous tue à coup sur.

Plutôt bizarre.
Pour tout vous dire, je n'ai jamais vu ça...


 
Ghaâli

Le Luang 19 Otalir 1509 à 23h00

 
Ghaâli eut un haut le cœur en voyant la main du tydale enfoncer la cage thoracique du cadavre comme si elle avait été molle. Elle rentra sa tête dans ses épaules, crispée, et écouta attentivement les paroles du garde des morts. "Certaines parties de ces guerrières ont cessé d'exister ", cette phrase résonna dans la tête de la soignante. Cesser d'exister..? Comment est ce possible de... Ne plus exister... Disparaitre à la rigueur... Comme de l'eau qui s'évapore... Mais alors, il y'a de la vapeur ou un truc dans ce genre là, ça fume... Elle se remémora les moments les plus sombres de la bataille du lac des mères. Elle ne se souvenait pas d'avoir vu de la vapeur s'échapper des cadavres d'autant qu'avec les nombreuses tentatives infructueuses de bouche à bouche qu'elle avait fait, si on lui avait craché un jet de vapeur à la figure ça l'aurait marqué.

- Et bien le moins que l'on puisse dire... Commença t'elle d'une voix faible. C'est que ces corps sont... Extraordinaires... Elle se dit que le terme était peut être mal choisit mais au début elle voulait dire fascinant, elle se racla la gorge et continua. Est ce que ça a coulé ? Enfin... Euh... Je veux dire, est ce que vous avez constatez des écoulement de liquides anormaux aux niveaux des... Orifices naturels ?

Elle se sentait nerveuse. Elle réalisa qu'elle avait été mal préparé à ce genre d'éventualité et même si elle pouvait remercier "le petit guide de l'anatomie tydale illustré", elle n'était pas encore très à l'aise dés que l'on quittait les bobos et les pansements. Quoi qu'il en soit, elle était sure d'une chose, elle n'avait jamais rien vu se volatiser sans qu'il n'y ai un phénomène quelconque, évaporation, liquéfaction ou pour les mous, téléportation. Mais il y'avait toujours quelque chose. Ne plus exister... Ça n'existait pas...

 
Séoane

Le Matal 20 Otalir 1509 à 11h55

 
***
Elle frappa avec une certaine appréhension à la porte. Mais frapper à une porte avant d'entrer dans un établissement était ce qu'il fallait faire, non ? Tout cela lui semblait fort lointain.

La nausée s'installait et un mal de crâne terrible l'obligeait régulièrement à passer ses mains sur son crâne. Dans ses cheveux, en fait. Comme cette sensation lui semblait bien étrange. Elle avait passé sa vie sans un poil sur le crâne, rasant le moindre qui se présentait, et voilà qu'elle y puisait dorénavant une force étrange.
***
Bo dit :

Tu commences à t'accepter, Séoane.

***
Les couloirs ne lui rappelaient rien. Que lui avait dit Ghaâli ? La salle des morts. Rasant les murs chaque fois qu'elle croisait une tydale enceinte ou une anja, ignorant avec le plus parfait dédain tous les mâles qu'elle croisait, Séoane se rendit donc selon les indications de la Soignante.

Elle poussa la porte, et resta un moment interdite.
***

« Après les toilettes. Au moins ai je repéré les lieux. »

***
Elle pivota sur les talons, et franchit l'autre porte. L'odeur de formol baignait toute la salle. La nausée manqua un bref instant prendre forme en un rejet de bile. Curieusement c'est la vue du premier cadavre qui lui fit reprendre des couleurs.
***

Je suis là.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Narrateur

Le Merakih 21 Otalir 1509 à 19h43

 
Le tydale ne prêta aucune attention à la nouvelle venue, comme s'il mettait un certain temps à s'apercevoir de la présence des vivants...
Mais il répondit à Ghaâli de la même voix monocorde.
Aucun. Rien ne s'est écoulé de plus que la normale dans ces cas là.
Les morts ont une fâcheuse tendance à se faire dessus, ça c'est normal.

Ces bouts de gens n'ont pas subi d'assauts de la nature qui aient provoqué d'écoulement plus importants, non.
Je vous dis qu'ils ont tout bonnement simplement cessé d'exister...



 
Ghaâli

Le Julung 22 Otalir 1509 à 00h45

 
Lorsque Séoane passa la porte de la chambre, Ghaâli était aux côtés du garde des morts. Elle était attentive et disciplinée ce qui était plutôt rare. Elle croisa le regard de la Semeuse de mort et lui sourit en lui faisant un petit signe discret, l'invitant à la rejoindre. Elle écouta la réponse du mâle avec la plus grande attention. Avant toutes choses, les révélations qu'il lui avait fait auparavant donnaient le ton quant à la puissance des armes de l'artisan du déclin et cela avait troublé la soignante. Quand il eut finit, elle prit à son tour la parole.

- Bon, j'en conclu donc que les organes n'ont pas fondu... Elle avait dit cela sur un ton de dépit comme si la réponse du garde des morts invitait à de nombreuses interrogations, c'était d'ailleurs le cas, elle reprit. A quoi ça ressemblaient ? Je veux dire... Est ce que les artères et les veines étaient sectionnées proprement au niveau des organes manquants ? Le cœur se trouve très près des poumons, est ce qu'ils avaient été endommagé ou partiellement enlevé ? Elle marque une brève pause et une question lui échappa soudain. Avez vous constaté le même genre de phénomène au niveau de la tête de l'une d'elle ?

Mille autres questions lui venaient mais elle préféra en rester là, elle était de plus en plus confuse. Séoane s'approcha. Pour ne pas déranger le garde des morts avec des histoire de vivants elle s'adressa à la semeuse en chuchotant.

- Ça me fait plaisir de te voir, je me faisais du soucis, j'ai crut pendant un moment que toi aussi tu avais disparut. Certain organes de celles qui sont tombées au front ont mystérieusement disparut. Peu être désintégrés, je ne sais pas... Si tu le veux bien je vais t'examiner et vérifier qu'il ne te manque rien. La soignante pencha la tête et observa Séoane, de haut en bas, les yeux plissés. As tu des problèmes d'équilibres ou des difficultés à te servir de tes mains depuis que tu nous es revenu, mal au dos, à la nuque ou au thorax ?

Ghaâli essayait de rester le plus terre à terre possible mais dans ces conditions c'était vraiment pas évidant. Et un affreux doute s'était mis à lui hanter l'esprit, si des parties de corps avaient disparut, qu'en était il des âmes qu'ils contenaient ?

 
Séoane

Le Julung 22 Otalir 1509 à 18h40

 
***
La Semeuse de mort regardait sa soeur avec un étrange regard. Dur, comme toujours, mais avec en plus une lueur d'inquiétude ou d'interrogation. Elle chassa la préoccupation naissante pour répondre.
***

J'ai mal au crâne.
C'est tout.
C'est assez en fait.

***
Négligemment elle passa une main dans sa tignasse blonde, comme pour en chasser le mal. Elle poursuivit sa réponse.
***

Je commence à cerner la symbiose, tu sais. Et la résurrection.
Tu acceptes la greffe, tu deviens symbiosée. Tu refuses la mort, alors tu reviens à la vie.

***
Elle contourna le cadavre pour se positionner au niveau de la tête.
***

Il est difficile d'accepter la greffe. Facile de la rejeter. Il est facile aussi de tout lâcher quand tu meurs. Si facile. Mais au moins la question du retour à la vie est posée.
Tombes une fois, mais relève toi.
Et plus tu tombes, plus il est dur de se relever.

***
Elle caressa le crane de la morte.
***

Souffrance...
On ne lui a pas demandé si elle voulait revenir à la vie.
Mais moi, de ce que j'ai compris, je vais dans le pilier. Et mon corps aussi. Avec ce que j'avais sur moi. Ou plutôt, dans l'état dans lequel ça se trouvait après mon décès.

Je ne comprends pas tout, Ghaâli, d'accord ?
J'essaie d'expliquer. Ce que je ressents et comme je pense que ça se passe.

***
Elle leva son regard de glace sur le mâle qui autopsiait. L'envie soudaine de lui couper la langue pour éviter toute remarque acerbe dont elle avait eu à subir l'avalanche dans sa jeunesse jaillit un instant dans ses idées perturbées. Mais le mal de tête était tel que l'idée ne devint pas acte.
***

Et ensuite, tout se reconstruit.
Mon âme... Enfin, moi, quoi.

***
Elle cessa de caresser le crane de la morte.
***

Bizarre quand même les prélèvements d'organe de l'engeance du S'sarkh. Comme s'il voulait fabriquer sa propre race de tydale.
Il va assembler tout ça dans un laboratoire. Comme un peu ici. Puis balancer des éclairs de mana ZAPITCHOU ! Enfin, comme le fait Arkana. Moi je ne sais pas le faire. Je ne sais pas non plus si Arkana saurait animer un mort.
L'engeance du S'sarkh ... le Tark'nal... va fabriquer ensuite une créature ? Pour prendre notre place, peut être ?

Peut être qu'il a un pilier à lui, quelque part.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Narrateur

Le Julung 22 Otalir 1509 à 23h05

 
Le tydale renifla puis répondit à ghaâli.
Il n'y a pas eu prélèvements.
Juste des bouts qui ont disparu. Des zones.
C'est découpé si vous voulez. Le plus proprement qu'on puisse imaginer.
Des portions entières, incluant certaines parties d'organes, sans distinction.

Non, y'a pas eu prélèvement.
Juste qu'elle sont mortes d'avoir de gros trous à l'intérieur.


 
Ghaâli

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 01h13

 
Séoane venait de lui expliquer ce qu'était la mort pour une symbiosée... Jusqu'alors Ghaâli avait préféré s'épargner le sujet, elle n'arrivait pas à imaginer que cela puisse être possible. Être ressuscité, ne pas avoir droit au repos. Non, malgré tout, cela lui semblait impossible. Elle ne voulait pas connaitre la mort, ou alors ne la connaitre qu'une fois et ensuite laisser son âme en paix jusqu'à la fin du tableau. C'est ainsi que cela devait être.

- Je... Ça me rassure un peu, dans le fond je dois surement avoir accepté la greffe, je crois... Elle n'avait pas l'air très sure et préféra bifurquer avant que ça ne se voit Tu sembles avoir connut la mort de nombreuse fois, est ce qu'à chaque fois ta tête te faisait mal ?

Tout en disant cette phrase, la soignante commença un examen minutieux des signes vitaux de Séoane, pouls, respiration, réflexes, la totale. Elle lui fit faire des exercices oculaires puis vérifia très approximativement son ouïe. Le garde des morts renifla bruyamment puis prit la parole. Ghaâli écouta avec la plus grande attention.

- Hum... Je vois... Lâcha t'elle en se tenant le menton d'un air qui laissait clairement apparaitre qu'elle ne voyait rien du tout. Si les organes alentours ont été partiellement touché cela signifie effectivement qu'il ne peut s'agir d'un prélèvement. Mais alors qu'est ce que ça peut bien être ? Un nouveau genre d'arme qu'ils expérimentent ? Ou peut être une nouvelle forme de sorcellerie ? En tout les cas c'est quelque chose qui nous échappe... J'espère seulement que ces blessures étranges n'auront pas endommagé l'âme de nos défuntes sœurs...

" Ça vous tue à coup sûr " c'est ce qu'il avait dit et c'était malheureusement vrai, une mort instantané et imparable. La magie permettait de fermer les blessures, de faire cesser les hémorragies mais pour faire repousser les organes c'était une autre histoire. Une attaque à grande échelle avec ce type "d'arme" et c'était cuit. Ghaâli serra les poings en songeant à l'artisan du déclin qui devait bien se marrer en ce moment même.

- Lorsque le Tark'nal t'a attaqué Séoane, as tu remarqué quoi que ce soit qui puisse nous en apprendre davantage sur sur la forme d'énergie qu'il a utilisé ? Un truc, un détail..?

 
Narrateur

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 00h00

 
Le tydale ne répondit pas aux questions purement rhétoriques de Ghaâli.
Il ne possédait pas ces réponses, et elle le savait sans doute.

Ne prêtant plus attention aux deux filles du Déclin, il s'affaira sur le corps, pour le préparer à son ultime voyage...


 
Séoane

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 13h13

 

Deux fois je suis morte.
La première fois, je ne savais même pas ce qui m'était arrivé. C'est Orphèle qui m'a expliqué.
La deuxième fois...

***
Elle fronce encore plus un sourcil, comme pour réfléchir.
***

Ben pareil, en fait ! Je n'ai rien compris à ce qu'il s'est passé.
Toutes les tydales se tenaient à plusieurs mètres du Tark'nal. J'ai fait un pas en avant. Et pouf. Je n'étais plus vivante.

***
La nausée se manifesta soudainement. Elle se dirigea vers une bassine qui recueillait les déchets organiques et vomit.
***

Mal de tête...

***
Elle se releva et se rendit jusqu'à un seau pour se rincer la bouche. Vêtue de loques, d'une tunique usée, élimée, déchirée, poussièreuse, le regard dur et l'attitude martiale en tout point, Séoane dans les gestes appliqués qu'elle mit à se rincer tout en prenant garde à ne pas salir les instruments ou souiller l'eau propre ou se souiller elle même faisait montre d'étranges manières.
A dire le vrai, on la dirait presque côquette.

Sitôt qu'elle fixa à nouveau Ghaâli d'un regard à faire fondre la pierre, l'impression s'évapora.
***

Tant que j'étais loin de lui, il ne me touchait pas. Peut être avais je de la chance. Peut être qu'il ne pouvait pas m'atteindre.
Je ne sais pas trop pourquoi toutes le regardaient de loin. Moi, j'étais occupée avec un flaviste. Avant.

En fait, je ne suis même pas certaine qu'il m'ait attaquée. Il dispersait tant de ... truc ... genre de la lumière ... que si cela se trouve il n'a jamais attaqué personne. Volontairement, je veux dire. Par réflexe pour se protéger, peut être. Comme quand quelqu'un lève une main pour te frapper, tu vois ?

***
Elle mime l'action défensive. Si quelqu'un imaginait que Séoane se protége en se cachant derrière sa main, qu'il oublie. La tydale sortit son couteau et le pointa sur le bout du nez de Ghaâli.
***

Tu te défends. Par réflexe.

***
Elle rangea son arme. Son regard devint plus doux. Au lieu d'acier, il devint glace. Ce qui devait exprimer un certain dépit de ne pas pouvoir plus aider la Soignante.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Ghaâli

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 14h54

 
Ghaâli avait l'habitude des regards "sans pitié" du matriarcat et depuis le temps elle avait appris à faire le distinguo entre le regard de glace et l'aversion profonde. Et puis plus ça allait et plus elle appréciait Séoane, elle l'a trouvait "classe". Ghaâli n'avait jamais vraiment sut faire le regard qui tue, se contentant généralement d'afficher sa "tronche de cake" habituelle.

- Oui, je... Je vois ce que tu veux dire... Annonça t'elle en louchant sur la lame qui pointait sous son nez.

La soignante n'avait pas vraiment le même genre de réflexe, en cas d'agression elle tâchait de se planquer ou de fuir mais connaissant la mentalité de ses sœurs matriarcales elle n'en faisait pas une fierté. Elle avait vu plusieurs fois ses sœurs mourir et désormais elle savait qu'en tant que soignante il lui fallait survivre pour assister efficacement celles qui risquaient leur peaux.

- Je ne sais pas quoi penser de l'attitude du Tark'nal à vrai dire. Avait 'il avait vraiment besoin de se défendre ? Nos meilleures guerrières, toi y comprit n'ont pas réussit à lui faire le moindre mal et je crois qu'il aurait put nous balayer s'il l'avait voulut. Cela dit je ne sais pas comment il aurait réagit si personne n'avait tenté de l'agresser. Certaine semblent penser qu'il est partit parce qu'il avait dépensé beaucoup d'énergie et qu'il n'en avait plus. D'un autre côté l'ile entière baigne dans le flux alors... S'il il sait le catalyser, je ne sais pas dans quelle mesure il pourrait avoir besoin de se recharger.

En tout cas tu n'as pas l'air en forme toi. Ton mal de tête et tes nausées semblent coriaces. Cela t'arrive depuis longtemps ?


Elle chercha un instant dans sa sacoche et en sortit un petit coffret de bois qui contenait diverses herbes séchées en bottes et en petits sachets de toiles. Tout était soigneusement étiquetée, cela avait tout l'air d'être un "kit de soignante débutante", il y'avait même sous le couvercle un parchemin d'explication. Elle tira de sa boite un petit sachet et lu attentivement l'étiquette et la notice.

- Tiens. Dit elle en tendant finalement le sachet à Séoane. C'est des feuilles de bourrache officinale, on l'utilise en tisane pour... Mine de rien elle marqua une pause pour réviser sa notice. Pour beaucoup de choses, notamment la gueule de bois et par conséquent ça devrait soulager ta tête et ton ventre. Prends en en tisane à l'heure des repas mais évite le matin ça donne des aigreurs. Si jamais ça persiste, je veux dire si ça ne te soulage pas dis le moi je tâcherais de trouver autre chose.

 
Sharoke Ash'Chenyr

Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 09h42

 
***
La Nourrice symbiosée était enfin de retour à Utrynia. Elle s'était instinctivement mise à arpenter les couloirs de la Ruche, qui lui étaient si familiers qu'elle pouvait les parcourir les yeux fermés.

Après le message télépathique qu'elle avait reçu de Ghaâli, elle avait décidé de lui rendre visite dès son arrivée. Elle croisa donc les doigts pour la trouver dans la chambre des morts. Au passage, elle salua toutes les gardes qu'elle croisa. Celles-ci semblaient surprises de la voir. Elle avait en effet disparu d'Utrynia il y a de cela plus de deux mois.

Sharoke se concentra sur son objectif: plus que quelques mètres à parcourir...

La lourde porte de bois s'ouvrit brutalement, laissant place à une jeune nourrice en armure, sous le regard étonné des personnes présentes dans la salle. Le garde des morts s'abstint d'indiquer une nouvelle fois où se trouvaient les toilettes et retourna à la préparation des morts.

Sharoke fut quant à elle étonnée de la présence de plus de deux personnes dans cet endroit. Elle adressa machinalement un signe de tête au garde des morts, tout en sachant pertinemment que celui-ci ne lui prêtait déjà plus aucune attention.
***


Aka's Hajar, mes soeurs. Désolée de vous interrompre, je venais simplement aux nouvelles. Ghaâli, en avez-vous appris davantage sur le Tark'nal?

***
La nourrice observa plus en détail Séoane, et se contenta d'ajouter d'une voix neutre:
***

Vous avez une mine affreuse, vous devriez peut-être vous accorder plus de repos. Certaines nourrices qui sont en poste le lendemain d'une fête utilisent parfois des feuilles de bourrache en tisane, il semblerait que...

***
Elle aperçut le petit sachet que Ghaâli tendait à Séoane.
***

Je vois qu'on s'occupe déjà de votre cas.

***
Elle lui adressa un bref sourire, puis se tourna de nouveau vers la Soignante.
***

Ah, j'oubliais: Ghaâli, quand vous aurez du temps libre, nous pourrons discuter de vos préoccupations évoquées lors de notre échange télépathique.

 
Séoane

Le Luang 26 Otalir 1509 à 09h55

 

Pour la tête en bois ? Non. Comment tu as dit ? la gueule en bois ?

***
Elle haussa un sourcil, perplexe.
***

J'ai une tête de pioche, alors.
Ca ne m'arrive pas souvent, non. Comme pour passer à travers le pilier. En gros.

***
Elle fourra les herbes dans sa tunique. Avec l'arrivée de Sharoke cela faisait quatre vivantes dans un espace réduit. Trop. La claustrophobie menaçait de l'emporter. Déjà la nausée l'avait avertie, alors il était temps de quitter les lieux.

D'autant que la ruche n'est pas du tout l'endroit où elle souhaitait demeurer. Une idée de vie, de souffrance dans la naissance... Une idée de la marque du destin sur toute la race tydale... Quelque chose qu'elle n'avait jamais vraiment réussi à intégrer pour être entière.
***
Bo dit :

Il le faudra, Séoane. Un jour, il le faudra si tu veux être une tydale entière.


Je vais vous laisser. Dhanya pour les herbes, Ghaâli ma soeur.
Puisses tu trouver pourquoi l'Artisan du Déclin nous a envoyé le Tark'nal.
Puisses tu trouver pourquoi celui-ci découpe ses adversaires de l'intérieur.

***
Elle se replia jusqu'à la porte. Elle salua la nouvelle arrivée d'un bref hochement de tête suivi d'une main qui remit en place sa chevelure ; Le malaise prend des formes bien étrange.
***

Belle armure. Je dois ... aller récupérer la mienne.

***
Son regard parcourut une dernière fois la salle.
***

Je doute que tu trouveras encore quelque chose ici. Tout est mort. Même l'information semble froide. Kenara à toutes.



Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Ghaâli

Le Luang 26 Otalir 1509 à 14h46

 
- A bientôt Séoane, fais gaffe à toi. Conseilla la soignante avec un sourire franc. Elle lui aurait bien mit une tape amicale ans le dos mais préféra s'abstenir de peur de prendre un coup de latte.

Tout en rangeant ses affaires elle expliqua à Sharoke ce qu'elle avait découvert sur les cadavres de celles tombées au front. Elle s'approcha ensuite du garde des morts qui était plongé dans son travail.

- Dhanya de m'avoir donné de votre temps. Vos découvertes me sont précieuses et je vous en remercie. Si d'aventure vous veniez à découvrir autre chose, je vous serais reconnaissante de me le faire savoir... Elle fouilla dans une de ses poches, puis déposa quelques morions sur le coin de la table de pierre. Tenez, pour le dérangement.

Elle s'en retourna auprès de la nourrice.

- Nous devrions aller continuer notre conversation ailleurs. Que diriez vous d'aller prendre un petit verre ? j'ai bien besoin d'un petit remontant et il y'a quelque chose dont j'aimerais vous faire part. J'ai encore du pain sur la planche et ça me ferra une petit pause. La soignante semblait ravie à l'idée de quitter enfin ce tombeau glaciale et elle affichait un sourire radieux.

 
Sharoke Ash'Chenyr

Le Luang 26 Otalir 1509 à 19h03

 
Sharoke savait qu'elle avait du travail qui l'attendait: paperasses, recensement des naissances et des mâles aptes, s'occuper d'Anja karna's, préparer des leçons pour les enfants... Mais elle savait aussi une chose: pour une fois, elle voulait se poser. Un verre? Elle n'en avait jamais pris, mais l'idée était tentante. Avec Ghaâli? C'était l'occasion de connaître plus en détail l'une de ses "soeurs", et autrement que par le biais de son travail.

Sharoke se racla la gorge, et prononça d'une voix douce:


Ce sera avec plaisir Ghaâli. Je vous laisse par contre le soin de choisir l'établissement, car je n'en connais pas vraiment... Mes divertissements consistent habituellement en la lecture et le dessin... Enfin bref, je vous suis.

La nourrice salua une nouvelle fois le garde des morts par pure politesse, et ouvrit grand la porte pour permettre à la Soignante de quitter la pièce.

 
Ghaâli

Le Luang 26 Otalir 1509 à 23h25

 
- Aaaah super ! Lâcha Ghaâli. Es’Kaer tient un établissement plus que convenable, on est toujours bien reçue à l'auberge du lac de plus elle produit un Kiarbat d'une rare qualité. Moi d'habitude le Kiarbat c'est pas trop mon truc mais celui là est distillé avec de l'eau des marais des mères et ça lui donne un gout vraiment particulier, il faut que vous goutiez ça. Suivez moi, c'est moi qui invite ! Rugit elle, soudainement ragaillardie.

La soignante et la nourrice prirent la direction de la porte mais juste avant de sortir, Ghaâli se tourna vers la salle. Son visage souriant avait subitement laissé place à une expression morne, la soignante était visiblement emprunte d'une profonde tristesse. Elle baissa les yeux un instant adressant en silence une sorte de prière dont elle seule connaissait les versets puis sortit de la pièce comme si de rien n'était. Les deux consœurs parcoururent rapidement les couloirs vers la surfaces et quitèrent la ruche, laissant derrière elle les victimes de la bataille du lac des mères et leur secrets (pour aller se saouler un peu)...

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