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Couteau et bâton

Qui est la plus cintrée des deux ?
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Sujet lancé par Matroshka Voroshk
Le 24-05-1510 à 12h44
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Posté par Matroshka Voroshk,
Le 25-05-1510 à 23h57
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Matroshka Voroshk

Le Luang 24 Manhur 1510 à 12h44

 
Matroshka reprenait des couleurs. Depuis sa sortie du réseau de connexion et son éclair lancé par mégarde, la sorcière semblait revivre un peu mais restait encore considérablement affaiblie. Elle ne ressentait toujours pas les flux, comme si ce blocage n'était pas encore levé. Mais elle sentait qu'elle se rapprochait. De toute façon, elle n'avait pas le choix, si elle devait tuer Kysall, il faudra bien que la magie revienne.

Alors vint cette étrange personne, cette folle aux paroles qui n'ont pas beaucoup de sens et qui semble porter en admiration "son couteau". Elle lui avait confié d'ailleurs son bout de métal tranchant. Matroshka avait peur. Elle le savait, le métal rendait bête et faisait pousser les muscles. Son raisonnement scientifique était presque correct. Les lames étaient bêtes, et le seul point commun avec les lames, c'est cette profusion métallique. Donc le métal rendait bête, ou en tout cas, sacrément cinglées. Pour l'instant, seules quelques rares tydales faisaient exception à la bêtise mais aucune à la folie. Matroshka voulait alors vérifier sa thèse avec cette petite tydale.

La sorcière n'aimait pas le contact de l'acier. Froid, inerte, rigide et vulgaire. Quelle banalité ce couteau. Elle s'amusait à le manier, parodiant grossièrement les fières exécutrices dans leur pratique de leur soit-disante magie. Mais au final, elle ne réussit à que se couper à plusieurs endroits quand le couteau glissait dans ses mains.


Saleté de métal.

Alors la Voroshk passait son temps à se promener dans les rues, un bâton de mage dans une main, un couteau dans l'autre. Situation cocasse lorsqu'elle rencontra de nouveau sa fournisseuse d'armes.



 
Séoane

Le Luang 24 Manhur 1510 à 15h15

 
***
Pour vivre une vie pleine et authentique, il ne faut penser qu'à des choses simples, et si possible une seule à la fois. Séoane suivait autant qu'elle le pouvait cette philosophie avec rigueur. Le seule entorse qu'elle se permettait, ou que son éducation l'obligeait à suivre, consistait dans le nombre de pensée ; une seule à la fois, c'était parfois déjà une de trop.

Alors vint Matroshka.
La sorcière avait une qualité unique pour Séoane ; elle l'amusait. Faisant feu de toute flamme, Matroshka parvenait à tourner en ridicule la plus terrifiante des menaces par son attitude et ses paroles. En fait, bien que la petite tydale ait pu voir l'efficacité redoutable des sortilèges de la brunette, ce n'était absolument pas ce qu'elle en retenait.

Aussi, lorsqu'elle croisa Matroshka comme totalement perdue, agarde, Séoane eut l'impression de voir une flamme éteinte. Impossible ! Inconcevable ! Le Déclin ne pouvait être déjà là qu'il empêchât la tydale de balancer ses sorts -parfois à son détriment- où cela lui plaisit.

Mais comme ranime t'on ce genre de flamme ?
Séoane dut réfléchir dix sept milliardièmes de seconde avant de renoncer à trouver une réponse. Elle lui céda plutôt son premier couteau. Se changer les idées, parfois ça a du bon.
***

Aha ! Matroshka.
As tu trouvé la meilleure façon d'employer ce Couteau ?

Bo dit :

Je veux pas être méchant, mais on dirait pas.

***
La sorcière aurait elle donc perdu jusqu'à sa spontanéité ? Le regard de serpent de la blonde se fit interrogatif et plein de doute. Que Matroshka puisse penser à plusieurs choses en même temps ne faisait même pas partie des possibilités envisagées.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Matroshka Voroshk

Le Luang 24 Manhur 1510 à 16h12

 
La sorcière baissa les yeux vers la tignasse de la semeuse. Encore plus chevelue que celle de Matroshka. Sous sa cape, elle voyait une de ces fameuses cuir liquide de Dwen. A son flanc, cette épée qui rendait de mauvaise humeur, encore du métal. A défaut de rendre bête, il rendait encore plus méchante. Déjà qu'une lame n'était pas forcément gentille. La seule personne sur qui ça n'avait pas d'effet était sa cousine Laedel qui était déjà à fond coté méchanceté.

C'est lourd un couteau, terriblement lourd.

Les bras de Matroshka étaient à peine plus gros qu'une paille. Brandir son bâton d'afflux était le maximum qu'elle pouvait faire. Tout dans la tête et rien dans les muscles ? Encore fallait-il que la Voroshk se souvienne de ce qu'elle avait fait de l'intérieur de son crâne. L'ancienne némésis lança le couteau à sa propriétaire. Le fer, c'est mal.

Faire rire les enfants en parodiant les exécutrices et leur "magie" est un usage. Éplucher les fruits est une autre application.

Un frisson lui parcouru l'échine.

Et toi Séoane le serpent, de quelle façon tu emploie ton couteau ?


 
Séoane

Le Luang 24 Manhur 1510 à 17h27

 

Je vois. Enfin, quand je dis je vois, ça ne veut pas dire que je vois quelque chose, hein ?

Bo dit :

Je pense qu'elle comprend.

***
La petite tydale fronça les sourcils. Elle scruta autour d'elle à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider. Un rat ? Elle détestait les rats. C'était certainement là la chose la plus utile pour montrer à quoi servait une telle arme, mais comme le Mou lui bassinait, elle risquait comprendre. Et ne pas comprendre, en fait.
***

Viens avec moi.

***
Ce n'était pas une suggestion, ni même un ordre, mais ça y ressemblait bigrement. Le fait est que la main de la Semeuse de Mort se referma sur l'avant bras de Matroshka et la tira à elle pour l'obliger à la suivre. Pas un ordre, mais pas facile de dire non quand même !

Parvenues devant l'étal d'un boucher, la Semeuse de Mort cessa de tirer la sorcière pour fixer le marchand. Le tydale cligna un instant des yeux s'apprêta à prononcer quelques mots quand il fut coupé, sans préalable véritable possible, par le ton de Séoane.
***

Mish, ne bouge pas. Ne fait rien ou il t'en coûtera.

***
Si on pouvait découper de la pierre par la voix, la tydale venait de le faire. Le grand boucher, quoi que faisant le poids des deux tydales réunies se tint coit. Séoane se tourna ensuite vers Matroshka.
***

Viens et reprend ce Couteau. Tiens le fermement par la poignée, je te tiendrais moi la main. Et ensuite, tu sauras.

***
Oui, ensuite peut être comprendras tu ce qu'une tydale simple dans sa tête peut apprendre à l'une des intelligence les plus brillantes du Matriarcat...
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Matroshka Voroshk

Le Luang 24 Manhur 1510 à 21h18

 
Héééééé fit la sorcière sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Cette petite avait une poigne démesurée, de quoi mettre une baffe magistrale modèle gambol. Comment autant de muscules pouvaient tenir dans une si petite chose qui ne payait pas de mine ? Inquiétante perspective.

Mais maintenant, de nouveau armée à faire trembler l'Artisan du Déclin la sorcière allait s'initier bien malgré elle à une démonstration de ce qui faisait le charme de la profession d'exécutrice. A moins que ce ne soit un cours de cuisine.

La sorcière eut toutefois la présence d'esprit d'empoigner le couteau par le bon bout. La première fois, elle s'était faite avoir. Et maintenant qu'elle tenait le bidule, Séoane la tenait et ne comptait pas la lâcher.

Euh...suis pas sûre que ce soit une bonne idée là...


 
Séoane

Le Luang 24 Manhur 1510 à 21h43

 
***
A dire le vrai, le boucher non plus ne pensait pas que ce soit une bonne idée. Les autres clients s'écartaient doucement, soit parce qu'ils apercevaient le couteau, soit parce que leur regard tombait dans celui de la Semeuse de Mort.
***

Ecartez vous, oui. Ca va trancher.

***
Séoane scrutait le visage des gens autour d'elle pour s'assurer que personne ne gênerait. Elle détestait tellement les villes. Ca puait, ça grouillait, ça parlait dans tous les sens et perturbait tant et tant la Nature... Puis elle reporta son regard pour le plonger dans les yeux marrons de la sorcière.
***

Prête à connaitre le grand frisson ?

***
Le ton toujours de glace, on pouvait fortement douter que la promesse serait tenue. Sans crier gare, elle conduisit le couteau à s'enfoncer profondément dans un quartier de viande, entrainant Matroshka à sa suite. Enfin, précisons comme le ferait Séoane que Matroshka ne s'enfonça pas elle même dans le quartier de viande ; toujours le couteau en main, elle venait donc de transpercer une matière morte prête à être découpée et vendue.
La Semeuse de Mort la relâcha pour laisser la Sorcière, seule, couteau à la main et enfoncé dans le quartier de viande.
***

Alors ?

Bo dit :

Je ne suis pas sur de comprendre.

***
Séoane ignora son mou, sûre d'être sur la voie pour fournir de quoi guérir la sorcière. On se fait des idées, des fois... Matroshka était intelligente. Très intelligente. Cela suffirait il ?
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Matroshka Voroshk

Le Matal 25 Manhur 1510 à 00h17

 
Euh...ça vaut pas une boule de feu mais c'est plus rigolo que je pensais !

La sorcière affichait presque un sourire de gosse découvrant un nouveau jouet. Qui l'eut cru ? Que le métal pouvait amuser autant ? Certes ça rendait bête comme ses pieds mais ça devait être drôle parfois. Cette euphorie toute relative permettait à Matroshka de comprendre le comportement joyeux de certaines à partir à la baston se faire écharper le portrait.

Alors c'est comme ça...

La sorcière faisait tourner le couteau dans le morceau de viande comme elle remuait une cuillère dans sa tasse de thé. Pauvre viande, encore une victime collatérale des expériences foireuses de la Voroshk.

La sorcière sautilla sur place en tapant dans ses mains.


Encore, encore !


 
Séoane

Le Matal 25 Manhur 1510 à 22h33

 

Voilà. C'est facile. C'est simple, c'est direct, c'est essentiel.

***
Le regard de glace de Séoane vu de près avait une pureté beaucoup plus douce qu'il n'y paraissait habituellement. Comme s'il retenait une joie intense. Ou une folie sans limite. Pas simple de comprendre, mais agréable à regarder.
***

- Mish ! De la viande hachée.
- C'est à dire que ...
- Attention. J'ai une Sorcière dans la main. Je suis armée.

***
Le boucher déplaça le bac de viande hachée pour le mettre à portée du couteau et des deux tydales. Séoane fixait sans faiblir le regard de Matroshka et reprit dans une poigne ferme la main de la sorcière. Elle lui délivra un petit sourire bref -extrêmement rare-
***

Parfois, cela glisse tout seul. On s'enfonce comme dans du beurre. Sans douleur. Sans heurt. On voudrait que ça dure. On en voudrait encore.

***
Elle replongea Matroshka sans prévenir dans la viande hachée. Pour le coup, les mains des deux tydales s'enfoncèrent également. Drôle de ballet. Deux tydales qui dansaient sans Danser. Une fois de plus, Séoane retira sa main pour laisser Matroshka gouter pleinement la situation.
***

La Danse varie ensuite les mouvements. Elle propose différentes positions, différentes variantes. Mais oublie l'essentiel, la pénétration de la chair, et tu te frustres de tout plaisir.

Le plaisir, Matroshka. Même la plus sotte de toutes les tydales sait ce qu'il en est.

***
Séoane dévoila alors un autre Couteau. Il était oblong et tout en verre. Plein de promesse de sensation exotique. La petite tydale murmura doucement.
***

Un seul coup. Un seul et il se brise.
Tu crois qu'il peut donner du plaisir celui là ? Tu voudrais l'essayer sur un être vivant ? Ne plus ... simuler ?


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Matroshka Voroshk

Le Matal 25 Manhur 1510 à 23h57

 
La sorcière écoutait sagement les enseignements de sa tutrice improvisée. Situation pour le moins cocasse mais amusante. Et en cette époque, tous les amusements étaient bons à prendre. Son temps était compté mais elle pouvait bien se permettre une petite pause. De toute façon, elle s'en foutait pas mal.

Alors c'est ça...Le plaisir de s'enfoncer dans de la chair. Tout simplement. Les mouvements, les positions, les variantes, tout ça issues de l'exécution dans le seul but... du plaisir ?

Etrange...


La sorcière paraissait songeuse. Elle réfléchissait, transposait et traduisait ça à la magie. On ne parle pas véritablement d'enfoncer quelque chose dans quelque chose d'autre. Les effets étaient beaucoup plus...riches. Du feu, de l'électricité, de l'énergie pure, de la glace, des cauchemars, des hallucinations, des déformations spatio-temporelles mais pas de métal.

Et pourtant...

Le même plaisir, à la fois sadique et enfantin. Le résultat est le même mais le trajet diffère. La voilà la ressemblance entre les lames et les magiciennes. La voilà l'explication que cherchais Matroshka dans l'étude de cette partie de la population matriarcale dégénérée au fer et au sang. Elles étaient plus proches qu'elles ne le pensais. Comment avait-elle fait pour ne pas y penser avant. C'était gros comme le nez de Laedel au milieu de la figure.

Bon sang, mais c'est bien sûr...

Elle avait toujours été dans l'erreur. Depuis le début. Heureuses sont les sottes car elles avaient tout compris.

La sorcière tourna la tête vers Séoane, fixant sa tignasse hirsute. Elle ne put s'empêcher de passer une main dessus pour la décoiffer davantage - était-ce seulement possible -, puis elle regarda cet étrange couteau. En verre ? Originale idée que voilà. Sans les inconvénients du métal ?

Matroshka accepterait l'offre mais d'autres évènements étaient à prendre en compte. Elle devrait s'arranger pour que tout coïncide. Elle avait trouvé quelque chose à cet instant, une autre vision de ce qui l'entourait. Une découverte modifiant beaucoup de ses fondements. Il fallait continuer l'expérience.


Un couteau éphémère ?

Ce qui est éphémère, c'est plus joli. La vie est jolie parce qu'elle ne dure pas longtemps et qu'il faut simplement claquer des doigts pour qu'elle se brise. Comme le couteau.

Oui, sur un être vivant. Un rejeton de préférence
mais une tydale ne me dérangerait pas plus que ça.

La fin de la phrase était devenue subitement incompréhensible et la voix de Matroshka avait quelque peu changé pendant quelques instants. Une langue étrangère mais pourtant que Séoane n'avait jamais entendu parler dans une faction. Et pour cause, on ne la parlait dans aucune faction. Mais la petite tydale avait l'impression de reconnaître un accent familier à force d'avoir côtoyé des rejetons. Peut-être la fatigue ou l'imagination. Peut-être pas.

Mais un peu plus tard, d'accord ? Je dois préparer quelques affaires mais on se retrouvera dans pas longtemps et on ira...comment vous dites...danser ?

La sorcière brandit le coutelas maladroitement.

Et puis...j'ai mon couteau.


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