La Mestre réunie, sous l'autorité de la Carias de l'art Aënola Erfuinn, une équipe d'érudite à la bibliothèque, dans un premier temps, vu que c'est la qu'on en trouve le plus.
Kaliss s'adressa à elles d'un ton dont l'autorité perce sous l'urgence de la situation.

Mes soeurs, vous n'ignorez pas que les jours des citées Nemens est en ce moment compté : Oriandre est déjà tombée et c'est actuellement le tour de Korsyne de succomber.
Il n'est pas dans notre nature de ne pas chercher à combattre l'Artisan du déclin. Aussi je compte sur vous pour une étude et une action importante.

Voici quelques jours, en explorant la trame de la citée, la faucheuse Nemès a fait une découverte étonnante : une créature de corruption semble attachée à Utrynia. Cette créature a essayé, dès qu'elle a senti la présence de la faucheuse de l'attaquer mentalement et Nemès a du interrompre sa danse.
Pour éviter les risques, je propose, sous les conseils des Carias Lot'hi et Erfuinn, de lancer une étude de cette créature avant de tenter de l'éradiquer.
J'ai demandé à l'érudite Zynia de nous rejoindre, en tant que symbiosée, elle sera à même de prendre plus de risques, et ses connaissances en alchimie nous donneront un éclairage particulier.

Dhanya de vous pencher sur ce problème le plus rapidement, la résistance de notre citée est en jeu.

Je vous conseille une approche moins intrusive que celle de la faucheuse, peut être par la recherche d'un lien de corruption entre la citée et un ailleurs, peut être par une découverte progressive de la trame de la citée, par une étude théorique si matière il y a, que sais je encore.....

Mais n'oubliez pas : la défaite ne nous est pas permise.

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Zynia était là, parmi d'autres érudites. Elle aurait pu se contenter de suivre le mouvement, de se laisser guider. Elle pensa cependant tout de suite qu'il lui fallait prendre des initiatives. Elle ne pouvait laisser sa ville mourir. Elle ne pouvait laisser l'Artisan du déclin remporter une autre bataille. Elle ne pouvait laisser ses soeurs sans soutien affirmé. Pour la première fois, on faisait appel à elle pour un sujet capital. Pour la première fois, l'alchimiste prenait de l'importance hors de son domaine de prédilection. Pour la première fois, il lui semblait qu'elle pouvait contribuer activement à l'histoire de Syfaria, apporter une touche majeure à la réalisation du Tableau. Au pire, ses efforts demeureraient vains. Mais elle aurait essayé. Et qui pourrait lui reprocher d'avoir échoué? Au pire, selon l'orientation donnée aux recherches, elle serait blâmée par la caria de l'art. Mais elle ne le pensait pas. Elle n'avait pas souvent entendu Aenola Erfuinn, mais en chacune de ces occasions il lui semblait que leurs avis ne devaient pas diverger au point de ne pas pouvoir se rejoindre.

Elle prit alors la parole après le discours militaire de la Mestre d'Utrynia. Celle-ci avait fait impression. Toutes les érudites rassemblées devaient sentir qu'il était temps de faire quelque chose.

Hajar à toutes. Je me nomme Zynia et je suis alchimiste comme la Mestre de ville vous l'a énoncé. Je ne suis donc pas spécialiste des phénomènes de trame ou de corruption, quoique mais cela est une autre histoire... Toutefois, si nous voulons progresser rapidement, il faut que nous soyons structurées. Je vous propose donc de coordonner les investigations. Nous pourrons alors échanger, entre nous et avec la Caria de l'art et la faucheuse Kaliss, sur les résultats obtenus.

Nous nous trouvons à la bibliothèque, cela tombe bien. J'invite un groupe à effectuer des recherches sur la corruption de la trame constatée. Est-ce qu'un phénomène semblable ou approchant s'est déjà manifesté par le passé? Est-ce que l'on connaît les rythmes et les influences de la contamination?

Un autre groupe pourrait rechercher si l'on sait quelque chose au sujet de la provenance de cette créature. A-t-elle été créée là? Comment serait-elle arrivée?

Enfin, un dernier groupe pourrait se pencher sur ce que l'on pourrait apprendre concernant ce type de créature logée dans notre cité de façon à la pervertir.

Il serait trop bête d'oublier ce que les soeurs précédentes auraient minuscieusement, patiemment, scrupuleusement constaté, noté, répertorié, archivé.

Caria Aënola Erfuinn, veuillez excuser ce manque de protocole, mais le temps presse. Vous serait-il possible de demander à des non symbiosées de Kryg d'effectuer les mêmes recherches aux Miettes du Tableau? On ne sait jamais. Peut-être que la bibliothèque de Kryg contient des éléments différents de celle d'Utrynia.

Pour ma part, je vais contacter téléphatiquement la faucheuse Nemès afin d'avoir un compte-rendu de sa bouche, peut-être a-t-elle oublié un élément précédemment? Et surtout la Voix du Matriarcat. Il convient qu'il informe les nemens de ce qu'il se passe. Peut-être pourra-t-il obtenir des informations ainsi.

Ensuite, il s'agira de localiser la créature.

La distilleuse se tut ensuite. Elle n'avait jamais prit la parole en public de la sorte. Peut-être avait-elle été ridicule de par son attitude, mais si cela sauvait Utrynia, elle voulait bien être ridicule, d'autant plus que le ridicule... ne tue pas...

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Aënola Erfuinn prit quelques secondes, pour répondre, le temps de faire une petite moue d'intense réflexion.
Prolongeant cette moue, elle répondit du tac au tac.

En réalité, je peux déjà te dire tout à trac ce qu'il en est.
Il n'y a rien dans nos archives sur un tel phénomène.

Tout simplement parce que jusqu'à peu, les cités Nemens ne pouvaient pas être soumises à de telles agressions.
Les effluves n'atteignent pas les Nemens. Ni leurs cités.
Ca, c'est la théorie puisqu'en pratique on voit bien que ce n'est plus le cas...

La provenance, il me semble évident que c'est le Tark'nal qui a provoqué l'apparition de ce machin.
Pas sur, j'avoue, mais probable.
Pour ce qui est de la corruption des cités d'Oriandre et Korsyne, c'est rapide.
Très rapide. Une journée suffit à rendre invivable une cité entière.
Donc ça va plus vite que Kaliss à la course, pour résumer.

On ne peut compter sur le passé pour nous éclairer.
Par contre, on peut compter sur notre intellect. Si, si...
Apprenons en un maximum sur les évènements d'Oriandre et de Korsyne.
Regroupons nos connaissances et comparons les.
Contactez tous les symbiosés que vous connaissez qui pourraient nous apporter un peu d'eau à notre moulin.

J'ai entendu dire que Zarliff serait la prochaine ville à être assaillie.
Mais bon, Utrynia est pour ainsi dire déjà contaminée.
Il faudrait donc qu'on se renseigne, puis qu'on agisse.
Rapidement.

Je ne sais pas vous, mais moi j'ai comme le sentiment bizarre qu'on pourrait vite se retrouver tous obligés à faire une ballade en montagne vers Kryg...

 
Une ballade en montagne vers Kryg? Si c'est une excursion volontaire, d'accord, mais pas s'il s'agit d'abandonner la cité du bord du Lac des Mères aux effluves.

Bien, j'ai compris, répondit sobrement l'alchimiste à la Caria de l'art. Et un long message télépathique fut envoyé à de nombreux poussiéreux, demandant des relais si nécessaires.

Par contre, il y a déjà un fait qui me semble intéressant et que l'on explique pas encore. Qu'un groupe d'érudites cherche s'il n'y aurait pas des points communs aux flavistes, harmonistes et psurlons. Il ne peut s'agir d'une simple escorte. Ces bestioles doivent avoir été choisies dans un but précis.

Pour ma part, je vais effectuer des recherches sur les murs de la ville.

Zynia commença ses observations depuis le mur sud, celui qui avait été le plus proche du Tarkn'al, avant de poursuivre avec les autres. Elle y cherchait des traces, des marques spécifiques. Une façon de savoir combien de temps restait encore à Utrynia...

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Kaliss réfléchissait à l'intervention de la Carias Erfuinn : nulle trace dans les connaissance d'une attaque de corruption pour une citée.
Cela ne voulait pas dire nulle connaissance de la citée....
De ce que Kaliss avait appris de la Nemen Varoga, c'est que ce peuple avait un lien différent des poussièreux avec les glyphes, les runes, dont il se tatouait le corps, qu'il utilisait pour agir directement sur la trame.

Puisque c'était une ville Nemen, elle devait fonctionner d'une façon Nemen. Il y avait peut être un coeur secret, connu d'un petit nombre, peut être dans la ruche, ou dans un tréfond secret, qui serait le réceptacle des runes Nemens. Le coeur de la ville.

C'était le moment de questionner la Carias la dessus : si une telle chose existait, peut être que le tark'nal avait agit sur un de ces glyphe...l'altération d'un glyphe pouvait suffire à créer une faille dans la protection de la ville et permettre à la corruption de l'envahir.

La faucheuse s'adressa alors à toutes pour exposer ces réflexions :

Utrynia est un sujet d'étude unique : c'est la seule ville ou l'action du Tark'nal s'est vue interrompue entre son premier agissement et sa destruction. Il faut tout faire pour que cette particularité soit transformée en avantage.

Donc toute information, aussi secrête soit elle doit être divulguée pour la sécurité de la ville.

Puis se tournant vers Aënola :

Carias, si aucune ville Nemen n'a jamais été corrompue, qu'en sait on du fonctionnement ?

De ce que j'ai vu des Nemens, c'est qu'ils utilisent beaucoup les runes, les glyphes, pour concentrer les pouvoirs.

Existe t il un endroit, un support, dans la ville d'Utrynia qui est couvert de runes Nemen......comme le serait le coeur de la ville si on fait un rapprochement avec un être vivant ?

Si ce coeur s'avérait altéré par l'action du Tark'nal, la corruption pourrait entrer dans la ville.

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Très bien, je vais dire à plusieurs érudites de se pencher sur les points communs aux flavistes, harmonistes et psurlons.
Tu as raison, Zynia, il y a peut être quelque chose à dénicher là dedans...

Utrynia est unique, Kaliss, mais ce n'est pas un sujet d'étude.
Enlève toi de suite cette idée de la tête. Pas de tests à la va vite.
Aucun risque ne doit être pris.
Tu devrais d'ailleurs songer, en parallèle à tout ceci, à prévoir un plan d'évacuation de la cité.
Sans toutefois affoler la population.
Mais on ne sait jamais.
Je vais en parler à Akaliara et au Conseil en sortant d'ici...

Pour ce qui est d'Utrynia, et des cités Nemens en général, c'est assez simple.
On ne sait rien de leur "fonctionnement", si ce mot est adéquat.
Pour les runes Nemens, elles ne peuvent s'inclure qu'à un corps vivant.
Un corps Nemen qui plus est.
Il ne peut donc y avoir rien de ressemblant dans notre cité.
Et même si on imaginait un Nemen qui servirait de "coeur", comme tu dis, nous ne le trouverions jamais, car il serait enfoui au sein de la cité. Parfaitement gardé. Emmuré certainement. Voir totalement inclus à Utrynia.
Il n'y a rien à chercher de ce côté à mon avis.

Un silence.

A moins...
A moins que tu n'ais raison.
Et que ce que Nemès a vu, ce ne soit ça. Ce coeur de notre cité. Pervertie.

Aënola frissonne.

Mais bon, hein, on ne va pas faire d'hypothèses saugrenues sans preuves.
Ca ne mène en général à rien, ou à d'autres ennuis bien pires.
Kaliss, as tu encore besoin de moi ici, ou puis-je retourner à mes tâches ?

 
Kaliss regarda la Carias, perplexe quand à la difficulté de la tâche qui les attendait

Entre l'organisation de l'évacuation, la recherche sur la corruption contenue dans Utrynia, la bataille qui s'annonçait à Zarlif, la Mestre n'avait plus beaucoup de temps de libre.

Mais, rien ne semblait décourager la faucheuse et c'est d'une voie ferme qu'elle répondit à Aënola :

Dhanya Carias, je ne vous retiens pas plus longtemps.

Puis, à l'assemblée

Si la créature de corruption est le coeur de notre citée, un Nemen perverti par le Tark'nal, alors voila les possibilités que je vois s'offrir à nous :

- le tuer, ou l'expulser, et transformer Utrynia en une citée normalement fortifiée : elle serait plus faible face à des attaques conventionnelles, mais peut être insensible à l'action corruptrice du Tark'nal

- le décorrompre : par un moyen qui ne m'est pas connu. Matroshka avait commencé une étude sur les mégalhytes de perversion, quelqu'un a t'il trouvé quelque chose ? Un rapport entre les cristaux et la corruption ?

- le remplacer : par un autre Nemen, par une tydale volontaire ?

- le garder vivant pour contre attaquer par ce vecteur le Tark'nal lorsqu'il sera présent aux portes de la ville, dans la mesure ou l'on considère que cette créature corrompue est le point d'entrée pour l'action du Tark'nal. Dans ce cas, il serait intéressant d'essayer de communiquer avec.

Si cette créature est juste liée à Utrynia recemment, alors il faut trouver un mmoyen de l'abattre.

Si des érudites trouvent intéressant ces axes de recherche, dites le et travaillez dur, notre avenir dépend de toutes.

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Zynia ne sembla rien remarquer sur les murs de la cité. Elle revint donc à la bibliothèque après sa petite inspection. Celle-ci avait tout de même pris quelques jours. Peut-être que les érudites qui auront recherché les similitudes entre les flavistes, les harmonystes et les psurlons auront pu trouver quelque chose. C'était une question qui hantait l'esprit de l'alchimiste depuis l'attaque d'Oriandre. La tydale était partie du principe que le Tarkn'al usait de flavistes, mais pourquoi changer? Parce qu'il ne trouvait pas de flavistes autour de Korsyne? Les psurlons devaient donc satisfaire à des critères idientiques aux flavistes. Idem pour les harmonystes. Qu'y aurait-il pour l'accompagner à Zarlif?

Elle réfléchissait également à ce qu'avait dit la Mestre d'Utrynia juste avant qu'elle ne sorte de la salle de réunion pour faire le tour des murailles. Sur l'ensemble des voies exposées par la faucheuse, seule l'inversion de la corruption semblait être une fin en soi pour la distilleuse qui partait désormais du principe que le Tarkn'al ne reviendrait pas à Utrynia. L'oeuvre de corruption avait commencé. Elle prendrait plus de temps que dans le cas des autres cités attaquées maintenant, mais elle était bien là, lancinante.

Zynia savait, tout comme Kaliss que la propage Nelle travaillait à Farnya avait l'érudite Thanakis sur le sortilège de disjonction d'essentialis pour inverser le sens de la corruption des cités. La tydale ne pouvait être d'aucune aide à ce titre, n'ayant pas encore accès à ce sortilège de l'arcane le plus grand. Mais elle avait été contente d'apprendre que des recherches avaient débutées depuis un certain temps sur ce thème. Ainsi, petit à petit, on allait pouvoir percer à jour le mystère qui entourait la monstruosité de mana pour faire vivre ou revivre les cités.

Faisant son entrée dans les couloirs de la bibliothpque qu'elle commençait à sérieusement connaître, elle demanda:

Du nouveau sur les liens entre les trois types de créatures qui ont accompagné le Tarkn'al jusqu'à maintenant?

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
En réponse à la question de Zynia, Kaliss en profita pour s'exprimer sur ce sujet, chose qu'elle avait oublié de faire

Pour ce qui est des flavistes, je peux vous narrer ce que j'ai vu lorsque j'en ai interrogé un sur le Tark'nal :

- le flaviste semblait connaitre le Tark'nal et il connaissait sa puisance
- pour le motiver à nous parler, nous accédions à ses désirs de consommer des créatures "contenant de la mana" : à force d'en absorber, il s'est transformé en Flaviste colossal. Il parait que les psurlons étaient à l'origine de tout petits vers : ils ont peut-être la même capacité que les flavistes ?

Pour les harmonistes, je n'en ai jamais entendu parlé avant

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Zynia écoutait la Mestre d'Utrynia tout en envoyant et recevant de multiples messages télépathiques. Elle s'était transformée en centrale d'échanges virtuels sans s'en apercevoir.

Elle tenta de mettre ensemble plusieurs des éléments collectés.

Kysall a dit: "Lerth sera elle aussi éradiquée, car l'outil de sa destruction est du même sang que celui qui l'a bâtie."

Une hypothèse pourrait être formulée à partir de cette phrase. Pourrait-on imaginer que les Nemens aient du utiliser contre leur gré des créatures natives pour construire les villes? On pourrait alors aussi imaginer qu'il soit alors nécessaire d'utiliser également des créatures natives pour corrompre les cités. Le Tark'nal ne serait à ce titre donc pas l'outil, mais une sorte de générateur qui alimenterait l'outil constitué par les créatures natives l'entourant. Ce serait ces créatures qui généreraient les effluves corrompant les cités.

Nous avons toujours pensé que c'était le Tark'Nal qui puisait le mana des créatures l'entourant. Mais si c'était le contraire? Si c'était les créatures natives qui lui servent "d'escorte" qui pervertissaient les cités en puisant l'énergie du Tark'Nal? Cela expliquerait pourquoi le Tark'Nal ait marqué une hésitation à Korsyne et pourquoi Utrynia se meurt à petit feu: les psurlons ont été éliminés en nombre et les flavistes ont tous été tués rapidement. Ce serait donc prioritairement sur les créatures accompagnantes qu'il faudrait focaliser l'attention de toutes si l'on veut atténuer l'effet de la corruption.

Concernant Lerth, les paroles de la traitresse pourraient être interprêtées dans le sens suivant. Le Tark'Nal n'aura pas besoin de natifs pour corrompre la cité.

Nous sommes parties du principe, après découverte du phénomène, que c'était le nemen perverti Loia qui se cachait derrière le Tark'Nal et que c'était ainsi qu'il fallait interpéter les paroles de Kysall. Mais peut-être que ce nemen a pris contact avec les natifs pour leur demander leur aide pour défaire ce qu'ils avaient du faire peut-être sous la contrainte des nemens auparavant: les villes. Cela expliquerait aussi pourquoi l'armée native a voulu attaquer Oriandre si la cité résistait à l'intervention du Tark'Nal.

De même, cela expliquerait la réponse du Vortex interrogé par Thanis: "Vous ne trouverez aucune trace de la créature que vous cherchez. Elle n'en a pas laissé. Et n'avait pas de quoi le faire". Il n'a pas les moyens de laisser une trace par lui-même, mais par l'intermédiaire des flavistes oui.

Cela n'expliquerait pas tout, notamment les invocations du Tark'Nal si ce n'est que Loia pilote la crétaure de mana. Mais plusieurs événements y trouveraient cohérence, non?

Puis, elle se tut, poursuivant ses réflexions.

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Aënola n'était plus là, mais la responsable des érudites chargées d'assister Kaliss et Utrynia répondit après quelques minutes passées à compulser ses notes...

Pour ce qui est créatures choisies, nous avons recueilli quelques informations.
Les Harmonystes sont des créatures purement natives.
Dans le sens qu'elles existaient sur Syfaria avant nous. Et sans doute aussi avant l'arrivée des Eduens.
Elles font parti des quelques races à avoir survécu au chamboulement qui a suivi la guerre entre les Eduens et leurs ennemis.
Les Flavistes en font parti aussi.
Ils sont natifs de Syfaria. Nombreux et organisés, contrairement aux Harmonystes qui semblent avoir une intelligence plus animale.

Par contre, les Psurlons qui ont attaqué Korsyne n'avaient jamais été vu avant cette confrontation.
D'autres psurlons, plus petits, avaient été repérés.
Ce sont des créatures perverties. Issues de créatures natives que les effluves ont transformé.
Les Psurlons gigantesques de Korsyne semblent être l'aboutissement de siècles de perversion.
Les Harmonystes et les Flavistes, par contre, sont sans doute peu sensibles aux effluves, mais nous ne savons pas s'ils y sont insensibles, comme le sont par exemple les Jolakars...
Les Flavistes absorbent la mana, mais ni les Harmonystes ni les Psurlons ne semblent avoir de lien particulier avec les flux et la magie en général.

En clair, au premier abord il n'y a pas de lien ou de concordance fondamentale entre ces trois types de créatures.
Un peuple intelligent, deux races de type animale.
Deux races purement natives. Une créature pervertie au plus haut point pendant des siècles.
Une race aveugle, une sensible à la mana, une autre qui n'a pour atout apparent que sa taille et sa puissance.

Alors, nous avons creusé un peu...
Ce qui ressort à nos yeux est que le Tark'nal affine sa méthode, en fonction des expériences passées.
En premier lieu, il est apparu avec les Flavistes, mais son action à Utrynia a été peu significative vu que notre cité est encore debout.
A Oriandre, il a eu le champ libre et a utilisé des créatures qui lui ont semblé être de bons vecteurs de son action.
Mais il s'attendait à de l'opposition à Korsyne, et a choisi des créatures plus puissantes et peut être moins pratiques à utiliser pour lui.

Notre conclusion est que le Tark'nal s'entoure de créatures qui le servent et qui doivent durer un certain temps face aux attaques subies.
Nul doute qu'il va changer de méthode à la prochaine attaque.
Nous ne savons pas quelles créatures il va utiliser, mais selon nous cela devrait être de plus petites créatures qu'à Korsyne, plus nombreuses, dont la mort individuelle affaiblira peu son action.
Selon la progression qu'il emploie, il devrait jouer sur la quantité cette fois-ci.

Mais rien ne nous dit que nous ayons raison, et rien ne dit que les créatures dont il se servira ne seront pas dangereuses individuellement...

 
Zynia prit note de tout ce qui lui avait été rapporté.

Danhya pour vos recherches. Je transmets tout ceci à nos soeurs qui vont aller à Zarlif.

Et une série de messages télépathiques fut envoyée.

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Après les quelques jours que la Mestre avait laissé aux érudites pour avancer dans les recherches, pour formuler des plans, pour tester des hypothèses, pour glaner des informations, trouver des solutions, Kaliss revint aux nouvelles et alla voir la représentante du groupe d'érudite mis à disposition par la Carias Erfuinn.

Hajar

Je viens vous demander si vous avez avancé dans les recherches : sait on si la créature corrmpue est un nemen ?, comment est elle lié à Utrynia ?

Quelles voies ont étés explorées ?

J'avoue avoir un petit faible, et la c'est en ma qualité de faucheuse d'Utrynia que je parle car c'est au niveau stratégique que cela se joue, pour l'hypothèse de garder la créature en place pour atteindre le Tark'nal à travers elle, par un moyen qu'il nous faudrait définir. Bien sur dans l'hypothèse ou le Tark'nal se sert d'elle pour corrompre Utrynia.

Un genre de truc comme l'arroseur arrosé, vous voyez ?

Mais il nous faut d'abord s'assurer que la corruption n'est pas en train de gagner du terrain par la seule présence de la créature, beaucoup plus lentement qu'avec le Tark'nal. Car si c'est le cas, alors il est possible qu'il ne vienne pas.

Si vous avez besoin de moi, je suis prête à participer à des expériences pour tester si la créature évolue.

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Nous avons avancé... et ça ne va pas vous plaire.

Nous avons exploré toutes les voies possibles sans danger, par les flux ou par de menues expériences de sorcellerie.
Nous ne savons pas ce qu'est ce "coeur" de corruption.
Nous savons qu'il est mouvant, une sorte de nœud d'une puissance colossale. Concentrée.
Cette puissance, liée à la perversion qui est sienne, nous pose un souci.
Vous pose un souci, Kaliss...

Elle s'échappe. Se répand.
Nous supposons que le "nœud" ou le "coeur", peu importe comment nous le nommons, est étranger à ce phénomène.
Ses mouvements attestent qu'à chaque fuite importante, il bouge plus violemment.
Si nous interprétons ces mouvements, ils pourraient signifier que cette conscience cherche à ne pas voir s'évaporer sa puissance.
Et ça nous arrangerait qu'elle y arrive, dans un avenir proche.

Car si cette entité semble extrêmement violente et agressive, suite à l'expérience de Nemès, la corruption qui envahit peu à peut la cité deviendra un souci sans intelligence mais mortel comme dans les autres cités.
Dernières chose. Qui ne va pas vous plaire non plus.

La progression de la corruption, une fois libérée du "nœud", est ensuite très rapide.
Trop rapide.
A ce rythme, et selon ce que nous savons de ce qui est advenu à Oriandre et Korsyne, les traces d'effluves commenceront à se voir d'ici un mois.
Et la cité deviendra invivable d'ici trois mois. Quatre, grand maximum...

Ceci en considérant que nous ne nous trompons pas dans nos estimations.
Pour tout vous dire, je crains que ça n'aille encore plus vite, mais nous surveillerons avec attention tout cela...

 
Après une intense réflexion, la Mestre répondit à l'érudite.

Ce que vous me dites me fait penser à une chose que j'ai déjà remarqué à quelques reprises, sans m'y attacher car j'ai aucune connaissances en la matière.

La description que vous faites me fait penser à une arythmie. Comme un coeur qui bat à contre mesure et qui pert peu à peu sa puissance, le manque de rythme provoquant des pertes d'énergie.

Voila les cas ou j'ai constaté que l'utilisation de musique, mais je pense surtout à une alliance entre rythme et la trame, a provoqué quelque chose
- l'utilisation par le nemen Loia des obsessions pour ouvrir la tour du concile en utilisant le chant
- l'utilisation de l'étrange piano dans la tour du concile
- l'activation par le confrère Umbre des obsessions avec son violon
- l'étrange musique que l'on a entendu lorsque le Tark'nal s'est évaporé.

Réinstaller le coeur d'Utrynia dans le bon rythme serait peut être une solution ?

Qu'en pensez-vous ?

L'utilisation de l'Exécution ne se fait-elle pas par le rythme des passes d'armes de la danse ?

Sinon, peut on envoyer une érudite aider Shyama pour l'intégration de magie dans les projectiles de l'arme anti Tark'nal qu'elle est en train de monter ?

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
L'interlocutrice s'éloigna quelques instants pour s'entretenir avec les autres érudites, puis revint vers Kaliss.

C'est possible, en effet, que le rythme ait une importance dans les fluctuations de ce "coeur".
Mais...
Nous pensons au contraire que l'exécution, par son rythme, est précisément ce qui a déclenché l'attaque subie par Nemès.
Comme si cette chose manquait de rythme, et était prête à dévorer assidument tout ce qui pourrait en contenir.

Nous envoyons une érudite aider Shyama tout de suite.
Qu'elle lui donne ses dispositions, et elle fera de son mieux...

 
Kaliss opinait du chef en écoutant les déductions des érudites.

Oui, cela est bien pensé...j'avais oublié que l'exécution avait toujours été considérée comme une hérésie par les nemens.
Loin de pouvoir redonner du rythme au coeur de la cité, cela risque plutôt d'accentuer l'arythmie.

Il nous faut toutefois avancer rapidement dans nos recherches et définir les axes d'action à notre disposition :

Si la créature est avide de rythme, il faudrait lui redonner un rythme nemen, ou un rythme qui la remette en phase avec le coeur.
Pour cela, il y a les obsessions, mais je ne sais pas ou elles sont précisément, et je pense également à ce qu'à découvert la propage Nelle lors de son passage à la tour du concile.
Lorsque l'on a laissé la tour après le concile, c'était une créature pervertie, corrompue jusqu'à la moelle et lorsque la deuxième expédition l'a atteinte, toute corruption a disparue et la propage qui a analysé les flux a remarqué qu'ils tournaient à l'envers, il me semble. Je pense que ses découvertes sont parvenues jusqu'à vous.
Pour moi, la tour a réussi à contrecarrer la corruption, et si ma mémoire est bonne, la tour est une construction Nemen.
Peut être pourrait elle nous aider pour Utrynia.

Envoyer un émissaire à la tour serait une option, et demander les obsessions aux confrères une autre.

Voyez vous autre chose : une attaque directe d'exécution genre ça passe ou sa casse ?

Ou encore, utiliser Kryg pour la remettre au diapason.....mais comment ? Le driandel a peut être des vertues acoustiques : si nous tendions un filament de driandel entre les deux citée, en l'enterrant pour qu'il ne soit pas visible, on pourrait relier Kryg et Utrynia...

ou encore un transport Nemen ? Peut être est il lui aussi dépositaire d'un rythme Nemen ? Nous pourrions en détourner un pour l'amener au dessus d'Utrynia ?

Flymeur aurait peut être une idée sur la question....mais il est dans le néant. Cela ne doit pas être évident d'aller le chercher, bien qu'une ouverture doive exister car des créatures rencontrée dans le néant sont maintenant présentes sur Syfaria.

Je suis consciente que je vous livre un peu tout ce qui me passe par la tête pour sauver Utrynia, au risque de vous submerger, mais j'espère aussi qu'en confrontant mes expériences de faucheuse symbiosée, qui a bien bourlingué, vous pourrez trier le grain de l'ivraie.

Puis, épuisée par l'effort de concentration, la Mestre attendit de voir ce qu'en pensait les érudites.

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Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
L'érudite prend des notes, puis répond à Kaliss.
Nous allons devoir réfléchir à tout ceci.
Revenez dans quelques jours.

Mais ayez à l'esprit que nous nous trompons peut être dans notre estimation temporelle.
Les jours prochains vont nous permettre d'affiner le délai qui nous reste.

Puis elle se retourne, affairée et préoccupée...

 
L'alchimiste était de retour dans la cité des bords du Lac des Mères. Des affaires l'avaient contraintes de se déplacer jusqu'à Kryg et une commande de potions l'avait retenue dans les montagnes plus de temps qu'elel ne l'avait imaginé de prime abord.

A peine arrivée dans la ville, sans même passer par son laboratoire, Zynia se rendit à la bibliothèque.

Hajar, me voici de retour. Quelles sont les nouvelles?

J'ai pour ma part une question à débattre. Dans l'histoire qui nous a été transmise il est dit que les Eduens ont modifié à la hâte les piliers pour repousser leurs ennemis. Or, on de mes correspondants pense qu'ils ont davantage touché à celui de Korsyne qu'à ceux d'Utrynia et Oriandre. Avez-vous les moyens de confirmer ou d'infirmer cela?

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Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Après plusieurs jours, tandis que Zynia avait sans doute eu ses réponses par télépathie ou en aparté, l'érudite responsable revint vers Kaliss, l'air inquiet.

Nous ne sommes pas encore arrivées à des conclusions.
Mais notre étude du développement de la Corruption s'est affinée.
Cela... va plus vite que prévu.

D'ici un mois environ, les premiers signes visibles d'effluves apparaitront.
Et ensuite, cela ira relativement vite. Deux semaines. Peut être trois.
Nous avons avisé notre supérieur, qui elle même en a avisé la Mère des Cieux.
Nous avons conseillé de prévoir une évacuation totale d'Utrynia vers Kryg avant que la cité n'atteigne le point de non retour...