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Le Julung 4 Otalir 1507 à 16h53
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| *** Coincée entre la belle maison qui jouxte l'armurerie et deux autres bicoques, se dresse façe à la boutique magique un petit bâtiment ne payant pas de mine, à l'air un peu de guingois.
Des hautes persiennes grinçantes aux charnières rouillées obturent des fenêtres ayant perdu depuis longtemps leur vitrage.
La porte de bois, très frustre, faite d'épaisses planches de bois clouées par des clous de taille impressionante a récemment été gravée d'un gros nuage stylisé.
La propriétaire en poussa le lourd battant en s'arc-boutant dessus, afin de contrer la force de frottement de l'ouvrage sur le seuil.
Une fois dans la rue, elle usa d'une grosse clé pour faire jouer le verrou dans un bruit de mâchoires métalliques, puis se retourna d'un air satisfait, et surtout, allegé, vers la rue bruyante.
Ici, la circulation était dense, drainant les clients et marchands de l'armurerie, du marché et de la boutique magique, ainsi que quelques marins et poissoniers, sans compter les inévitables garde d'Utrynia.
Parmi ce flot chamarré, Shyama passait presque inaperçue.... Mais les rumeurs allaient bon train chez ses voisins marchands, qui craignaient sa proximité. Ils avaient craint, un moment, qu'elle cherche à ouvrir une concurrencielle boutique. Mais non. Manifestement, ce n'était là qu'un lieu pour entreposer ses créations et achats. Rien de plus.
L'Anja marchait d'un pas plus leste qu'à son habitude, le dos moins courbé. Elle puisa dans sa poche une petite masse brune qu'elle porta à sa bouche, et se mit à la chiquer, tout en se dirigeant vers le marché, flânant çà et là, attendant une éventuelle clientèle. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Dhiwara 7 Otalir 1507 à 01h50
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| *** Pas totalement convaincue, la jeune tydale releva les yeux et détailla du regard la constitution de Khamaat. ***
Il y a la pelisse, mais le Nuage la trouve peu épaisse. Ce qui a plu aux Némésis, c'est la Tunique Arcanique.... La Robe d'acier est si lourde.....
Le Nuage a vu une nouvelle protection dans une vitrine, aussi. Un Casque ouvragé.... Il a une âme. Il met à l'abri les têtes pleines... Parfait pour Ceux qui manipulent le Fluide Etrange.
Et puis, le Nuage sait rajouter des âmes qui protègent....
Mais il faut de nombreux morions pour tout cela.... Même si le Nuage peut faire baisser les prix.
Sitara dit :JE fais baisser les prix. C'est moi qui te dicte tout quand tu négocie. La seule chose que tu fais, toi, c'est leur faire peur, tiens ! Ils feraient n'importe quoi pour te voir sortir de leur boutique, parce qu'en plus tu fais fuir leur clientèle.
Les Voix aussi se moquent....
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Dhiwara 7 Otalir 1507 à 02h12
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| *** Shyama replaca la tunique qu'elle venait d'acheter, faisant en sorte qu'elle tombe convenablement, et fit tourner la tydale pour verifier toutes les coutures. ***
Haka ! Y a qu'à mater, qu'à ma
*** La tydale devint un peu rouge, et parla aux Voix dans sa tête. ***
Comment ca, ca n'a rien à voir ? pourquoi ca ne se dirait pas, il l'a bien dit, lui, la, celui avec la voix grave.... Je.... Mais... Si.... D'accord.
*** Elle se tourna vers Khamaat. ***
Elles disent que ca ne se dit pas. En tout cas, la tunique va parfaitement à la Marquée. Le Nuage ne s'est pas trompée dans les tailles. Si elle a des trous, le Nuage les réparera pour la Marquée
*** Enfin, elle céda à l'envie qui la tenaillait depuis le début, et désigna le crâne nu de la guérisseuse. ***
Le Nuage est content. La Marquée est fière d'exposer son Tableau.
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Dhiwara 7 Otalir 1507 à 02h32
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| *** Khamaat qui finissait une gracieuse pirouette s'arrêta et regarda Shyama avec étonnement. ***
Tu parles comme un manush ? Les voix doivent te perturber...
*** A l'évocation de sa cicatrice, Khamaat sourit en caressant son crâne balafré. ***
J'accepte les signes dont le Tableau m'a fait don... cette acceptation et cette fierté viennent en partie de toi, de la confiance en moi que tu m'as donné. J'ai eu le temps de repenser à notre conversation : tu avais raison, il ne faut pas en avoir honte. Le Tableau m'a donné la chance de continuer à vivre, assumer ses cicatrices aux yeux des autres est pour moi une forme de gratitude à son égard et de remerciement à ton égard.
Dhanya à toi, Celle qui voit Au-delà.
*** Khamaat posa ses mains sur les épaules de Shyama, s'apprêtant à la prendre dans ses bras pour la remercier lorsque son mouvement fut arrêté dans son élan. Le regard absent, préoccupé, la guérisseuse reprit ***
Pardonne-moi de devoir partir si vite... un message... je dois y aller...
*** Rassemblant avec précipitation les divers objets d'alchimiste qu'elle força à faire entrer dans ses poches, elle s'éloigna rapidement, le temps de lancer un signe de la main à Shyama ***
Si tu peux me contacter lorsque tu auras un grand sac à me vendre... je suis preneuse !
*** Ajouta la guérisseuse qui se mit à courir de manière maladroite, ses mains retenant l'alambic qui menaçait de sauter hors de sa poche. ***
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Le Dhiwara 7 Otalir 1507 à 13h09
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| *** Shyama resta là, immobile, regardant la Guérisseuse s'éloigner tant bien que mal.
Elle frotta son bras recouvert de tatouages d'un air dubitatif, puis regarda les nuages. ***
Bien sûr que si, la Sombre y va. Mais.... Celle qui vend les Lames... Oui... oui... elle vit comme ça... Mais elle n'aime pas les Nuages, et...
*** L'air résignée, la tydale pénétra dans l'armurerie et en ressortit quelques instants plus tard avec un grand sac, qu'elle plia et rangea dans le sien. ***
Et maintenant, j'ai le droit d'aller apprendre une nouvelle façon de mettre au monde des lames, hein ? Oui ?
Dhanya !
*** La tydale parla à son mou, puis se dirigea d'un pas ferme vers la corporation des artisans. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 19h16
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| *** Dans la rue de l'armurerie et de la boutique magique, quelques passants curieux jetaient de prudents coups d'œil à travers la porte grande ouverte de la petite chaumière qui servait de magasin à Shyama. Il s'en échappait régulièrement des bouffées de chaleur dignes du désert de Korsyne.
La pénombre était illuminée de mille petites étincelles rougeoyantes, sautant gaiement autour d'une ombre aux rondes formes féminines.
Un marteau s'abattait, avec une vitesse affolante, sans aucune régularité, sur le métal d'un beau rouge cerise, faisant résonner la petite pièce d'une comptine aux notes claires.
Les longs cheveux de l'artisane folle volaient librement sous le souffle chaud de la forge, s'emmêlaient, crépitaient et fumaient parfois, lorsqu'une étincelle les atteignait.
La lueur sanglante de la fournaise qui lui permettait de dompter le fer ne révélait que quelques détails de son anatomie...
Une épaule ronde, et son bras aux muscles rendus brillants par une fine couche de sueur.... un sein pâle étroitement bandé dans une simple pièce de cuir.... des bribes de visage recouvert de tatouages anguleux et de suie, qui accentuaient son aspect effrayant....
L'ombre d'une pince gigantesque flotta un instant sur la porte, puis disparut.
Son origine, de dimensions plus modestes, luisait dans les mains de l'illuminée, qui avait enfin reposé son marteau.
Qui aurait osé se tenir tout près d'elle aurait vu ses yeux brillants comme des pierres précieuses, aurait entendu ses mots sans queue ni tête.
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Lalima... Lalima... Si rouge.... Tu resteras... Jamais personne ne pourra retirer le Liquide de Vie de toi....
Rouge contrepoids... La tête précieuse... Comme mon front....
Habillée de cuir brun.... Engainée... Enlacée...
*** Le reste des paroles de l'artisane furent couvert par l'intense grésillement que provoqua la rencontre du métal brûlant et de l'eau glacée d'un seau.
Lorsque Shyama émergea enfin du nuage de vapeur brumeuse ainsi provoqué, elle avait déjà reposé la lame sur son enclume, et, armée d'outils différents, poursuivait son ouvrage.... ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Vayang 30 Nohanur 1507 à 20h05
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| *** Inconsciente du temps qui passait, l'artisane continuait, martellait, façonnait, portait au rouge, plongeait dans le liquide.... A un moment, finalement, elle sembla sortir de la sorte de transe hypnotique dans laquelle elle se trouvait, et se rendre compte que quelqu'un l'observait.
Elle plongea une ultime fois la lame rouge dans un seau de liquide mystérieux et lâcha sa paire de pinces, pour s'avancer au-devant de sa cliente. S'essuyant les mains dans un vieux chiffon crasseux, elle se planta devant elle et l'interrogea du regard. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Sukra 1 Dasawar 1507 à 22h41
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| *** L'artisane reçut dans ses doigts écartés la lourde et souple armure de métal que lui tendait Jerushah.
Seule le bas de son visage lui sourit, alors que ses yeux restèrent dans le froid vague et métallique qui lui était habituel.
Faisant rouler les anneaux glacé entre ses doigts, elle répondit enfin :
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Le Nuage tissera les âmes pour le Diamant Brut qui Danse.
*** Alors, elle étala soigneusement les mailles sur une table bancale mais recouverte d'un tissu de qualité.
Ses yeux se fermèrent un instant, et, lorsqu'elle les rouvrit, le bout de ses doigts était illuminé d'une lumière blanche.
Elle se mit à les remuer doucement, comme le ferait une marionettiste, et les lumières s'étirèrent jusqu'à devenir des sortes de fils brillants et fins, pendant souplement.
Elle les rapprocha du métal, qui se mit à briller doucement, tandis qu'elle tricotait les fils magiques, les faisant passer entre chaque maille, à chaque nœud, à chaque anneau. Les doigts semblaient danser, avec une agilité prouvant qu'ils ne pouvaient oublier le moindre pas, le moindre mouvement.
Lorsqu'elle eut totalement recouvert la parure d'une première trame, l'artisane recommença, tissant cette fois-ci ses nouveaux fils avec les premiers en même temps que le métal, ce qui rendit sa tâche un peu plus ardue, et la força à ralentir.
Finalement les doigts cessèrent de remuer, et Shyama lissa amoureusement de la main l'armure qui émit à son contact une petite fumée blanchâtre.
Elle s'empara ensuite de deux pinces et d'une boîte contenant des anneaux de même taille, et entreprit de combler les défauts d'armures révélés par l'enchantement réalisé... Çà et là manquaient quelques mailles, qui furent bien vite replacées. L'artisane en profita également pour en retirer quelques unes qu'elle jugeait alourdir inutilement l'ouvrage... resserrer un peu à la taille... Ajuster à sa cliente....
Un passage dans un liquide mystérieux dans un seau et un énergique coup de chiffon parachevèrent l'ouvrage, faisant briller le métal d'un nouvel éclat blanchâtre, auquel venait se lier intimement celui, d'un transparent profond, de la magie ajoutée.
Elle saisit l'armure par les épaules et la tendit à Jerushah. ***
Il est Hira, le Diamant... Il a l'éclat que la Faucheuse du Sud cache au fond d'elle. Puissent ses âmes lui conférer la dureté du minéral et protéger Diamant Brut.
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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