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Une musique vous chatouille l’ouie

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Sujet lancé par Samael
Le 29-02-1508 à 16h54
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Posté par Nemès,
Le 21-03-1508 à 18h29
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Samael

Le Vayang 29 Fambir 1508 à 16h54

 
Une musique vous chatouille l’ouïe, une mélopée vous titille les tympans. Vous vous dirigez malgré vous dans la direction de ses sons enchanteurs. Levant les yeux vous apercevez la cause de cela. Juché sur une estrade de fortune, un Nelda colossal, enveloppé dans une cape aux contours indistincts. Son poil est noir et brillant, ses mains griffus prolongent des avant bras puissants et jouent sur une grande flûte de pan en os dans lequel le Nelda souffle avec brio, une douce musique s’en élève. Une foule importante s’est déjà rassemblé autour de l’estrade et regarde le Nelda d’un air dédaigneux. Le Propage cesse de jouer et s’éclaircit la voix d’une légère toux rauque. Et s’exprima dans une langue que peu comprenait en ces lieux.

Peuple de Poussières, Entendez aujourd’hui la Vision du Seigneur des Flots. Votre serviteur Samael, Propage de la Voix du S’sarkh, témoin du Gardien des Océans, ici présent va vous révéler la Parole Prophétique.

Le Nelda marqua une pause puis prenant une voix grave, il commença de déclamer sur un ton enflammé.

Morts les fils
Le monde des flammes est prêt,
Brumes sur la terre,
Ténèbres sur le monde,
Tempête dans les airs,
Le sang pleuvra,
Sur les cadavres nus,
Voici venu
L'atroce temps de terreur.


La voix de stentor du Nelda vous pénètre les pores de la peau et fait se hérisser tous vos poils. Le Propage continue sa diatribe modulant sa voix afin d’adopter un ton lugubre.

Peuple de Poussières, A ceux qui nous prêtent la Folie. Je dis que la Folie n’est qu’une façon de voir les choses. A ceux qui nous promettent morts et tourments. Je suis fou et vous êtes vivant. Je suis mort et vous êtes fou. Un jour il nous faut mourir, le Sang naîtra du Sang, la Chair de la Chair et la Poussière redeviendra Poussière.

Le Nelda désigne un Poussiéreux au devant de la scène et continu son harangue en le regardant.

Tout cela n’est que peur de la liberté, voyez Peuple de Poussières, la liberté qui anime les pas de ses fervents. Nul d’entre nous ne sacrifie aux Dieux et nous croyons en Notre propre capacité de vaincre.

Samael dénoue sa cape en parlant et dévoile les stigmates qui peuplent son corps : les deux plaies béantes suppurantes de son épaule. L’odeur de pourriture se décuple ainsi mis à nu envahissant les narines des auditeurs. Les hauts le cœur de certains trahissent leur dégoût et leur estomac sensible.


Minath est libre de briller,
Kvetha est libre de luire blanche,
les nuages loin de courir,
les arcs au ciel se déploient libres
à la pointe du cap aux brumes,
au bout de l'île envaporée.

Ecoutez la voix du S’sarkh, Ecoutez ses messagers qui vous appellent à vos destins. Son existence est un fait, car même ceux qui ne croient pas en lui ne peuvent que constater sa réalité.
Rejoignez nous, Rejoignez vos frères !!
Réveillez vous, Réveillez vous, Luttons !!

Samael embrassa son auditoire d’un regard et ne prêta aucune attention au fait que la foule s’était déjà éparpillée. La vie continuait sans s’occuper du prêcheur. L’habitude aidant le Nelda reprit son discours.

Son fils maudit chaque jour détourne ses effluves afin de nous asservir. La corruption est déjà ici, certains sont ses suppôts. Pourquoi se soucierez t il de nous anéantir alors qu’il peut nous corrompre et nous utiliser dans Sa lutte éternelle avec le peuple des souterrains. Si vous tous continuez à mener vos vies sans vous soucier de lui alors un jour vous serez tous à lui. Il étendra sa domination d’Arameth à Ulmendya, de Jypska à Kryg.


L’orateur reprend son souffle et tend le doigt balayant toute l’assemblée de l’index.

La trahison est dans vos rangs, ses serviteurs corrompus sont vos amis, vos frères, vos sœurs. Mais sachez une chose, une chose importante, nous lutterons jusqu’au dernier, Lerth ne se rendra jamais. Tant qu’un Témoin vivra, l’espoir vivra et la lutte continuera. Sachez que chacun d’entre vous est libre de se joindre aux Frères de la résistance. Notre foi est une barrière à Son fils maudit. Elle nous donne la volonté de résister à sa corruption. Elle nous donne la force de Le combattre partout dans l’île !!

Le Nelda ponctue cette dernière phrase en faisant glisser de son harnais un gigantesque Hachoir Nelda, 25 Kg d’acier tranchant, luisant sous la lumière de Minath et le plante dans l’estrade devant lui et déclame un psaume d’un ton rugueux :

Sang de sang, finis ta coulée,
Cesse de gicler, griffon rouge,
De crachouiller sur ma caboche
Finis de barbouiller ma gorge !



Quelques personnes courageuses applaudissent timidement le Propage. Bien que n’ayant rien compris à la diatribe en S’sarkhnesh, le charisme du Nelda les avaient impressionnés. Samael descendit de l’estrade et les salua chacun d’une accolade chaleureuse. Peut être les avait il convaincus et certains d’entre eux rallieraient Lerth. Samael ne le saurait pas avant son retour dans la Scintillante. A moins que l’un d’eux le contactait durant la suite de son séjour en Utrynia.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Erling

Le Sukra 1 Marigar 1508 à 13h58

 
A peine sortit de l'Auberge du Lac où il résidait, Erling entendit le son charmeur d'une flûte. Interessé par cette animation, il se dirigea vers la source de la musique. Se faisant, il dut contourner plusieurs bâtiments qui masquait la scêne à sa vue et, pendant ce bref trajet, la musique s'interrompit pour laisser place à une voix forte. Erling mit quelques instants pour se rendre compte que la langue utilisé était du S'sarkhnesh. Ainsi, l'auteur de la musique n'était autre que le Propage Samael.

S'approchant, Erling avisa donc son confrère juché sur une estrade, une flûte à la main. Le Propage Tydale resta planté là à écouter sa harangue, subjugué par la préstence du Nelda et par la justesse de ses mots. Il déplora que les badauds présents ne le comprennent pas.

Lorsque le Précheur descendit enfin de l'estrade, il tendit à Erling sa flûte en os et se mela à la foule. Au passage, le Témoin tydale réussit à lui glisser quelques mots à l'oreille.


Je puis traduire vos propos si vous en avez besoin.

Alors que Samael saluait son auditoire, Erling se rendit compte que le Nelda attendait peut être de lui de prendre la suite de la harangue en parlant la langue des autochtones. Cependant, impressionné par la démonstration, le Tydale attendit un signe du Précheur pour voir si effectivement, il voulait qu'Erling continue le travail qu'il avait commencé.

Pélerin du S'sarkh

 
Samael

Le Sukra 1 Marigar 1508 à 16h55

 
Aprés avoir salué son auditoire, Le Nelda remonta sur son estrade et fit signe à Erling de le rejoindre. Afin de détendre son ami, Samael lui glissa mentalement un encouragement .

A vous cher Confrère! Ils sont peu nombreux mais assurément prêt à vous écouter. Montrons leur la chance qu'ils ont de pouvoir écouter deux Propages le même jour.



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Erling

Le Dhiwara 2 Marigar 1508 à 13h37

 
Erling monta donc sur l'estrade du Nelda et embrassa la foule du regard. Il était temps d'à nouveau faire entendre Sa Voix aux peuples plongés dans l'ignorance de Sa présence et de Sa volonté. Le bref encouragement de son Confrère ainsi que sa foi fut suffisant pour que le Propage prenne la parole.

Salutations à vous, Tydales du Matriarcat. Aujourd'hui, Minath en se levant a éclairé une nouvelle fois les pavées de la belle Utrynia. Mais aujourd'hui est un jour d'espoir pour vous. Car aujourd'hui, Sa parole vient à vous!
On nous nomme les êtres de Poussières. Mais non, nous ne sommes pas insignifiants ! Nous sommes en fait la base de tout car tout est poussière. Les Poussièreux sont le ciment qui forme l'unité de Syfaria et celà selon le désir absolu du Grand S'sarkh, le Maître des Océans ! Il veille sur nous soyez en certain, et Il est bon.


Le Propage marqua une pause en scrutant les visages levés vers lui puis il reprit d'une voix plus sombre.

Sachez que mon Confrère et moi revenons des Montagnes où c'est tenu le fameux Concile. Sachez que Son Fils félon s'est attaqué à Ses protégés. Mais sachez qu'aucuns d'entre nous n'a succombé ! Sachez que tout les diplomates sont maintenant en sécurité ! Le S'sarkh veille sur chacun des êtres de son troupeau. Nous sommes la prunelle de ses yeux !!

Erling se tourna alors vers Samael et le désignant :

Mais, le Félon est toujours là, rodant. Regardez mon ami ici. Regardez ses chairs meurtries par la volonté du Rejeton indigne. Chaque jour apportent son lot de peine due à ses créatures. Rejoignez nos rangs ! Venez nous aider à lutter contre le traître Fils de Celui qui nous guide. Car là est la volonté du S'sarkh : la destruction des créatures auxquelles vous donnez Son nom. Le S'sarkh est bon et ces absurdités ne sont pas Siennes. Au contraire Son but est de les évincer, de les détruire jusqu'à la dernières, jusqu'à son Fils ! Et celà pour notre bien !

La voix d'Erling reprend un ton fort, puissant qui galvanise les personnes présentes.

Venez Frères de Poussière ! Venez à Lerth rejoindre les Témoins, nous sommes le futur de Syfaria, sa rédemption à venir ! Et l'avenir se construira avec vous, avec vos décisions et avec vos actes. Venez grossir les rangs des Justes, venez entendre Sa Voix ! Et ainsi le mal sera vaincu et la paix et la prospérité viendront en Syfaria. Mais sachez que sinon, c'est la mort et le sang qui nous attend. Soyez en conscient lorsque ce soir, dans votre lit vous tenterez de trouvez le sommeil. Mes amis, Lerth vous attend !!

Finissant son discours les bras grand ouvert, Erling reçut quelques applaudissements. Quand la fièvre qui s'était emparée du Témoin retomba, il dit alors à l'assemblée qui n'allait pas tarder de se disperser.

Je vous remercie de votre attention. Mon ami Samael et moi-même logeons à l'Auberge du lac et ce pour quelques jours encore. Vous pouvez venir nous trouver en ce lieu.

Pélerin du S'sarkh

 
Nemès

Le Matal 18 Marigar 1508 à 19h31

 
*** Nemès avait écouté sans broncher le long laïus. Plus elle écoutait, et plus elle sentait une sourde rage lui brûler les entrailles...
Lorsque le tydale eut fini, elle se décida à intervenir. Même si son fort n'était pas les paroles, elle ne pouvait rester sans réaction.

La Faucheuse, drapée dans sa mante rouge sang repoussa sa capuche découvrant son crâne intégralement rasé. A pas souples, elle s'approcha des étrangers jusqu'à se trouver en face d'Erling, plantant dans ses yeux un regard de glace. ***


- Le S'sarkh est... bon? Il... veille sur nous?

*** Ces mots avaient tendance à se coincer dans sa gorge tellement ils lui paraissaient aberrants... ***


- Vous pensez réellement essayer de nous en convaincre de cela? Alors que cette... chose... a osé empoisonner le peuple tydale par la pire malédiction qui ait jamais été subie? Vous voulez plaisanter j'espère...

*** Ces derniers mots, malgré leur rythme calme comme prononcés sans une once d'émotion, dégageaient pourtant un indéniable parfum de violence. ***




 
Kelldras

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 09h49

 
*** De là où il se trouvait le manüsh avait également pu entendre les paroles du tydale, et à ces mots les traits de son visage se tendirent et affichèrent une mine sombre.

Voyant alors la liadha s'approcher de l'estrade il se leva lentement du coin de la place où il s'était assis pour reposer son corps meurtrit et s'approcha de l'estrade où se massait encore la foule.

Cependant, une fois qu'il fut arrivé à peut près à hauteur de la liadha, il se contenta de rester légèrement en retrait, le regard froid.
Visiblement il attendait de voir se qu'allaient répondre les deux étrangers qui s'étaient permis de venir en ces lieux, blesser le cœur de ses habitants.
***


 
Erling

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 14h37

 
Les aléas de la vie de Propage amenaient souvent Erling à avoir des confrontations ouvertes avec certaines personnes. Pourtant, étonnamment, il semblait heureux de cette intervention, aussi contradictoire soit elle avec ses propres propos. En effet, les paroles, même âpres, sont toujours plus agréables que les crachats et les coups, et Erling avait même l'espoir de pouvoir ouvrir un débat interessant qui pourrait faire bouger son interlocutrice de ses propres positions.

Souriant malgré l'apréhension, le Propage Tydale prit la parole.


Tout d'abord je vous salue Dame du Matriarcat et je me présente, Erling, Propage des Témoins du S'sarkh.

Je comprend la colère qui vous habite, car je m'y suis confronté maintes fois, en des lieux bien divers. Mais pourtant, ma Dame, j'ose vous le demandez : croyez vous qu'en tant que Tydale je puisse ignorer la malédiction qui frappe notre race ? Vous savez que je ne le puis pas et ma réaction n'est pas la votre car je ne peux rejeter la faute de cette malédiction sur quiconque. Quelles preuves avons nous que c'est bien le S'sarkh qui nous aurait délibérément imputer cette affreuse chose ? Aucunes je le crains ...

Quant à vos autres questions, je vais y répondre par mes propres question et j'ose espérer que vous me répondrez bien que celà puisse paraître présomptueux. Vous devez convenir comme moi qu'étant donné tout ce que l'on impute à Sa Grandeur, le S'sarkh à des pouvoirs qui nous dépassent. Mais si Il était mauvais, en penseriez vous pas qu'Il me favoriserait moi, le fervent, à vous, l'incroyante ? Or ce n'est point le cas. Comme vous, lors de mes trajets, je subis les assauts des rejetons maudits qui usurpent de son nom. Comme vous j'ai froid, comme vous j'ai faim et comme vous je souffre souvent. Le S'sarkh existe et ne peut donc être que bon. Et si je ne suis point mort malgré tout ce que j'ai pu subir, et si notre race ne s'est pas éteinte malgré la nature qui s'y oppose, j'ose le dire, c'est parce que le S'sarkh veille sur nous.


Son nouveau discours terminé, cette fois ci à voix plus basse et plus posée, Erling retourna dans le silence, scrutant les expressions de son interlocutrice tout en cachant l'inquiétude qu'il nourrissait quant à sa réaction.

Pélerin du S'sarkh

 
Nemès

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 14h49

 
*** La Faucheuse fut surprise de constater les bonnes manières du témoin, lui rappelant qu'elle même manquait à toute politesse. Comme trop souvent. ***


- Nemès, Faucheuse. dit-elle simplement

*** La tydale croisa les bras. Sa posture n'évoquait pas tant le défi que l'incrédulité. ***


- Je pense surtout que si le S'sarkh ne favorise pas ses fervents parmi les poussièreux, c'est tout simplement parce qu'il n'en a que faire et désire leur mort tout autant que celle des autres. Et je vous répondrais que s'il avait été bon, il vous aurait favorisé, vous qui le soutenez...

...cela ne vous paraitrait pas... logique?
conclut-elle avec un léger sourire qui étira à peine les commissures de ses lèvres.



 
Erling

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 18h01

 
Bien qu'il perçut le sourire de Nemès comme légèrement ironique, Erling le lui rendit avant de répondre.

Et bien, voyez vous, non, celà ne me paraîtrait pas logique. Quelqu'un peut-il être bon si il manifeste des préférences ? A mes yeux, celà ne se peut car un tel geste relèverait de l'injustice. Nous sommes tous les créatures du S'sarkh, ignorant ou connaissant Sa Vérité.

De plus, comme bien entendu vous devez vous en douter, je ne pense pas que le S'sarkh veuille notre mort à tous. Comme tout à l'heure je vous l'exposais, les pouvoirs qu'Il possède sont immenses, si Il voulait nous voir mort, ne le serions nous pas déjà ?

Quant à l'hypothèse que vous soulevez, comme quoi le S'sarkh n'aurait que faire de nous, je dois la réfuter aussi. Je ne suis peut être pas le plus à même dans notre Faction à en discuter car les Contemplateurs sont ceux qui recueillent Ses Signes et non les Propages. Toujours est-il que les indices qui montrent son implication dans notre vie sont nombreux ! Ainsi, je prendrais un exemple récent. Nous autres Témoins avons découvert au sud de notre Presqu'île un manuscrit contenant un sort de l'Essencialis de sphère très élevée. Les marques sur les lieux portent à penser qu'il aurait été élaboré par un mage ayant vécue près de la Scintillante avec son apprenti. Pourtant, nos anciens et nos archives toutes dignes de fois ne possèdent aucunes marques d'un mage de cette puissance qui n'aurait su passer inaperçu. Aussi, seule la perspective que le S'sarkh est à l'origine de ce cadeau divin reste plausible.


Erling remarqua qu'il s'emballait quelque peu et s'arrêta là. En effet, rajouter une couche d'exemples n'aurait pu qu'ennuyer la Dame et amener la conversation sur sa fin. Aussi, le Propage attendit il sa réponse.

Pélerin du S'sarkh

 
Samael

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 20h16

 
Samael regardait tour à tour la jeune femme et son compatriote débattant dans leur langue natale. Ne pipant mot, le Nelda prit le parti de rester légèrement en retrait attentif pour le cas ou la Tydale à l'allure martiale s'emporte à nouveau.

La Voix les avait habitué à débattre ainsi pendant des heures et il n'y avait rien de plus intéressant pour un Propage que de débattre de Théologie et de philosophie avec un être exprimant des opinions opposés. Néanmoins le coté positif de tout cela étant que la Seconde leçon du Propage énonce clairement :


La négation de la Voix est le premier pas des âmes égarées vers l'acceptation de Son existence.



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Nemès

Le Julung 20 Marigar 1508 à 01h23

 
*** Brutalement, la jeune liadha éclata de rire.

Cela faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Peut-être bien depuis ce retour des marais avec Jerushah.

Autant elle avait pu passer d'une attitude presque agressive au rire en un instant, autant elle se reprit avec une célérité qui avait quelque chose de malsain, redevenant de marbre en un instant.
Ses grands yeux de jade clair se posèrent tour à tour sur chacun des deux Témoins.

Le nelda encapuchonné qui venait de se reculer était un personnage pour le moins inquiétant. D'une puanteur à faire fuir la plupart des êtres sensés, il se dégageait de lui une aura qui mettait la guerrière mal à l'aise. "Tendue" eut été plus proche de la vérité, en fait. Comme si sa lame n'attendait qu'un geste suspect pour sortir de son fourreau et l'occir. Etrange sentiment que celui de se retrouver devant un être à l'air pacifique qui hérisse autant les poils sans que vous ne puissiez y trouver une raison valable...
Le tydale locace, quant à lui, avait quelque chose au delà de l'anormalité - la normalité étant une chose tout à fait relative, il s'entend que l'anormalité l'est également - non par son apparence, mais par ses propos qui ne trouvaient l'écho de la raison de Nemès. Mais ses propos éveillait également en elle l'envie d'être loquace, de taquiner l'étranger pour savoir quelles étaient ses limites, l'envie de voir jusqu'à quel point ce qu'elle qualifierait de "fou" l'était vraiment.

La Faucheuse prit son temps pour répondre, rabattant son capuchon sur sa tête et resserrant sa mante sur ses épaules, comme si elle était sur le point de repartir, avant de reprendre la parole d'une voix sans émotion. ***


- Le S'sarkh ne peut pas intervenir directement sur la terre ferme. Ses pouvoirs ne sont pas infinis comme vous semblez le croire. Seuls les nemens - pour des raisons qui seront toujours discutées et discutables - sont intervenus pour nous sauver de ses rejetons.

Qu'il... veille sur nous... qu'il n'en ait rien à faire, ou qu'il veuille nous exterminer - comme tout tend à le prouver depuis notre arrivée sur cette île étrange - c'est de sa présence que découlent tous nos maux. Tous les maux qui ont pourri l'existence des races de poussière depuis leur arrivée par les piliers à aujourd'hui.


*** Nemès s'arrêta un instant, son subtil sourire revint étirer légèrement ses lèvres. Quand elle reprit, sa voix était pourtant tout aussi glacée, distante. ***


- Le fait que vous ayez découvert un sortilège élaboré par un mage que vous ne connaissez pas ne veut pas dire non plus qu'il faut voir le S'sarkh dans tout ce dont vous ignorez la provenance.

*** On aurait dit qu'elle allait s'arrêter là, laissant son interlocuteur répondre, mais en instant, son attitude changea à nouveau. La tydale leva une main pour couper la réponse qui allait éclore sur les lèvres d'Erling, paume vers son interlocuteur, impérative comme pour poser une limite franche entre eux deux. ***


- Sache qu'il n'y a qu'une chose que je n'admettrais pas, reprit-elle avec un ton tranchant tandis qu'une fine ride barrait son front, en passant au tutoiement sans un avertissement, que les paroles et agissements des tiens aillent à l'encontre du Matriarcat. Vos croyances sont les bienvenues tant qu'elle ne nuisent aux être de poussière. Et tout particulièrement aux tydales dont l'existence ne tient qu'à notre veille sans relâche pour leur perpétuation.

Libre à chacun de croire qu'un monstre marin sanguinaire sera notre sauveur. Libre à d'autres de penser qu'il vaut mieux consacrer son énergie à sauvegarder ce qu'il reste de ce que ce prétendu sauveur à déjà détruit. A chacun ses croyances, à chacun ses limites.


*** Sa voix s'était réchauffée au fur et à mesure que les mots commençaient à sortir de sa bouche. Tout comme rire, cela faisait également longtemps qu'elle n'avait parlé pendant aussi longtemps sans interruption. Un petit air de surprise écarquilla brièvement ses yeux. Elle se reprit, plongeant un regard ferme dans celui du mâle qui lui faisait face. ***


- Ne crois-tu pas, mish?

*** Ce dernier mot avait été prononcé de manière aussi interrogative que possible, presque avec un ton candide, attendant d'un air innocent une réponse, une réaction... ***




 
Kelldras

Le Julung 20 Marigar 1508 à 07h22

 
*** Derrière la guerrière le manush toujours parmi la foule sembla se détendre légèrement. La liadha avait dit ce qui devait être dit et cela sans avoir eu besoin de sortir son épée.
Son visage regagna donc son apparence habituelle, neutre et inexpressif.

Pourtant, subsistait une petite part d'incertitude quand à la réaction du Tydale à la provocation de liadha, le manüsh se refusa donc à partir tant que la conversation ne serait pas complètement close. ***


 
Erling

Le Julung 20 Marigar 1508 à 18h41

 
Contrairement à ce que les badauds pourraient penser, Erling n'était pas choqué par le rire de Nemès, ni par ses paroles qui allaient à l'opposé même de son dogme de façon quelque peu virulente. Pour lui, qu'on l'écoute et surtout qu'on lui réponde était déjà un grand pas en soi. Sa Révélation ne pouvait venir à tous mais ramener Son Existence dans les pensées de certains était déjà en soi un pas vers l'avant.

Cependant, il crut nécessaire de discuter de l'avertissement de Nemès concernant le bien être du Matriarcat. Le Propage voyait les signes qui annonçaient la fin de cette conversation et il voulait au moins que cette Matriarcale emporte avec elle une idée positive des Témoins.


Nous autres Témoins du S'sarkh sommes souvent associés au Abominations du même nom. Mais sachez qu'en vérité il n'en est rien et une de nos volontés premières est de le montrer. Je pourrais si je le voulais, vous montrer dans mon dos la cicatrice que m'a laissé la lame d'un Assulter il y a moins d'un mois. J'avais choisi de le combattre, ou plutôt de les combattre car il n'était pas seul. Pourquoi ? Car une poignée de diplomates était enfermé dans une Tour, mon compagnon en faisait partie, avec des troupes du P'khen'Ssarkh qui en bloquaient les issues. Des Dames du Matriarcat étaient là aussi quand enfin ils ont pu sortir. Je combattu brièvement au côté d'une dénommée Kaliss. De même je pense pouvoir dire que je dois la vie à Dame Arkana Voroskh qui me soigna alors même que je devais périr lors de la récupération de l'Obsession de la Lagune des Glaces.

Erling fit une pause, guettant une éventuelle réaction dans les traits de son interlocutrice, puis il reprit.

Par ces exemples, ma Dame, j'espère avoir pu vous montrer que les Témoins vont dans les mêmes sens que les autres Etres de Poussières. Nous ne nous sommes ni meilleurs ni moins bons. Et je pense pouvoir dire que je crois en un futur bon pour les Poussièreux comme je crois en la Grandeur du S'sarkh. Et, comme vous le dites, à chacuns ses croyances ...

Tout au long de son discours, le Propage resta sur le vouvoiement contrairement à Nemès, sachant pertinement qu'elle le considérait comme un mâle qui ne pouvait manquer de respect envers elle. Ses coûtumes étaient les siennes comme les croyances d'Erling lui était propres mais le Propage tînt à les respecter.

Pélerin du S'sarkh

 
Nemès

Le Vayang 21 Marigar 1508 à 02h19

 
*** Erling n'avait pas relevé le "monstre marin sanguinaire",pourtant jeté par pure provocation à sa figure. Nemès sourit en l'entendant parler de Kaliss et d'Arkana, comme pour insister sur des bases rassurantes. ***


- Oui... Nos consoeurs symbiosées qui étaient dans la Tour ont parlé de vous. La Justicière Anandra aussi...
Je ne suis pas spécialement curieuse de voir des étrangers, mais étant à présent en charge de la sécurité de cette ville, je suis donc passée voir ça de mes yeux.


*** Le regard de Nemès alla un instant se poser sur le nelda tandis qu'elle évoquait sa fonction, puis revint sur Erling. Parler commençait à la lasser maintenant qu'elle avait à peu près vu ce qu'elle désirait. ***


- Jusqu'à maintenant l'entente entre nos deux peuples n'a pas posé de problème.

Je ne suis pas convaincue que vous saisissiez bien la portée de ce que signifie le mot Déclin comme nous le percevons, et d'ailleurs je ne suis pas convaincue de pouvoir un jour comprendre votre adoration pour ce que je considère comme un monstre. Mais quelles que soient nos croyances, nous sommes dans la même merde...


*** La Faucheuse sentait que si son interlocuteur continuait à ne pas réagir à ses provocations, elle allait faire une bêtise. Mieux valait s'arrêter tant qu'elle ne faisait que s'amuser. Elle s'obligea donc à faire un sourire qui se voulait poli, recula d'un pas et fit un petit signe de tête à Kelldras avant de reprendre la parole. ***


- Il me semble que toi et ton ami à poils vouliez vous retirer. Dhanya d'avoir répondu à mes questions. Puisse le Tableau un jour apporter des preuves qui mettront un terme à nos divergences.

*** La faucheuse inclina brièvement le buste en guise de salut puis détailla à nouveau les deux témoins de la tête aux pieds sans aucune gêne, un peu comme si elle cherchait quelque chose, attendant une réaction avant de prendre conger. ***




 
Erling

Le Vayang 21 Marigar 1508 à 13h49

 
Erling se détentit en comprenant que la discussion allait s'arrêter. Dans sa tête, il en fit un rapide bilan. Il avait pu : avoir une conversation posée avec une Incroyante, exposer ses arguments, tenter de réfuter les siens. Il était à peu près sur d'avoir aussi montré une facette plus brillante de sa faction auprès de son interlocutrice. La discussion, qui aurait pu s'emballer et dégénérer en conflit si il avait relevé certaines allusions, avait gardé tout du long un semblant de politesse et de cordialité. Ne restait plus qu'à y poser le point final.

En effet, nous allions quitter ces lieux pour retourner à notre auberge, mais j'ai été ravi de discuter avec une Dame du Matriarcat. Dhanya à vous aussi. Je vous souhaite de bien vous porter jusqu'à notre prochaine rencontre.

A son tour, le Propage s'inclina devant son interlocutrice, descendant un peu plus bas qu'elle l'avait fait pour lui. Il salua aussi le guerrier qui avait suivi leur discussion et qui semblait être avec Nemès. Le regard inquisiteur de cette dernière le géna et il tenta de ne rien laisser paraitre. Puis, il commença à se tourner vers Samael.

Pélerin du S'sarkh

 
Kelldras

Le Vayang 21 Marigar 1508 à 18h15

 
*** Kelldras, se contenta de répondre poliment au salut du Tydale par une légère inclinaison de la tête.

Même si il n’avait pas prit part à la conversation, son écoute lui avait été d’une grande importance et c’est avec une vision nouvelle des Témoins et un esprit quelque peut rasséréné que le manüsh s’en retourna à ses occupations, à savoir pas grand chose en ce moment.

Il ne partit cependant qu’après avoir lancé un dernier regard aux deux individus et à la Faucheuse Nemès. ***


 
Nemès

Le Vayang 21 Marigar 1508 à 18h29

 
*** Nemès rabattit sa capuche sur son crâne chauve. Revêtant à nouveau cette "protection" qui la coupait en quelques sortes de ce qui se passait autour d'elle, retournant dans les méandres de son esprit guerrier...

Les Témoins ne semblaient pas représenter un danger immédiat, et elle n'était même pas certaine qu'il puisse représenter une menace dans l'avenir. Mais il fallait bien qu'elle vienne pour le vérifier elle-même...

La grande tydale tourna les talons et se dirigea vers le port pour continuer sa ronde habituelle. ***




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