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Ballade

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Sujet lancé par Serphone
Le 24-03-1508 à 20h49
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Posté par Erling,
Le 04-04-1508 à 14h38
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Serphone

Le Luang 24 Marigar 1508 à 20h49

 
***
Le sorcier décharné avait parcouru une bonne partie de la cité, s'imprégnant de son essence et de son odeur, se nourrissant de son atmosphère. Le ville lui plaisait, réveillait chez lui des sensations douces et agréables, charriant son lot d'histoires et d'énigmes. Il n'y avait pas de meilleur endroit pour saisir une philosophie que d'explorer ses sources et son expression physique.

Secrets Matriarcaux, habitudes et pensées.

Mais rien ne lui parlait tant que le port avec le reflet étincelant du lac maternel et cette vie puissante et hypnotisée par l'étendue aqueuse. Une autre facette, un autre visage qui le renseignait davantage. Les marins et les bateaux de Lerth n'avaient rien à voir avec ceux d'Utrynia, et dans la différence il pouvait contempler la variété et l'ensemble, il pouvait aussi contempler la similitude.

Plus beau encore, c'était là où la nuit déposait sur le grand miroir les petites silhouettes blanches des étoiles pour les rendre doubles.

Spectacle qu'il était rare de contempler sur une presqu'île où les vagues venaient jeter leurs corps terribles sur les insolentes falaises, rendant la mer trouble et fatiguée.

Serphone se plaça dans une ombre et y demeura lové, sous la vieille toiture d'un entrepôt, pour admirer ce qui s'étendait devant lui.

***


Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second

 
Kaliss

Le Matal 25 Marigar 1508 à 17h00

 
Le bord du lac était un repos pour les sens, en cette soirée où l'azur se confondait avec la surface lisse du lac.

Au loin, les quelques rafiots amarrés laissaient parvenir aux oreilles des badauds l’allégresse des derniers marins quittant le pont pour se divertir à l’auberge, se qui se traduisait par quelques échos de chansons entraînantes.

Sur le bords du lac, une poule d’eau finissait de rassembler les derniers petits qui voulaient jouer encore une dernière fois avant de s’endormir à l’abris dans les roseaux…

Cette petite poule releva la tête, comme si son instinct de bête lui commandait de regarder vers le ciel.
Ce qu’elle fit pour voir la lame de Câline s’abattre sur elle avec une violence disproportionnée, la faisant disparaître sous les flots en un PLOUF retentissant.

La surface si calme du lac, fut perturbée un instant par quelques vagues se propageant étrangement du bord vers le large, avant d’être absorbées par la masse inerte du l’eau, redevenue, si calme, si reposante….à peine rougie.


Puis parlant alors que personne ne l’accompagnait, la faucheuse commenta :

Tu l’a bien eu la petite sotte : faire rentrer ses enfants si tard, ce n’est pas prudent….un tel manquement à l’éducation méritait bien une petite sanction.

Alors que les deux moitiés de la poule émergeaient enfin, Kaliss entre aperçu le transcient Serphone abrité sous un toit.
Elle se dirigea d’un pas nonchalant vers le témoin, qu’elle avait quitté il n’y a pas si longtemps, à la fin du concile.


Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Samael

Le Matal 25 Marigar 1508 à 21h32

 
D'une maison dominant le lac, une douce musique égrené sur une Sitar monta. Silith était pratiquement couché et les lunes n'allaient plus tarder à se lever. La soirée était plutôt fraiche, mais les beaux jours n'allaient plus tarder à revenir.

Samael juché sur un toit terrasse, assis au bord du toit, les jambes pendantes dans le vide, la Sitar entre les mains, joue une mélodie apprise récemment auprès d'un marin Tydale à l'auberge. La chanson parle de l'amour que porte les marins au Lac des Mères. Ne connaissant pas les paroles, seul la musique s'élève dans le soir tranquille.

Le Nelda n'avait même pas sourciller en voyant la Guerrière faire montre de cruauté et de violence gratuite envers une pauvre poule d'eau faisant au passage une dizaine de petits orphelins. Vu qu'elle n'avait apparemment pas l'intention d'en faire son prochain repas. C'était surement le défi représenté par un adversaire aussi puissant et maléfique qui avait attiré l'attention de la Tydale.

Samael avait déjà croisé celle ci au Concile et avait souvenir des incessantes bravades et provocations de la Lance Apeurée qui peinait à conserver la maîtrise de ses émotions lors des situations tendues et angoissantes. Néanmoins son efficacité au combat avait attiré le respect du Propage et il s'inquiétait vraiment de savoir une telle puissance entre les mains d'un esprit plus qu'instable. Une proie idéale pour l'Usurpateur et sa corruption...

Samael préféra se souvenir d'une certaine soirée au coin d'un feu et de poissons grillés, de chansons et de musiques. Mais aussi qu'elle leur avait surement sauvé la vie à tous par l'éclat de ses danses de Mort contre les Amas de Lamentation.

Ses pensées égarées dans les souvenirs des évènements du Concile, les mains de Samael continuaient d'égrener les notes d'une chanson qui parlait peut être d'amour et de bonheur. Un passage plus mélancolique venait ensuite, les paroles auraient surement parlé d'un amour perdu, arraché aux bras protecteurs de son âme sœur par le Tableau.



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Kaliss

Le Merakih 26 Marigar 1508 à 10h07

 
Arrivée à hauteur du transcient, Kaliss le salua d'une grande tape dans le dos, freinant son mouvement à la dernière seconde.
En effet, juste à ce moment, Rempart avait alerté Kaliss de ne pas le frapper trop fort, même pour plaisanter, vu que Serphone était plutôt malingre. Il ne s’agissait pas de lui faire sortir les yeux des orbites !

Câline renchérit en suggérant de lui dire de se coudre aussi les paupières, ainsi ses globes oculaires seraient à l’abris et on pourrait lui administrer une tape virile dans le dos.

Puis la guerrière stoppa cette conversation stérile en évoquant l’image d’une lance et d’une armure par cinquante mètres de fond dans le lac des Mères et dit à l’intention de Serphone :


Alors, encore à fomenter dans un coin ?

Quelles pensées vous inspire ce lac, où la quiétude y est apparente ?

Mais dites moi , mon cher Serphone, puisque vous êtes tydale : avez vous vu le jour au Matriarcat, ou vous êtes nés en exil ?


Puis, une légère brise apporta une effluve inattendue aux narines de la Faucheuse

Ah, ça alors ! moi qui pensait que cela devait sentir le poisson, dans un entrepôt au bord du lac, et voilà que je sens le vieux chien

Puis, parlant plus fort :

Samael, venez donc montrer le bout de votre truffe par ici, et nous faire profiter pleinement de cette mélopée qui m’est familière.


puis :
Samael, venez donc montrer le bout de votre truffe par ici, et nous faire profiter pleinement de cette mélopée qui m’est familière.

Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Samael

Le Merakih 26 Marigar 1508 à 20h45

 
Samael termina le dernier couplet de la mélodie et répondant à l'appel de la Faucheuse, il passa la Sitar en bandoulière dans son dos. D'un bond, il se laissa tomber de l'étage, se réceptionnant souplement sur les pavés de la rue dans un mouvement de cape chatoyant.

Le grand Nelda s'avança vers Kaliss, la dépassant en taille d'une bonne tête. Il s'inclina légèrement pour la saluer et souriant il lui donna une bourrade amicale sur l'épaule.


Comme on se retrouve, je vois que vous êtes revenu du Concile ! Vous avez ramené toute votre expédition à bon port ?



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Serphone

Le Merakih 26 Marigar 1508 à 20h55

 
*** Lorsque Kaliss s'approcha, la tête de Serphone se pencha légèrement sur le côté comme pour examiner son interlocutrice sous des angles incongrus. Il la redressa finalement et eut une moue étrange, évoquant un juste bâtard entre une grimace et une sourire. Puis il lui répondit, comme toujours, par la pensée. ***

Abattu en la Scintillante, foetus de la dévotion mené à terme sur l'adoration, en lointaines falaises sur les bras des principes. Matriarcat, héritage oublié en générations de Témoins.

Enfant d'Utrynia ? Fille des mères du lac endormi ?


*** Il laissa passer un silence, le temps que ses pensées se déroulent sur un autre sujet. ***

Vahandra sauvée de la Tour aux chairs meurtries, à l'âme damnée ? Ou sacrifice des essences ?


Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second

 
Kaliss

Le Merakih 26 Marigar 1508 à 23h54

 
S'asseyant pour enlever les restes de plumes de la poule d'eau encore collées à Câline, la faucheuse réfléchissait à la réponse de Serphone.
Maudissant par la même occasion l'élan qui l'avait attiré vers lui et lui imposait de se torturer les méninges pour comprendre son charabia, elle s'éclaira soudain et compris la teneur de sa réponse.

Ou elle parlait de mieux en mieux le serphonien, ou il était dans un moment de rare clartée.


Oui je suis bien une enfant de cette ville, tout comme vous d'ailleur, à un plus faible degré.
Tout tydale doit se considérer comme enfant du Matriarcat, même s'il n'y a jamais mis les pieds. Car c'est de la qu'il vient : le concept de tydale et de Matriarcat sont liés de manière indissociable.

Prenez par exemple cette poule d'eau que j'ai occis il y a un instant, on peut considerer qu'elle est poule d'eau quand elle peut nager, pécher, se reproduire....mais le concept de poule d'eau, lui ne s'arrete pas la !
Prenez ces deux moitiés de poule : laissons en une dans le lac et prenons l'autre jusqu'ici. Cette moitié de poule nous suffit amplement pour avoir le concept de la poule d'eau.
Même si je m'éloigne encore, cela ne changera rien.
Même si je sépare ces deux moitiés de plusieures centaines de kilomètres, cela ne changera rien.

Et si je la réduit encore, en 4, 8 ou jusqu'a ce qu'il ne reste qu'une plume, même si je simplifie jusquà un minimum...le concept de poule d'eau est encore la.

Il en est de même pour le Matriarcat et les tydales. Cet héritage ne s'oublie pas.


puis, répondant aux deux témoins :

oui, l'expédition est rentrée à bon port, mais ce ne fut pas chose facile en ce qui me concerne et la Vahandra, qui se serait laissée engloutir dans la tour si je n'étais pas retournée la chercher.....et ce fut bien grâce à elle, force m'est de le reconnaître, si on s'en est sortie toutes les deux, car l'adversité était trop forte pour moi toute seule.
Quand au sacrifice des essences, s'il n'a pas eu lieu, elle en est tout de même ressortie meurtrie.



HRP : je continue sans balise de langue considérant que la traduction peut être faite entre Serphone et Samael, ce qui nous abstiendra de nombreuses manipulations fastidieuses. Toutefois, si cela gène quelqu'un, je remmetrait les balises de langue

Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Serphone

Le Julung 27 Marigar 1508 à 04h47

 
hrp : ça marche pour moi/hrp

Le visage d'habitude relativement fixe de Serphone parut s'altérer sous les coups des explications pour le moins alambiquées de Kaliss.

Si le Transcient avait parfaitement saisi l'idée de source commune, de continuité et d'appartenance, la partie la plus logique de son esprit ne pouvait s'empêcher de se dire que la matriarcale aurait pu s'y prendre de mille manières plus explicites et appropriées pour argumenter son idée. Cependant, venant de Kaliss, l'utilisation imagée du morcellement de la défunte poule d'eau ne le choqua pas plus que cela. À croire que leur séjour dans la Tour leur en avait beaucoup appris sur leurs compagnons.

Sur le fond, le sorcier approuvait Kaliss. À la différence que pour lui, la guerrière abordait les choses par le mauvais bout. Mais difficile de lui expliquer cela clairement. Il fit néanmoins quelques efforts.


Chemin des mères est berceau géniteur du corps des poussières, de l'esprit des vents. Source au ventre fertile et blessé, accepté au pied de l'arbre, la mère. Mais souvenir trop ancien, oblivion dans le deuil des exils, de l'exode des psychés. Imprégné dans les sangs, enterré dans les consciences.

Il s'essaya à être plus compréhensible en opérant comme il le faisait avec Samael - très réceptif à ses impressions - et en espérant que Kaliss puisse également être sensible à cette forme de communication quasi-empathique. Moins de mots, plus de sensations. Ici, celle de n'avoir aucun attachement ou référence à ce qui l'entourait.


Vieil héritage. Loin, ailleurs, perdu. Plume se sent plume, pas poule. Plume ignore le coeur, feuille la racine.


Relativement convaincu que sa réponse serait comprise, Serphone poursuivit sur le second plan de discussion.

Kaliss. Pensées Tour et Concile, pensées et émotions dans l'enchevêtrement des mémoires, vécu et recul ? Pensées Vahandra, Loïa, Vortex, Poussiéreux....


Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second

 
Kaliss

Le Julung 27 Marigar 1508 à 14h12

 
Ce que je retiens du concile ?

eh bien.....quelques déceptions et quelques satisfactions.

pour les déceptions, vient en premier l'incapacité que nous avons eus à se comprendre entre poussièreux au point de vue diplomatique, j'entends.
Peu de volonté d'échange, pour la plupart, pas de volonté de lutter en commun contre le S'sarkh.
Très faible efficacité sur le terrain quand il fallait se battre : je n'ai pu avoir une action concertée qu'avec 4 autres poussièreux, hormis celles du Matriarcat.

Pour les satisfactions : l'enrichissement de voir de nouvelles têtes, peut être pas d'un point de vue de l'esthétisme pur


en disant cela la faucheuse regarda les deux témoins avec un grand sourire, puis repris

mais au moins pour connaître d’autres points de vues, l’occasion de faire quelques danses avec Câline
la rencontre avec Varoga, mal commencée mais bien finie


pour Loia, je suis moins haineuse qu’au début….je pense qu’il menait sa barque, nous considérant comme négligeable dans ses plans….ce qui n’empêche pas que je le truciderai avec plaisir si je le revois, mais sans méchanceté…. Et si j’en ai la possibilité…ou l’intérêt…

pour le vortex : il est fortement dommage que l’on ait pas pu avoir plus de renseignements à son sujet, comme pour la tour….que l’on ai pas réussi à communiquer avec lui. J’espère que c’est partie remise.


Mais tout cela n'est que superficiel...car en fait, ni regret ni satisfaction n'existent réellement...le Tableau est le Tableau...on ne peut pas y déroger.
Ne croyez vous pas ?


Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Serphone

Le Vayang 28 Marigar 1508 à 22h49

 
Couleurs en décadence multiples sur les aspérités du tableau, mains ou pinceaux tendus sur la toile ont les ombres du flux. Cadre d'or aux limites princières, frontières en conclusion certaine. Viol nécessaire pour échapper à l'espace contraint. Tableau existe. Car. Il y a. Hors tableau.

Passer les lignes d'arrêt, explorer l'autre côté, découvrir l'envers. Impossible est vision de l'esprit. Échapper au Destin ? Déroger au Tableau ? Faisable.


Serphone venait d'effectuer de grands efforts pour être compréhensible, et une infime partie de lui était plutôt content du résultat, même si sur ce genre de discussion, le souffle de la démence et de la passion soufflaient d'habitude à grand renfort de délivrance oratoire (psychique) particulièrement mystique.

Le sorcier enfonça légèrement sa tête dans ses épaule, se serrant dans son manteau de fourrure et leva les yeux vers la large. Ses pensées se poursuivirent tranquillement quelques secondes avant qu'il reprenne l'envoi de messages télépathiques.


Kaliss. Rêvez autre chose ? Chemin autoritaire, tyrannique de fatalité étouffe vérités intérieures ?



Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second

 
Samael

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 00h09

 
Samael se désintéressa rapidement des discussions philosophiques entre les deux tydales. Il s'écarta un peu et s'asseyant en tailleur sur un ponton en bois, la Sitar entre les jambes. Le Nelda gratta de nouveau les cordes, jouant un air bien connu, une berceuse que chantent les mères Neldas pour leurs enfants pour calmer leurs cauchemars.

Dors mon enfant, dors, mon petit,
Là où la rivière a son lit.
Le vent sifflant prend avec lui
Tous tes ennuis et tes soucis.

Repose toi, fille adorée,
àcôté du nid du pluvier.
Tu as le trèfle pour oreiller,
Les hautes herbes pour t'abriter.

Rêve, mon amour, mon bel enfant,
Bercé par les chants du torrent.
Laisse toi porter par le vent.
L'amour te rattache au présent.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Shyama

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 00h25

 
*** Il y avait bien du monde au bord du lac préféré de l'artisane folle d'Utrynia.... Les voix échangeaient leurs mots, les phrases coulaient en longues tirades, roulaient comme les pierres sous les pas.

Avant même de les aperçevoir, Shyama se dit qu'il valait mieux s'éloigner. Mais des sons nasaux entrecoupés de claquement retinrent son pied déjà sur le point de l'emmener de l'autre côté du miroir aqueux.
Une voix qui éveillait un souvenir en elle.... chantonnait doucement.....

Incapable de décider ce qu'elle devait faire, tiraillée entre ses Voix qui lui disaient les unes de fuir ceux qui ne la comprenaient pas et les autres de se rapprocher pour écouter ce joli chant, l'artisane finit par prendre le parti de rester au milieu, ou elle était. Elle s'accroupit sur ses talons et profita de la berceuse.

***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Kaliss

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 09h08

 
Kaliss souriait intérieurement....ainsi Serphone avait connaissance du tableau, mais une connaissance imparfaite, qui le menait à la réfutation de l'évidence.

Il est vrai, que comprendre et accepter la vérité du tableau n'était pas chose aisée, et les mécanismes de défence de tout psyché non prêt étaient la réfutation.

Mais la faucheuse allait tenter de lui expliquer.


Serphone, vous faites l'erreur classique de croire qu'il y a autre chose que le tableau et que l'on peut s'en écarter.

Mais sachez dans un premier temps, que nos mères fondatrices ont exploré les réalites. Certaines ont crues qu'il y avait un voile d'illusion qui nous masquait la réalité, le voile de Maya.
Et bien ce voile elle l'ont levé et elles ont vu que derrière...il y avait la même chose.

Le tableau englobe tout et derrière le tableau, c'est encore le tableau !!
C'est pour cela que rien n'existe en dehors : le Tableau est tout ce qui fut, est et sera.

Reprenons l'exemple de la poule d'eau : certains y auraient vu une marque de cruauté de ma part, mais il n'en est rien.
Je l'ai pourfendue en deux, car tel est le tableau. Point.
La réflexion s'arrete la.
Alors, ont peut interpreter : oui, mais les poussins, que vont ils devenir ? Eh bien, certains vont mourir mais d'autres s'en sortiront et seront plus forts, moins imprudents que cette mère qui n'était pas encore à l'abris des prédateurs à cette heure tardive.

Mais tout cela est pinaillage : c'est en cela que le tableau est dur à accepter.

Certains appellent cela fatalité : mais en fait le vrai mot est vérité !

Alors, ce n'est pas le
Citation :
viol nécessaire pour échapper à l'espace contraint

mais le viol nécessaire pour rentrer dans l'espace contraint.

Il est vrai que cela est perturbant d'accepter cela : ce n'est pas pour rien que certaines de mes soeurs le sont...


Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Erling

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 11h15

 
Erling s'était approché pendant la longue tirade de Kaliss. Les soirées seul à l'Auberge n'étaient pas les plus agréables et il avait préféré aller chercher compagnie à l'extérieur. Le Propage ne connaissait rien au Tableau si ce n'est que c'était ce qui guidait les Filles du Déclin, aussi, le discours de Kaliss lui apprit en peu de temps énormément sur la faction qui les accueillait depuis quelques semaines. Cependant, bien au delà de la signification réelle de ce que voulait inculquer la Matriarcale à Serphone, Erling vit une situation tout autre.

Mes salutations Dame Kaliss et le bonsoir à vous cher Serphone. J'espère ne pas trop vous couper dans votre conversation.

Erling fit une brève pause pour voir si les deux personnes avaient quelque chose à opposer à son intervention. Le vent lui porta les paroles de Samael. Il les écouta un court instant et reprit.

Vos explications sur le Tableau sont des plus intéressantes Dame Kaliss. Vous m'avez apprit beaucoup. Toutefois, je dois le dire, la situation dans laquelle vous vous trouvez me semble fort amusante : vous faites ni plus ni moins que propager votre vision des choses à la manière de ce que je fais chaque jour loin de Lerth. Vous dites que le Tableau est en somme ce qui régit toutes choses, une vérité dure à accepter. Il n'y a pas très longtemps je tenais des propos similaires à propos du S'sarkh non loin d'ici, sur une place de la ville.

Ainsi, je vous le demande, le Tableau ne serait-il pas après tout la simple volonté du Grand S'sarkh ? Car Sa volonté est à l'image de ce que vous imagez par la métaphore de la poule d'eau. C'est Lui qui tisse les destinées.


Erling s'arrêta là, se rendant compte qu'il propageait encore une fois Sa voix alors que, peut être, Serphone voulait il guider la conversation dans une toute autre voie. Il s'interrompit donc ne voulant pas emmener le débat trop loin. Mais à l'évidence, celà était déjà fait.

Pélerin du S'sarkh

 
Samael

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 13h30

 
Samael chantait la berceuse quand le vent vient lui apporter une odeur qu'il connaissait. Mélange des odeurs de forge, d'une peau épicée, il aurait reconnu cette odeur n'importe ou. Quelque part dissimulé dans l'obscurité, Le Nuage devait écouter son chant. Le Nelda termina la berceuse et aprés une pause rapide, il égrena les notes d'un chant de son répertoire qu'il dédia d'une pensée amicale au petit Nuage.

Adonc je sais l’orée du fer, j’entends l’usance de l’acier.
Holà, fer crasseux, viens t’en voir, fer foireux,
Rognefer baveux, acier voûté, fer envoûté !
C’est donc bien la ta genèse ta façon de tourner cruel
Et de germer trop grand de taille !

Tu n’étais point de grande taille, ni gros, naguère, ni malingre
Tu n’avais guère de jolie mine, ni ce paquet de hargne froide,
Quand tu disais, gorgée de lait, laitée chétive,
Ballottée aux tétins de la jeune vierge,
Dans le gousset de la pucelle, en lisière du long nuage,
Poussant sous la plaine du ciel.

Tu n’étais point de grande taille, ni gros, naguère, ni malingre
Flaque de bouillasse affalée, gane de l’eau claire en sommeil,
En plein croupe d’un palud, sur la cime d’un mont revêche,
Quand tu t’es fait vase terreuse, tourbe de rouille, tourbe rousse.

Tu n’étais point de grande taille, ni gros, naguère, ni malingre
Sous la trépignée des élans, dessous la piétinée des rennes,
Quand le loup te foulait par griffes, et l’ours te talait par la paume.

Tu n’étais point de grande taille, ni gros, naguère, ni malingre
Quand on t’a touillé du palud, pioché fors la vase terreuse,
Porté dans la forge du fabre, dans la fournaise d’Ilmari.

Tu n’étais point de grande taille, ni gros, naguère, ni malingre
Mâchefer en gangue gonflée, clapotis de bave cuisante,
Dans la bourrée de feu brutale, quand tu jurais le serment dur,
Dans la fournaise, sous l’enclume, sous la masse, entre les tenailles,
Par devant le fabre campé, dans le vacarme du corroi.

Te voici donc de grande taille, renfrogné, ferraille grognasse,
Crasseux tu casses ton serment, chien tu ravales ta promesse,
Et tu déchires ton lignage, écharpant ta gent par les crocs ?

Qui t’a sommé pour ce méfait, mandé pour la sale besogne ?
Est-ce ton père, ou bien ta mère, ou ton frère, le fils aîné,
Ou ta sœur, la fille cadette, quel autre chenu de ta gent ?

Non point ton père, ni ta mère, ni ton frère, le fils aîné,
Ni ta sœur la fille cadette, ni l’autre chenu de ta gent :
Tu l’as commis seul ton méfait, ta sale besogne de mort.



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Shyama

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 15h47

 
*** Un nouveau chant.... Les effluves nauséabondes du Poilu.... Shyama, se laissa bercer par la musique du Sitar et le chant des mots aux consonances exotiques.... Elle ne tentait pas vraiment d'en comprendre le sens, mais la plupart des mots qui parvenaient à ses oreilles avaient un sens connu... Le vocabulaire du métal... Si elle devait retenir quelque chose d'une langue, c'était bien cela....

Elle ne put s'empêcher de s'approcher, timidement, et de s'assoir à quelques distance, dodelinant de la tête au rythme doux de la balade. ***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Serphone

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 19h50

 
***
À peine Kaliss avait-elle formulée ses premières phrases que le reste devint absolument obsolète et inintéressant pour le Transcient.

La matriarcale venait d'aborder un point d'un intérêt sans précédent pour le sorcier et, que cela fut volontaire ou non de la part de son interlocutrice, sa curiosité venait de trouver un bois précieux à brûler. Débattre de la nature et du bien fondé d'une idéologie était davantage du ressors des Propages que du sien. Lui agissait avant tout pour la quête de la connaissance, qu'elle soit partisane ou non. Il ne parut même pas remarquer l'intervention de son ami tant la chose que venait de soulever la guerrière éveillait son appétit

Il cligna des yeux lentement et fit quelques pas, quittant à moitié l'ombre projetée du toit pour se découvrir davantage à la lumière des lunes. Son regard se posa quelques instants sur Samael, son chant puis sur sa nouvelle spectatrice avant de revenir sur Kaliss.

Transmission de pensée simple mais poussée par un vent de questionnement.

***

Mères fondatrices ont parcouru les réalités. Voile de Maya ? Levé, découverte de similaire...Précisions ? Comment ? Quoi ? Noms, lieux, dates ?

***
Il espérait que la tydale consentirait à lui en dire plus, à lui parler davantage de ce point au combien passionnant et qui pouvait poser une pierre d'importance à l'édifice de ses théories personnelles, métaphysiques, historiques et cosmogoniques. ***


Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second

 
Kaliss

Le Dhiwara 30 Marigar 1508 à 12h27

 
La faucheuse salua le propage Erling à son tour. Enfin elle voyait le troisième témoin.

Bonsoir également "sieur" Erling, ou devrais je dire Manush Erling ?

J'ai eu ouie dire de votre intervention essayant de redorer le blason du S'sarkh dans ces contrées....

c'est bien cela votre vision : le s'sarkh est bon mais son fils mauvais ? et c'est ce dernier qui est responsable de nos malheurs ?

J'avoue trouver cela un peu curieux comme raisonnement, mais quelles sont les preuves ?

Et puis cela ne remet absolument pas en question ce que je disais : vous faites seulement une erreur d'interprétation. Peut être le S'sarkh est si puissant qu'il peut jouer de nos vies....mais il n'en est pas moins dans le tableau, tout simplement.

Ce n'est pas lui le peintre, si vous me permettez cette métaphore, car il n'y a pas de peintre.


Ensuite Kaliss se tourna vers Serphone, quelque peu génée...

Hum, je me suis un peu avancée...en fait, je ne sais rien de plus...mais je peux me renseigner.

nous en reparlerons ultérieurement




Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Erling

Le Dhiwara 30 Marigar 1508 à 17h52

 
C'était pour Erling une première de propager ainsi au clair de lune. Kaliss lui rapellait Nemès, la Matriarcale avec qui il avait déjà débattu philosophie peu de temps auparavant. Les Filles du Déclin semblait bel et bien toutes aussi impétueuses les unes que les autres. Le Propage ne comprit pas réelement les propos de Serphone mais il fut amusé par la réponse que lui donna Kaliss. Cependant, par politesse, il n'en laissa rien paraître. Le Transcient ne pouvant pas avoir accès aux réponses qu'il attendait, Erling considéra qu'il pouvait reprendre la parole. Comme souvent, il entreprit de reprendre point par point les éléments soulevés par son interlocutrice.

Et bien, entre Sieur et Manush, je préfèrerais Sieur mais le mieux serait Propage car tel est mon titre. La pensée manichéenne que vous avez du S'sarkh et de son fils n'est pas si loin de la vérité que celà. En effet, n'est-il pas de notoriété publique que le P'Khen'Ssarkh est à l'origine des actions groupées des Abominations comme l'attaque de la Tour du Concile ou le siège d'Ulmendya ? Nous ne pouvons réelement discuter de cette réalité. Quant au S'sarkh, ses effluves sont extrèmement dangereuses voires mortelles. Il n'aurait aucun mal à mettre en miettes Syfaria. Pourtant, il se tient loin de ses côtés et de nos ports. Cet exil pour ne pas pervertir nos côtes n'est-il pas une preuve de la bonté du S'sarkh ?

Concernant le Tableau, je crains que vous ayez plus de mal à me répondre si je vous demandais des preuves. En effet, comment prouvez l'existence d'une chose immatérielle ? Je suis fort de croire en une entité. Vous croyez en un concept.


Erling estima avoir assez argumenter pour céder de nouveau la parole à Kaliss. Il attendit calmement de voir ce qu'elle aurait à lui répondre.



Pélerin du S'sarkh

 
Samael

Le Dhiwara 30 Marigar 1508 à 23h30

 
Samael continua la soirée en entonnant quelques chants de marins. Le Nuage s'était approché et le Nelda aimait voir son regard si vide s'éclairer quelques instants, et la tête dodelinait. Une vieille ennemie tombait au champ d'honneur ce soir, car le Nuage avait de la compagnie et Samael se réjouissait du pied nez ainsi fait à La Mère Solitude. La musique était enjouée, la voix du Nelda langoureuse, il débitait à pleins poumons cet air des marins de Lerth :

Une fille sur le port
Rêve encore aux grands yeux amoureux
Du béguin qu'une nuit elle fit sien
Pour gratuit, mais oui
Un marin, un beau cœur
Qui la fit chavirer dans ses bras
Comme c'est bon de couler
Tout au fond d'un baiser comme ça

Une fille sur le port
Rêve encore à la voix qui tout bas
Murmurait dans le soir
Murmurait des mots pleins d'espoir
Ça c'était du tangage du naufrage
Dans le flot de ses mots
Comme c'est bon de s'noyer
Tout au fond d'une voix comme ça

Une fille sur le port
A l'espoir de pouvoir le revoir
C'est sa chance, la dernière
C'est sa chance, c'est la der de der

Mais là-bas, tout là-bas
Un marin se marie au printemps
Il y avait bien longtemps
Que sa belle attendait c'moment

Une fille sur le port
Rêve encore rêve encore rêve encore...


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

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