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Le Vayang 25 Astawir 1508 à 22h57
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| *** Les travaux terminés, la forge de Shyama a finalement rouvert au public....
Si, de l'extérieur, la bicoque ne semble guère avoir changé, (mis à part peut-être une plus grande unité de la façade avec l'appartement du dessus), il n'en va pas de même pour le visiteur qui ose pousser le lourd battant nuageux....
Ce qui autrefois était l'unique pièce de la forge s'est transformée en ce qui se rapproche davantage d'une véritable boutique.
Les murs sont recouverts de lames fantastiques, gigantesques ou fragiles à l'extrême, délicatement ornées ou menaçantes de monstruosité métallique... Visiblement, leur seule fonction est bel et bien la décoration.
En revanche, les râteliers alignés au milieu de la pièce présentent poliment au client leurs épées acérées, bâtardes, ou de danse morbide, leurs guisarmes, casse-pogne et autres ouvrages métalliques plus ou moins complexes....
De sommaires mannequins sont, eux, recouverts d'armures cloutées de diverses couleurs, cuirs de malfaisant et autres protecteurs, tandis que les boucliers alignés au murs n'attendent que qu'on veuille bien les éprouver.
Enfin, comble du luxe, une petite vitrine expose quelques turquoises taillées au fond de la pièce.
Un recoin dans le mur délimite un petit salon composé d'accueillants fauteuils tendant leurs bras moelleux aux clients fatigués et d'une table basse.
C'est également au fond de la pièce que l'on distingue une ouverture sur un petit patio, ancien puit de lumière accueillant désormais une fontaine, coquetterie de l'architecte, et deux pauvres arbres en pot faisant grise-mine.
Ce patio s'ouvre au fond sur la forge rougeoyante de l'artisane, d'où s'échappent vapeur et chaleur et coups de marteau, mais où bien peu pénètrent.
Sur la gauche, si l'on en juge par les fumets qui s'échappent de la petite pièce, il s'agit de la cuisine, tandis que par la porte ouverte en face, on distingue des rouleaux de parchemins... Un bureau.
Enfin, un escalier s'élève vaillamment en prenant appui contre le mur, et conduit à l'étage.
Toute une partie de celui-ci a été transformé en une citerne récupérant toute l'eau du Toit, et qui alimente cuisine, forge, et une salle d'eau assez conséquente à l'étage.... ainsi que, bien évidemment, la très utile fontaine du patio.
Et, enfin, trois chambres, pour l'instant blanches et dont deux seulement sont meublées se partagent l'espace ainsi laissé....
De grandes fenêtres éclairent la chambre étrange de la Sang-Âme.
Une immense table basse recouverte d'un matelas à sa taille et d'une multitude de coussins fait office de lit deux places.
Sur une seconde table passe, plus réduite, traine un morceau de fusain et quelques rouleaux griffonnés de chiffres, quantités, schémas, ébauches plus ou moins raturés dans un magnifique et incompréhensible désordre.
Des coffres de tailles différentes sont épars parmi la pièce, dans un ordre définitif que seule Shyama peut saisir... Et gare à qui les lui déplacera....
Le plafond a été recouvert d'un enduit bleu, sur lequel Shyama a elle-même dessiné les étoiles qu'elle désirait voir veiller sur son sommeil.
Mais ce qui surprend le plus dans cette chambre, c'est certainement cette ébauche d'une fresque prenant tout un pan du mur, et représentant une scène de karna dans toute son obscénité néanmoins fascinante.
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Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Luang 25 Agur 1508 à 21h42
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| La rue où siégeait l'atelier du Nuage se fit plus silencieuse, des plaintes montent râlant contre l'odeur, contre l'étranger. La foule s'écarte inexorablement pour éviter le pélerin qui s'avance, un Nelda colossal, une cape terne aux contours indistincts, capuche sur les épaules, deux grandes lames noircies entrecroisées dans le dos, un arc en bandoulière et un gros sac de marin sous le bras. L'individu ne parait pas rassurant malgré le sourire qu'il affiche sur son museau noir, dévoilant une rangée de crocs luisants.
Le Témoin s'avance vers la petite maison à l'enseigne du Nuage et pousse la porte de la boutique. Son regard s'attarde sur toutes les armes présentées, ses doigts effleurent quelques tranchants tandis qu'une petite voix intérieur lui murmure
L'acier tourne d'humeur méchante, le fer se prend de rage folle,
Croc de Haine renie sa promesse, Croc de Rage ravale son serment,
Croc de Sang taillade son frère à pleines dents larde sa gent,
Il ouvre la ruée du sang, le bouillon de la trombe rouge.
Attiré par des reflets, le Nelda s'avance vers la vitrine qui n'était pas présente à son dernier passage. Des anneaux, colliers, bagues et pierres précieuses sont exposées. Il compare sa grosse main poilue aux griffes taillées avec les anneaux en souriant. Certaines réalisations interagissent avec le flux intriguant le Propage. Il sait qu'il ne repartira pas sans une de celles-ci au doigt.
Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.
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Le Merakih 27 Agur 1508 à 02h12
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| *** Khamaat rendit son sourire à Samael ***
Je peux effectivement vous fabriquer des potions anti-poison : dites moi simplement le nombre que vous voulez et je ferais en sorte de vous les fournir au plus tard le jour de votre départ.
Néanmoins, les composants étant relativement onéreux, une potion anti poison vous coutera 35 morions.
*** Se tournant vers Shyama ***
Pardon de parler affaire, j'en oublierai presque l'objet de ma visite
*** Sortant de son sac une tunique déchirée par endroits, Khamaat la tendit à Shyama ***
Voila ma vieille tunique, comme tu peux le constater, elle a quelque peu souffert ses derniers temps. Pourrais-tu me la réparer ?
Ne te presse pas, il n'y a pas d'urgence.
*** Se dirigeant vers la porte, Khamaat se retourna une dernière fois vers Samael et Shyama ***
Ravie d'avoir discuté avec vous mais le devoir m'appelle. Si vous me cherchez, allez voir du côté de la Ruche, je m'en éloigne rarement ces derniers temps.
*** Adressant un dernier sourire au Propage et à l'Artisane, Khamaat sortit de la boutique... ***
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Le Julung 28 Agur 1508 à 20h21
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| *** La Sang-Âme prit la tunique arcanique dans ses bras comme un enfant que l'on cajole, et acquiesça sans un mot.
Elle regarda la Mestre Nourricière sortir de son échoppe, puis se retourna vers Samael, et se mit à dessiner le tour de la pierre qu'elle portait sur le front, comme si cela était une priorité absolue sur tout ce qu'elle avait à faire.
Finalement, elle se dirigea vers la cuisine et en revint avec une boisson au yaourt glacé, très épicée. ***
Pour faire patienter le Poilu. Le Nuage va arranger l'armille, elle n'en a pas pour longtemps.
*** Elle posa le haut verre de métal martelé sur la table basse devant le Propage, puis disparut à nouveau dans sa forge.
Il s'en échappa bientôt le bruit clair d'un petit marteau, et le grésillement du feu que l'on ravive. Une demi-heure plus tard, elle ressortit, le visage en sueur et marqué de suie, mais détendu, irradiant de plaisir.
L'artisane écarta les pans du chiffon qu'elle portait et découvrit le bracelet modifié pour aller au nelda.
Il était constitué de deux épaisses barres d'argent que l'on avait torsadées, et auxquelles on avait donné la forme d'un torque.
Les deux bouts du bracelet ouvert étaient constitués de deux petits rubis presqu'à peine taillés.
Le tout paraissait frustre et rude au premier abord, dénotant étrangement avec le style habituel de la tydale, si travaillé.
Mais à y regarder de plus près, l'ensemble était d'un équilibre et d'une pureté parfaits. De minuscules ciselures et martellements avaient été ajoutées à dessein pour obtenir cet aspect de puissance brute et sans artifices.
Quant aux rubis, leur taille, qui paraissait si frustre au premier abord, était visiblement parfaitement symétrique, et spécifiquement étudiée pour mettre en valeur les inclusions et les différences de tons de leurs eaux. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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