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Maison des matriarches

L'avenir du driandel

Réunion du Conseil
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Sujet lancé par Fae'thil
Le 07-07-1508 à 22h57
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Posté par Maelirane Tsorda,
Le 07-09-1508 à 11h25
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Fae'thil

Le Luang 7 Julantir 1508 à 22h57

 
*** Silith se couche sur la forteresse de Kryg. La lumière se dissipe lentement, laissant la nuit étoilée et le froid des hauteurs s'installer.
Trois tydales pénètrent dans la maison des Matriarches. L'une d'entre elles porte une étrange épée bâtarde aux reflets verts qu'on croirait forgée en émeraude.

Elles traversent la cour se trouvant au centre de l'étoile à huit branches de la maison des Matriarches. Au milieu de celle-ci se dresse la plus haute tour de l'édifice, là où les huit Matriarches et les trois Carias se réunissent parfois pour décider de l'avenir du Matriarcat.

Fae'thil, Shyama et Maelirane marchent jusqu'au pied de la tour centrale. Des danse-lames au regard sévère barrent l'accès à cette dernière.

La Mestre de Kryg leur explique succinctement leur venue. ***

Hajar, nous avons été convoqués par la Mère des Cieux pour assister au conseil qui doit se dérouler ce soir.



Quelle étrange coutume... mais non voyons ne le prenez pas mal, j'aimerais au contraire en connaître plus sur vos us et coutumes.

 
Shyama

Le Matal 8 Julantir 1508 à 23h04

 
*** Shyama suivait des deux aînées, un peu en retrait, la tête baissée.
Les deux mains posées sur son ventre, elle couvait du regard sa précieuse dernière-née sinople, dans les mains de Fae'thil.
Elle savait qu'elle y était plus à l'abri et plus à son aise.

La main de la Sang-Âme n'était pas de celle qui savent faire danser les lames.
Son corps n'était pas apte à supporter les effets du vert métal.
Elle avait promis. Elle se savait surveillée. Elle connaissait les risques.
Maintenant qu'elle avait quitté son tablier protecteur, plus rien ne s'interposait entres les influences néfastes du driandel et ses filles en devenir....


C'est donc de loin qu'elle veillait, muette, sur cette création, à laquelle elle rêvait déjà de donner des sœurs....


Ses doigts, toujours en quête d'une occupation, caressaient la surface de l'étui qu'elle lui avait confectionné. Une gaine étrangement lourde.... Un étui protecteur... de la lame, comme des tydales, puisqu'il était dans la même matière que les protections de Maelirane.


L'artisane rêvait déjà de repartir, de s'envoler vers son cher Joyau qui lui manquait tant....
Voir la Maîtresse des Cieux ? Avoir l'honneur d'être admise en sa présence et celle des matriarches au grand complet ? La grandeur de la chose effleurait à peine son esprit malade, y laissant simplement une légère empreinte, un souffle d'inquiétude, l'impression qu'elle n'allait peut-être pas plaire à toutes les Mères.
Et une pointe de curiosité, en balance.... Rencontrer la Mère des Mère... et la Mère des Sang-Âmes peut-être aussi... ?
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Akaliara

Le Dhiwara 13 Julantir 1508 à 01h02

 
Manifestement prévenues de la venue des trois tydales, les deux guerrières en faction s'écartent pour laisser le passage, et l'une d'entre elles leur fait signe de la suivre.

Elle les mène jusque devant une grande porte en bois massif admirablement sculptée, qu'elle ouvre sans frapper, avant de s'effacer pour les laisser entrer.

La mestre de ville et les deux artisanes découvrent une grande salle voûtée aux plafonds élevés, aux murs de pierre couverts de tentures représentant diverses scènes de l'histoire du Matriarcat.
Au centre trône une grande table de forme ovale, en bois finement gravé et parcouru de motifs dorés ou argentés, dont la facture laisse à penser qu'elle est le fruit du même artisan que la porte d'entrée.

La Mère des cieux est installée au niveau de l'une des pointes de l'ovale, président l'assemblée, vêtue comme toujours de blanc et d'argent, ainsi que de son éternel air majestueux. De chaque côté sont installées les autres Matriarches : à sa gauche, Lïnéis, la plus jeune des Matriarches agée d'environ une trentaine d'années, de la famille des fileuses de vie. Elle est présentement en discussion à voix basse avec la Carias de l'Art Aënola Erfuinn assise juste à côté. La jeune femme a un air avenant et un regard pétillant de curiosité, et bien que Matriarche, elle semble porter un respect très attentif et déférent à la Carias.
A coté d'elles, immobile comme une statue de pierre, se tient une tydale au visage entièrement caché derrière un masque noir : la Matriarche des déclinantes, dont l'identité ne serait connue que de la Mère des Cieux et de quelques membre influents de sa famille.
Vient ensuite Liäne, Matriarche des Apôtres de la Chute d'une quarantaine d'années environ, entièrement de noir vêtue. Elle tourne la tête vers les arrivantes et les toise avec hauteur.
Et enfin, au bout de ce coté de l'ovale, Nesia semble comme souvent perdue dans ses pensée. La matriarche des Sang-âme, agée de cinquante et quelques années et comme souvent vêtue d'un déroutant assemblage de vêtements hétéroclites, fredonne un air incongru du bout des lèvres, levant brièvement et distraitement la tête à l'apparition des trois tydales, sans sembler s'attarder plus que de raison sur l'évènement.

De l'autre côté d'Akaliara, siègent Ranekïn, des Gardiens malgré eux, et la Carias Etlys Choelanthys avec qui elle échange sans doute quelques potins à propos de mâles prometteurs. Toutes deux se tournent vers la porte à l'entrée du trio et sourient aimablement.
Viennent ensuite la taciturne Malaglinis, Matriarche des Fileuses de mort d'une cinquantaine d'années, et la Carias Lot'hi qui arbore la même mine grave et impassible que sa voisine.
La vieille Kaliana est présente, bien que la Matriarche des Sang-cesse soit la plupart du temps absente des réunions du Conseil des Mères, au grand soulagement de certaines, à cause de ses crises renommées de folie ou de faiblesse extrême. Celle qui la représente habituellement, la jeune Mistrëlle, se tient debout derrière le siège de la Matriarche, dans une posture à la fois rigide et impatiente.

Akaliara se lève, et ce simple geste suffit à faire le silence dans la pièce. Tandis que la porte est refermée derrière Shyama, la Mère des cieux indique les trois chaises disposées en face d'elle à l'autre point de la table ovale, invitant la Mestre de ville et les deux artisanes à s'assoir. Son regard s'attarde un bref instant sur le ventre proéminent de l'Anja Karna, avant de faire le tour de l'assemblée.
Puis elle prend la parole.


Aka's Hajar, Soeurs et Filles du Déclin.
Comme vous le savez, ce conseil a été réuni pour parler d'un sujet spécifique : le driandel.
Cet antique métal, expérimentation abandonnée des nemens, que nous avons nous-même décidé de délaisser suite au d'Hapu, a été redécouvert il y a quelques temps, étudié, puis utilisé pour forger à nouveau une lame...


Son regard à la fois doux et perçant se pose un instant sur l'épée entre les mains de Fae'thil, puis détaille les deux artisanes.
Sans s'adresser à l'une des trois en particulier, elle achève sa brève introduction :


Je vous laisse nous en parler plus avant.



 
Shyama

Le Luang 14 Julantir 1508 à 16h22

 
*** Shyama dévorait du regard toutes ces merveilles insoupçonnées qui se dévoilaient l'une après l'autre devant ses yeux avides de beautés.
Elle tentait d'évaluer le vertigineux nombre d'heures de travail qui se cachait derrière ces œuvres, d'imaginer le talent, la passion et la patience qu'il avait fallu....

Finalement, elle passa de l'inanimé à l'animé, et se mit en devoir de détailler sans aucune vergogne chacune des matriarches, en attendant que Fae'thil prenne la parole. Après tout, c'était elle qui avait tenu à cette audience, dont l'artisane se serait volontiers passée.


La grande majorité des visages lui étaient totalement inconnus... Elle avait déjà croisé les trois Carias, et perçu une fois ou deux Akaliara par l'intermédiaire de sa moue, mais cela s'arrêtait là.

Le charme majestueux légèrement empesé de cette assemblée lui faisait penser à une fresque animée, symbole de toutes les disparités pourtant si unies du Matriarcat.


De la soupe qui lui servait d'esprit émergea un certain sentiment de fierté et d'appartenance à une famille.
Elle se reconnaissait dans la curiosité qui habitait les yeux de Lïnéis, dans l'apparence décousue de Nesia.


Mais ce fut, à son étonnement, Akaliara, en chair et en os, qui la fascina le plus. Ce n'était pas sa beauté ni le raffinement de ses vêtements qui retenaient son attention, mais bien plutôt l'air noble et majestueux qui transpirait d'elle sans même qu'elle aie à faire le moindre mouvement, ce charisme fascinant.


Finalement, elle sortit une feuille et un morceau de fusain, et commença quelques croquis de la scène qui s'offrait à elle, sans plus de gêne que si elle s'était trouvée devant un joli panorama dans la campagne Utrynienne. ***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Fae'thil

Le Merakih 16 Julantir 1508 à 02h29

 
*** Quelle scène impressionnante que de voir les huit Matriarches et les trois Carias réunies dans une pièce portant sur ses murs toute l'histoire du Matriarcat.
Fae'thil ressentait soudain tout le poids du Tableau d'existence, mais par dessous tout celui des regards posés sur elle et l'épée forgée par Shyama.

Alors que la Mère des Cieux introduisait la session du Conseil de quelques mots, Fae'thil sentait l'adrénaline monter en elle, ainsi que des sueurs froides. Elle savait qu'elle allait devoir prendre la parole devant l'instance dirigeante du Matriarcat et qu'elle devrait garder le ton sûr et serein qui la caractérisait habituellement.
Elle se disait "et si je bafouille" ou bien "et si je me perds dans mes explications". Bref, le genre de pensées qui viennent naturellement à une jeune tydale encore peu habituée aux grands discours.

Soudain, Akalaria les invita à prendre la parole et toutes ces pensées embarrassantes s'envolèrent. Ne restait plus qu'à se lancer. Elle avait préparée ce qu'elle allait dire, et elle avait déjà expliqué tant de fois ce qu'il s'était passé depuis la découverte du driandel qu'elle pourrait le répéter encore en dormant.
Elle se leva et prit la parole devant l'assistance. ***

Dhanya Mère des Cieux.

Laissez moi tout d'abord vous parler des circonstances qui nous ont permis de redécouvrir le driandel.
Il y a cela quelques mois, un tremblement de terre a ouvert une large faille courant au travers du Bois de la Souffy jusqu'aux remparts d'Utrynia.
Nous avons donc monté une petite expédition afin de longer la faille et voir jusqu'où elle s'étendait. Mais quelle ne fut pas notre surprise de découvrir au fin fond du Bois mis à jour un antique sous-terrain mis à jour par le séisme, et dans lequel dormaient depuis quatre siècles des briques desquelles émanaient une lueur verte, le driandel.
Ignorant tout de ce métal et ressentant agressivité et puissance à son contact, nous avons vite quitté les lieux et ramené quelques unes de ces briques à Utrynia pour analyse.
Pour répondre à une question que vous pourriez vous poser, des danse-lames d'Utrynia sont postés depuis lors à l'entrée du complexe sous-terrain afin que nul ne puisse y entrer. Une mesure de précaution qui m'a paru adaptée, et qui est encore en place à ce jour.


*** Fae'thil se sentait déjà mieux, elle était absorbée par son récit et parlait de manière fluide et distincte.
Elle poursuivit donc le récit qu'elle avait mainte et mainte fois narré : l'étude des briques à Utrynia, le voyage de Nina à Kryg et sa mort dans les montagnes après avoir remis le driandel à Miesht'hé, l'étrange rencontre avec Enéaleen et sa statuette en driandel ainsi que sa mort non moins étrange, les anciens parchemins découverts aux Miettes du Tableau, puis l'arrêt des recherches. ***

L'étude a récemment été relancée sous l'impulsion de quelques érudites de Kryg.
Mais c'est presque par hasard que le secret du driandel a pu être révélé. Un vieux poème de la famille Tsorda avait de singulières consonances avec les effets que nous avions constaté.
Et c'est en utilisant à la fois les parchemins des Miettes du Tableau et les anciens ouvrages de la famille Tsorda conservés par Maelirane, que cette dernière et Shyama ont pu mêler l'acier au driandel pour en faire un alliage permettant de forger l'épée que je tiens entre les mains.
Le secret de cet alliage n'est connu que de Maelirane et Shyama pour l'instant.
Il confère une force et une rage exceptionnelle au combattant qui possède une arme ou une armure faite dans cet alliage, mais affaiblit sa constitution en contre-coup. Il s'agit donc d'une arme à double tranchant.

A présent que nous avons toutes les clés en main, le driandel, la méthode pour allier l'acier au driandel, forger armes et armures dans cet alliage, et les que nous connaissons en partie leurs effets, la question est de savoir si le Matriarcat doit enfouir à jamais le driandel ou bien s'en servir.

Il est clair que le driandel ne doit pas être mis entre toutes les mains. C'est pour cela que je suggère d'utiliser ce "don" mais sous un contrôle draconien :
- contrôle des stocks de driandel
- diffusion restreinte du secret de l'alliage aux artisanes expérimentées
- création limitée d'armes et armures
- vente de celles-ci uniquement aux Liadha's pouvant supporter ses effets et connaissant ses propres limites
- et naturellement, aucune anja ou tydale trop âgée -au vu du sort d'Enéaleen- ne devra jamais entrer en contact avec le driandel


*** Elle se souvient du regard qu'a posé Akaliara sur le ventre de Shyama et se dit qu'elle n'a pas vraiment donné l'exemple pour le dernier point...
Mais Fae'thil respire un grand coup. ***

Nous devons faire du driandel un atout, une arme à utiliser avec parcimonie et confiée à nos Exécutrices les plus méritantes.
Il est clair que ses effets nous rappellent douloureusement le D'Hapu. Le driandel est une arme dangereuse, mais si nous pouvons l'utiliser sans que les anja's soient touchées et que les porteurs de ces armes ne sombrent dans la folie, alors nous détiendrons une arme redoutable contre les engeances du S'sarkh.


*** Fae'thil scrute l'assistance quelques instants, ne sachant trop comment conclure.
Finalement, elle décide de se rasseoir avec un dhanya, indiquant qu'elle n'a rien d'autre à ajouter. ***




Quelle étrange coutume... mais non voyons ne le prenez pas mal, j'aimerais au contraire en connaître plus sur vos us et coutumes.

 
Etlys Choelanthys

Le Matal 22 Julantir 1508 à 01h39

 
*** La petite tydale écouta avec grande attention les intervenantes sans dire mot. Son regard était éssentiellement porté sur Shyama et en particulier sur son ventre bien rond qu'elle caressait des yeux, un sourire maternel sur le visage.
Mais à la dernière phrase de Fae'thyl elle tiqua et pris la parole après quelques secondes de réflexion. ***


Vous dites "SI l'on peux l'utiliser sans que les anja's sombrent dans la folie" ?
Il y'a donc un doute à ce sujet ?
Dites moi, pourquoi avez vous toute deux laissé une anja karna approcher ce..;cette chose, s'il y'avait un tel doute ?


Mestre Fae'thyl, avant de commencer cette experience, vous avez interdit à l'anja karna Shyama et au reproducteur Dwen Meakith de s'en approcher n'est ce pas ?
Nous aimerions savoir ce qui a motivé cette interdiction, ainsi que ce qui a motivé qu'elle soit levée pour une anja karna et pas pour un reproducteur.
En quoi le driandel agit-il differement sur eux ?


*** Ethlys tourna alors son regard vers Shyama, les yeux emplie de douceur. ***


Shyama ma fille, je t'avais autorisée à te rendre à Kryg sous bonne escorte et à retrouver notre maîtresse artisane à la condition de te rendre régulièrement à la ruche et à être accompagnée par une nourrice. Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
Ne crains-tu pas pour la vie que tu porte en ton sein ?


 
Shyama

Le Matal 22 Julantir 1508 à 12h41

 
*** Shyama, abandonnée à sa contemplation, sursauta lorsque son nom fut prononcé, revenant à la réalité. ***


Ca y est. Le Nuage va encore se faire bourdonner aux oreilles. Et par la Reine des Abeilles, en plus. Normal. Le Sombre Nuage annonce l'Orage. Et l'orage énerve toujours les abeilles....
L'œil doux comme le miel, mais le dard vengeur....


*** La Sang-Âme entortilla la chaîne qui ornait ses cheveux autour de son doigt d'un air à peine gêné. ***


Ah. Ca. Oui.
Le Nuage est allée régulièrement à la Ruche. Tous les jours.
Mais elle a oublié de demander une nourrice pour la surveiller. Peut-être qu'elle imaginait que la Reine des Abeilles la lui enverrait. Ou peut-être qu'elle était trop... fascinée par le Vert. Par la nouveauté. Par la découverte.

Le Nuage craint et ne craint pas. Les Etoiles n'ont rien dit.
La Sombre sait l'Importance du Futur. Ancré dans âme et dans son cœur. Dans ses racines.
Mais les Etoiles n'ont rien dit. Rien.

Et puis, il y avait les protections de la Maîtresse Artisane....
Le Nuage n'a rien senti. Elle ne s'est pas inquiétée. Pas rendue compte.

Elle a eu tort ? Elle a eu tort....


Le Nuage attend la punition.
Mais peut-elle aller être punie au Joyau ? Y faire le Don elle voudrait....



*** Elle baissa la tête, l'air contrit d'une enfant qui a fait une grosse bêtise, elle attendit la sentence de la plus puissante parmi celles qui l'avaient élevée. ***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Akaliara

Le Vayang 25 Julantir 1508 à 19h06

 
Le regard de la Mère des Cieux s'est lui aussi de nouveau attardé sur le ventre proéminent de l'anja karna durant la fin du discours de Mestre Fae'thil.

Lorsque Shyama se tait et baisse la tête en signe de soumission, Akaliara reprend la parole sans laisser le temps à la Carias ou à quiconque qui pourrait vouloir exprimer un avis sur la question de le faire.
Elle fronce légèrement les sourcils, pourtant sa voix reste douce :


Cela n'était effectivement pas prudent.
La vie est précieuse, et celle d'une étoile s'apprêtant à éclore est d'autant plus fragile.
L'exposer ainsi aux dangers que l'on connaît, et peut-être à ceux que l'on ne connaît pas, alors que nulle urgence ne le nécessitait... n'est pas vraiment digne d'éloge...

Pour autant, si cela devait avoir des conséquences, négatives... ou mortelles... La punition serait déjà en soi terrible, et le fardeau lourd à porter.

Son regard passe brièvement sur chacune des trois tydales, laissant passer un silence éloquent, puis elle reprend avec la même sérénité.

Mais telle n'est pas la question de cette réunion, et il n'est pas du ressort de ce Conseil de punir une erreur dont les conséquences ne sont pas avérées.

Votre avis et vos suggestions quant à l'utilisation future de cet alliage ont été entendues, Mestre Fae'thil.
J'aimerais maintenant que celles qui le désirent s'expriment à leur tour.


Parcourant l'assemblée du regard, Akaliara se tait pour laisser la parole.



 
Narrateur

Le Sukra 26 Julantir 1508 à 00h14

 
La doyenne Kaliana s'agite sur sa chaise lorsque le silence se fait après la Mère des Cieux, fait quelques grimaces, sans toutefois prendre la parole.
Ce que fait cependant presque aussitôt la jeune guerrière qui se tient debout derrière elle.


Elle parle avec animation et conviction, sans s'embarrasser d'un quelconque protocole ou d'entrée en matière :

- Nous devons tirer parti des propriétés de cet alliage, c'est évident !
Des armes qui nous rendent plus fortes ? Plus combattives ?!
Nous ne pouvons ignorer ces atouts. Nous ne pouvons nous permettre de passer à côté de moyens qui nous rendent plus fortes.
Surtout en ces périodes troublées !

- Plus combattives, certes, plus agressives, plus acharnées... Mais aussi plus faible, plus fragiles. N'est-ce pas ?


C'est Linéïs qui vient presque de couper la parole à la jeune représentante des Sang-cesse, sans toutefois que celle-ci semble s'en offusquer.


Les membres de votre famille n'y verront certainement que des avantages, continue-t-elle, mais n'en négligeons pas pour autant les risques que l'emploi de cet alliage feraient encourir à nos guerrières.
Nous sommes déjà de faible constitution...

-Combattre est en soi dangereux, Linéïs. Celles qui ont peur pour leur santé restent chez elles, à faire de la peinture ou de la poésie.


Cette remarque pleine d'un dédain à peine voilé émane bien évidemment de Liäne, qui ne semble toutefois avoir rien de plus à rajouter.
D'ailleurs, Mistrëlle rebondit déjà :


- Exactement ! Celles qui seront trop faibles pour soutenir la contrepartie de ces armes n'auront qu'à s'en passer !

- Cela me semble évident, liadha.
Intervient Lot'hi avec flegme. Une danse-lame affaiblie ou morte n'est guère efficace au combat.

- Mais une Exécutrice suffisamment forte pour compenser ces effets n'en sera que plus efficace.
Ajoute Malaglinis d'une voix grave et basse que tout le monde perçoit toutefois avec clarté.
Lot'hi hoche la tête et n'ajoute rien.


- Les symbiosées sont fortes...

Les regards se tournent vers Ranekïn et un léger silence se fait durant quelques secondes.

 
Akaliara

Le Luang 4 Agur 1508 à 14h32

 
Akaliara reprend la parole, se tournant vers sa voisine de droite.

Ma sœur, suggères-tu que seule les symbiosées pourraient être aptes à porter et manipuler ces armes ?

A cette question, la jeune Mistrëlle trépigne puis soupire ostensiblement derrière le siège de sa Matriarche, sans toutefois oser interrompre l'échange. N'étant pas symbiosée, il est visible que l'issue probable de cette reflexion ne convienne pas le moins du monde à la jeune Sang-Cesse.
.
Je n’irais pas jusque là… Répond Ranekïn après un rapide regard vers la jeune guerrière.

Après tout, nous en savons trop peu sur les effets concrets de cet alliage pour pouvoir réellement prendre une décision arrêtée.
Mais je crois que ces effets devraient dans un premier temps être effectivement testés, si je puis dire, essentiellement par des liadha's susceptibles de les supporter.
Et les symbiosées me semblent le plus indiquées : elle encaissent mieux, leurs blessures se guérissent plus rapidement, elles progressent également très vite... Et dans le cas d'effets mortels imprévus, elles peuvent revenir de la mort... Pour en témoigner avec précision.


Comme la Matriarche semble avoir fini de répondre, Mistrielle réagit avec virulence, son regard plein de défi passant de Ranekïn à la Mère des Cieux avant de faire le tour de la table :

Certaines non-symbiosées n'ont pas plus peur de la mort, bien qu'une seconde chance ne leur soit pas acquise !
Je demande à ce que celles qui le désirent, étant averties des dangers connus et inconnus, soient également autorisées à tester ces armes !
Il ne serait d'ailleurs pas superflu de savoir quels effets cet alliage peut aussi avoir sur des non symbiosées, afin de pouvoir prendre une décision arrêtée en toute connaissance de cause.


Un nouveau silence suit la requête de la jeune tydale. Comme personne ne semble vouloir s'exprimer de nouveau, Akaliara reprend la parole avec la même douceur égale dans la voix.

Bien.
Nous pouvons en effet prendre une décision provisoire quant à l'usage de cette redécouverte :

Les guerrières symbiosées qui le désirent, ainsi que les non symbiosées les plus émérites et dont la santé le permet, pourront dans un premier temps user d'armes et armures confectionnées avec cet alliage.
Elles devrons nous faire part, en temps voulu, de toutes leurs observations quant aux effets, néfastes ou bénéfiques, de ces armes et parures sur leur santé physique ou mentale, leur comportement au combat ou non.
Ces rapports vous seront adressés, Carias Lot'hi, puisque les guerrières concernées seront sans aucun doute pour la plupart des membres de votre cariatide.
Ces rapports permettront de pouvoir tirer des conclusions plus affirmées sur ce métal et les conséquences de son utilisation, et de prendre des décisions définitives et appuyées sur les conditions de son utilisation.

Par ailleurs, toujours dans l'attente de conclusions définitives sur les effets de cet alliage, seules les artisanes symbiosées sont pour le moment autorisées à produire de telles armes et parures.
Elles devront communiquer à la Carias du Fatalisme le nom des liadha's à qui leurs produits faits de cet alliages seront vendus.

Comme vous l'avez suggéré, Mestre Fae'thil, les anja's et anja karna's ne doivent sous aucun prétexte entrer en contact avec ce métal.
Pour le moment, toute autre personne que les guerrières et les artisanes autorisées ne devraient de toute façon pas pouvoir entrer en contact avec ce métal.

A l'issue des rapports sur les effets observés de l'alliage, et après consultation des Astres, le Conseil se réunira de nouveau pour se prononcer de façon définitive sur son usage.


La mère des Cieux s'interrompt quelques secondes, parcourant la salle du regard, avant de conclure :

Est-ce que ces décisions conviennent à toutes et sont validées par le Conseil des Mères ?


 
Maelirane Tsorda

Le Luang 4 Agur 1508 à 14h41

 
Tandis que les Matriarches et les Carias acquiescent une à une à la conclusion des débats, Maelirane se lève non sans une certaine hésitation.

Au regard interrogateur de la Mère des Cieux, elle prend la parole d'une voix peu assurée. Comme ses soeurs à côté d'elle, elle n'est pas franchement habituée à assister à ce genre de réunion, et ne s'y sent guère à l'aise.


J'aurais une question, concernant les artisanes, sur un cas un peu particulier qui n'a pas été évoqué : parmis les artisanes symbiosées, l'un est un mâle reproducteur, Dwen Meakit.

Si les Anja's et Anja karna's ne peuvent manipuler l'alliage, qu'en est-il des reproducteurs ?
A vrai dire, je comptais aller le voir pour tenter de fabriquer l'armure que les notes de mes ancêtres décrivent. C'est un très bon armurier...
Mais... en tant que reproducteur, sera-t-il autorisé à travailler sur ce projet ?


 
Akaliara

Le Luang 4 Agur 1508 à 15h12

 
Akaliara fronce légèrement les sourcils à la question de la Maitresse Artisane.

Effectivement, le cas des mâles reproducteurs n'a pas été évoqué...

Elle semble réfléchir quelques instants, et consulte du regard Etlys Choelanthys.

De par son usage passé, nous savons que le driandel a une influence sur la fécondité, car sa proximité provoquait des malformations chez les nouveaux-nés.
Mais la fécondité fonctionne différemment chez les mâles et les femelles.
Qu'en pensez-vous, Carias Choelanthys ?


La petite tydale responsable de la Cariatide de la Ruche semble elle aussi réfléchir intensément, comme face à un sérieux dilemme.

Effectivement, nous savons que la semence des mâles se renouvelle très régulièrement...

Elle réfléchit encore quelques minutes, l'air concentrée, avant de parvenir manifestement à une décision.

En tant que rare artisan symbiosé, je pense que ce reproducteur devrait être autorisé à travailler ce métal.

Néanmoins, il devra s'en tenir éloigné durant au minimum une semaine avant une cérémonie de l'Union, afin que l'influence physique du driandel, s'il y en a une sur les mâles, ait disparue au moment où une union pourrait survenir.
Par ailleurs, si une influence visible amenant à compromettre son statut de reproducteur est constatée, il devra aussitôt cesser tout rapport avec le métal. A ce titre je suggère qu'il se rende régulièrement à la Ruche pour un examen physique comme psychologique.

Voilà ce que je préconise, pour tout mâle reproducteur qui serait amené à approcher ce métal, Mère des Cieux.


Akaliara hoche la tête avec approbation, puis regarde chacun des autres membres de conseil pour guetter une éventuelle contestation ou remarque, mais nulle ne semble vouloir ajouter quoi que ce soit.


Parfait.

Son regard, toujours serein et bienveillant, revient vers Fae'thil et les deux artisanes.

Mestre Fae'thil, Anja Shyama, Mestre Tsorda, avez vous d'autres questions ou des remarques à ajouter ?


 
Shyama

Le Luang 4 Agur 1508 à 21h13

 
*** Shyama se mordit les lèvres et secoua énergiquement ses longs cheveux un peu emmêlés, en guise de négation.

Puis elle tourna les talons, et s'élança dehors, en lançant un bref "A'nara".

C'était qu'il fallait qu'elle retourne apprendre aux pierres des murailles comment se tenir droites et fières, au lieu de rester mollement entassées là ! ***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Fae'thil

Le Dhiwara 31 Agur 1508 à 21h07

 
*** Fae'thil suivit la conversation silencieusement. Apparemment, ses suggestions semblaient en partie recevoir l'approbation de la Mère des Cieux. L'essentiel y était, que les Anja's ne manipulent pas le driandel.
Malgré tout, il restait un dernier détail pratique. ***

Effectivement, Mère des Cieux, j'ai un dernier point à soulever : que prévoira la loi si une artisane venait à confectionner un objet en driandel pour une tydale non autorisée ? Quelles sanctions pour l'artisane ou la propriétaire de l'objet ?



Quelle étrange coutume... mais non voyons ne le prenez pas mal, j'aimerais au contraire en connaître plus sur vos us et coutumes.

 
Etlys Choelanthys

Le Dhiwara 31 Agur 1508 à 22h23

 
*** La petite mais non moins présente tydale prit aussitôt la parole à cette question. ***


Un tel acte serait mettre en danger non seulement la tydale qui recevrait l'objet mais aussi la ou les personnes à qui elle pourrait les donner dans l'ignorance.
Bafouer la confiance donnée pour manipuler le Driandel ainsi que mettre entre les mains de quelqu'un de non autorisé un tel objet est, selon moi, tout simplement un acte de haute trahison envers le Matriarcat.

Je vous invite à considerer les plus grandes sanctions à l'encontre de toute tydale (artisane ou guerrière) mettant entre les mains de quelqu'un de non autorisé un objet conçu à partir du Driandel.
Quand à la personne recevant l'objet, je ne saurais dire. Il est possible qu'elle ne soit pas consciente du danger.

Je pense qu'il est important, pour ne pas dire crucial, que celles qui seront autorisées à manipuler ou utiliser le Driandel sachent, sans doute possible, qu'enfreindre la confiance qui leur ai donné impliquera irrévocablement la pire sanction.


*** Etlys fit un tour de table du regard afin de jauger des réactions et d'appuyer sa demande. ***


 
Lot'hi

Le Luang 1 Saptawarar 1508 à 00h51

 
Akaliara laisse répondre la petite tydale rondelette, l'écoutant avec attention, puis après un léger hochement de tête à la fin de son intervention, elle se tourne vers Lot'hi et lui adresse un regard interrogateur.

Carias Lot'hi, en tant que Mestre Justicière vous pourriez peut-être définir une loi provisoire concernant ce cas de figure ?

Je vois en fait plusieurs cas de figure possible, Liadha's,
Répond la guerrière aussitôt.

Tout d'abord, les artisanes autorisées à manier cet alliage -les symbiosées dans un premier temps, mais peut-être d'autres également, plus tard- seront bien évidemment informées qu'elle ne doivent procurer un objet contenant du driandel qu'aux guerrières symbiosées.
Ou celles non symbiosées détenant une autorisation de ma main ou de celle de leur Matriarche
, ajoute-t-elle en direction de la jeune Mistrielle.

Lors de la vente d'un tel objet, je préconise également que les artisanes soient tenues d'informer leurs clientes des dangers potentiel de cet alliage, ainsi que de l'interdiction formelle de céder cet objet à une tydale non autorisée.

S'il s'avère ensuite qu'une tydale non autorisée se retrouve en possession d'un objet façonné avec du driandel, l'affaire sera traitée comme les autres affaires : selon le statut de la tydale - liadha ou anja-, selon les circonstances dans lesquelles elle a acquis l'objet -si elle a trompé ou été trompée-, la ou les coupables seront punies à la hauteur du délit, ou du crime dans le cas où l'affaire concernerait une anja, et aurait des conséquences sur son karna.
Cela irait, je pense, de la simple remontrance à une peine conséquente de prison, en passant par toute la myriade de peines prévues par nos lois.

L'utilisation de ces armes est pour le moment expérimentale et non définie de manière immuable, mais je peux cependant m'occuper de rédiger un article -provisoire- sur le driandel et son usage, si cela vous convient.


De son regard insondable, la guerrière regarde tour à tour la Mère des Cieux, la Carias de la Ruche et la Mestre de ville.


 
Akaliara

Le Matal 2 Saptawarar 1508 à 23h46

 
Le regard de la Mère des Cieux suit brièvement celui de Lot'hi, puis après un tout aussi rapide hochement de tête, elle se lève, et pose ses deux mains sur la table, prenant la parole de son éternelle voix crémeuse :

Parfait.
Si personne n'a d'autre question, Liadha's, je vous propose de clore ce Conseil.
Je relaterai auprès des symbiosées les décisions qui ont été prises lors de cette séance, ainsi que vous le ferez chacune au sein de votre famille.


Elle jette un bref regard insondable au siège vide laissé par le départ pour le moins énigmatique de Shyama, avant de regarder Fae'thil et Maelirane Tsorda.

Vous pouvez vous retirer, Mestre Fae'thil, Mestre Tsorda. Merci d'avoir partager vos travaux et vos opinions avec ce Conseil.
Que les Astres vous veillent.


Comme si cette dernière phrase marquait de façon convenue la fin de la séance, la salle semble s'agiter subitement à mesure que certaines Matriarches se lèvent à leur tour pour quitter la pièce, ou se remettent à discuter avec animation de choses et d'autres.


 
Fae'thil

Le Merakih 3 Saptawarar 1508 à 01h04

 
*** Fae'thil acquiesce silencieusement aux propos le Lo'thi et Akaliara.
Le Conseil a pris une décision qui lui convient et elle sent en elle la satisfaction de la tache accomplie. La Mestre se tourne vers Maelirane et lui sourit. ***

Et bien, on dirait que tu vas pouvoir concevoir les autres équipements dont ton ancêtre a légué le secret.
Et... bon boulot Maelirane.


*** Sur ces bonnes paroles, Fae'thil se lève et quitte la pièce. ***




Quelle étrange coutume... mais non voyons ne le prenez pas mal, j'aimerais au contraire en connaître plus sur vos us et coutumes.

 
Maelirane Tsorda

Le Merakih 3 Saptawarar 1508 à 19h09

 
Maelirane sourit à la Mestre de ville, hochant vaguement la tête en guise de remerciement, puis tandis que celle-ci sort de la salle, l'artisane se dirige vers la Carias de la Ruche, de nouveau en train de discuter avec Ranëkin.

Elle attend discrètement à un pas de la petite tydale potelée sans oser l'interrompre, et celle-ci finit par remarquer sa présence et son attente.
Suite à son regard bienveillant mais interrogateur, Maelirane demande doucement.


Carias Choelanthys, comme dit tout à l'heure au cours de la séance, je souhaiterais aller voir l'artisan Dwen Meakit pour confectionner une pièce d'armure contenant du driandel, donc la technique de fabrication figure également dans les notes de mes ancêtres...
Si je suis plutôt bonne forgeronne, la confection de pièces d'armures n'est guère ma spécialité, vous savez, pas que je ne sache pas vraiment me débrouil...


Se rendant compte que son naturel reprend vite le dessus et qu'elle s'éloigne un peu de la question qui la préoccupait, elle s'interrompt et demande simplement :

Savez-vous si la période est propice pour envisager avec lui ce travail ?
Vous savez... s'il n'a pas une cérémonie de l'Union prévue bientôt... ?


 
Etlys Choelanthys

Le Merakih 3 Saptawarar 1508 à 23h09

 

Personne ici ne doute un instant de vos hautes compétences Maîtresse Tsorda et nous comprenons toutes que cette étude demande toutes les expertises possibles.
Vous pouvez allez le voir en toute quiétude Maîtresse Tsorda. A moins que vous ayez besoin de lui pour cette étude et création pendant plus d'un mois, il est à votre disposition.
Il ne sera pas appelé à une cérémonie de revivification de son sceau avant pratiquement six semaines si mes souvenirs sont bons....et ils le sont généralement.


*** La petite tydale salua Maelirane et s'en alla comme les autres. Juste avant de quitter la pièce, elle se retourna et s'adressa à nouveau à la Maîtresse artisane. ***


Je compte sur vous pour faire comprendre à Dwen Meakith qu'il est primordial qu'il nous fasse savoir aussitôt s'il ressentait un quelconque changement physiologique ou psychologique et que dans tous les cas il devra venir être osculté et questionné à la Ruche dès que vous en aurez fini.
Gardez un oeil sur lui.





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