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Quartier marchand

Les bonnes grâces de l'entraînement

Sarin et Pentar s'entretuent...
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Sujet lancé par Pentar
Le 18-01-1510 à 11h25
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Posté par Sarin,
Le 25-01-1510 à 16h17
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Pentar

Le Luang 18 Jangur 1510 à 11h25

 
Simple, efficace.
Elles avaient pris contact.
Elles s'étaient rencontré dans un coin dégagé de la cité.
Et elles s'entretuaient.
Enfin...elles essayaient.

Les deux Fatalistes ne s'étaient pas embarrassés de mots.
Un signe de tête, une lame présentée puis...
Des passes d'armes. Sèches.
Violentes.

Pas un entraînement de taffioles dévergondées.
Un entraînement à la dur. Sans compromis.
Sans hésitation. Direct, tranchant :

Tu pares pas, tu prends.
Tu esquives pas, tu prends.
Tu rates, tu prends.
Tu réussis, tu prends.
Quoiqu'il arrive, tu prends.

A cette allure elles finiraient en steaks hachés.
Mais pour elles, c'était la seule méthode existante.
Débiter sans vergogne.
Sans style.

Les monstres n'auraient aucune pitié.
Elles n'en auraient pas non plus.
La pitié, bof.

Bref : Schting, Schtoung, Schlass...
Sang, poussière, sueur.


Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Sarin

Le Luang 18 Jangur 1510 à 17h01

 
Schting, Schtoung, Schlass...
Sang, poussière, sueur.

Simple, efficace.
Elles avaient pris contact.
Elles s'étaient rencontrées dans un coin dégagé de la cité.
Et elles s'entretuaient.
Enfin...elles essayaient.

Par ailleurs, Sarin essayait à la fois d'entretuer Penthar et elle-même. On ne change pas une Fataliste.
Elle gardait à l'esprit qu'une lame en travers du ventre ne lui ferait pas plus quitter cette terre qu'une tendre caresse donc elle se donnait entièrement au combat.
Un combat exécuté avec un style particulier.
Sarin était violente, franche, assumée jusqu'au bout.
Si un coup ne portait pas elle acceptait sans rechigner la punition et recommençait de plus belle à frapper.
Avec sa lame, avec ses poings, avec sa tête, avec ses pieds. Et aussi curieux qu'il y paraisse, l'ensemble restait gracile et harmonieux.

La Danse, la Vraie, ne s'exécute pas à travers des routines pathétiques apprise bêtement avec un partenaire.
La Danse est instinct et entrailles avant d'être connaissance.
Peut importe le partenaire, les pas sus et la piste.
Quand on sait danser on danse. C'est tout.

Et regardant Penthar droit dans les yeux, Sarin sembla dire "Danse, étrangère. Danse".


 
Pentar

Le Luang 18 Jangur 1510 à 17h37

 
Les manières de Pentar n'étaient pas si différentes de son vis-à-vis.
La grace et l'harmonie en moins.
Pas de Danse pour elle.

Ca frappait violemment, durement, sans modération.
Dans un vide insondable, nihiliste et crasseux.
Pas de sens esthétique, ni artistique.
Tuer, pour elle, n'avait pas à être beau. Tuer, c'était tuer. Point barre.
Du sang, des tripes et avec de la chance : la gangraine, la maladie et la mort.

Il y avait clairement un adjectif pour qualifier l'absence de style de Pentar : sale.
C'était sale. La lame vieille et ébréchée, quand elle ne croisait pas le fer, sciait.
En laissant au gré de ses lignes rouges, des morceaux de métal et de rouille.
Une oreille attentive aurait pu troquer le "Schlass" pour un "Scroutch". C'était le bruit.
Un jour, nul doute possible, la lame deviendrait contendante.

Mais comme pour son interlocutrice, l'épée n'était qu'un détail.
Le corps, lui aussi, était une arme.
Les dents pour arracher des oreilles, les poings pour foutre des mandales.
La tête pour assomer et briser du nez, les genoux pour faire vomir.
Les pieds pour s'essuyer dans des gueules.

Elle s'en servait peu, pour ne pas dire pas, présentement.
Mais d'habitude oui, et viendrait un moment où les lames seraient obsolètes.

Ca faisait longtemps qu'on avait pas vu d'entraînement aussi horrible.
Peu surprenant, en fait, pour un entraînement de Déclinantes.
Car il n'y avait pas de différence avec un combat pour sa survie. Ou plutôt, avec un combat à mort.
Les deux savaient que la fin était inévitable, mais si on pouvait l'accélérer un brin...
Idée vaine, certes, mais allez dire à un alcoolique d'arrêter de boire.

Schting, Schtoung, Schlass, Scroutch...
Sang, poussière, sueu...non...sang.


Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Sarin

Le Dhiwara 24 Jangur 1510 à 03h45

 
Schting, Schtoung, Schlass, Pif...
Sang, poussière, sueu...non...coudcoud.

Les deux tydales se battaient depuis plusieurs minutes quand le Panache s'en mêla.
Il contemplait la bastonnade d'un œil rond en se disant qu'il fallait faire quelque chose car, dans l'Histoire, jamais un duel n'avait semblé moins élégant.
Il s'en mêla donc et s'emmêla logiquement.
Sarin et Penthar firent leur maximum pour donner de l'allure à ce ce duel mais, comme il sera constaté, le résultat fut improbable.

Sarin para une attaque haute en levant l'épée et réagit aussitôt en bottant Penthar.
Efficacité peut parfois rimer avec élégance mais nous avons vu que Sarin se contentait souvent d'un "harmonieux" hasardé.
Aussi la botte qui suivi tint elle plus de la chance que du panache mais fut exécutée sur fond de barbarie.
Une pointe de hallebarde, même maniée par une experte, ne peut guère faire de la dentelle.

Sarin décroisa immédiatement sa parade de haut en bas pour chasser la lame adverse.
Profitant de l'inertie du mouvement, elle volta avec malice contre l'épaule de Penthar et lui asséna un grand coup de coude derrière le crâne. Le mouvement fût joli, la conclusion le fût moins.
Tantôt une danseuse qui effleure à peine le sol en virevoltant autour de sa partenaire, tantôt une affreuse brute qui applique un coup bas en ouvrant sa garde à une réponse sanglante.

Le Panache observa les fils fragiles avec lesquels ils dirigeait les duellistes et dût soupirer sur l'ampleur de la tâche qui l'attendait.
Hélas pour lui, ça ne faisait que commencer.


 
Pentar

Le Dhiwara 24 Jangur 1510 à 16h58

 
Pentar, surprise par le coup et propulsée par sa puissance, fit deux pas maladroits en avant.
Elle ne s'était pas attendu à cela et c'était encore moins attendue à ce que son adversaire ait autant de force.
Sarin, à première vue, n'avait ni le gabarit d'une combattante, ni ce qui va avec.
Cette dernière, du fait de sa volte, se retrouvait maintenant derrière elle.
Elles avaient brutalement inversée leurs places.

Pentar, prompte à répliquer, se retourna en balançant nonchalamment son épée dans les côtes de Sarin.
Sarin lui offrait alors son flanc, achevant tout juste son déplacement tournoyant.
Néanmoins, vive, elle abaissa sa lame à la dernière seconde, croisant le fer avec Pentar qui, toujours dans sa lancée, propulsa un peu de sa force pour lever la parade de son adversaire et....lui asséner un violent coup de pied dans le ventre.
Du genre "poussée" physique vers l'arrière.
Elle aussi tenait de la brute. Peut-être même plus.

Schting, Schtoung, Schlass, Paf...
Sang, poussière, sueu...non...coudpied.

Le Panache, qui avait trouvé en Sarin une incarnation capricieuse et intermittente, n'avait aucune prise sur Pentar.
La guerrière n'avait rien d'une danseuse mais tout du barbare votant au plus efficace, pas au plus beau.
La seule chose que le Panache, dans ce duel horrible, pouvait trouver à son goût - hormis les soudaines inspirations de Sarin - c'était l'absence d'écarts, de silence, d'arrêts, de mesures. Tout était rapide, véloce, ardent.

A peine remise face à face, les deux furies glacées s'en reprenaient l'une à l'autre.
Comme si il n'y avait aucune raison de respirer, de réfléchir, de calculer. Ce qui, de leur point de vue était bien le cas.
Le seul geste qui prit des allures de parenthèse improbable fut Pentar s'essuyant le nez.
Après tout, le coup de coude de Sarin le lui avait nettoyer un peu trop soudainement.


Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Nelle

Le Dhiwara 24 Jangur 1510 à 21h35

 
Au fil de sa déambulation hasardeuse dans la cité fortifiée, Nelle s'était retrouvée non loin de cette arène improvisée, et la curiosité avait pris le pas sur le hasard, au son des lames (ou des dents/crânes/etc) qui s'entrechoquent, pour finir de guider la petite tchaë dans ce coin de rue...

Silencieusement, Nelle s'arrêta, se postant discrètement contre un mur pour observer les deux guerrières.
Sans être très adepte de combats, de sang -et de petits bouts de gens qui volent dans tous les sens- elle n'en restait pas moins curieuse de voir à l'oeuvre la réputée rigueur des guerrières tydales à l'oeuvre... Dans un cadre où elle n'était pas elle-même concentrée et occupée à sauver sa peau ou celle de quelqu'un d'autre.

Et pour le coup, le style de combat de ces deux guerrières-là lui paraissait tout à fait intrigant.


Knüt dit :

Heu... tu crois pas qu'on f'rais mieux d'pas trainer dans l'coin ?
Elles ont pas l'air commode, j'trouve...


Mais non, elles s'entrainent, juste.

Knüt dit :


Ouais ben justement, j'le trouve vach'ment virulent leur entrain'ment...


Bha... je suppose que c'est ainsi que l'entrainement est efficace...

Soucieuse justement de ne pas perturber cet entrainement, Nelle répondait à son mou d'une voix basse, sans quitter des yeux les deux

Knüt dit :

Mouais... Hé ! R'garde, y'en a une qu'a un mou jaune !!!!

Psssst !!


Knüuuuuuuuuuuuuuuuuuut !!

Avant qu'elle n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit -en même temps son rayon d'action aurait été limité- et en complète contradiction avec ses craintes premières, Knüt s'était téléporté à quelques mètres derrière Pentar et faisait de grandes grimaces -qui se voulaient avenantes et enjouées- pour attirer l'attention de son mou.
Un peu prise au dépourvu, Nelle n'eut sur l'instant pas d'autre idée que se ratatiner contre le mur derrière elle en essayant de se faire le plus discrète possible, tout en faisant à son tour des grimaces à son propre mou -qui se voulaient nettement moins avenantes et enjouées- accompagnées de pensées du même acabit.

Avec un peu de chance, les deux tydales, toutes à leur entrainement, ne le remarqueraient pas...


 
Sarin

Le Dhiwara 24 Jangur 1510 à 22h50

 
Sarin crachait de la bile suite au coup de pied de Penthar.
Elle esquiva une estocade à un cheveux près et s'essuya la bouche du bout des doigts avant de riposter.
Parade, croisé-tête et croisé-jambe. Un autre enchainement. Et encore un sans grande finesse.

Elle effectua un moulinet sec du poignet et cueilli Penthar au menton ce qui dessina une courte entaille en forme de cul-de-poule.
Son adversaire eut d'un seul coup un visage plus volontaire.
On eut put prendre ceci pour un marquage caractéristique des romans de cape et d'épées mais pour être honnête Sarin venait de rater son coup. C'est tout.
L'objectif de l'attaque fut d'ouvrir la face de Penthar en deux mais celle-ci se recula juste à temps, subissant ce qui apparut comme une touche vantarde alors qu'il n'en fut rien.

Le Panache jeta un coup d'œil derrière son épaule au cas où quelqu'un d'autre l'aurait remarqué.

Des étincelles et de la rouille jaillirent entre les deux fatalistes quand leurs épées s'entrechoquèrent à nouveau.
Sarin continuait de frapper, encore et encore, sans vraiment regarder si Penthar parait.
Elle sentait parfois la morsure de l'acier sur son propre corps mais s'en moquait.

La seconde chose dont elle se moquait éperdument c'était le Mou qui flottait quelque part dans son champ de vision.
Elle l'ignorait. Point.
En revanche, il lui fut difficile d'ignorer le cliquetis anormal produit par son épée quand elle para un coup bien trop puissant.
Un regard rapide l'informa que son arme était sur le point de se briser.

Schting, Schtoung, Schlass, Pif...

Sang, poussière, sueu...Tant pis...Cliiing.

 
Pentar

Le Luang 25 Jangur 1510 à 00h21

 
Pentar n'avait pas beaucoup apprécié l'estafilade au menton.
Non pas pour le physique de comédien beau-gosse qui habillait désormais son visage de tueuse sanguinaire.
Pas non plus pour l'éventuelle vantardise qu'on pouvait prêter à un tel coup.
Mais parce que, de son point de vue, cela ressemblait à une tentative de figure de style.

Ce qui, en toute honnêteté, allait contre le principe même de ce combat. Et de sa manière de combattre.
Elle détestait les figures de style en général, mais particulièrement avec une arme.
C'est sans doute ce qui la condamnait à ne jamais être Exécutrice (entre autre).
Une arme c'était fait pour tuer, trancher, découper, hacher, débiter, charcuter, dépiécer.
Pas pour faire des bordel de putain de figures de style.

Elle se sentait comme trahi par son adversaire qui, pourtant, avait démontré jusque là sa loyauté au principe de la boucherie entre adultes consentants, de la barbarie entre gens civilisés. Ca n'allait plus. Rien n'allait plus.
Elle ignorait évidemment que cette entaille était un accident, un insuccès, un échec involontaire.
Si elle avait su que cela avait été une tentative comme une autre de la graver dans la marbre, ce serait passé.

Mais là, bref, ça l'avait énervé. Un peu.

Ce qui suivit ne mérite donc aucune sorte de description. Elle tapa, tapa encore et tapa de plus belle.
Violemment, aveuglément, continuellement, touchant ou non son interlocutrice. Finalement, l'improbable se produisit.

Schting, Schtoung, Schlass, Scroutch...
Sang, poussière, sueu...Tant pis...Cliiiing ?

Alors que l'épée de Sarin était en bien meilleur état que celle de Pentar, c'est elle qui se brisa.
Le morceau vola quelque part tandis que la lame de Pentar acheva sa course (déviée) dans l'épaule de Sarin.
Elle s'y ficha sans autre forme de procès. Les regards des deux fatalistes se croisèrent un instant.
Pentar ne vit pas venir le coup de sa compatriote, lui plantant sa lame brisée dans les côtes.

Haussement d'épaules. Bah, ça faisait partie du jeu.
Le Panache, quelque part, cracha par terre et rouspéta durablement.


Je dois rejoindre Nemès à Ulmendya.

La phrase, lancée au milieu de cette pause, signait la fin de l'entraînement. Tout comme l'épée cassée.
Pentar s'essuya le menton puis fit un vague signe de tête à sa collègue pour seule salutation.
Elles se reverraient bien assez tôt pour se foutre des mandales et continuer ce duel. Jusqu'à la mort...

Eli, si il avait pu, aurait fumé un cigare et croisé les bras depuis le coin où il siégeait.
Il fit rouler ses yeux dans ses orbites et lança un regard fier à Knüt.


Eli dit :
Pas mal, mon poulin, hein ? J'ai parié sur un bon cheval.
Elle a de l'avenir elle, aha, de l'avenir dans le déclin ! Pouahahaha.

Rapplique, on y va. tonna Pentar au coin de la rue.

Eli dit :
Fais-moi confiance, mon gars, une tarée comme ça, ça vaut de l'or.
Allez, j'y vais ! J'espère que toi aussi t'as bien joué ton coup.

Et de disparaître un peu plus loin, direction les portes de Kryg.

Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Nelle

Le Luang 25 Jangur 1510 à 01h02

 
Sans un regard pour la jeune tchaë essayant de façon finalement assez convaincante de se fondre dans le mur de pierre, l'une des deux furies ensanglantée avait quitté les lieux de façon aussi rapide qu'inattendue. Non sans un certain soulagement pour ladite tchaë.
Un peu moins pour Knüt, qui cria à son compère, s'élançant à sa suite d'un air presque désespéré :

Knüt dit :

Hééééééé mec, mais attends !
J'm'en fous d'ta pouliche !!
Enfin, heu, nan... c'est pas c'que j'veux dire, hein, mais heu, voilà, en fait c'était pas d'ça qu'j'voulais causer !
Ouais, ouais, c'est vrai, j'reconnais qu'elle a l'air bien : d'bonnes dents, elle a l'air vive et en bonne santé -enfin, à condition d'voir un bon méd'cin pour pas qu'ses blessures s'infectent, pourrissent et les morceaux s'mettent à tomber... heu... bref, ouais, sûr qu't'as un bon filon, pas d'doute !
Puis, cl'a dit entre nous -l'répète pas, hein - au moins l'a l'air d'avoir un peu d'caractère. C'est c'qui manque à la mienne, j'te jure, je crois que j'ai raté un truc dans son éducation, pourtant c'est pas faute d'essayer de rectifier le tir...

Mais heuuu... bref, on pourra en causer une autre fois s'tu veux, j'vois qu't'es un peu pressé, alors j'vais en v'nir au fait.

Voilà, j'sais pas si toi ou ta symbiotée vous connaissez Zynia, c'est une tydale d'ici, enfin d'Utrynia j'crois. Et bref, la symbiote de Zynia, tu la connais p't'être, elle s'appelle Conscience, une sympathique moue avec qui j'avais fait connaissance y'a quelques mois à Utrynia... Et voilà, avec Conscience, ben on a fondé un gang.
Et ouais !
Le gang des mous jaunes.
Ah, la classe, hein !

Bref, et donc voilà, vu qu't'es jaune, t'es potentiellement admissible dans l'gang. Vu qu't'es rond, comme nous, ça joue en ta faveur. C'est un bon plus, quoi. Et vu qu't'as l'air sympa, d'façon l'contraire m'aurait étonné, vu qu'justement t'es jaune, ben t'as vraiment d'fortes chances d'être accepté dans l'gang.

Alors, hein, qu'est-ce t'en dis ?!

Au fait, j'm'appelle Knüt !


Nelle, restée collée contre son mur, avait regardé d'un air éberlué son mou disparaitre à la suite de l'autre sans comprendre quelle mouche l'avait piqué.
Songeant qu'il n'allait de toute façon pas mettre bien longtemps à revenir, elle risqua un coup d'oeil vers la guerrière restante.

Celle-ci avait une vilaine blessure à l'épaule, en plus de quelques autres gnons sans gravité, que l'aspect délicat et fragile de la jeune femme -maintenant qu'elle avait cessé de combattre comme une forcenée acculée- rendait encore plus impressionnante. Même si en réalité la blessure n'était pas très grave, ça devait quand même être sacrément douloureux.
Aussi, autant par habitude que par nécessité, Nelle se redressa de son mur et fit un pas vers Sarin, un sourire légèrement hésitant sur les lèvres.


Hajar.
Je peux vous soigner ça, si vous voulez.


 
Sarin

Le Luang 25 Jangur 1510 à 09h53

 
Sarin avait adressé un sourire en coin à Penthar, ce genre de sourire à demi affiché que se réservent les professionnels d'une même corporation face à l'ouvrage bien fait. Ici, devant la viande et le sang, elles auraient pu échanger quelques mots de louchébènes. Il n'en fut cependant rien et Penthar s'en alla pendant que Sarin rengainait son épée brisée et qu'elle remettait un peu d'ordre dans ses cheveux. La pointe de l'arme gisait quelque part dans l'ombre des pavés mais ça n'était pas important.
Après tout cela avait été prouvé. Même cassée l'arme pouvait continuer à servir fidèlement.

Sarin avisa Nelle quand elle s'approcha. La tydale tentait de redonner une structure à sa belle crinière brune en tirant sur des mèches et en soupesant certaines boucles. L'art de la séduction lui était totalement étranger mais une forme d'instinct féminin exacerbé la poussait à prendre soin de sa toilette en toute circonstance. Vrai paradoxe puisque ce faisant du sang perlait de son épaule et d'une dizaine d'autres plaies mineures sans paraitre la déranger.
Une barbare garçon-manqué coquette.

Son regard distant descendit vers celui de Nelle. Elle considéra la proposition avec dégout.
Sa voix trahit une forme de lassitude dans cette réponse exhaustive à l'excès.


Pour quoi faire.

Abandonnant sa chevelure (remise en l'état et c'en était troublant après pareille bastonnade) Sarin commença à défroisser ses vêtements et à sa rhabiller. Que la pudeur fut un concept qui lui échappa, ou qu'elle se sentit suffisamment à l'écart de la foule sont deux possibilités distinctes ; toujours est-il qu'elle n'hésita pas à se dévêtir en partie pour épousseter ou secouer ses vêtements et rouler en plier ceux-qui étaient imbiber de sang.
A l'aide d'une dague, elle entreprit enfin de tailler l'étoffe d'une manière surprenante pour transformer son accoutrement en mise saillante.


 
Nelle

Le Luang 25 Jangur 1510 à 15h52

 
Oh...
Nelle avait déjà fait la connaissance, plus ou moins brève, de quelques guerrières du Déclin, la réponse presque dégoutée de Sarin à sa proposition de soin n'aurait donc pas vraiment dû la surprendre.
Mais en réalité, elle n'en avait pas encore côtoyé assez pour déjà véritablement s'attendre à tout de leur part.
Surtout que même Kaliss n'était pas du genre à refuser des soins, bien au contraire. Cela dit, Nelle commençait peu à peu à se dire que dans son domaine, Kaliss pouvait finalement bien être un modèle de normalité et de sociabilité. Constat encore plus déroutant que la présente situation...

Bref, quoi qu'il en soit, Nelle se félicita d'avoir proposé avant d'agir, chose qu'elle aurait sans doute fait s'il s'était agi de n'importe qui d'autre qu'une guerrière matriarcale. Se prendre un coup d'épée -même cassée- pour le simple motif d'avoir apporté son aide s'avérait plus que plausible dans le regard de la tydale.

Si Knüt n'avait pas filé à la suite de son homologue pour une raison qui restait encore très obscure à la jeune tchaë, il se serait surement fendu sans attendre d'une réflexion piquante sur cette caste de poussiéreuses. Une réflexion qui se serait à coup sûr composé de "tarées", "maso", et sans doute "à éviter à tout prix".

Nelle se félicita donc également de l'absence de son symbiote, et répondit simplement, se gardant d'insister, avec presque l'air de s'excuser :


Et bien... pour éviter que ça ne s'infecte... Pour arrêter le sang qui coule...
Heu... pour tout un tas de raisons qui me semblent évidentes, en fait, mais je suppose que c'est un point de vue très personnel.


Sans paraître gênée par l'absence de pudeur de son interlocutrice, Nelle la regarda commencer à taillader grossièrement le vêtement qu'elle tenait en main, ne sachant pas trop quelle attitude adopter, se préparant simplement à une retraite modeste dès le retour de son mou.

 
Sarin

Le Luang 25 Jangur 1510 à 16h17

 
Sarin leva un sourcil pour la forme. 1) La réponse de la tchaë ne changea rien à la question ; 2) La réflexion qui suivi ne semblait pas lui être adressée directement. La Fataliste ne vit donc aucune raison d'ouvrir le dialogue (pour elle, il n'avait jamais commencé de toute manière). Elle continua de tailler les manches de sa tunique pour la transformer en tunique sans manches puis l'enfila. Ses bras présentaient ci et là de fines cicatrices, arabesques pâles qui dansaient sur sa délicate peau rosée.

Le tissu sale ou déchiré fut enveloppé dans un linge sec et fourré dans un bagage en cuir que Sarin se passa en bandoulière. Elle plongea la main dans l'une de ses poches et en extirpa une petite trousse de soins juste assez grande pour contenir des aiguilles, du fil, une pièce de tissu et du crochet. Puis elle tourna les talons à son tour sans rien dire et s'éloigna pour gagner la route d'Utrynia.

Après le Panache, le Social reconnut lui aussi qu'il n'était pas son fort mais tous deux n'étaient pas assez courageux pour le lui faire remarquer.


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