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Quartier résidentiel

Une rencontre inattendue...

Faire un pas vers les autres pour qu'ils s'ouvrent et s'épanouissent.
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Sujet lancé par Mirwen
Le 24-05-1510 à 22h16
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Posté par Inanna Ereshkigal,
Le 27-10-1510 à 21h41
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Mirwen

Le Luang 24 Manhur 1510 à 22h16

 
*** Je me promenais, profitant d'une belle journée pour sortir en ville, un sourire aux lèvres. Une journée de repos, sans travailler, où j'irais peut-être à la bibliothèque, ou voir Dwen, ça faisait un moment...
Je me dirigeai à travers les rues de la ville quand je vis assise sur une pierre au soleil une jeune symbiosée que j'avais déjà vue... Elle semblait un peu perdue ou à la recherche de quelqu'un, regardant à droite et à gauche sans cesse.
Je cherchais à mettre un nom sur son visage, alors que je m'approchai d'elle : ***


Hajar... heu... Tu es... Kaelianne, c'est bien ça ?
Je suis Mirwen, on s'est déjà rencontrées à la Ruche.
Tu cherchais quelqu'un ?


*** Après lui avoir arraché un regard et une pensée de son mou m'expliquant qu'elle n'était pas très bavarde, comme j'étais de bonne humeur je pris l'initiative de la prendre par le bras et de l'aider à se lever en lui disant en riant doucement que je l'invitais à prendre un thé, et sans qu'elle puisse répliquer, je l'entraînai dans le Hak'met le plus proche et commandai deux tasses. Pour essayer de relancer la conversation, je lui demandai d'une voix joyeuse : ***


Alors, qu'est-ce que tu deviens depuis que tu as quitté la Ruche ? Tu devrais passer voir ta fille de temps en temps... enfin, tu n'es bien sûr pas obligée. Mais sache qu'elle est bien élevée.
Alors, des projets ?


*** Lui laissant le temps de répondre, je préparais d'autres questions, en essayant de la contaminer avec ma bonne humeur soudaine, j'avais envie de parler en tout cas... et j'espérais la lui transmettre... ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 24 Manhur 1510 à 22h54

 
***
Elle se laissa entraîner, bien obligée, elle n'avait pas eu le choix, même si elle avait eu envie de détaler à toute jambe. Cela n'aurait pas été poli, mais elle l'aurait volontiers fait si elle l'avait pu. Bien sûr qu'elle se souvenait de Mirwen, elle avait malheureusement les souvenirs très clairs. Elle cherchait un moyen de s'échapper de cette situation gênante. L'autre allait lui parler de son travail et elle ne voulait pas, non ça elle ne voulait pas.

C'est la porte que cherchait la jeune Kae du regard, ou un moyen de se sortir de ce mauvais tour que lui avait joué le sort en jetant des regards anxieux autour d’elle. Sa nervosité était visiblement communicative puisque sa pauvre Moue se mis à sautiller sur son épaule.

Je bois le thé, et après je pars. Faites que le serveur arrive vite. Pensa-t-elle dans le remoud du marasme de ses pensées chaotiques.

Son malaise était palpable. Quand Mirwen lui parla de la ruche et de sa fille, ses doigts se crispèrent sur la table, la jointure de ses doigts blanchissant. Elle ne savait même pas le nom de l’enfant, elle devait avoir un nom ? Tout le monde à un nom. Comme c’est horrible. Elle en aurait pleuré si elle n’avait pas épuisé sa réserve de larme. Elle entrouvrit la bouche. Puis la referma, serra sa mâchoire à s’en faire mal.
Baissa la tête et cacha son visage sous un rideau de mèches folles. Des cheveux qu'elle avait si joli avant alors qu'elle courrait encore joyeusement dans les couloirs de la Ruche, il y a cela à la fois si longtemps et si peu de temps..

Elle se força à respirer, son souffle s'étant bloqué en l'entendant parler de la chose.

Sa moue lâcha dans un filet de voix.
***

Nivyan dit :

Euh… il fait beau ces temps.


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 24 Manhur 1510 à 23h16

 
*** Au moment où je croyais avoir réussi à lui arracher un mot, une phrase, finalement ça avait jeté un froid... Dommage...
Sa tension était palpable, elle n'avait pas envie de me parler, ni même de rester là.
La dernière fois que j'avais essayé de sociabiliser quelqu'un, Alciria, j'en avais pris plein la tête.
Mais là, c'était différent, elle ne parlait pas du tout, donc peut-être qu'au fond d'elle elle voulait ce genre de rencontres, elle voulait qu'on lui trouve de l'importance, elle voulait être reconnue...
J'allais prendre sur moi, et j'allais l'aider, si c'était possible.
Du moins, j'allais essayer.

N'insistant pas trop, je me pris quelques secondes à la contempler en silence... puis je lui chuchotais avec un sourire, me penchant vers son visage : ***


Tu as un beau regard, tu devrais ne pas te cacher comme ça...

*** Puis d'une main douce, je lui enlevai une mèche lui barrant le visage, m'attendant à une réaction brutale éventuelle, puis je continuai : ***


Te voilà mieux comme ça, tu ne penses pas ?

Ah, voilà nos thés, profites-en bien...


*** Pendant que nous commencions à boire, je jetai un coup d'œil à sa moue qui tentait maladroitement de détendre l'atmosphère du mieux possible, pour elle non plus, ça n'était peut-être pas très facile.
Les secondes passèrent, sans mots, parfois ils sont inutiles... Kaelianne pouvait lire son mon visage de la tristesse... envers quoi, ou qui ? Elle s'en fichait certainement... mais je la regardais toujours, de manière presque gênante.
Quelques mots sortirent de ma bouche, teintés d'émotion qui firent frissonner la jeune liadha. ***


Ne te renferme pas sur toi-même, le monde est tellement plus beau quand on a... quelqu'un, sur qui se reposer, avec qui les sources de plaisir ne sont jamais taries.
J'espère que tu trouveras quelqu'un comme ça...
Moi je...


*** Reprenant les mots qui cherchaient à sortir. Je me tus. Sachant pertinemment que ma petite vie sentimentale n'intéressait personne. Et j'attendis, un signe, sans boire mon thé... ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Matal 25 Manhur 1510 à 01h10

 
***
Les yeux papillonnent, elle tressaille au contacte doux. Les yeux hésitent, cherchent une réponse sur le visage de son interlocutrice. Pourquoi ?

Elle n’a pas de réaction brutale, peu de réaction, elle plisse légèrement le nez en une moue adorable et redresse un peu la tête, osant observer de dessous ses cils le visage de Mirwen. Avant, très loin, il y a des années, elle adorait qu’on lui remette une mèche en place, qu’on joue avec ses cheveux. La sensation que cela lui procurait lui plaisait, elle aimait se sentir jolie et aimée.

Elle hoche de la tête à la question, oui, c’est peut-être mieux comme ça.
En tout cas, si elle ne parle pas, elle communique plus ou moins par des gestes, des expressions qui y dansent et qui s’y affichent changeantes.

Elle prit la tasse et y trempa le bout de ses lèvres. Elle observait Mirwen en jouant avec la buée provoquée par le breuvage trop chaud. Une chose était certaine, c’est désormais une pointe de curiosité qui brillait au fond des grands yeux bleus.


Elle secoue la tête suite aux derniers propos, comme pour chasser une mauvaise pensée.
Elle pose la tasse, avec calme, et lenteur. Avec une application excessive, comme si ce geste était d’une importance capitale, elle se lève et contourne rapidement la table. Elle vient se planter devant la femme. Elle pose une main sur sa poitrine. Son regard est grave. Il est accusateur.

Puis, très soudainement, elle se penche et vient s’agenouiller contre elle, entourant son buste de ses bras et venant se nicher maladroitement contre elle. Elle la serre fort. Puis relâche son étreinte, sans s'éloigner trop d'elle tout de même ses bras l'entourant toujours, pour plonger son regard dans le sien.

Il y avait dans le sien, une sorte de solitude amère. Et un reproche, son visage semblait réellement lui reprocher quelque chose. Et s’en était presque comique, cette grande fille au corps maladroit dont la fragilité transpirait par chacun de ses pores qui venait lui adresser un regard de reproche.

Et c’était comme un miracle, c’était la première fois qu’elle touchait véritablement quelqu’un depuis plusieurs mois avec l’envie d’aller vers elle. Peut-être était-ce l’écho de sa solitude dans la voix qui l’avait troublée, ou la tristesse. Toi aussi tu as mal ?

Elle reste ainsi, soudainement un peu embêtée, elle va se faire disputer ?


Sur la table sa moue la regarde en balbutiant des : « eh bah ça alors » surpris.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Matal 25 Manhur 1510 à 18h02

 
*** Tout d'abord, le doute m'envahit. Pourquoi ce regard qui semblait me reprocher quelque chose ?
Alors quand elle me prit dans ses bras, le geste était si touchant de sa part, sans que j'en saisisse parfaitement le sens, je sentis les larmes me monter aux yeux. De joie ? De tristesse ? Un mélange des deux sûrement...
Je restai quelques instants sans bouger avec de répondre à son étreinte chaleureuse, les larmes perlant sur mes joues lentement.
J'essuyai mes larmes d'une main avec de lui lancer un sourire timide, et un « merci... » discret...

Je ne m'attendais pas du tout à ça... mais c'était un agréable surprise qui me fit chaud au cœur...

Toujours ce regard plein de reproche... je laissai passer un petit moment avant de lui demander : ***


Tu veux que je te raconte ?

*** J'avais senti la solitude de la jeune fille... à son âge... pourquoi n'arrivait-elle pas à communiquer avec les autres ? Elle était pourtant très sensible, très gentille... Adorable même...
Je me posais ce genre de questions, et elle pouvait voir sur mon visage les marques d'une réflexion, une pointe de pitié compatissante peut-être, mais de l'amour. Surtout de l'amour.

Kaelianne était encore un peu une enfant, comme une petite sœur que je n'avais jamais eue... ***


***
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***

 
Kaelianne Foha

Le Matal 25 Manhur 1510 à 23h14

 
***
Une expiration plus profonde, peut-être un oui, peut-être un non. Kaelianne se nicha à nouveau contre elle. Elle a besoin d’aide, pensa-t-elle. Si elle m’a emmenée avec elle c’est qu’elle avait juste besoin de quelqu’un près d’elle pour l’écouter un peu. Kae est toujours gentille et adorable, au fond, très au fond. Est-ce qu’elle a mal aussi ?

Elle regarde une mèche des longs cheveux noirs. Elle a forcément mal. Mais elle est différente. Elle n’est pas comme elle, personne ne comprend. Et elle, comprend-t-elle ? Elle se sent comme un oiseau dont on a arraché les ailes.

Elle est un oiseau.

Elle aspire à retrouver son ciel bien aimé, au chant du vent et aux caresses des nuages. Elle aspire à parader dans un plumage magnifique. A chanter au dessus des cimes et de s'enivrer de liberté jusqu'à l'orgie. Mais a-t-elle seulement gouté cela et perdu ses ailes ?

Ou serait-elle plutôt l’oisillon qui a peur de sauter du nid ? Celui qui regarde le vide effrayé, abandonné ? Celui qui a essayé de sauter du nid, et qui est tombé, qui n'ose plus retenter quoique ce soit.

Ce qu’il y a de plus horrible avec la solitude amère, c’est qu’on la pense salutaire et qu’on en vient à la désirer.

L’oisillon retourna au centre du nid pour s’y cacher.

Elle avait peur. Peur de l’amour, alors elle évite de croiser le regard ou le visage de Mirwen en prolongeant l’étreinte.

Mirwen pu la sentir se raidir.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Merakih 26 Manhur 1510 à 19h46

 
*** Voyant l'envie de la jeune fille de prolonger l'étreinte, je la lui rendis avec chaleur, sans un mot, regardant le plafond.
Peut-être que les gens nous regardaient, peut-être que nos thés refroidissaient... Qu'importe ?
Soudain, je me sentis prête à en parler... Pourquoi à elle ? Peut-être qu'elle saurait comprendre.

Que d'incertitude ! Mais quelle importance... j'avais besoin de parler, oui, et si Kaelianne ne "savait" pas parler, elle semblait savoir écouter...

La tenant toujours dans mes bras, je chuchotai : ***


Il y a longtemps, quand j'avais à peu près ton âge, j'étais à la Ruche et je connaissais un mâle... il avait de nombreuses qualités, et on a passé de bons moments ensemble... Il me comprenait, m'écoutait, me chérissait...
Il a malheureusement été blessé à la tête, et il est devenu fou, il ne ressentait plus les choses normalement. Malgré tout j'étais à son chevet et je le soignais du mieux possible, pensant qu'avec le temps il redeviendrait normal.
Un jour, il a voulu s'enfuir du Matriarcat.
Je... l'y ai aidé, en lui arrachant la promesse qu'on se reverrait.

Je n'ai repris contact que très récemment... Sa mémoire ayant été modifiée, il se souvenait de moi, mais sans se souvenir de tout ce que nous avions vécu... sans savoir qu'il devait me retrouver...

Il s'est marié. J'ai essayé de le faire changer d'avis. Mais finalement... il tient trop à sa femme... une... Nelda.


*** Silence. Les mots sont froids, teintés de haine, de colère, toutefois assez contenue pour qu'elle ne déborde pas.
Je respire un grand coup, tremblant légèrement, puis je serre fort contre moi Kaelianne, fermant mes yeux pour ne garder que le sens du toucher, son contact agréable... protecteur... maternel ?

Soudain, je la libère et la regarde dans les yeux, un sourire malicieux dissimulant une certaine nostalgie, avant de prononcer avec ironie : ***


Alors, je fais quoi maintenant ?

*** Un instant après, j'entends Neniel qui me répond à voix haute, pour me réconforter... ***


Neniel dit :
Tu vas continuer à vivre, comme tu l'as fait jusqu'à présent, et tu vas oublier cet enfoiré qui ne te méritait pas. De toutes façons je ne veux plus que tu te laisses abattre, sinon c'est moi qui dirigerai les opérations !


*** Et ce disant, elle monta sur ma tête et regarda de tous côtés, guettant un danger invisible dans les regards étonnés des autres Tydales présentes.
Je levai une main vers elle pour la remercier, elle qui était toujours là... Compagne fidèle...
Puis je repris la jeune Foha qui semblait s'être blottie contre moi tel un oisillon cherchant une protection, en lui murmurant : ***


Et toi, qu'est-ce que tu vas faire à présent ?

***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Merakih 26 Manhur 1510 à 22h25

 
***
Elle écoute, oui, elle écoute et elle grave les mots dans sa chair. Les mâles. La douleur revient.

Elle n’était jamais vraiment partie, mais elle se sent à nouveau vide. Vide et seule.

Elle relève la tête à la question. Elle l’écoute sans la comprendre. Kae ne se projette pas, plus, dans le futur. Il n’y a rien après maintenant. Après maintenant, il y a maintenant, et maintenant ne devient jamais après, il reste le présent qui se vit sans question. Ou avec trop de questions pour pouvoir aller ailleurs que dans le maintenant où elle est embourbée.

Le regard des autres n’a plus de sens non plus, le thé par contre elle trouve dommage de le laisser refroidir. Elle est si pauvre qu’un simple thé est un met précieux, elle aime les épice sucré qui jouent sur ses papilles…

Elle a une petite grimace, ce n’est pas de la pitié, ce n’est pas de la colère. Un peu de compassion, de compréhension. Son visage adorable ne saurait se teinter de haine et de colère comme le sont les mots de Mirwen. Ses grands yeux innocents semblent se noyer dans un chagrin trop grand pour elle. L’oiseau est fragile, mais il est pur.

Nivyan, toujours nichée contre le cou de Kae, approuve vigoureusement Neniel en marmonnant un : « y a du boulot pour moi aussi... »

Kae regarde Mirwen. Un petit soupire franchit ses lèvres. Elle les entrouve. Les referme, grimace, pince ses lèvres, fort.

Un deuxième soupire. Elle semble prise dans une vaste rêverie. Ou peut-être pas. Elle se relève, regarde son thé. Il est froid maintenant ? Elle regarde à nouveau Mirwen.

Que faire ? Elle regarde le visage, elle sent encore en elle l’écho des paroles qui font pleurer son corps en dedans, parce qu’elle a épuisé les larmes en dehors. Elle a noyé son cœur. Et pourtant, elle a envie de faire quelque chose pour Mirwen. Et cela l’effraie. Cela ne lui était pas arrivé depuis des mois. Depuis qu’on l’avait privée de sa vie.

Elle se penche, d’une main hésitante repousse une mèche de cheveux noir et soyeux qui encadrent le visage. Un geste lent, empli de douceur.

Elle cille, se voûte comme si elle se sentait trop grande, maladroite dans son corps, elle se penche, s’incline, tombe jusqu’à Mirwen.

Ses lèvres viennent déposer sur celles de Mirwen un baiser léger et bref. Le goût sucré du thé dont elle a but quelque gorgée le parfume. Sa main n’a pas quitté la joue, elle glisse dans les cheveux, elle recule. La chaleur des lèvres s’éloignent, la main quitte les cheveux.

Difficile de dire ce qu’il se passe sous la tête et au fond des yeux bleus. Elle reste plantée devant elle. Et puis, comme un pantin, elle file se réfugier sur son siège.

J’ai fait une bêtise. Le rose lui monte au joue, elle se recroqueville derrière sa tasse qu’elle contemple avec une attention et une concentration excessive, comme s’il n’existait plus que cette tasse au monde et son thé tiède. Comme si cela pouvait l’arracher de la réalité et lui permettre de fuir, très loin.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Julung 27 Manhur 1510 à 20h13

 
*** Nos regards se croisent de nouveau, elle fait une petite grimace, ne sachant apparemment pas trop comment réagir. Pas de l'indifférence, pas vraiment autre chose non plus.
Difficile à interpréter...
Je la vois jeter un coup d'œil à nos tasses après plusieurs soupirs et mimiques qui me font sourire sur le coup, un sourire chaleureux, puis elle se lève, regarde ailleurs puis de nouveau tourne son regard vers moi.
Je l'observe sans rien dire, la tête légèrement penchée sur le côté, aucune expression particulière sur le visage, juste une attente.
Je la vois vaciller un instant, je lui saisis une main. Sa main est fraiche, douce. Pure et innocente...
Soudain de l'autre main elle m'écarte une mèche de cheveux avec douceur, je lui souffle un remerciement accompagné d'un sourire, puis elle se penche et m'embrasse, sa main sur ma joue.
D'abord la surprise, ne sachant pas quoi faire, puis je ferme les yeux et savoure ce baiser, sentant le thé encore présent.
Elle se retire, sa main passant dans mes cheveux, j'entends Neniel étouffer un « ah ben ça alors... »

Cadeau maladroit, elle reste un instant sans un geste, j'ouvre la bouche, mais aucun mot ne sort... je la referme donc et la vois se rassoir sans un mot.

Alors qu'elle semble ne pas savoir où se mettre, je lui souris avec sincérité... toujours sans parler.
Elle reste fixée sur sa tasse, sans rien dire évidemment...

Je rouvre la bouche, mais là non plus, le mots ne sortent pas. Je n'ai peut-être rien à dire...
Je prends la tasse entre mes mains, la tiédeur m'est agréable. Il n'est pas froid. Je la porte à mes lèvres, et je sens le souvenir de ses lèvres sur les miennes qui ne m'inspire que de la surprise, sur le moment.

Je pose ma main sur la sienne, mes pensées vagabondent... j'aimerais en savoir plus sur elle... je l'apprendrais peut-être avec le temps.
Toutefois, je veux lui parler, encore. Peut-être qu'elle ne déteste les paroles. Je ne sais pas. ***


Innocente et bonne comme un enfant, malgré tout quelque chose me laisse sentir ta détresse, ta douleur.
Je t'ai communiqué la mienne, aussi, si un jour tu te sens prête, aujourd'hui, dans un mois, ou dans dix ans, je serai là pour t'écouter, et te soutenir comme tu as essayé de le faire avec moi.


*** Sans savoir pourquoi, je fuyais son regard, regardant mon thé comme elle auparavant, tel un objet de culte. Je ne voulais peut-être pas qu'elle me juge ? Réaction idiote certainement. Alors je continuais.
Pendant ce temps, j'entendis ma moue me dire en pensée : ***


Neniel dit :
C'est quelqu'un de bien... je pense que tu peux lui faire confiance... elle te ressemble un peux, tu sais ?


*** Oui, je savais. J'avais toujours été joyeuse et ouverte, mais là, depuis la mauvaise nouvelle, je parlais de moins en moins, j'étais plus sombre et plus facilement malade.
Là, je sentais ma joie passée revenir. Cette jeune fille éveillait en moi des sentiments étranges, peut-être comme une sœur attentive ? Peut-être plus ? Peut-être autre chose... je ne savais pas trop. Malgré tout, j'étais heureuse d'être venue la voir en ce jour.

Reportant mon attention sur mon thé, je le finis avant d'oser un regard vers elle et de constater qu'elle venait également de terminer le sien.

Je me levai pour aller payer, gardant un œil sur elle, puis en revenant la voir je lui proposai d'une voix enthousiaste : ***


J'espère que le thé t'a plu ! Ce sera ma façon de te remercier pour aujourd'hui. Mais si tu veux autre chose, je peux peut-être t'aider ?

Je vais aller me promener un petit peu dans les rues de la ville, est-ce que tu veux m'accompagner ? Si tu n'en as pas envie, ne t'inquiète pas, tu peux me le faire savoir. Mais j'aimerais pouvoir te revoir bientôt. Si tu en as aussi envie. À... à toi de voir...


*** J'étais devenue un peu nerveuse sur les dernières paroles, et je tortillais mes mains, mes yeux étant descendus au niveau de son ventre, ce ventre qui avait déjà donné la vie.
Je repensais à mon Karna à venir. Quand ? Je ne savais pas. Le Tableau me le dirait...
Je ne pouvais m'empêcher de penser à ça après avoir parlé de Celegórn...
J'essayai de chasser cette pensée, en vain.
Le goût du thé me revint sur les lèvres, et je levai les yeux vers Elle...
Un frisson me parcourut sans qu'elle s'en aperçoive.
Je lui tendis une main, paume vers le ciel, en attente d'une réponse que j'espérais néanmoins positive.
Elle était comme une autre partie de moi. Aussi je voulais en apprendre plus, et quoi de mieux que de la côtoyer ? ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Julung 27 Manhur 1510 à 22h13

 
***
Elle n’ose pas retirer la main. Elle n’est pas fâchée alors ? Elle se demande, ce qu’elle pense cette drôle de femme. Elle a l’air de penser à un tas de choses. Elle n’est pas un enfant. Elle émet un grognement en entendant ce mot. Bonne comme un enfant. Elle n’aime pas ce mot. Enfant. Enfant. Elle a dix-sept cycle, elle n’est plus une enfant !

Elle est grande. Bien plus grande que Mirwen d’ailleurs en taille. Elle s’agite sur sa chaise mal à l’aise. Ce sont des paroles sérieuses. Kae ne sait plus. Plus tard ? Qu’est-ce qu’il y a ? Rien. Elle se sent lasse et vide. La douleur revient. Elle n’aime pas penser. La douleur revient toujours.

Elle veut faire comme si elle était gentille, mais elle fuit mon regard, pense la jeune fille. Elle ne m’aime pas en fait, je l’embête. Elle se sent responsable, elle ne voit rien en moi. Juste un problème. Et elle veut réparer, c’est son travail. Elle fait juste son travail. Je ne suis pas un enfant, mais pas un adulte. Je ne veux pas de cette hypocrisie. Pourquoi tu me fuis ? Tu ne dis pas tes sentiments en face ! Menteuse.
Comme tout le monde.
Tu mens.

Le thé n’est plus sucré, il est amer.

Amer.

Elle ne la regarde pas payer, elle a le même regarde vide et le visage perdu que lorsque Mirwen l’a trouvée.

En plus je lui ai coûté cher. Un poids, c’est ce que je suis. Une responsabilité, un devoir.
Amer.

Elle écoute les paroles, a un petit hochement de tête évasif. Et puis, elle suit son regard. Sur son ventre.

Tu me juge, tu me juge.

La douleur revient, plus violente encore. Tout son visage se décompose en une ode à la douleur, à l’incompréhension muette, la stupeur terrifiée.

Ses mains viennent serrer le tissu de son habit, au niveau du ventre. Crispées et tremblantes, elles froissent le tissu.

Elle sent tout qui déborde, elle a mal. Nyvian émet une sorte de couinement sanglot. Elle se réfugie dans sa nuque.
Puis le visage redevient lisse.
Elle inspire.
Expire.

Elle prend la main tendue dans la sienne. Elle se tourne et sort, l’entraînement à sa suite.

Elle a besoin d’air.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 12h21

 
*** Un indice supplémentaire sur la personnalité de Kaelianne semble se profiler en entendant le grognement qu'elle pousse quand je la compare à une enfant. Bon, j'éviterai à l'avenir apparemment, ça vaut mieux je pense.
Neniel tient quand même à lui préciser mon intention : ***


Neniel dit :
Ne prends pas mal le fait qu'elle t'aie appelée "enfant", c'est juste que Mirwen les aime beaucoup, donc cette comparaison voulait dire qu'elle t'aime bien aussi, mais il ne faut pas lui en vouloir... Elle a ses habitudes.


*** Apparemment, je la mets mal à l'aise. Pas évident.
Pendant que je payais, je la voyais, le regard perdu dans le vague, et une sensation d'inquiétude me parcourut. Une douleur à la poitrine. Elle me semble tendue.
Quand je reviens la voir, elle acquiesce à peine quand je lui parle du thé, mais très vite je vois la douleur la ronger à tel point qu'elle l'exprime de manière ostensible.
Ne sachant quoi faire, je la regarde avec compassion sans pouvoir réagir, voyant sa moue se cacher.
Je la prends dans mes bras avec une infinie délicatesse qui semble vouloir dire "Tu n'est pas seule...", "Tu n'es pas un poids..."
Puis elle se calme, je lui tends une main amicale qu'elle finit par saisir et je l'entraine dehors, ma moue laissant échapper un soupir...

Gardant sa main dans la mienne, assez fermement pour qu'elle sente bien ma présence, mais pas trop pour qu'elle se sente prisonnière, nous marchons doucement dans les rues, profitant des douces températures.
Je lui dis doucement de me faire signe s'il se trouve un lieu où elle veut aller, puis je me dirige vers la sortie de la ville, là où la végétation reste présente. Comme un petit parc naturel en somme...

Je m'assieds au soleil et invite Kaelianne à en faire de même, puis je lâche sa main et lui dis dans un sourire : ***


Alors, est-ce que tu es bien ici ?
J'apprécie de pouvoir passer du temps au soleil en ta compagnie, ce sont des moments qui me réchauffent le cœur quand j'y repense et que j'en ai besoin... j'espère que tu en garderas un bon souvenir toi aussi.


*** Silence. Je m'allonge dans l'herbe, les bras écartés fermant un instant les yeux et respirant profondément l'air frais, Neniel bondissant avec légèreté sur mon corps, se nichant finalement contre mes jambes.
Je tourne la tête vers la jeune fille, guettant une réaction...
Je me perds dans mes pensées à la contempler, espérant qu'elle ne se sentira pas jugée...

J'essaye de lire sur son visage ce qui a pu lui causer une douleur assez forte pour la rendre si différente, si "absente"... ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 12h37

 
***
Elle la suit, elle cale son pas sur le sien, et c’est avec application qu’elle marche au même pas.
Elle regarde la main qui tient la sienne et ne lève pas le regard. Elle est docile, à un point étonnant. On aurait pu l’enlever avec les plus viles intentions qu’elle ne l’aurait pas noté.
Elle papillonne, ses grands yeux surpris lorsqu’elles arrivent à destination. Puis elle s’assied à ses côtés. Elle n’ouvre pas la bouche, aucune parole ne semble vouloir en sortir. Pas plus que de la télépathie.

Elle ne répond pas aux questions, elle ne semble même pas les entendre. Ou alors elle les a entendue mais n’a pas réagi.
Elle regarde ensuite Mirwen, son visage est neutre. Aucun sourire, aucune réaction.

Et soudainement elle s’anime, si elle n’était pas muette elle aurait sans doute poussé une petite exclamation ravie. Elle vient contre Mirwen et du bout de l’indexe, désigne une fourmi qui est en train de monter sur la robe de la femme. Elle pose son indexe sur sa hanche pour faire monter l’insecte sur sa main. Une fois cela fait, elle pivote légèrement et remet avec amour la petite bête dans l’herbe.

Un instant son visage était redevenu plus expressif, puis elle redevient songeuse, regarde le soleil. Mais ça main devant les yeux parce qu’il l’éblouit et tourne la tête, pour de nouveau regarder Mirwen.
Elle fronce les sourcils, et avance une main vers son visage pour la plonge dans la soie noire de ses cheveux. Elle les caresses doucement, les fait glisser en une cascade soyeuse entre ses doigts, pour les faire rouler et en reprendre une mèche. Puis elle se stoppe, penchée au dessus de Mirwen, ses yeux se plonge dans les siens.

Difficile de dire à quoi elle pense.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 14h13

 
*** Si j'avais eu un carnet d'étude de Kaelianne, j'aurais noté qu'elle semblait aimer les insectes.
À défaut d'en avoir un pour noter mes observations, je souris en la regardant s'amuser d'abord avec une fourmi.
Je ne suis pas trop surprise par l'absence de réponses. Même pas une réaction. Mais ses gestes parlent pour elle.

Elle plonge sa main dans mes cheveux, c'est agréable, je la laisse faire sans rien dire, la suivant d'un regard attendrissant. ***


Toi aussi, tu gardes tes cheveux. C'est assez rare ici. La plupart d'entre nous préfèrent se raser la tête, mais je trouve que ça te va mieux comme ça, tu es jolie.

*** Voyant un lycène s'approcher d'elle avant de se poser sur ses cheveux avec douceur, je tends à mon tour une main vers ses cheveux essayant de ne pas faire fuir le papillon qui vient de s'y poser :


Le papillon s'envole, passe devant les yeux de Kaelianne avant de migrer vers mon front où il semblait vouloir rester.
Je restai donc là, à regarder dans les yeux Kaelianne, penchée au dessus de moi. Ses yeux plongeant dans les miens, des yeux étranges, verrons, l'un vert l'autre orangé...
Sans bouger... un sourire encourageant aux lèvres... ***



***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 14h27

 
***
Ses cheveux ? Elle n’y avait pas pensé, la pensée s’envole aussitôt, elle l’a à peine effleurée, comme ce joli papillon !

Cela par contre la touche.
Elle louche dessus quand il vient voleter devant son nez, et le regarde se poser sur le front de Mirwen.
Elle retient son souffle un instant.

Puis une moue contrariée se peint sur son visage et soudainement, elle souffle de toutes ses forces. Vidant ses poumons sur Mirwen et le pauvre papillon qui s’enfuit de cet ouragan soudain. Ha ! Bien fait. Semble dire son petit visage heureux en le voyant détaler à tire d’aile.

Elle passe ensuite sa main sur le front, et le caresse avec des petits gestes rapides qui semblent vouloir le nettoyer. Voilà, il est tout beau.

Un très joli front qu’elle ne partagera pas, d’abord.

Et puis, elle se trouble, gênée, et se détourne de Mirwen pour lui tourner le dos.

Et si elle préférait la compagnie du papillon à la sienne ? Elle avait l’air heureuse avec lui sur le front.
Et puis, cela change quoi ? Rien. Pourquoi l’avoir chassé, de toute manière. C’est stupide. Elle préférait le papillon. Maintenant elle va être fâchée contre elle. Est-ce qu’elle se sent triste de cela ?
Pourtant, Mirwen qu’est-ce qu’elle est ? une femme qui a pitié et elle partira comme le papillon, chassée par l’ennui et le découragement…

Elle est toujours seule.
La douleur revient.

Elle reste prostrée, elle a remonté ses genoux pour y cacher son visage.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 14h36

 
*** La réaction de Kaelianne est surprenante, et je cligne des yeux à plusieurs reprises.
Voyant le visage satisfait de la jeune fille passer à de la gêne, j'éclate d'un rire joyeux, non pour me moquer d'elle mais bien parce que la façon dont elle a agi, et son changement soudain sont très drôles.
Je me relève doucement, et sans bruit je pose mon menton sur son épaule, me tournant le dos, et je lui chuchote d'un air amusé: ***


Eh bien, tu ne vas quand même pas me bouder ?

*** Puis je retombe en arrière en riant. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu l'occasion de rire autant. L'impression d'être revenue à un temps presque oublié, quand j'étais jeune... mais pourquoi avais-je changé ?
Non, je ne devais pas redevenir maussade.
Kaelianne Foha... elle me faisait rajeunir et inspirait le bonheur... Sa présence même m'apaisait.

Je n'arriverais peut-être jamais à la comprendre... Mais j'essayerais, jusqu'à ce qu'elle décide de s'ouvrir à moi.

Je fermai les yeux, un sourire rayonnant de contentement sur les lèvres, la tête posée sur mon bras plié pour former un oreiller. ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
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Kaelianne Foha

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 14h48

 
***
Elle tressaille lorsqu’elle la touche, mais ne bouge pas.

Et puis, les épaules sursautent, des petits sauts, comme lorsqu’on contient des sanglots.

Elle se lève, et se tourne un bref instant vers Mirwen.

Les lèvres pincées, le regards bleu est noyé dans un océan de larmes qui ruissellent sur ses joues.
Elle pleure en silence.

Elle ne fait pas un geste pour les essuyer.

Elle la regarde à travers les larmes, les lèvres tentent visiblement un sourire mais il ressemble à une grimace.

Et ce regard, à la fois si intense et si éthéré est comme un appel au secours muet. A mois que ce ne soit une mauvaise interprétation.

Elle oscille.

Puis elle tourne les talons.

Elle fait un pas, un deuxième, et à chaque pas on pourrait craindre que la grande fille ne s’effondre et chute tant sa démarche est chancelante et peu assurée.

Les épaules voûtées semblent porter le poids de tout l’univers et parfois encore elle contienne un sanglot.

Elle s’arrête trois pas plus loin, pour rester ainsi, debout, tournant le dos à Mirwen.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 14h59

 
*** Toujours de nouvelles surprises. Imprévisible.
Je vois Kaelianne pleurer. Peut-être qu'elle en avait besoin longtemps, mais qu'elle ne savait pas comment exprimer ses sentiments...
Je m'approche à pas feutrés après qu'elle se soit levée et éloignée un peu.
D'une démarche maladroite, comme elle... Elle et ses sentiments.

Sa tristesse me touche profondément et me noue le gorge alors que j'arrive derrière elle, et avec une extrême douceur je l'entoure de mes bras, et je pose ma tête contre son dos, sans un mot, puis j'essaye de la "bercer" doucement. Tout doucement.

Seuls les criquets et le vent dans nos cheveux brisent le silence... ***


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Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
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Kaelianne Foha

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 15h20

 
***
Elle se laisse faire. La chaleur est douce. Les mains liée autour d’elle.

Elle se dégage avec force, elle se tourne et regarde Mirwen.
Il y a comme de la panique au fond de ses yeux, elle a peur, cela se lit sur son visage.
Le silence.
Il est trop fort. Il lui fait mal aux oreilles.
Mirwen.
Un marasme de sentiment contradictoire la prennent, la tiraillent.
Aller, partir, toucher, aimer, fuir.
Elle voudrait crier stop, stop et que cela cesse pour toujours.
Elle ne peut pas. Elle a mal.

Elle recule en titubant, puis essaie de partir en courant.
Essaie car en se tournant un peu trop vivement elle dérape et s’étale de tout son long par terre.
Elle ne pousse pas un seul petit couinement.

C’est qu’elle est maladroite Kae, dans la ruche elle avait souvent fini ses courses folles dans les murs. Elle avait même dû aller à l’infirmerie se faire recoller un poignet cassé une fois, lorsqu’elle était jeune. Cela ne l’avait pas empêché de continuer à faire la folle et à courir dans les couloirs avec les autres, même si on la grondait.

Elle se relève, s’assied à moitié et regarde ses paumes couvertes de graviers et de sang.
Cela la brûle et lui fait mal.
Elle a l’air tout à fait consternée.

Les larmes ont cessé de couler.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 15h34

 
*** Elle semble vouloir s'échapper, telle une enfant qui fait un caprice. Un caprice silencieux.
Quand elle veut s'enfuir, je vais vers elle en marchant, une main tendue, la paume vers le ciel, l'invitant à me rejoindre.
Elle tombe, je peux donc la rejoindre.
Je dépose un genou à terre, alors qu'elle regarde ses mains douloureuses, ensanglantées.
Je vois que ce n'est pas trop grave, mais qu'il va falloir nettoyer ça.
J'entraine la demoiselle vers un court d'eau, la tenant par le poignet. Doucement.
Puis je l'aide à nettoyer la plaie, enlevant les cailloux pour révéler un endroit où la peau a été arrachée, rien de grave mais ça va piquer...

Je déchire une de mes manches pour m'en servir de bandage pour ses mains, tant pis pour la robe, sa santé passe avant.

Je lui souris alors que nos regards se croisent.

Puis, je la prends dans mes bras, ma tête contre sa poitrine, avant de lui dire : ***


Je suis là... tu n'es pas toute seule... ça va aller...

***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
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Kaelianne Foha

Le Dhiwara 30 Manhur 1510 à 15h53

 
***
Elle se laisse traîne avec sa docilité soumise. Un deux trois, un deux trois, elle semble prise dans ses pensées. Elle ne réagit pas trop quand elle ôte les graviers. C’est le bruit du tissu qui se déchire qui la ramène à la « réalité ».

Contre Mirwen, le petit cœur se met à battre très vite et très fort. Un bruit sourd et agité.


Elle pense à la robe.

Et cela l’horrifie.
Elle a cassé sa robe à cause de moi !
Elle se trémousse dans l’étreinte, elle bouscule Mirwen pour ôter sa propre robe. Ce qu’elle fait rapidement.
Elle lui met le tissu dans les mains d’autorité. Elle-même se retrouvant très peu vêtue puisqu’elle ne porte qu’un culotte dessous.

Si Kaelianne peut sembler enfantine dans ses réactions et malgré ses dix-sept ans elle possède un corps de femme solidement bâti. C’est cela qui lui a permis d’enfanter si tôt. Des courbes harmonieuses et douces que la robe qu’elle portait ne mettaient absolument pas en valeur, bien au contraire.

Elle lui lâche la robe dans les bras.
Une robe pour une robe semble vouloir dire son geste.

Elle n’a pas trop pensé que c’était le seul vêtement qu’elle portait puisqu’elle a quitté la Ruche comme une voleuse sans rien du tout d’autre que ce qu’elle avait sur le dos.

Et qu’il n’est sans doute pas bienséant de se promener en culotte, aussi jolie est-on…
***




Moi, c'est elle

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