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Le Merakih 20 Otalir 1510 à 23h55
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| Après une journée de cours bien remplie où elle avait raconté l'importance du choix de la couleur de la tunique lors de la chasse au vortex acéré, elle se retrouvait seule dans le petit laboratoire à ranger son support de cours, à savoir plusieurs exemples de ses tuniques et celles de sa cousine Arkana. La salle était beaucoup plus calme maintenant. Terriblement calme. La sorcière se surprit à aimer ce calme, alors qu'il y a encore quelques jours, elle tabassait du cafard géant aux portes d'Arameth. La symbiose offrait cette infinie chance que d'être polyvalente, Matroshka pouvait enchanter, écrire des parchemins, lancer une quantité phénoménale de sorts, se passionner pour les langues, enseigner au premier venu ce qu'elle savait, ressusciter. Sa dernière lubie, idée sortie des méandres de son esprit délabré, était de devenir astrologue. Elle qui n'y connaissait rien s'était soudainement prise d'envie pour cet art qui la dépassait totalement.
Le plus dur allait de trouver une motivation convaincante à sa nouvelle supérieure car la raison "ça m'a pris comme ça de devenir astrologue" allait être dure à justifier. De toute façon, Matroshka espérait noyer le poisson en parlant boutiques et mode.
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Le Julung 21 Otalir 1510 à 19h40
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| La chasse au vortex acéré ? Pauvre natif.
L’ancienne distilleuse était, elle, beaucoup plus calme et mesurée. Même si cela avait quelque peu changé ces derniers temps. Il le fallait bien. Le monde de Syfaria étant ce qu’il était, il était impossible de ne pas savoir utiliser l’un ou l’autre effet de magie offensive pour pouvoir circuler. Mais la nouvelle Mestre était incontestablement moins forte que Matroshka quand il s’agissait de brûler les ailes d’un condomignon ou d’annihiler la menace d’une effluve majeure incarnée. Sans doute, la différence sur ce point résultait-elle du fait que Zynia n’usait que d’une tunique, d’un bleu rappelant le Lac des Mères. Du moins, le cours magistral qui précédait l’arrivée de l’érudite tendait à le démontrer. Mais nul besoin de se bercer d’illusions, un autre cours, un poil plus technique tout en conservant le côté artistique, fournirait à n’en pas douter une toute autre explication à ce sujet.
Mais bref, son ancienne supérieure lui avait fait part par pensée de son désir de devenir astrologue. Zynia avait été tout d’abord un peu étonnée. Elle aurait imaginé que la tydale réhabilitée eût plutôt souhaité reprendre son grade de Némesis. Puis, en y réfléchissant, la nouvelle Mestre érudite se dit que c’était envisageable, suite aux bouleversements récents qu’avait connus la vie de Matroshka. Une révélation peut-être ?
Dans tous les cas, c’est sans a priori que, le soir venu, l’alchimiste revint à l’endroit où la Voroshk donnait ses cours en journée.
Hajar Matroshka. La journée de cours s’est bien passée ?
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 24 Otalir 1510 à 11h02
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| Dont vous aurez la charge, répéta Zynia de façon pensive.
En fait, c'est déjà le cas, en principe. J'en ai communiqué la substance aux érudites symbiosées par pensée.
J'aimerais proposer une implication plus forte et plus construite des érudites dans les prises de décision, pour autant que je sois moi-même consultée. J'aimerais également une plus grande visibilité dans le travail quotidien, que les érudites fassent part de leurs découvertes et de leur travail. Je pense aussi qu'il convient d'inciter les érudites à participer activement aux « Croutons » si ceux-ci se mettent en place.
En effet, je crois à l’idée de la transdisciplinarité. Nous savons que toutes les soeurs sont importantes en soi parce qu’ayant développé un savoir propre. Ces connaissances mises en interaction doivent pouvoir permettre d’aller plus loin dans les découvertes et la notion de progrès.
Si des éléments commencent à interagir, on pourrait imaginer alors des séances participatives au cours desquelles les érudites échangeraient au sujet de leurs préoccupations à résoudre un problème précis, énonceraient un procédé de recherche requérant une aide ponctuelle, informeraient sur l’avancement de leurs travaux.
C'est ambitieux et je ne sais pas si je serai suivie. Surtout qu'en ce moment, il se passe des événements qui vont accaparer l'attention.
Une "chute" d'étoiles, ce n'est pas banal. Une "chute" d'étoiles, cela interpelle. Une "chute" d'étoiles, cela rassemble autour d'interrogations. Une "chute" d'étoiles, cela implique naturellement de s'y intéresser.
Pour l'heure, la Mestre érudite n'avait que des questions à ce sujet, aucune certitude. Elle espérait néanmoins parvenir à y comprendre quelque chose avec l'aide de se soeurs en premier lieu.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 25 Otalir 1510 à 21h37
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| C'est bien ainsi que je vois les choses, répondit la Mestre à la première réplique de l'aspirante astrologue.
Puis, elle observa l'ancienne Mestre farfouiller dans ses affaires et en tirer un énorme volume. C'était un ouvrage en velin à la reliure de cuir cousue. Les pages étaient ornées d'enluminures dans lesquelles le jaune prédominait. L'encre jaune devant sa couleur à l'or qui la composait, Matroshka était en possession d'un livre très important à n'en pas douter. Mais chaque avantage a sous revers de médaille et, dans le cas présent, il s'agissait du genre de création qui posait problème s'il lui arrivait d'être soumis à une inondation, d'où que cette dernière puisse survenir. Il faudrait défaire la reliure pour retirer les velins et les faire sécher tendus. Sans doute faudrait-il aussi prévoir une nouvelle reliure, le cuir n'étant pas facile à réhabiliter à cette époque.
Certes, tout ne se trouve pas dans les livres, mais les bases permettant de poursuivre l'apprentissage par soi-même, de manière empirique, s'y trouvent. Moi-même, je recours encore fréquemment à ma bibliothèque. Et pourtant, je connais des recettes sur le bout des doigts, sans parler de la théorie générale...
L'alchimiste pensait notamment aux ouvrages qu'elle avait trouvé chez Osule Delbrine... ou plutôt étant de la main d'Osule Delbrine.
D'ailleurs, les astrologues les plus réputées vont nous fournir, grâce à leur expérience, les premiers indices concernant la chute d'étoiles. Nous pourront alors partir voir tout cela de plus près. Je dis "nous" parce que je n'imagine pas qu'une telle expédition ne vous tente pas...
Puis, changeant de sujet:
Mais parlez-moi de votre intérêt pour l'astrologie...
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 25 Otalir 1510 à 22h51
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| Les journées sont longues, très longues quand on est bannie Zinya.
D'un coup, le sourire s'estompe à vitesse grand v.
Les nuits aussi d'ailleurs.
L'apprentie-sorcière s'assit en tailleur sur la table à coté des livres, les mains sur les chevilles, fixant la porte devant elle.
J'ai mené beaucoup d'expériences qui sont tombées dans des impasses. Des recherches vaines, des questions sans réponses, des hypothèses invérifiables. Les risques du métier d'apprentie-chercheuse, celui de ne pas trouver et d'être frustrée et avec pour seul défouloir de dévaliser les boutiques ou de faire brûler les entrailles d'un monstre qui vous regardait de travers.
Bref reniflement agacé.
Je veux connaître ce qui m'entoure, tout ce qui m'entoure mais il y a des domaines qui me dépassent totalement. Des mystères hors de portée, des pièces manquantes dans ma compréhension de la magie et de Syfaria. Les étoiles peuvent apporter un soutien supplémentaire, une direction à suivre, un indice, quelque chose.
Matroshka réfléchit un instant, l'air bête.
Lorsque je faisais des recherches pour ma chymériade de flammes, c'est Orphèle qui m'a apportée la solution en consultant les Astres. En me guidant vers Kryg et vers Miest'hé. Sans ça, je serai toujours en train de chercher à l'aveuglette.
Alors je me dis qu'il y a une chance pour que les Astres m'aide, nous aide.
D'une façon ou d'une autre.
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