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Le Luang 1 Nohanur 1510 à 22h53
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Elle ne s'était pas retournée, seule les pensées de Mirwen avaient accompagné ses pas quand elle s'était enfoncée au cœur de la citadelle, solidement encadrée.
Sois sage.
Les pas résonnaient.
Et il y avait un silence humide qui lui plaisait.
Oui, cela lui plaisait beaucoup.
On lui prit toute ses affaires.
Pas grand chose à vrai dire.
Mais on accepta qu'elle garde son livre.
Les gardiennes n'étaient pas si méchantes.
La nourriture n'était pas très bonne par contre.
Elle rempensa aux petits plats de Mirwen un instant.
Est-ce qu'elle va bien ?
Cela fait quelques heures à peine qu'elle avait intégré ses 4 m² de luxe.
Les visites n'étaient pas autorisées, Mirwen serait triste, peut-être.
Une Justicière viendra sans doute.
Elle aurait préféré pas.
Elle avait la paix là.
C'est bien.
Elle pose sa joue contre le sol froid.
A vous geler le coeur.
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Moi, c'est elle | |
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Le Luang 15 Nohanur 1510 à 18h03
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| C'est l'Amour qui est au coeur du Mal, et pas l'inverse... ne l'oublie pas...
Alors... courage !.
Lyhndael. Murmure. Fin de la première visite des justicières.
***
Mirwen a cessé d’essayer de lui parler, Nivyan a dû la dégoûter.
Tant pis, tant mieux.
Elle bouge une fois que les pas sont partis.
Elle sort bientôt.
Elle regarde les barreaux.
C’est dommage, elle était si bien ici.
Personne venait la déranger.
Elle passe une main dans ses cheveux crasseux.
Mirwen en aurait fait une maladie et l’aurait jetée dans un bain.
L’Amour est au cœur du Mal.
L’Amour est le Mal.
L’Amour est Excès.
L’Excès est le Mal.
Et pourtant l’Amour est si bon.
Un piège. Et son cœur est piégé.
Non, il ne l’est plus.
Tous ces jours.
A soigneusement dressé une gaine glacée dans son cœur.
Peut-être pour protéger la chaleur de son amour brisé. Frêle oiseau agonisant.
Ou alors pour se protéger de l’extérieur.
Qu’est-ce que disait Nemès déjà ?
Sa tête n’a pas voulu retenir, mais c’était joli.
Sage.
Son devoir.
N’avait-elle pas fait son devoir en protégeant sa fille ?
Une punition amère, injustifiée.
Elle sourit, elle se sait innocente et cela lui suffit.
Elle va s’assoir sur sa paillasse. Et réfléchit, les yeux grands ouverts sur le vide.
Elle sera bientôt libre.
Elle sait qu'elle a changé.
Et cela lui plait.
Elle s'en persuade.
La Neige est douce.
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Moi, c'est elle | |
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Le Luang 15 Nohanur 1510 à 20h56
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A quelques moments de cela... Est-il nécessaire d'être précise ?
Le temps n'a plus de durée
dans le noir
Un coupeuse se retourne pour la centième fois dans son lit. Les derniers jours ont été plus qu'éprouvants, ses certitudes balayées et le repos de l'âme lui est refusé... Cela serait... trop facile.
Elle se décide finalement à rallumer la lumière. Cette histoire d'anja et de liadha, plus folles les unes que les autres n'arrête pas de tourner dans sa tête. Pourtant l'affaire était simple, limpide même : Kaelianne était si ce n'est folle, suffisamment déséquilibrée pour ne plus être à même de s'occuper d'elle-même alors quant à lui confier un bébé... Quand à l'anja Mirwen, son sort était tout tracé. Le Matriarcat n'avait que faire de folles et d'inadaptées. La pitiée ne faisait pas partie de ses préceptes et seule la sélection des plus forts lui avait permis de survivre...
Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à se débarrasser de ce sentiment d'inabouti ?
Ses yeux se posent sur le tome massif posé sur sa table de chevet. Elle avait réussi à convaincre la bibliothécaire de lui prêter en prétextant qu'il lui était indispensable... Il est massif, mais elle se doute que c'est volontaire, comme pour indiquer qu'on ne plaisante pas avec ce sujet.
Et soudainement dans un éclair, une lumière lui vint. Nemès lui avait dit que Kaelianne l'avait... appréciée, jusqu'à essayer de lui prendre la main. Lyhndael avait haussé un sourcil en entendant cela... La faucheuse n'était pas réputée pour sa... gentillesse, mais elle lui avait "expliqué" des choses... Du grand n'importe quoi. Mais qui est amène de juger la folie ?
Lyhndael se rhabille rapidement, à la va-vite comme si elle avait peur que l'idée lui échappe... ou que la raison lui revienne. Son épée, une bougie neuve, son briquet et le livre... C'est bon tout y est.
Ses pas l'amènent en un rien de temps à la Citadelle, et la voici dans son sous-sol, face aux gardes en faction. Le hasard faisant parfois bien les choses, ceux sont les mêmes que lors de sa dernière visite. Ils la reconnaissent, et malgré l'heure tardive n'oppose qu'une résistance de principe à sa demande d'accéder à la cellule de la liadha Foha. La coupeuse concède à leur remettre son arme. Le livre pourra toujours servir à l'assommer en cas de problème... problème en lequel elle ne croit aucunement.
Ce n'est que lorsque les gardes referment la porte qu'elle réalise qu'elle n'a même pas demandé son autorisation à la gardienne Yiu... Décidement, la folie semble roder sur Kryg ces derniers temps.
Et la voici dans la cellule, seule à seule.
Lyhndael s'assoit sur les genoux... Elle sait que Kaelianne ne parlera pas la première alors elle se laisse du temps, ne serait ce que pour s'habituer aux ténèbres. Elle se rend compte rapidement qu'elle apprécie le lieux. Non pas qu'il soit agréable, mais il remplit son rôle à merveille : lugubre, désespérant et... mortelle. Mais il est tel que la vie sur Syfaria, il en est même l'aboutissement, ou ce qui est le plus proche de ce qui nous attend tous. Et pour certains, d'être arriver au bout, à la fin, cela peut être... rassurant.
Le temps passe, ni doucement, ni rapidement, il a perdu sa substance, sa consistance pour devenir intangible et éphémère.
Kaelianne n'a pas bougé... comme attendu. Elle en aurait presque oublié sa présence, mais le poids du livre dans sa main lui rappelle pourquoi elle est là. Elle vit pour servir le Matriarcat.
Il est temps de se mettre à l'œuvre.
Lyhndael tâtonne dans sa poche à la recherche de son briquet, le trouve et en un mouvement rapide l'allume. La flamme brille de mille feux. Elle lui rappelle que c'est lorsqu'on est privé de quelque chose qu'on la redécouvre réellement comme elle est, dans sa beauté originale.
Elle transmet la flamme à la bougie de lecture qu'elle a apportée et ouvre solennellement le livre sur ses genoux, à la première page... ne rien manquer, ne rien omettre c'est essentiel ! Elle se racle alors la gorge et commence la lecture :
***
Chapitre 1 : Du Matriarcat
Article 1-1 :
Le Matriarcat est dirigé par la Mère des Cieux...
*** Sa voix d'abord hésitante, a pris son envol et lui parait maintenant être celle du tonnerre : ***
Article 1-2 :
Ces lois sont applicables aux Tydales du Matriarcat mais aussi aux étrangers qui se trouvent sur son sol...
*** La lecture sera longue, prendra tu temps... mais si la Liadha Foha n'a qu'une chose qu'elle peut encore dispenser, c'est du temps... tout comme elle. ***
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Luang 15 Nohanur 1510 à 21h40
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La lecture des articles avance...
lentement.
Lyhndael se bat intérieurement pour ne pas accélérer le rythme.
Elle exulte d'avoir réussi à accrocher l'attention de la liadha... il ne faut maintenant pas le perdre par inadvertance.
Ne pas tout gâcher ! Alors elle prend... son temps.
***
Article 2-3 :
Après la naissance, la Liadha peut décider d’élever son enfant, l’amenant à la ruche pour son éducation, ou de la laisser à la garde des nourrices, gardant ou non le contact .
***
Ca y est ! Elle touche la première corde, il faut qu'elle vibre fort !
Lyhndael se retourne directement vers Kaelianne, son regard toujours tourné vers l'ouvrage, mais le corps lui montrant que c'est à elle qu'elle s'adresse et rien qu'à elle.
***
Tout défaut de surveillance ou négligence de la part de la Liadha , pouvant porter préjudice à l’avenir de l’enfant, et du Matriarcat, sera porté devant la justice.
L’enfant sera alors retiré à la garde de sa mère pour être élevée à la ruche, tandis que la fautive se verra destituer de son poste si elle en occupe un, infliger une peine de 15 jours d'isolation totale, puis une pénitence laissée à la discrétion de la Justicière, en accord avec la Mestre nourricière.
***
Lyhndael arrête la lecture et relève la tête. Elle fixe son regard vers celui de Kaelianne et hoche la tête.
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Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Matal 16 Nohanur 1510 à 10h43
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La réaction de Kaelianne avait prise Lyhndael complètement par surprise.
A l'exception des danses, très rares étaient les occasions lors desquelles on l'avait touchée.
L'aspect charnel de la chose l'emportait pour l'instant largement sur l'émotionnel et il n'était absolument pas le moment pour déterminer si elle avait aimé ou détesté cela.
Elle avait tant bien que mal réprimé un frisson de dégout et luttait en ce moment même pour résister à l'envie de nettoyer la bave qu'elle sentait encore sur son crâne…
***
Belkor dit :Ne lui fais pas peur ! Même si tu n'as qu'un regard… indifférent vis à vis de Nivyan, n'oublie pas ce qu'il a dit !
Effectivement… mais il est tout de même impensable que je passe outre, que je fasse comme si de rien était…. Je suis là pour l'informer de ce qui se passe… alors continuons dans la même veine.
*** Lyhndael s'éclaircit la voix… Elle voulait que sa voix soit ferme, mais sans méchanceté : ***
Tu ne m'as pas demandé mon avis liadha Foha… T'es tu seulement demandée si je souhaitais que tu fasses ce que tu as fait…Tu réagis aux choses… à tes stimuli émotionnels, sans réfléchir aux conséquences.
***
Lyhndael ralentit le rythme de sa parole, accentua volontairement chacun des mots qu'elle allait prononçait... Il fallait qu'ils atteignent l'esprit de la liadha.
***
Voilà pourquoi je suis là Kaelianne. Tu dois comprendre que tu vis dans une société qui a des lois… et les lois du Matriarcat sont intransigeantes, il en va de notre survie à toutes !
Tes actions interagissent avec ce cadre… Or nos lois priment sur tout, en particulier notre égo.
*** Petite pause, et la chute. ***
Es tu prête alors à m'écouter poursuivre la lecture de nos lois. Tu dois comprendre ce vers quoi tu vas.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Matal 16 Nohanur 1510 à 13h30
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| Nivyan dit :Vous êtes venue pour qu’elle comprenne et vous écoute, non ?
Eh bien, voici un moyen certain de vous faire écouter.
Je pense pas que vous coupeuse soyez prude à ce point…
Et je vous ferais remarquer que ce genre d’accolade est toute amicale.
Vous vous faites des histoires pour rien là.
Pas besoin d’en faire toute une maladie.
Frapper, n’est pas éduquer.
Bon, je suppose que ta symbiosée est pas très psychologue.
Si elle est pas capable de retenir ses pulsions violentes.
Au détriment de l’effort d’enseignement fait, ce serait dommage de tout gâcher pour un caprice.
Bon, je vais m’occuper ça de vous.
Mais la prochaine fois, faudra vous débrouiller seules.
Je serais pas toujours là pour vous aider.
Faut assumer ses choix parfois.
Jusqu’au bout.
Sinon on échoue.
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La petite moue après s'être adressée à la coupeuse et son mou, échange visiblement quelques mots avec sa symbiosée qui après avoir déposé un baiser au creux du cou de la coupeuse, se détache d’elle et retourne sur sa paillasse.
Elle s’y allonge et ferme les yeux.
Sa petite moue se pose sur son épaule et observe en silence la coupeuse.
Cela parait sans doute d’une bonne intention.
Mais c’est pas neuf que les personnes ayant la patience et les qualités d’enseigner sont pas monnaie courante ici.
La jeunesse, sans doute, la volonté de faire ses preuves ?
Le sentiment, l’envie de prouver, qu’on peut servir au-delà ce qu’on doit faire.
Finalement, c’est une volonté égoïste.
Mais ce n’est pas très grave.
Elle le sait, sa chère Kaelianne se protège désormais.
Elle aura appris la leçon de Mirwen.
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Moi, c'est elle | |
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Le Matal 16 Nohanur 1510 à 22h05
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| Nivyan a dit :Faut assumer ses choix parfois.
Jusqu’au bout.
Sinon on échoue.
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Les paroles du mou frappent de plein fouet Lyhndael, en écho avec tellement de moments de sa vie... Elle hésite même à quitter la pièce, une retraite de plus, une fuite de plus...
Mais un miracle se produit... de la part de celui qu'elle imaginait le moins...
Belkor, son mou
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Belkor dit :Silence Nivyan, ma compagne n'avait aucune raison de venir ici. Elle risque même une remontrance à cause de cela. Alors garde tes belles leçons pour le fantôme de femme avec laquelle tu as choisi de lier ton existence.
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Les paroles vont droit au cœur de la coupeuse... Elle n'est plus seule... réellement et pour la première fois !
Et ces mots pénètrent son esprit... Elle a choisi de venir ici, non pas pour elle, mais pour cette liadha indubitablement coupable des crimes qu'on l'accuse, une liadha qui a enfreint les lois du Matriarcat, Matriarcat qu'elle a juré de protéger, de servir...
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Merci Belkor, mais cela suffit. Dis à ce mou présomptueux que son jugement m'indiffère. Je suis là dans un but bien précis, et je compte le mener à bout.
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Lyhndael se redresse alors, ramasse l'ouvrage qui était tombé à ses côtés, chasse la poussière qui s'était collée à la couverture. Elle l'ouvre enfin et reprend sa lecture exactement là où elle l'avait arrêtée.
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Chapitre 3 : Les mâles non inaptes
Article 3-1 :
Dès l’age de 8 ans, les jeunes mâles sont séparés des jeunes Tydales pour recevoir l’éducation propre à leur devenir...
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Elle doutait que son exemple du devoir en action ne soit compris par Kaelianne, mais elle était ainsi et elle n'avait que cela à offrir.
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Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Matal 16 Nohanur 1510 à 22h20
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| Nivyan dit :J’ai pas d’ordre à recevoir d’un mou mal luné.
Si elle n’avait aucune raison. Elle n’aurait pas dû venir.
A moins que la folie de la guête aussi...
Est-ce bien raisonnable de transgresser à quelques principes pour faire la lecture à une coupable ?
J’le crois pas, elle risque des ennuis et après, on devrait la prendre comme exemple de raison et de droiture envers les règles !
Oui, quel bel exemple…
Non, sincèrement, l’hypocrisie moi… ça me défriserais si j’avais des cheveux.
Alors après je suis peut-être une donneuse de leçon, mais là ou ça blesse, c’est que j’ai pas fondamentalement tord.
Bon, bon, bon.
Et puis tu sais… si je me suis liée à elle.
C’est parce que j’ai su voir au-delà des barrières qu’elle a levé.
A l’intérieur d’elle, la beauté d’une tydale droite, bonne et pleines de qualités louables.
Et je m’occuper de la guider, peu à peu, vers la lumière de la réalité qu’elle a quittée.
Alors ton sarcasme hein…
On ne se symbiose pas pour rien.
Tu devrais le savoir.
Crétin.
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Kaelianne elle, reste immobile, comme endormie.
Son visage pâle étrangement éclairé par la flamme.
Puis, avec une délicatesse frémissante, une larme vient rouler sur sa joue.
Silencieuse, elle trace un sillage humide sur la peau.
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Moi, c'est elle | |
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Le Merakih 17 Nohanur 1510 à 10h26
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| Belkor dit :Mais...
Silence Belkor, tes paroles ont atteint leur but, c'est l'essentiel.
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La lecture avance... les passages sur les mâles n'ont que peu d'intérets dans l'affaire, mais ils sont nécessaires pour donner une vision d'ensemble à la liadha. Lyhndael aborde ensuite le chapitre des délits, impatiente d'arriver enfin au suivant... et le voila enfin... celui sur lequel tout repose.
Lyhndael ralentit volontairement le rythme et hausse le ton :
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Article 6-2 :
Toute tentative de coups et blessures, réussie ou non, sur la personne d’une Anja, d'un Reproducteur ou d’un Non marqué est un crime.
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Kaelianne ne bouge pas à ces paroles... Comprend elle que ces mots s'adresse à elle, ou vit-elle dans un monde avec une vision tellement déformée des choses que finalement, ce sont les autres les coupables...
La coupeuse hésite à reprendre la lecture... le temps d'un clignement de cil... et finalement, allant à l'encontre de tout ce qu'elle avait décidé au préalable, Lyhndael achève sa lecture directement sur le chatiment qu'encoure la liadha :
***
Article 7-4 :
Les peines s’appliquant aux crimes énumérés au chapitre 6 accomplis par une Liadha, un Reproducteur, un inapte ou un mâle libre doivent être choisis dans la liste suivante :
- Des travaux d’intérêt généraux
- Un séjour en prison
...
- Une dégradation hiérarchique
...
- Une punition corporelle
...
- Le bannissement d’une ou des deux villes du Matriarcat
...
- La mort
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Seul le silence répond en écho à ce dernier mot...
Puis, Lyhndael referme doucement et précautionneusement l'ouvrage... caressant la couverture en cuir.
Le temps de la lecture est finie.
Place aux mots...
et il faut qu'ils soient aussi justes et bien choisies que ceux qu'elle vient de lire...
***
Fasse les astres que je ne décline pas tout de suite !
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Merakih 17 Nohanur 1510 à 11h27
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Je protégeais ma fille.
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Elle ouvre les yeux.
Un regard bleuté troublant.
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…
Ce n’est pas grave…
Un jour tu comprendras.
…
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Elle referme les yeux.
La vie ?
Un concept abstrait.
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… Le thé… vous aimez le thé ? et la neige ? …
… moi, j’aime le thé, et aussi la neige…
Mais la neige et le thé ne vont pas ensemble.
Alors il va falloir changer.
Et choisir.
Toi, tu choisirais quoi ?
…
***
Elle s’étire avec nonchalance, comme un chat.
Elle aurait pu être une tydale admirable, servir le Matriarcat avec ferveur.
Et pourtant elle est là, dans cette prison, seule et sale.
Innocente comme l’enfant, un enfant égaré qui ouvre des yeux étonnés sur le monde.
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Moi, c'est elle | |
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Le Merakih 17 Nohanur 1510 à 15h34
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Lyhndael ramasse le livre et rassemble ses affaires,
lentement...
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Alors ferme les yeux mais ne ferme pas ton esprit !
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Un coup d'œil autour d'elle, la coupeuse souffle la flamme...
et prononce ses derniers mots
dans le noir
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Les mots sont peut être des pierres mais ils tuent aussi surement que des lames.
Alors réfléchis à ceux que tu vas prononcer lorsque tu rencontreras à nouveau la gardienne Yiu.
*** Elle se retourne vers la porte et frappe pour sortir. Pas d'adieu ou d'au revoir... ***
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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