|
|
|
|
|
|
|
Le Luang 19 Marigar 1512 à 22h15
 |
|
 |
 | Une question ? Non, des centaines !
La toute jeune promue maîtresse d'armes ne quittait pas des yeux sa Carias. Essayant de faire le point rapidement, trier le bon grain de l'ivraie.
Elle serrait dans ses mains sa toute nouvelle insigne, ses doigts y revenant encore et encore, comme pour en apprendre par coeur chaque détail.
Comme pour s'ancrer dans cet univers totalement différent dans lequel elle venait de plonger d'un coup.
Il lui fallait maintenant découvrir ce nouveau manteau, l'apprivoiser et faire en sorte qu'il ne soit pas trop grand pour elle.
La Carias lui avait clairement indiquée qu'elle ne répondait désormais plus qu'à elle directement.
Il fallait donc donner la direction, les détails de l'itinérance viendraient en leur temps.
J'ai une interrogation et trois souhaits.
Sourire fugace, plaisir évident.
Et comme à chaque fois que je vous rencontre, j'ai l'impression de faire face à un génie de comte, je vais commencer par exprimer mes trois voeux :
Le ton change d'un coup et devient solennel.
Je souhaiterais renouer, réaffirmer ce lien qui avait été forger avec nos soeurs guerrières nelda. Je pense que nous avons beaucoup à apprendre d'elles et une bonne entende est précieuse en ces temps sombres...
Les mains se tordent. Les phalanges deviennent blanches.
Je souhaiterais ajouter, expérimenter un groupuscule au sein de notre cariatide : des danseuses formées spécialement pour affronter des sorciers. Car quand le pouvoir est grand, la menace est terrible.
Pour ce faire, il serait nécessaire de solliciter, sélectionner des liadhas du Fatalisme expérimentées, capables de manier un minimum l'Execution et surtout à l'esprit bien trempé.
Je souhaiterais enfin compléter les nombreux ouvrages écrits sur notre art de la danse. Il s'agit peut être d'orgueil mal placé de ma part... Une envie de laisser un peu de moi pour les générations futures peut être... Mais néanmoins ou plutôt néanplus je pense que ces ouvrages font preuve d'une lacune véritable : ils oublient que notre faction n'est pas fait que d'une cariatide.
L'ajout d'une fidèle de la cariatide de l'Art serait un ajout magnifique,
pour lui donner plus de visibilité,
pour lui donner mouvement.
Une longue inspiration est prise avant de replonger.
J'arrive alors à ma question : comment associer Symbiose et responsabilité ?
Car je sais qu'en acceptant, en recherchant des responsabilités en sein de notre cariatide, je me lie encore plus à notre faction. Je perds un peu de cette liberté si unique qu'est celle des symbiosées...
Cette liberté si chère à certaines symbiosées qu'elles en oublient leurs devoirs...
Cette liberté qui nous permet d'affronter Syfaria.
La liadha manque tomber à l’achèvement de ce si long discours. Elle s'ancre, dans l'attente de la réponse
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
 | |
 |
|
 |
|
|
|
Le Dhiwara 1 Astawir 1512 à 17h19
|
|
|
|
Lot'hi écoute la nouvelle maitresse d'armes jusqu'au bout, sans laisser transparaitre de quelconque réaction, puis répond enfin :
Vous pouvez tout à fait raffermir les liens passés avec les guerrières de l'Ordre. Ceux-ci sont plus ou moins étroit, selon les saisons et le temps qui passe, et s'il y a eu quelques échanges parmi les Lames non symbiosées, il est vrai que le contact concernant les symbiosées est quelque peu silencieux ces derniers temps.
Concernant votre volonté de former des danseuses spécialisées... pourquoi pas ?
Je ne vous cache pas que je préfèrerais qu'un maximum de nos Lames soient capables d'affronter des créatures magiques sans se flétrir au premier coup psychique, mais ce n'est pas une raison pour empêcher d'autres initiatives : faites donc, et tenez-moi au courant de l'évolution de ce projet.
Concernant votre troisième souhait, il n'est pas de mon ressort de l'exaucer ou non, mais seulement du vôtre, liadha : il ne tient qu'à vous de concrétiser ce projet, et de trouver une artiste pour vous compléter.
La Carias fait une brève pause, avant d'ajouter finalement :
Quant à votre dernière question... je ne suis pas sûre de la comprendre.
Il est aisé de concilier symbiose et responsabilité : en mettant la première au service de la seconde.
La liberté que vous mentionnez, par contre, celle que certaines préfèrent à leur devoir envers notre faction... Vous ne la perdez pas, en réalité, liadha : nulle d'entre nous ne l'a jamais eue, depuis le D'hapu.
Celles qui l'acquièrent, quelle que soit la fonction qu'elles abandonnent pour cela, le font seulement au détriment du Matriarcat, malgré ce qu'elles prétendent ou croient.
| |
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 6 Astawir 1512 à 18h38
|
|
|
| Lyhndael avait ressenti au plus profond de son être la vérité incarnée dans les paroles de la Carias.
Comme si Lot'hi avait mis en mots cette force qui dirigeait sa vie.
*** La toute jeune maîtresse d'armes se redresse dans un salut, formel mais empli de respect.
Elle prononce alors ses vœux, comme un engagement irrémédiable ***
Ma vie pour servir !
*** Irrémédiable mais emprunt d'une joie véritable.
Lyhndael sourit à sa supérieure. Elle n'a plus rien à ajouter mais ne veut rompre cet instant.
Alors elle observe la Carias, comme pour percer du regard sa carapace et y lire son secret.
Car maintenant elle n'a plus le droit d'échouer car ses échecs n'auront plus de conséquences que pour elle. ***
Des directions étaient données, il lui fallait maintenant tracer la route.
En se méfiant de l'Orgueil, toujours, encore plus maintenant qu'avant.
Elle avait vu les ravages que ce sombre feu pouvait causer.
Ses premiers pas la dirigeront vers l'astrologue Voroshk, non pour quérir une vision mais pour remercier et soumettre une requête, encore.
Mettre en mouvement le Matriarcat pour que le Déclin ne le rattrape qu'à l'achèvement du Tableau.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
| |
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 27 Astawir 1512 à 16h08
|
|
|
| *** Le temps s'était envolé et des jours, des semaines, presque des mois avaient passés. ***
Lyhndael se dirige vers les Miettes dans un pas mêlant marche et foulées rapides : la journée était bien entamée et elle sait qu'il lui faut encore assurer la lourde et passionnante tache de contrôler le nouvel armement qui a été préparé pour la formation de jeunes anjas du lendemain matin. Elle y passera à n'en pas douter une bonne partie de sa nuit.
Ses nouvelles fonctions lui prenaient la majeure partie de son temps. La nouvelle maitresse d'armes espérait qu'il ne s'agissait que du chaos du début et qu'une fois ses marques prises, elle serait capable de s'organiser plus efficacement.
Son mou se moquait régulièrement de ses espérances illusoires.
Malgré cela, la liadha n'avait pas mis de côté ses projets, ses visions diraient certaines, ses rêves diraient d'autres. Et elle avait enfin trouvé le créneau pour aborder l'une des étapes les plus critiques : le contact du Dragon.
Pour avoir survécu à de précédentes rencontres, elle avait la folie de croire qu'elle y survivrait encore et toujours.
Sans hésitation, presqu'en terrain conquis, elle entre dans la haute bâtisse faite de marbre. Elle échange brièvement des salutations avec quelques connaissances mais ne s'arrête pas.
Ses bottes raisonnent sur le dallage de la bâtisse, mais Lyhndael n'y prête pas attention. Elle se répète ce qu'elle va dire, recense ses arguments. Elle avait déjà eu l'occasion de les tester, ce qui lui permet d'en écarter certains.
Elle sourit au souvenir de cette soirée avec la Faucheuse Hyrelda, sa chère sœur de combat à qui elle devait finalement pour bonne partie sa nouvelle fonction. Elle avait réussi à l'embarquer dans cette presqu'aventure sous le prétexte fallacieux d'une invitation pour fêter sa promotion. Elle lui avait alors parlé de son projet d'un groupuscule d'élite, spécialisé dans la chasse aux sorciers. Voyant que ses mots trouvaient sens chez sa camarade, elle l'avait alors missionné, le mot s'imposait : il fallait un leader à cet élite, quelqu'un de capable et d'efficace. Hyrelda ne s'était presque pas débattu au bout de l'hameçon.
Si le Dragon le voulait bien, alors le bruit serait lancé de sorte à ce qu'il trouve un écho vibrant chez certaines liadha du Fatalisme.
Enfin, arrivée devant la porte d'une petite office, elle s'arrête. Elle ne se laisse que le temps de respirer une fois, deux fois à pleins poumons puis frappe à la porte avant de lancer.
Astrologue Matroshka, êtes vous là ?
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
| |
|
|
|
|
|
|
