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Un pied dans la forge

(mais pas dans le feu...)
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Sujet lancé par Séoane
Le 06-01-1511 à 19h35
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Posté par Shyama,
Le 16-01-1511 à 10h29
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Séoane

Le Julung 6 Jangur 1511 à 19h35

 
***
La petite tydale quittait les ruelles crasseuses et puantes pour se plonger dans un univers tout différent. La chaleur de la forge se présentait en reine des lieux, trônant dans la pièce où s'activait le Nuage. Le Serpent aime la chaleur dit on, et le regard de Séoane le confirmait.
***


Hajar, Shyama.
***
Avisant une table, Séoane s'avança dans la pièce pour y déposer tout un bardat d'affaires diverses.

Aile d'assoiffée (2)


Ecaille de Gryott (1)


Poison de Jarilith (2)


Cervelle de Chiroptère (1)


Perle d'Okabries (2)


***

Voici ce que j'ai tout d'abord à offrir. A toi ou à Zynia selon qui en a l'utilité.

***
La Mestre Erudite s'était également plongée dans l'antre nouvelle de Shyama à la suite de la Semeuse de Mort. De fait, les deux artisanes pouvaient juger et contempler le fouilli.
***

Je ne sais pas à quoi peuvent bien servir ces trucs.
J'aime bien la perle.
Le poison, j'imagine ce que l'on peut en faire. Pas facile à manipuler.

***
Elle pivota son regard de l'une à l'autre. Il fallait laisser Shyama quitter sa transe habituelle pour rejoindre le sol.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Zynia

Le Julung 6 Jangur 1511 à 21h15

 
Après avoir saluer la Maîtresse artisane comme il se devait, Zynia regarda la petite tydale sortir les ingrédients de son sac. Conservant son franc-parler quand il s'agissait d'ingrédient, il répliqua:

J'aurais l'utilité des perles d'okabries, des poisons de jarilith et de l'écaille de gryott.

Puis, la Mestre érudite se tut.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Shyama

Le Vayang 7 Jangur 1511 à 20h29

 
Ambiance
*** Dans la semi-pénombre de ce lieu d'une chaleur étouffante, une ombre échevelée se détachait sur un fond rougeoyant.
L'ombre dansait étrangement, imprimant elle-même le rythme de la musique qui la faisait danser.
Elle semblait bien décidée à n'accorder aucune attention à ses visiteuses.

Tout chantait à ses oreilles... Le métal chauffé à blanc, torturé entre marteau et enclume, chantait d'un son clair sous les coups de masse, puis faisait grésiller l'eau dans laquelle on le plongeait; Le soufflet imprimait son son sourd à la mélodie peu mélodieuse, le crépitement du foyer...

Une ultime fois, la plaque de métal prit un bain dans son seau, et leur rencontre tempétueuse s'exprima au travers d'un nuage de vapeur crépitant, se vengeant au passage en faisant friser mesquinement les cheveux de la tydale.

L'artisane la posa sur un établi avec un douceur bien en désaccord avec les coups violents qu'elle lui avait asséné encore quelques minutes plus tôt.


Et, enfin, considéra les intruses.

Et leur accorda un sourire. ***

'jar, Serpent, 'jar, Celle des Etranges !
*** Elle considéra un moment les ressources étalées sur la table, puis finit par secouer ses cheveux. ***

Beau tableau de Chasse, Serpent.
Les crocs sont acérés. Et le venin mortel !


*** Elle désigna les fioles qu'elle reconnaissait être du poison de Jarilith. ***

Avec ceci, la Sombre peut imprégner le croc d'une Miséricorde.

Ces Etranges sont trop organiques pour accepter de s'unir convenablement avec le Métamorphe.
Nul n'a réussi. Du moins... jusqu'à présent !

La Sombre compte bien changer cela au sein des Croûtons...

Mais elle a besoin de savoir, et de Fils Directeurs....


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Séoane

Le Vayang 7 Jangur 1511 à 22h44

 
***
Les fioles attiraient le regard et l'intérêt. On devinait la salive infâme d'une effluve mortelle, prête à jaillir des fioles. Séoane ne se souvenait pas de la façon dont elle avait pu prélever ce qui lui parlait aussi bien de mort que ce venin là. On devinait que le croc qui le dispensait déchirait l'âme avec violence. Aucune pitié ne pouvait se trouver dans l'emploi d'un tel jus. Alors nommer un poignard "Miséricrode" avait quelque chose de purement ... matriarcale.
***

Très bien, ceci est pour toi.

***
Devinant le désapointement de Zynia, la Semeuse de Mort ne laissa aucun temps mort et enchaina sur le reste de ses possessions.
***

Puisque les perles te plaisent, elles sont tiennes Zynia. Mais comme pour le Nuage, dis moi. Dis moi à quoi tu les destines. Je veux savoir. un peu. Je ne veux pas te regarder exercer ton art, je n'y comprendrais rien. Cela demande trop de concentration pour moi.
Mais au moins savoir à quoi elles peuvent te servir.

***
Elle avisa l'écaille de Gryott.
***

Ca aussi tu dois me dire. Et je te le donne.
Le reste ...
est pour Shyama.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Zynia

Le Sukra 8 Jangur 1511 à 09h52

 
La Semeuse partagea donc ses trouvailles avec l'artisane et l'érudite, sur la base de leurs intérêts évoqués. Zynia n'était pas désappointée ensuite. Elle était simplement contente qu'une lame pense que ce qu'elle avait trouvé sur les cadavres des bestioles rencontrées pouvait servir à d'autres, à défaut de soi-même.

Et bien, le poison de jarilith me sert dans la composition des potions d'anti-poison et des onguents empoisonnés, les écailles de gryott dans celle des potions permettant de récupérer de la mana en grande quantité et les perles d'okabries font partie des ingrédients de plusieurs potions dont une visant à dissiper les effets de la sorcellerie.

Voilà pour les présentations.

Danhya pour tes présents, Séoane. Je tâcherai d'en faire bon usage. Sache simplement que ces trois ingrédients sont les principaux ingrédients que je recherche sur les créatures de Syfaria.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Séoane

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 12h03

 
***
Séoane eut un hochement de tête. Son regard restait dur et son visage fermé, mais la voix adoucissait l'allure de serpent à l'affut.
***

Je me souviendrais de te les amener si j'en trouve d'autres.

***
De toutes ses affaires, Séoane finit par extirper une épée. La lame frustre n'était rien moins qu'une épée courte refaçonnée. Mais la Semeuse de Mort cachait difficilement un petite fierté.



Elle déposa l'épée acérée sur la table, au milieu du reste du fourbi déjà réparti en deux parts. Là, elle jugea Shyama et ravala toute sa fierté d'un coup ; elle présentait une lame minable à la plus grande artisane dans le métier de tout Syfaria. Enfin, même si ce jugement est exagéré, la Semeuse de Mort ne voyait pas autrement sa soeur.
***

C'est ma première lame.
Je l'ai réalisée à partir du premier enseignement reçu. A Utrynia. Avant d'escorter tout le monde jusqu'à Kryg.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Shyama

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 12h49

 
*** Shyama accepta les présents de Séoane avec un reconnaissance muette mais sincère.

Puis se pencha sur la lame présentée de l'oeil critique de la passionnée.

D'abord sans la toucher, elle en observa l'aspect général, l'équilibre de sa forme, le brillant de son tranchant, l'épaisseur de sa lame sur ses principales parties, jugeant de la répartition de l'équilibre entre chaque. La forme du pommeau et de la garde ne furent pas épargnés.

Puis elle en tâta le fil, sur la pointe, sur le tranchant, près de la garde, avant de la caresser lentement sur toute sa longueur.
La prit en main, la soupesant, en cherchant le centre de gravité, et hocha la tête.

L'approchant de son nez, elle la renifla longuement, avant de goûter au métal du bout de sa langue.

Elle en saisit alors la fusée et tendit le bras à l'horizontale, pour estimer le poids de la longueur de la lame et s'assurer de la régularité de sa ligne.

Enfin, elle reposa l'épée acérée, hochant la tête d'un air agréablement surpris.

Une lame simple, sans fioritures, mais respectant sans conteste les canons essentiels de l'art tydale de la forge des lames. Visiblement taillée pour l'attaque plus que pour la défense, certainement un peu trop d'ailleurs.
Mais elle n'y distinguait aucun des défauts majeurs ni des grossières erreurs des amatrices débutantes, qui ajoutaient sans vergogne des gouttières inutiles ou affûtaient excessivement la lame au détriment de sa souplesse et de résistance.

Certes, elle distinguait quelques erreurs, quelques rudesses et deux ou trois impolitesses, mais dans l'ensemble, elle distinguait dans cette oeuvre-là un amour et une connaissance de la Lame qui présageait de toutes les bonne qualités d'un Orfèvre des Lames...


Elle exprima sa satisfaction d'un nouveau hochement de tête. ***


Un travail correct.
Oui, vraiment correct.

Serpent ne s'est pas laissé prendre au Collet grossier de la Beauté avant la Qualité.
Et cela est ce qui fait la Beauté. Non l'agrément de l'Oeil, de surface, accessoire, qui doit n'être là que pour sublimer l'Essence première, qui est le Vrai Beau.

Elle a compris Ce qui fait la Tranchante, cela se sent.
Elle en a le Sens.

Bien sûr, elle n'est pas parfaite. Mais l'essentiel est là.
L'Ultime se cache, pas bien loin sous le Métamorphe....

Cette Lame est Bonne.





Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Zynia

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 16h07

 
Cela était donc vrai: la lame en façonnait également, et pas seulement de la pointe de la sienne. La Mestre érudite observa l'arme déposée sur la table de l'artisane. L'alchimiste n'y connaissait rien à la ferronnerie, ni à l'art du combat, mais elle se dit qu'il était déjà intéressant d'arriver à forger une lame et à l'unir à un pommeau. La Maîtresse artisane vint confirmer tout ceci après un examen approfondi de l'épée acérée réalisée par Séoane.

Félicitations Séoane ! Je sais qu'il est gratifiant de savoir que ce que l'on a forgé, concocté, peint, tressé, tissé, préparé, écrit, pensé, sculpté, taillé soi-même est apprécié et peut être utile à quelqu'un. Te voilà donc artisane... à temps partiel..., plaisanta l'ancienne distilleuse avant de sourire aux deux sans-âme.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Séoane

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 19h23

 
***
Le regard de glace de la tydale n'exprima pas plus que la légère fierté aperçue au début. Elle tourna l'épée sur la table, fixant la première oeuvre et releva sa tête qui dégoulinait de sueurs sous la chaleur de la forge.
***

Je ne sais quoi en faire.
J'ai vu un marchand. Il n'en a pas dit autant de louange. J'en ai vu un autre, il voulait me vendre une meilleure Lame.
Je sais que cela n'est qu'un pas.
Le premier.
Comme pour la Danse.

***
Il fallait forger, forger et encore forger pour parfaire les Couteaux. Le sien était une véritable oeuvre d'art et lui donnait pleinement satisfaction. Pour comparer, elle sortit la driandrel de son fourreau et manqua transpercer Zynia. Mauvais geste ou tentation contenue ? La chaleur brouillait ses perceptions.


***

J'aimerai un jour pouvoir faire cela.
Tu m'expliques, Shyama ?

***
Et puis d'un seul coup lui vint un blanc. L'esprit fixait la Lame de Furie, incrédule. Quelque chose n'allait pas. Séoane pivota sa tête de Zynia à Shyama. Elle questionna le Nuage, comme on les interroge habituellement, pour connaitre le sens du vent et la météo du jour.
***

J'ai oublié son nom.

Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Zynia

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 19h53

 
Sur ses gardes depuis la conversation que la sang-âme avait eu avec la nouvelle Mestre de Kryg peu avant d'entrer dans l'Akashyama, la Mestre érudite se méfia lorsque Séoane posa la main sur la garde de son épée. En fait, il semblait que l'on ne savait pas vraiment qui de l'arme ou de la lame commandait l'autre. Un pas de côté et la voilà hors de portée de la combattante lorsque celle-ci sortit le driandel de son fourreau.

Elle souhaitait en faire d'autres pareilles, qui plus est. Comment cela se peut-il? Etait-ce là la création d'armurerie la plus difficile à réaliser? Ceci expliquerait cela. Ou alors la petite tydale était complètement fascinée, envoûtée par cette arme et voulait la reproduire?

Il faudrait y prêter attention. Qu'il n'y ait pas dérapage.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Shyama

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 20h18

 
*** La Sang-Âme eût un sourire en coin. ***

Le nom donné à la naissance a-t-il tant d'importance ?
Séoane est Serpent mais l'un ne signifie pas l'autre....

Si Serpent a oublié ce nom que la Sombre avait donné, alors c'est qu'il n'était pas bon.
Puisque la compagne la plus proche de cette Furieuse est le Serpent, elle, mieux que quiconque saura déterminer en son coeur, les mots pour la désigner....


Quant à faire une Furieuse....
Oui, du travail, beaucoup de travail il y a. Battre le Métamorphe jusqu'à n'en plus sentir ses muscles.
Perdre de l'eau et du Rouge devant l'Enclume.
Se laisser marteler, former par le Métal.

Elle ne se laissera pas apprivoiser si facilement. Sur d'autres Tranchantes avant de parvenir à la dompter, elle devra s'exercer.


*** Elle jeta un coup d'oeil sur la lame forgée par Séoane, à nouveau et la caressa du bout des doigts. ***


Oui, les Soeurs méprisent souvent les Acérées.
Trop petites. Trop légères. Pas assez impressionnantes, ni puissantes pour leurs désirs de grandeur....

Et pourtant, elles sont légères, maniables.
Et parfaites pour les entraînements...

Peut-être à l'Hôtel des Ventes, trouvera-t-elle une compagne ?

*** Se dirigeant vers un coin du foyer de la forge, l'artisane s'empara d'une casserole qui bouillonnait gentiment, sempiternellement.
Elle versa le chai délicatement épicé qu'elle contenait dans trois gobelets de métal martelé et les proposa à ses visiteuses visiblement éprouvées par la chaleur de la pièce.

Et finalement, elle désigna une ébauche d'épée à Séoane. ***

Que le Serpent montre au Nuage son savoir-faire.... Si elle s'y sent prête.




Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Séoane

Le Dhiwara 9 Jangur 1511 à 23h43

 
***
La lame de furie observait les yeux bleus de Séoane. Elle voulait boire le sang de quelque chose. Elle réclamait son du. Et la Semeuse de Mort aspirait à se déchaîner également. Le mouvement de recul de Zynia la tira de sa rêverie pour la ramener dans la forge.
***

J'ai gardé avec moi les outils.
Ceux pour forger.
Enfin, les premiers nécessaires.

***
Une nouvelle fois, la petite tydale fouilla dans ses affaires. L'encombrement qu'elle supportait n'avait aucun sens pour une guerrière. Elle présenta tout d'abord un marteau de forge.



***

Il est simple.
On m'a dit que chaque forgeronne a sa manière spécifique de forger.
Et donc son propre marteau.
Fait pour sa main.

***
Elle déposa le marteau et s'en alla chercher un autre instrument. Plus léger, moins encombrant, plus simple dans son aspect encore, il ne payait pas de mine. Comment un tel outil pouvait il servir à quoi que ce soit pour la fabrication d'une arme ?



***

Ca, j'ai encore du mal.
Il faut être appliquée. Y aller doucement. Comme quand on veut découper de fines tranches de roti.

***
Les outils déposés sur la table, elle s'en alla juger le morceau d'épée mit à sa disposition. Une lame, brute, sans âme mais avec déjà une forme prête à aspirer un nom. Quand même, ça faisait super classe de donner un nom à un Couteau. Elle ne pouvait pas rester ainsi avec sa Lame de Furie. Elle enfila des gants de cuir épais. Les doigts graciles disparurent ainsi qu'une bonne partie des poignets. Puis elle lissa la pièce de métal, la plongea dans le feu de braises et attendit un moment avant de l'en ressortir.

Et puis le premier coup fut donné. Un vibrant et violent coup de marteau sur un morceau pas assez chaud pour se laisser dompter. La petite tydale s'en rendit compte et replongea la lame dans le foyer. Elle reprit ensuite son morceau et lui assaina le rythme d'une danse plus métallique que celui qui les avait accueillis Zynia et elle.

L'énergie dépensée lui faisait du bien. Elle oubliait sa lame et son appétit de sang. Elle oubliait comment elle se retrouvait à Kryg, deux mois après son dernier souvenir et un passage dans le pilier. Elle s'appliquait toutefois à façonner dans sa forge une idée.
***

Tu veux en faire quoi, Shyama ?
Une lame courte ? Une lame fine ?



Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Shyama

Le Luang 10 Jangur 1511 à 22h37

 
*** Shyama s'approcha du soufflet et raviva la forge, sans même regarder Séoane. ***

Ecoute, et tu sauras....
Ecoute, mais pas avec tes oreilles, Serpent.

Ecoute et elle-même te le dira....
Elle te dira son devenir.

Tu n'as pas le choix, son Tableau est déjà formé.
Au Serpent d'être son Abeille.

Définir ses forts et ses faibles.
Améliorer et corriger, pas transformer.

On ne fait pas d'une baleine un aigle....



Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Séoane

Le Matal 11 Jangur 1511 à 21h30

 
***
Les blings et les blangs de son marteau répondaient à ses penchants. La petite tydale développait une force étonnante dans son travail, sans relâche, sans à coup, mais sans non plus la moindre expression de satisfaction. Elle était concentrée, appliquée, pas vraiment douée mais volontaire.

A ce niveau de compétence, le résultat ne pouvait faire l'ombre d'un doute. Sautant pour alimenter le feu, puis pour jouer avec la lame, puis pour l'affiner, la limer, la caresser, les gestes manquaient simplement d'expérience pour être autre chose que mécaniques.
***

Ah
Une épée acérée. C'est bien quand même.
Je ne me rappelle pas de tout avant le pilier. Mais se souvenir de la manière de faire une épée, c'est bien non ?

***
Il ne restait plus qu'à se souvenir de la manière de s'en servir. Mais pour cela, la Lame de Furie était un guide autrement plus inspiratrice que le marteau.
La pierre à aiguiser commença son oeuvre. Séoane revenait toutefois avec le marteau lorsqu'elle n'était pas satisfaite sur un point précis. Elle s'appliquait avec une infinie délicatesse, comme lorsque perdue en pleine nature il lui fallait recoudre sa tunique pour éviter de mourir de froid dans la nuit à venir. Sauf que là ... question mourir de quelque chose ... c'était plutôt de chaud. ***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Shyama

Le Julung 13 Jangur 1511 à 20h00

 
*** Shyama observait, en silence, la blonde tydale s'escrimer sur la lame.
Elle forgeait plus avec sa tête qu'avec son coeur, et la volonté palliait au manque de savoir-faire.

Elle constata avec bonheur qu'elle remarquait d'elle-même la plupart des défauts majeurs de la lame et corrigeait ses erreurs naturellement.

Perfectionniste, parfois trop, elle allait parfois à l'encontre de la nature du métal, au risque de le fragiliser.

La regardant faire, elle n'intervint que très rarement, pour lui montrer un point, ou lui expliquer quelle technique permettait de moins se fatiguer.

Elle préférait laisser le métal forger Séoane, et le dialogue s'installer entre eux.

L'ouvrage achevé, elle l'examina, avec autant d'attention que la première et constata que la qualité s'était améliorée. ***


Le travail est bon.
La sueur mérite repos, et l'effort nourriture.

La Sombre propose un repas chaud et un lit au Serpent.

Et, demain, si elle le veut toujours et qu'elle s'en sent capable, de donner vie à une Morbide ?

La Sombre lui montrera les alliages et les différentes sections.



Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Zynia

Le Julung 13 Jangur 1511 à 20h12

 
Cela faisait longtemps que la Mestre érudite s'était retirée, doucement, tranquillement, discrètement, pour laisser les deux Sans-Âme discutailler métier. Son absence ne serait pas remarqué. Et elle avait à faire. Des potions, bien sûr, mais pas seulement...


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Séoane

Le Julung 13 Jangur 1511 à 21h55

 
***
La Semeuse de Mort se laissa tomber à terre.
***

Donner vie à une morbide ?
Il faudra plus que des ingrédients.


***
L'esprit bousculé par les vapeurs et les fumées, la tête sourde des coups de marteau, l'âme tendue à rompre à cause du driandrel, la petite tydale se rendit compte qu'elle avait besoin d'une pause. Sinon elle allait finir pas tuer tout le monde dans la forge, uniquement Shyama en fait, puisque Zynia s'était échappée sans doute très inspirée.
***

Manger.
Se reposer.
C'est une bonne idée.

***
Séoane se leva au bout d'un moment, son regard dans la contemplation de la Maîtresse artisane qui s'activait. Elle plongea ses mains dans un seau d'eau et se débarbouilla le visage dans le même temps qu'elle calmait l'ébullition interne.
***


Après, j'irais à la Chasse.
Il sera tant de cette pause.
Aussi.

Shyama ? Pourquoi la Sombre ?


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Shyama

Le Sukra 15 Jangur 1511 à 11h35

 
*** L'infatigable artisane acquiesça au programme de la danseuse.
Emportée par l'élan de sa passion pour le métal, elle en avait oublié que sa soeur Sang-Âme, était avant tout faite pour reprendre la vie, bien plus que pour la donner à des lames.

Elle tendit un nouveau bol de chai fumant et épicé à Séoane. ***


Le sucre pour la fatigue, la chaleur pour faire baisser la température.

*** La dernière question de la Semeuse sembla lui poser des problèmes existentiels et elle resta silencieuse un moment, tout en examinant la qualité de quelques blocs de fer qui ne semblait pas la satisfaire. ***


Pourquoi Sombre ?
Parce que tel est son nom, déjà. Parce que tel est son Tableau.

Parce que telle est son âme. Noire, noire comme le petit phacochère....
Telle est sa vie, embourbée dans la suie et le rejet des Soeurs, tel est son esprit, perdu dans la Nuit et la Multiplicité des Pensées...

Comme le Nuage qui apporte l'orage, grondant, sans repos, hésitant entre pluie et tonnerre, entre feu et vent....



Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Séoane

Le Sukra 15 Jangur 1511 à 22h58

 
Ambiance

***
Le thé fumant dispersait les envies de la lame de furie. La Semeuse de Mort s'apaisa en se brûlant la langue dans une première gorgée. Elle retint un cri, bouche grande ouverte, buvant pour le coup les paroles de la Sombre.
***

Je vois.
Ta chevelure est sombre. Ton esprit s'y perd. Tu vis dans une forge à l'abri de la lumière. Tu es rejetée, mais toi tu ne te rejettes pas.

***
Elle souffla sur la fumée de son breuvage avant de tenter de s'y replonger. Elle finit par accepter de patienter encore un peu pour humer les parfums des épices au lieu de les boire.
***

Ma chevelure est claire. Elle m'éblouit. Je vis dehors, en plein air. Et finalement je te ressemble.

***
Le petit sourire qui naquit sur les lèvres de la Semeuse de Mort trahit sa fierté devant ce constat. Elle déplia son corps et sa satisfaction. Le toit du Nuage, où qu'il se trouva, procurait une espèce de drogue à son esprit, le repos de la guerrière, le repos dans l'action d'abord, puis dans la détente, puis dans l'oubli. La Semeuse de mort désigna ses outils de forge.
***

Je te les confies, Shyama.
Je n'ai pas de maison à Kryg.
Alors c'est le meilleur endroit pour cela.
Ici.
Ou cela sert.
Après la Chasse, je reviendrais.

***
Car oui, si le noir avait quelque chose d'hypnotisant, si la Sombre l'attirait, c'est parce qu'elle vivait dans la lumière et qu'elle même se dorait au soleil.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Shyama

Le Dhiwara 16 Jangur 1511 à 10h29

 
*** Plongeant son nez dans son gobelet, Shyama accepta avec une reconnaissance timide les paroles de la Semeuse de Mort.

Il était si rare qu'elle se sente comprise et reconnue pour ce qu'elle était. Acceptée, justement.
Récemment encore, celles qu'elle croyait être les seules à la reconnaître avaient prouvé le contraire.

Un peu de chaleur interne monta de son coeur à ses joues, mettant pour une fois en harmonie son être avec son corps habitué à l'ambiance étouffante de sa forge.

Elle jeta un coup d'oeil aux outils de Séoane et souffla doucement :
***

Elle en prendra soin comme si c'étaient les siens....
Et souhaite une bonne chasse au Serpent !



Shyama,
Sombre comme un Nuage

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