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La Citadelle de Kryg

Une séparation officielle...

... une Lame et une Sorcière quittent le Fatalisme
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Sujet lancé par Nemès
Le 23-03-1511 à 15h52
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Posté par Nemès,
Le 30-03-1511 à 00h50
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Nemès

Le Merakih 23 Marigar 1511 à 15h52

 
***
Pour la seconde fois, Nemès allait rendre ses insignes.
La première, c'était sous prétexte d'un faux bannissement pour aller accomplir une mission incognito.
Mais cette fois... c'était pour de vrai.

Après avoir consacré ses dernières années à la Cariatide du Fatalisme, Nemès ne pouvait s'empêcher d'avoir les tripes nouées en cet instant.
Il fallait donc y mettre les formes.

A peine arrivée à Kryg, Nemès envoya une courte pensée à Khamaat pour lui dire de se préparer, et la Danseuse fila directement chez elle.
L'après-midi était déjà bien avancée et elle ne voulait pas perdre de temps.
Elle commença donc par préparer son matériel : affûter et astiquer ses armes, cirer son armure de cuir jusqu'à ce que celles-ci brillent impeccablement, et finalement briquer son insigne. La Danseuse se rasa ensuite le crâne puis pris une rapide douche. Il était hors de question qu'elle paraisse devant la Carias avec quoi que ce soit de travers dans sa tenue...

Une heure après son arrivée en ville, ce fut donc une Nemès habillée de son armure de cuir noir impeccable, Nimisha au fourreau sur sa hanche droite, la faucheuse tydale accrochée à sa hanche gauche, qui rejoint - la démarche un peu raide - Khamaat devant les portes de la Citadelle de Kryg.
***


- Prête? demanda-t-elle, légèrement tendue, à son amie.



 
Khamaat

Le Merakih 23 Marigar 1511 à 18h05

 
Khamaat était arrivée quelques jours auparavant, sa course folle à travers la plaine entre Utrynia et Kryg ayant pris fin, elle avait eu le temps de reprendre gout à la vie citadine, retrouvant sa maison, ouvrant les volets le matin pour prendre un petit déjeuner avec la vue sur le marché... Ici, protégée par les remparts de la cité, la vie s'écoulait paisiblement.

L'Arcaniste avait aéré son logement, reprit un rythme plus... "ménager" en enlevant les housses posées avant son départ sur les meubles pour éviter qu'ils ne prennent trop la poussière. Tous ces petits gestes quotidiens revenaient après une longue période de bivouac qui n'allait pas tarder à reprendre malgré tout, mais Khamaat se détendait ainsi.

Une pensée de Nemès lui parvint : il était temps de se rendre la Cariatide. Elle se prépara longuement et au moment d'attacher son insigne de Némésis, elle hésita, le regarda longuement avant de le lustrer avec précaution.
Mais elle ne le porta pas : l'heure était venue de le rendre.

Deuxième départ d'une Cariatide... Khamaat esquissa un sourire désolé en se regardant dans le miroir.
Oui, décidément, le Tableau était taquin avec elle et aimait la faire aller et venir, telle une navette sur le métier... tantôt ici, tantôt là...
Et comme la première fois, ce départ se ferait sans heurts, Khamaat sachant qu'elle n'avait commis aucune faute et suivi les consignes à la lettre. Mais elle était entrée dans la Cariatide pour officialiser son partenariat qui durait depuis longtemps avec Nemès.
Cette dernière quittait la Cariatide... et au nom de ce même partenariat qui avait motivé sa première décision, Khamaat la suivait également, comprenant ses raisons pour avoir été témoin direct de certains évènements desquels avait découlé ce choix difficile pour son amie.

L'Arcaniste rejoignit le lieu de rendez-vous indiqué par son amie, vêtue de son armure de cuir liquide noire par-dessus sa tunique verte, une cape marron ouverte, flottant sur les épaules.
Khamaat sentit la tension de son amie qui s'était montrée assez véhémente dernièrement... conséquence logique d'une patience mise à rude épreuve et finalement épuisée par certaines sœurs, aussi, l'Arcaniste lui adressa un sourire qui se voulait apaisant


'Jar Némès ! Oui, prête en ce qui me concerne... Je t'en prie

Ajouta Khamaat en indiquant la porte de la Citadelle, laissant le soin à Nemès d'y entrer en premier.


 
Nemès

Le Merakih 23 Marigar 1511 à 18h26

 
***
La future ex-Faucheuse prit donc son courage à deux mains et, après avoir sobrement saluer les gardes de faction, poussa la lourde porte.
Ce fut quasiment sans regarder ce qui se passait dans le bâtiment qu'elle franchit machinalement le chemin qui menait aux bureaux de la Carias, à l'étage.
Même avant d'affronter un Khalitzburg elle ne ressentait pas un tel mal-être.

Elle n'hésita qu'une fraction de seconde avant de frapper à la porte.
L'hésitation n'avait pas sa place ici, quand le vin est tiré il faut le boire jusqu'au bout...
***




 
Khamaat

Le Merakih 23 Marigar 1511 à 20h51

 
Khamaat entra à la suite de Nemès, la suivant également d'un pas rapide pour ne pas se laisser distancer par son amie qui avançait d'un pas décidé et vif...

Les tydales présentes dans la Citadelle virent donc les deux Filles du Déclin parcourir les couloirs : tandis que la première marchait d'un pas déterminé, en silence, la deuxième suivait en trottinant derrière, prenant le temps de saluer les têtes connues d'un sourire amical, tout en esquissant un geste s'excusant de ne pouvoir s'attarder plus longtemps, devant suivre la Faucheuse.

Enfin arrivées devant la porte de la Carias, Khamaat attendit avec Nemès l'autorisation d'entrer...



 
Lot'hi

Le Julung 24 Marigar 1511 à 22h54

 
Quelques dizaines de secondes après que Nemès ait frappé à la porte, celle-ci s'ouvrit sans un bruit.
Lot'hi regarda successivement les deux tydales, s'arrêtant brièvement sur Khamaat, dont la présence n'était pas attendue : lors de sa dernière réponse mentale à la Faucheuse elle lui avait demandé de s'occuper elle-même de la démission de la Nemesis, étant à l'origine de son départ autant que de son arrivée dans la Cariatide, à peine quelques mois plus tôt.
Nemès avait visiblement ignoré, volontairement ou non, cette consigne, ce en quoi Lot'hi remédia donc aussitôt, saluant sobrement les deux guerrières avant de s'adresser à l'intéressée :


Hajar liadha's.
Némésis Khamaat, j'ai pris bonne note de votre démission. Vous voici donc libertaire, selon votre souhait.
Vous pouvez disposer.


Cette formalité administrative réglée, sans état d'âme ni aménité particulière, elle se tourna vers Nemès, à qui elle fit signe d'entrer dans le bureau.

Entrez, liadha.

 
Khamaat

Le Julung 24 Marigar 1511 à 23h29

 
Khamaat avait son insigne à la main et ne chercha pas à discuter les ordres.

Aka's dhanya encore pour la bienveillance dont vous avez fait preuve à mon égard. Aka's kenara.

Après avoir salué respectueusement la Carias, Khamaat se tourna vers Nemès et lui tendit en silence son insigne en lui adressant un regard appuyé.
Puis, s'inclinant en signe de respect à l'adresse de Lot'hi et Nemès, elle s'éloigna, les laissant toutes les deux dans le bureau de la Carias dont la porte se referma.



 
Nemès

Le Vayang 25 Marigar 1511 à 05h28

 
- Carias... salua Nemès avec une légère inclinaison du buste en signe de respect.

***
Occupée comme elle l'avait été ces derniers mois, cela faisait bien longtemps que la Danseuse n'avait pas croisé sa supérieure.
Dommage que ça se fasse dans ces conditions...
En tous cas, se retrouver face à la Carias rappelait un tas de souvenirs à la Fileuse de Mort... loin d'être tous mauvais.
Elle rendit son regard à Khamaat, hochant imperceptiblement la tête quand celle-ci lui remit son insigne : la Faucheuse le rendrait donc en même temps que le sien.

Suivant ensuite Lot'hi dans son bureau, Nemès referma la porte derrière elle puis, assez naturellement, resta debout, bien droite, les mains croisées dans le dos.
***


- Si vous me le permettez, Carias, j'aimerais dire quelques mots avant de vous rendre mon insigne. dit-elle, puisant dans ses ressources pour affronter avec autant de dignité que possible le regard de Lot'hi.

***
La Faucheuse avait pressenti, à la façon dont sa supérieure avait "excusé" Khamaat, qu'elle tenait à lui parler seule à seule car ce qu'elle avait à dire ne serait pas très agréable. Et encore, c'était un euphémisme.
Il fallait bien avouer que - sous le coup d'une vive émotion due à de nombreuses déceptions cumulées - Nemès avait accablé la Carias de propos vindicatifs qu'elle aurait autrement modéré si elle avait su garder son calme. Pour le coup, il était clair qu'elle avait bien mérité de se faire remonter les bretelles.
L'heure n'était plus aux explications, il était bien trop tard pour cela et la Danseuse n'en était que trop consciente : aucun accord, aucune réconciliation ne pourrait être trouvé aujourd'hui.
Plus tard peut-être...
Pour l'instant, il était l'heure d'écrire un épilogue. Nemès avait trop longtemps servi sous les ordres de Lot'hi pour ne pas ressentir le besoin de lui livrer le fruit de ses dernières réflexions en tant que Faucheuse. Elle n'avait aucune envie de partir en claquant la porte comme d'autres l'avaient fait, même si la pensée l'avait traversé un instant sous le coup de la colère.
Enfin, après tout, Lot'hi était bien en droit de la foutre dehors en claquant la porte après les derniers évènements...

Sans plus un mot, tentant de ne pas laisser transparaitre son trouble, Nemès attendit donc l'autorisation de sa supérieure pour savoir si elle pourrait s'exprimer ou non.
***




 
Lot'hi

Le Dhiwara 27 Marigar 1511 à 18h17

 
Lot'hi referme la porte derrière Nemès, puis va s'assoir à son bureau, indiquant au passage à la Faucheuse la chaise en face de ce dernier.
Comme toujours, son visage est de marbre, ne dévoilant aucune émotion.


Pour répondre à votre dernière pensée, commence-t-elle sans répondre à la demande que Nemès vient de formuler, je ne suis pas à votre service ni à celui de votre curiosité : je ne suis pas censée devoir me justifier auprès de mes subordonnées.

Mon silence à votre demande, que vous qualifiez d'impolitesse, était en fait au contraire une façon de vous épargner un rappel à l'ordre sur ce point.
Je pensais que vous l'auriez compris.

Mais puisque vous insistez, je vais toutefois vous éclairer : sur les témoignages de coupeuse symbiosées que vous avanciez comme sans équivoques, deux se sont justement révélés contradictoires, ou du moins pour le moins nuancées avec votre interprétation.
Ceux des non symbiosées sont également venu tempérer les conclusions sans appel que vous formuliez.

C'est tout cela, liadha, qui m'a amenée à conclure que votre version des faits était exagérée, et votre vision déformée.

Les retours que j'ai eu depuis que la Coupeuse Lynhdael a intégré les louves de Miraë, et vos dernières pensées à ce propos ne peuvent que me conforter dans cette conclusion.


La carias marque un silence, qui clôt manifestement cette question, car elle ajoute finalement :

Je vous écoute.

 
Nemès

Le Dhiwara 27 Marigar 1511 à 23h40

 
***
La Faucheuse s'assit sans commentaire, écoutant sa supérieure.
En d'autres circonstances, elle aurait pu paraitre surprise. En effet, voir son enquête et ses témoignages réfutés sans réelle explication approfondie, sans détail, n'était pas le genre de veto didactique auquel l'avait habitué la Carias. Effectivement, celle-ci n'avait pas à se justifier devant Nemès, mais à défaut elle aurait espéré qu'elles auraient au moins pu travailler de concert sur cette affaire plutôt que de ne faire que s'opposer.
Oui, elle aurait été surprise si... si elle avait encore eu l'espoir que la Carias lui accorde un tant soit peu d'estime.
***


- Navrée d'avoir donné l'impression que je vous demandais de vous justifier, commença-t-elle, mais j'aurais cru que vous me donneriez au moins quelques éléments pour réfuter les résultats de mon dossier plutôt que de me laisser face à votre opposition sans éléments concrets pour que je puisse la comprendre. Mis à part que vous me reprochiez mon manque d'objectivité bien sûr...

Quand, malgré toute ma pédagogie et ma patience, je vois une novice qui se croit meilleure que tout le monde, et se permet de blesser une liadha puis de mentir éhontément à sa supérieure, je n'hésite pas : j'abandonne la carotte pour passer au bâton, je brise pour mieux redresser ensuite. J'ai été éduquée ainsi, à être disciplinée, respectueuse de mes ainées et de mes paires, sous peine d'être purement exclue.
Je ne peux que constater la différence flagrante entre les recrues d'hier et d'aujourd'hui et, ayant été à leur contact quasi-permanent, je me permets de vous dire ce que je vois.
Hier, les Coupeuses de Vie étaient obéissantes, donnaient le meilleure d'elles-mêmes pour le Matriarcat, elles étaient de vraies Danseuses du Déclin.
Aujourd'hui, nombreuses ne pensent avant tout qu'à leur propre petite gloire, se permettant d'ignorer les ordres, de mépriser leurs consoeurs, avides de chasser seules, de revendiquer le mérite d'avoir abattu une créature sans aide là où le travail de groupe les rendrait cent fois plus fortes.

Alors oui, ma patience est à bout. Je ne suis plus capable d'être indulgente devant les écarts répétés. Je ne supporte plus de voir des novices ignorer mes enseignements, ne suivre que leur ego plutôt que de vivre pour la communauté, et me voir réprimandée à chaque fois qu'il est nécessaire de les remettre en place. Ce sont les raisons de ma démission cependant je suis aussi tout à fait consciente que cela m'a amené à être toute aussi nocive pour la Cariatide et que de ce je ne mérite certainement plus d'en faire partie.

Enfin...
Nemès expira profondément, faisant refluer les émotions pour rester aussi professionnelle que possible... je sais aussi que les Cieux ont tracé une voie très explicite pour moi, les Astres sont formels depuis le jour de ma naissance : mes lames ne serviront jamais que le Matriarcat. Aussi, bien que quittant la Cariatide, je veux que vous sachiez que vous pouvez faire appel à moi si nos troupes ne sont pas assez puissantes pour défendre notre Faction.
J'ai besoin de recul pour faire le point, mais s'il le faut je serai là.


***
Car malgré tout, aussi répréhensible qu'ait pu être le comportement de Nemès, sa présence en première ligne était un atout que la Carias aurait beaucoup de mal à remplacer.
La Danseuse conclut son laïus en posant sur le bureau l'insigne de Khamaat et le sien, baissant à peine les yeux avant de soutenir à nouveau le regard de la Carias.
De manière étonnamment détachée, Nemès se dit qu'elle aurait peut être mieux fait de se taire, pour ce que ca changerait...
***




 
Lot'hi

Le Matal 29 Marigar 1511 à 23h44

 
Lot'hi laissa la Faucheuse s'exprimer sans l'interrompre, et attendit même quelques secondes avant de reprendre la parole, s'assurant qu'elle avait terminé.

Bien. En ce qui me concerne, je vous ai déjà fait part de ma position sur tout cela par télépathie.

Ce à quoi Nemès restait visiblement sourde, ressassant une nouvelle fois les mêmes rancœurs. Bien qu'avec moins de véhémence cette fois-ci, le fond restait peu ou prou le même.
Rien d'étonnant, cela dit.


Je pense en effet qu'il est salutaire, autant pour la Cariatide que pour vous-même, que vous preniez du recul.
Dhanya néanmoins pour votre travail au sein du Fatalisme.


Lot'hi n'était pas du genre bavarde, d'autant qu'elle s'était déjà largement exprimée par pensée ou à voix haute un peu plus tôt.

A moins que vous n'ayez autre chose à ajouter, vous pouvez disposer vous aussi, liadha.
Que les Astres vous guident.


 
Nemès

Le Merakih 30 Marigar 1511 à 00h50

 
***
La Danseuse se leva et inclina le buste, légèrement raide.
***


- Dhanya de m'avoir entendu Carias. dit-elle simplement.

***
La messe était dite, aussi Nemès n'embarrassa pas plus longtemps son ex-cheffe de sa présence et sortit du bureau.
Ce ne fut qu'en franchissant la porte de la Citadelle, quand elle se retrouva à l'air libre, qu'elle sentit un immense poids s'ôter de ses épaules.
Elle était libre!
Néanmoins, à peine un instant après, elle sentit aussi un noeud se former dans sa gorge : la Cariatide était sa famille, la quitter c'était aussi renier celles qui l'avaient recueilli et apaisé quand elle était au plus profond du gouffre, rongée par une inextinguible soif de violence.

Une chapitre était révolu, il convenait à présent d'en ouvrir un autre.
Dans des circonstances plus normales, Nemès serait immédiatement sortie de la ville pour se détendre en allant massacrer toute créature hostile qu'elle aurait croisé, mais pour le coup elle choisi une autre option : le shopping! Elle avait quelques morions à claquer, et il fallait qu'elle renouvelle sa garde-robe avant de partir en voyage...
***




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