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Le Vayang 24 Jayar 1511 à 21h38
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 | L'ambiance était morne à la Beurdinbisse. Comme un navire ayant perdu son capitaine, le personnel gisait, le regard abattu. Les servantes se mouvaient plus lentement, la poitrine moins fière, le popotin moins rebondi... Et cela déteignait même sur la clientèle : les discussions se faisaient un ton plus bas, les chansons moins entrainantes, les blagues moins salasses...
L'âme de la Beurdinbisse était en voyage et elle avait emmené son cœur avec elle.
Lyhndael, si elle sentit ce changement de tonalité ne s'en soucia guère. Elle revenait de la forteresse des lames où elle s'était débarrassée de son bardas et avait fait un brin de toilette. Elle n'avait pas été trop loin dans le récurage car elle se connaissait. Elle se serait retrouvée allongée dans une barrique pleine à craquer d'un eau bouillonnante et aurait fini par s'endormir dans cet état de béatitude qui l'abrutissait... enfin plus que d'habitude.
Une table vide à peu près tranquille, comprendre pas à proximité d'un groupe aviné plus que raison qui aurait immanquablement fini en bagarre pour une histoire de couleur de robe et la voici assise dos au mur. L'avantage de la route, c'est qu'elle permet de profiter de chaque petite parcelle de luxe comme une pièce tiède, des chaussures et des chaussettes sèches voir même un brin de musique.
A la pensée de chaussettes sèches, la coupeuse ne put contrôler un frisson à la pensée des ce tas de bout qu'elle avait gardé si longtemps aux pieds, au point de permettre l'émergence de petits champignons qui avaient trouvé ce terrain idéal pour croitre et se multiplier.
Lyhndael préféra chasser cette pensée et réorienter son esprit vagabond vers sa nouvelle armure, Lajjili, la discrète et merveille chef d'oeuvre de Shyama. Elle était fière de pouvoir aborder ce trésor, fière que ce soit elle que le Nuage et l'armure choisirent, elle parmi tant d'autres.
Une servante s'approche, la commande est vite passée, tout comme la surprise de la liadha lorsqu'elle entend le choix de la boison : un thé !
Décidément, depuis que Maître Beurdin n'était plus là, plus rien ne tournait rond !
La coupeuse ne souhaitait pas commencer trop tôt la soirée. Zéna ne tarderait pas et, en attendant, l'idée d'une boisson chaude et simple n'était pas pour lui déplaire.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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