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Quartier résidentiel

La Larme Gelée

froide maison pour une froide exécutrice
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Sujet lancé par Nemès
Le 23-01-1512 à 21h55
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Posté par Kaelianne Foha,
Le 01-02-1512 à 17h32
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Nemès

Le Luang 23 Jangur 1512 à 21h55

 
***
Il y avait des mois que Nemès n'avait pas mis les pieds dans sa demeure à Kryg, et quand elle y entra, elle eut l'impression d'être une étrangère chez elle... Il fallait bien avouer qu'après son acquisition, suite à la débâcle d'Utrynia, elle n'avait eu ni le loisir d'y passer du temps, ni le goût de la meubler comme bon se doit.

La première chose que l'Exécutrice fit en rentrant rentrant chez elle, fut d'écarter les lourds rideaux sombres qui voilaient les fenêtres et d'ouvrir celles-ci pour aérer la pièce principale. Son regard parcourut ensuite ses maigres possessions : unporte-manteaux dans l'entrée, une grande table entourée de deux bancs, un poêle trônant au milieu d'une cuisine aussi sobre que mal équipée, ungrand fauteuil confortable installé près de la cheminée, et, enfin, un râtelier qui occupait toute la longueur du mur opposé aux fenêtres, son bien le plus précieux.
Elle souleva le drap qui le couvrait, vérifia qu'aucune de ses lames ni aucune armure ne manquait à l'appel puis, une fois sa conscience apaisée, remis le drap en place et se tourna vers son invitée qui l'avait suivi sans un mot jusqu'alors.
***


- Désolée pour la poussière Kaelianne... Je ne suis pas venue ici depuis... longtemps.

***
Elle attrapa un torchon dans l'un des trois seuls placards de la cuisine et entreprit d'epousseter rapidement l'un des bancs.
***


- Installe toi comme tu peux, ajouta-elle en dégrafant ses fourreaux pour poser Nimisha et Ïlyen, ses deux lames préférées sur la table, je reviens.

***
L'ancienne Faucheuse quitta ensuite la pièce par l'une des trois portes de celle-ci pour farfouiller dans sa salle de bain et revenir avec un petit pot de crème à raser, une paire de ciseaux et un rasoir de barbier qu'elle posa aussi sur la table. La tydale repartit ensuite par une seconde porte, celle qui menait à l'arrière-cours qui lui servait essentiellement d'aire d'entrainement, pour revenir quelques minutes plus tard avec une bûchette, du petit bois et un seau d'eau.
Toujours sans un mot, la guerrière ferma les fenêtres, mit le bois dans le poêle et alluma le feu d'une main experte avec un briquet à amadou avant de mettre l'eau à chauffer dessus dans une petite casserole.

Elle se tourna enfin vers la grande tydale qui attendait calmement en l'observant, et jeta un regard songeur à sa chevelure.
***


- Ca va prendre un peu de temps avant d'être à la bonne température... Les cheveux c'est un premier pas, as tu idée de ce que tu souhaites faire après pour reprendre ta place parmi tes soeurs? demanda-t-elle sans ambage.



 
Kaelianne Foha

Le Luang 23 Jangur 1512 à 22h55

 
***
Elle regarda les lames avec un respect craintif. Puis l’observa avec un silence profond, s’affairer. Elle finit par se dévêtir un peu, ôtant son vaste manteau, son foulard, pour ne garder qu’un pantalon de toile et une tunique au tissu de couleur crème sans manche.
***


J’aime la poussière.

***
Elle promena son regard sur la pièce. Du bout de l’indexe elle traça un motif sur la table qui était d’un bois moins terne que la poussière le suggérait. Elle aimait être ici, elle se sentait moins seule et le naturel qu’avait l’Exécutrice de lui parler la rassurait incroyablement. Près d’elle, c’est comme si elle pouvait cerner son cheminement de manière plus certaine. Un avenir moins opaque, plus sensé.
Elle avait toujours aimé le froid après tout. Et le sang, aussi.

Elle la regarda revenir avec ses outils. Elle eut comme une sorte d’appréhension. Il lui semblait être habituée à sa tignasse au blond profond qui cascadait joyeusement sur ses épaules quand il n’était pas sales comme à présent. Toujours sagement assise sur un bout du banc épousseté, elle la regardait faire avec attention.
Les yeux bleus ne cessaient de suivre ses mouvements avec assiduité. Elle souriait parfois, sans raison, visiblement heureuse de se trouver là.
J’ai besoin d’aide, elle l’avait dit et elle lui avait dit de la suivre sans hésitation.
C’était si rassurant.
***


Je suis désolée, je ne les ai pas lavé depuis longtemps…

***
Elle essuya un peu de crasse sur son bras un rose adorable lui est monté aux joues.
***


C’est un second pas. Le premier c’était de revenir.
J’ai contacté la Carias.
Et puis.
Je sais pas.

On me parle ou me regarde comme si j’étais une criminelle, sinon c’est comme une sotte ou une folle.
On dirait que j’ai fait assez de bêtises sans le vouloir dans le passé. Je regrette ce que j’ignore et ça me blesse beaucoup d’imaginer en vain ce qui a bien pu se passer.
Je voudrais bien faire quelque chose… tout ce que je me rappelle c’est de la Ruche. Mais je ne suis plus soignante, je ne suis plus rien qu’une indésirable qu’on tolère. Ma moue n’arrête pas de se disputer avec la méchante.

Tu dois bien être la seule à me considérer comme une sœur.

Elles ont bien raisons de me penser inutiles.

***
Elle essuie délicatement ses yeux qui ne se décident pas tout à fait à pleurer.
***


Je ne cherche pas à m’apitoyer. C’est ridicule.
J’ai juste un peu peur d’avancer à l’aveugle sans comprendre vraiment les aboutissants de tout cela.
Merci, Nemès.
Merci.
***

Elle lui offre un sourire trouble mais ne fait pas un geste vers la tydale. Elle a bien compris, pas d’autres effusions que sanglantes.
Elle triture sa main à quatre doigts, se taisant à nouveau après avoir parlé d’une traite, rapidement.
***


Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Matal 24 Jangur 1512 à 23h26

 
***
L'Exécutrice considéra quelques instants les propos de son interlocutrice avant de hausser les épaules.
***


- Nous vivons dans un monde impitoyable, le Déclin y progresse chaque jour : s'apitoyer n'a donc que peu de sens effectivement...

***
La guerrière fit une nouvelle pause songeuse, puis reprit. Sa voix ne trahissait aucune hésitation, restant aussi factuelle que possible, comme à son habitude.
***


- La première fois que je t'ai rencontré, tu t'étais enfuie de Kryg avec ton enfant... Khamaat et moi t'avons rattrapé et avons ramené l'anja à la Ruche et toi à nos Justicières.
Tenter de soustraire un anja au Matriarcat est l'un des crimes les plus graves selon nos critères. Y parvenir est pire.


***
Nemès se détourna pour tâter l'eau du doigt, tout en continuant de parler.
***


- Cette affaire a été jugée et réglée, mais même ainsi il faut que tu comprennes que ton geste ne sera pas oublié avant longtemps. Même si tu t'appliques dès maintenant à servir nos Mères de ton mieux, les mémoires sont vivaces pour ce genre d'évènement. il te faudra beaucoup d'abnégation pour supporter le regard de nos soeurs.

***
Nemès refit face à Kaelianne, posant la casserole d'eau tiède sur la table.
***


- Le fait que tu aies été... engagée dans une relation avec Mirwen, qui s'est donné la mort pour ne pas accomplir son karna - ultime affront au matriarcat s'il en est - ne plaide pas non plus en ta faveur dans le coeur de nos soeurs je le crains, bien que son acte ne dépende en rien de ta responsabilité.

Je n'ai pas de solution miracle à te donner, liadha, mais pour avoir moi-même vécu une vie de paria il y a des années, avant d'entrer à la Cariatide du Fatalisme, voici ce que je peux te dire : n'attends pas après la reconnaissance de tes semblables, vis ta vie en ton âme et conscience, certaines s'en rendront compte et tu auras leurs considération - explicitement ou pas - et d'autres continueront de te voir comme une parjure.

Les erreurs que nous faisons sont bien souvent plus cher payé que nos bonnes actions récompensées.
Ainsi va la vie, et il ne faut pas tant t'attacher à ce que pense les autres de toi qu'à la confiance que tu t'accordes, toi, si tu veux pouvoir continuer d'avancer.


***
L'ex-Faucheuse osa un maigre sourire, tentant de réconforter un peu son invitée après avoir débité un laïus aussi cru, puis prit les ciseaux.
***


- Prête à perdre ta crinière?



 
Kaelianne Foha

Le Merakih 25 Jangur 1512 à 00h30

 
***
Cela lui semblait faire longtemps qu’elle n’avait pas entendu cet accent si familier. Cette langue là qu’elle n’avait plus entendu parler de la bouche d’une sœur depuis une éternité, un songe, une autre vie. Un détail la fit réagir. Un enfant. Elle ne se souvenait pas d’avoir un enfant. Si elle était liadha c’est qu’elle avait enfanté. C’était logique mais elle n’avait pas vraiment fait le rapprochement. Cela lui confirmait une chose rassurante, c’est qu’elle avait su faire son devoir malgré tous les travers qu’on puisse lui reprocher. Elle se répétait les mots en tête pour bien les comprendre. Elle ne doutait pas que Nemès lui dise la vérité. Sa boule jaune lui avait expliqué le même genre de choses. C’est qu’il devait y avoir une vérité là-dessous.

Cela lui semblait presque absurde cette confiance, et pourtant si évident.

Elle avait donc fauté gravement.
Eté jugée.
L’affaire était close, voilà donc une deuxième chose rassurante. Elle murmure rendant son sourire à Nemès. Elle parle bas, de manière posée et réfléchie.
***


Je comprends mieux.
Je leur pardonne et je me pardonne.

Tu as raison.
Il faut voir en avant à présent.
Ne pas se concentrer sur les jugements superficiels et vivre d’après ses convictions.

C’est une chose tout de même difficile d’être indifférente.
Toi tu as un cœur de glace.
Moi pas.
Pas encore.

***
Elle murmure, chantonne. Pas encore.
Avec du travail. De l’abnégation.
Et le froid sera doux.

Elle se souvenait de la glace. Si pure et lisse, cet absolu qu'elle frôlait et qui lui échappait. Qui s'accrochait à sa conscience brisée sans pouvoir y parvenir tout à fait. Égarée. L'autre d'avant n'aurait pas réagit ainsi, elle n'aurait pas été calme et réfléchie, elle avait changé, n'est-ce pas ? Elle avait changé, vraiment.
***


Je n’ai pas choisi de naître sous ces étoiles qui déclinent. Je dois retrouver le Tableau. Retrouver une Famille. Cesser de décliner. Je m'y sens prêtre. Je me l'imagine tout du moins. Je suis égarée encore. Tout es si flou.
C’est cela n’est-ce pas qu’il faut que je fasses ?
Comment ?

***
Elle relève un peu plus son visage vers elle, puis d’une expression plus lisse s’adresse à Nemès.
La voix est plus ferme, joueuse presque autoritaire sans réellement donner d’ordre.
Une simple demande.
Absolue. Symbolique.
***


Coupe. Coupe sans merci.




Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Merakih 25 Jangur 1512 à 23h49

 
***
Nemes passa derrière Kaelianne, ciseaux en main, et souleva la masse de ses cheveux.
***


- Il y a de nombreuses voies qui ramènent au chemin que tu cherches, et presque autant qui s'en éloignent.

***
L'invitée de l'Exécutrice ne sentit aucune tension dans ses cheveux quand sa coiffeuse commença son ouvrage, seuls la perte de poids sur sa tête et le rapide "tchak-tchak" des ciseaux en action l'informèrent que Nemès était passée à l'action... Les ciseaux, en effet, étaient aussi affutés que n'importe quelle autre arme de la demeure et coupaient sans résistance dans la masse.
***


- Pour rejoindre une Famille... Ou plutôt pour quitter celle des Déclinantes, il faut suivre ta conscience car c'est le seul guide qui t'emmènera à bon port.
De ce que j'ai vu de toi, tu pourrais bien être une Fileuse de Vie en devenir... Peut être devrais-tu rencontrer les liadha's de cette Famille, peut-être te reconnaitras-tu en elles et elles en toi.


***
En quelques rapides mouvements, Nemès épousseta les épaules de Kaelianne des cheveux coupés qui s'y étaient déposés. Dans ses mains en coupe, elle recueillit ensuite un peu d'eau tiède dont elle humecta la chevelure à présent courte, avant de prendre une noix de crême de rasage qu'elle fit mousser sur celle-la.
***


- Il va falloir aussi que tu décides comment tu souhaites servir les intérêts du Matriarcat, mais tu as le temps pour ça... Pourquoi, par exemple, ne pas commencer par aller t'instruire aux Miettes du Tableau? Tu trouveras sans doute là-bas les réponses aux questions que tu te poses sur la place que tu pourrais occuper auprès des nôtres...

Ne bouge pas.


***
Le rasoir, qui avait pris la place des ciseaux dans les mains de l'Exécutrice, décrivit plusieurs rapides arabesques, non pas comme raserait un rasoir, mais comme une épée trancherait, épousant parfaitement les courbes et les angles du crâne de Kaelianne. Après à peine une paire de minutes, le cuir chevelu de la grande tydale était aussi glabre que celui de Nemès.
***


- Ta peau va rester sensible quelques temps, mais si tu l'hydrates un minimum avec des onguents et que tu restes bien rasée elle s'habituera en quelques mois au froid comme au soleil.

***
Nemès fit le tour de son invitée, inspectant son travail avant de hocher la tête d'au air approbateur.
***


- Te voilà prête à faire dignement face à n'importe laquelle de nos sœurs!



 
Kaelianne Foha

Le Julung 26 Jangur 1512 à 14h10

 
***
Vole ! Vole !
Les cheveux s’éparpillent, glissent, se libèrent.
Vous êtes libres.
Et vous me libérez.

Elle sentait les mèches lui chatouiller la peau. Un frôlement délicat qui la fit frémir la première fois.
Elle se sentait légère, s’amusa de la caresse sur ses épaules. Pas d’effusion.
Elle se raidit lorsqu’elle lui ordonne de ne pas bouger, crispant ses mains sur ses genoux. Sage et docile, se laissant faire par les mains expertes.
C’était une drôle de sensation qui faisait un bruit étrange contre elle. Cela ne dura pas longtemps, elle passa une main contre sa tête. Il n’y avait plus de cheveux, c’était une sensation étrange.
Et lointainement familière.

Recommencer à partir de rien, comme repousseront les cheveux. Elle pourra leur faire des motifs quand ils auront quelques millimètres. Un cycle perpétuel.
Une danse inlassable.
***


J’ai froid à la tête. Hm.
Une fois que je serai lavée, je serai digne d'apparence.


***
Elle constatait. Elle soignerait sa peau, Nemès avait raison. Elle réfléchit ensuite à ses propos.
Fileuse de vie ? Ses mains ne créaient rien.
Elle ouvrit ses paumes qu’elle observa. Dans le creux de celle à quatre doigts une large cicatrice aux bords gonflés.
***


Filer la vie. Être utile.
Je ne sais rien faire d’utile. Lire les signes est-ce une chose utile ?
La magie que je tisse est dérisoire. La seule chose que je sais faire c’est lire ce qui est invisible.
Je suis revenue en les suivant. Ce sont les signes qui m’ont guidée ici. Mais est-ce un service utile que de savoir où sont les nommés ?
Dérisoire.
Je ne lis pas les étoiles, je lis la poussière et le sang.
Ce n'est pas une chose très propre. Surtout quand on veut montrer que la folie n'est plus tout à fait présente. Différente.


***
Elle ramassa le ciseau qu’elle planta dans la cicatrice, elle creusa un sillon qui fit céder la peau croutée. Bientôt le sang coula au creux de sa paume. Elle l’étudia un instant, puis d’un geste sec du poignet propulsa le liquide chaud en une nuée de gouttelettes qui vinrent s’écraser sur la table se mêlant à la poussière et aux cheveux gisant là. Elle regarda le motif carmin. Posa sa main contre la table mêlant son sang à la poussière. Referma la paume, jouant de ses doigts avec le sang.

Elle présenta ensuite sa paume face à Nemès et la plaie se résorbe parcourue un instant d’une aura blême. Il ne resta bientôt plus que la cicatrice et un peu de sang séché le long de sa paume et son poignet.
Elle sourit et laisse sa main retomber contre son flanc.
***


Pourquoi n’aimes-tu pas les effusions ?



Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Julung 26 Jangur 1512 à 22h36

 
***
Les Filles du Déclin pratiquaient beaucoup l'Astrologie, mais rares étaient celles qui s'adonnaient à d'autres moyens de lire les signes, comme les cartomanciennes et les haruspices...
Kaelianne aurait donc sûrement des difficultés à trouver une mentor sur cette voie... Nemès songea un instant à lui présenter Matroshka, la seule symbiosée qui pratique la profession d'Astrologue, mais la rencontre avait trop de chances de se transformer en bain de sang. Shyama peut être alors...
L'ex-Faucheuse quitta ses pensées pour répondre à la question.
***


- Pour faire simple, on va dire que c'est une réaction épidermique : cela va totalement à l'encontre de mes réflexes de chasseresse. J'aime être libre de mes mouvements, avoir l'espace nécessaire pour manier mes lames. C'est une histoire d'espace vital si tu préfères. répondit-elle avec une imperceptible hésitation avant de changer de sujet. As-tu déjà rencontré le Sombre Nuage?



 
Kaelianne Foha

Le Julung 26 Jangur 1512 à 23h31

 
***
Elle ne répond pas immédiatement affichant un air absent. Puis elle reprend ses esprits et réfléchis pour se rappeler sa réponse. Essayer de la comprendre, ne pas faire d’erreur. Cela lui prend quelques minutes de défaire les fils et pensées mélangées qui se heurtent dans sa conscience. Trop de mots dans sa tête qui l'assaillent. Finalement la boule jaune lui propose de refermer la porte et cela lui permet de souffler. Elle remercie sa petite chose et se concentre sur le réel. Sur les questions et les réponses.
Elle commence de manière un peu confuse à parler.
***


Alors une étreinte brève est acceptable puisqu’une entrave trop courte pour signer une perte de maîtrise, dans une maison aussi, c’est mieux que dehors, moins de dangers...
Je suis désolée d’être allée à l’encontre de tes convictions.
Jafhay.


***
Elle soupire, passe une main fatiguée sur son visage.
***


J’ai contacté toutes les personnes à contacter, et ça fait beaucoup de voix dans ma tête…. Maintenant il faut que je laisse faire le temps que chacun réagisse. Et juge.

C’est affreux d’être jugée pour une faute dont on ne se souvient pas, avec l’amère impression d’en avoir déjà payé le prix.

J’aime les étreintes.


***
Elle sourit plus vaguement, sautant de sujet avec une facilité déconcertante.
***


Parce que le langage du corps est important. La chasse s’exprime par le corps, je communique par le corps mieux que part les mots.
J’étais heureuse de te voir.

C’est à cause de ton cœur de glace ?
En vérité...
Parce que tu as peur des personnes plus chaudes que toi qui pourraient affaiblir cette forteresse ?

***
Elle est songeuse, tapotant a rythme régulier son menton d’un indexe. Puis reprend se rappelant soudainement d’une question posée auparavant. Une histoire de nuages, elle creuse sa mémoire, tente de repousser les relents brumeux, de les trier. Quelle torture de ne se rappeler de si peu. Heureusement la boule jaune était là pour l'aider à mettre de l'ordre, à gérer le flux d'information trop vif que son retour avait provoqué. Après s'être sondée, elle répondit de manière enfantine. C'était un joli souvenir, les nuages...
***


Non, il n’y avait pas de nuage sombre, pas d’orage. Juste des nuages blancs si jolis. C’était amusant de voler.




Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Vayang 27 Jangur 1512 à 23h13

 
***
Nemès balaya les question de Kaelianne d'un revers de la main.
***


- Aucune peur, non. La peur est l'ennemie de la lucidité, comme la colère, comme tout sentimentalisme d'ailleurs. Non, tout simplement je n'ai nul besoin de témoignage physique d'affection, car ce n'est pas de là que je tire mes forces.

Je tire ma force de mes convictions et de mes objectifs. Une lame n'a besoin que d'être aiguisée, d'un adversaire, d'un objectif... Elle n'a fondamentalement pas besoin d'un fourreau.


***
La guerrière, boucla sa ceinture à laquelle pendait Nimisha, le long de sa cuisse, et passa en bandoulière la lanière portant le fourreau d'Ïlyen, pendant dans son dos.
***


- Le Sombre Nuage réside à l'Akashyama, sa forge... Elle sait parler aux Cieux et lire les signes : elle saura sûrement t'aider à interpréter ceux qui t'indiquent qu'elle voie suivre.
Tu viens?




 
Kaelianne Foha

Le Sukra 28 Jangur 1512 à 14h53

 
Toutes lames s’usent.

***
Elle souffle doucement l’air de ses poumons. Une fatalité. Une chute inéluctable, un déclin.
Elle écoutait les mots qui se voulaient aussi tranchés et exigeants que le fil pur d’une lame.
Est-il réalisable d’être aussi froid et indifférent que cela ? Cette pensée lui tira un sourire doux.
A vouloir devenir si fort, ne devient-on pas fragile ? Trop aiguiser fini par nuire plutôt qu’apporter une réelle efficacité. Cela paraissait tellement excessif et si admirable.
Une vocation faite pour le Matriarcat.

Elle se lève, remet son manteau. Constatant qu’il reste des petits cheveux dans sa nuque qui la démangent. Il faudra se laver. Trouver d’autres habits. Elle noue son large foulard autour de sa gorge et ramasse son sac.

Une liseuse de signes, ce Nuage. C’est donc une personne.
Serait-ce intéressant ? Sûrement.
Peut-être.
***


Je te suis.

***
Elle ne cherche pas à prendre la main de Nemès dans la sienne comme elle l'aurait fait avec la blanche. Elle passe devant elle pour la laisser fermer. Frôlant du bout des doigts le crâne de Nemès. Lisse. Pas d’effusion, pas d’affection gênante.
Juste une caresse pensive. L’air froid lui tir un frisson et elle enroule son foulard autour de sa tête. L’absence de cheveux se fait ressentir très nettement.
***


Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Dhiwara 29 Jangur 1512 à 23h42

 
***
L'ex-Faucheuse médita en silence la remarque de Kaelianne, sans réagir à son bref contact.
Toutes les lames finissaient par s'user, oui, mais avant de ne plus être bonnes qu'à la refonte, elles avaient les temps d'abattre leur lot d'ennemis et c'était là tout ce qui comptait aux yeux de Nemès : peu lui importait de s'user du moment qu'avant de casser elle emmène avec elle autant d'adversaire que possible.

Quelques rues plus loin, les deux tydales arrivèrent devant l'Akashyama, fermée... Une rapide pensée au Sombre Nuage lui apprit que celle-ci n'était pas du tout en ville...
***


- Ah... Le Sombre Nuage est parti voguer dans d'autres cieux... On va aller voir Matroshka alors. Tu la connais?



 
Kaelianne Foha

Le Luang 30 Jangur 1512 à 15h47

 
***
Elle secoue la tête comme on chasserait un insecte, oui ou non, difficile d’en comprendre le sens véritable. Les voix dans sa tête étaient étrangement silencieuses et cela la perturbait.

Perdue.
C’est une sensation désagréable.
Poser son regard sur les choses sans les reconnaitre, tout à fait. Les lignes de bâtiments, les pavés irréguliers, les arbres, le ciel. Les gens qui errent sans s’arrêter tel une nuée bruyante et hostile. Regarder, étrangère à tout.
Et suivre Nemès qui marche trop vite pour elle.
La justice est endormie, il ne reste rien. Elle contemple l’inactivité étonnée.
Le Déclin. Il prend tout son sens ici. Ces gens qui errent sans sens.
Et elle qui se fait emporter.
Alors, un nuage, une matroshka, qu’importe, la destination est voilée. Simplement suivre.
Suivre et attendre. Survivre comme ces tydales.
Perdues. Un songe ou un sommeil.
Elle n’aime pas parler inutilement, alors elle se tait. Elle ne connait pas le langage du fer et de la glace, communiquer sans heurter de convictions est difficile. Et pourquoi l’aider, au fond… elle se sent responsable ? Ou alors, elle se rappelle de ce qu’elle-même a été avant.

Avant.
Il y avait du soleil.
Et de la poussière.
***


Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Luang 30 Jangur 1512 à 22h18

 
***
Un bref sursaut des sourcils de Nemès accueillit la réaction de Kaelianne. La guerrière planta son regard acéré dans les yeux de la grande tydale, la sondant durement.
Le visage de l'ex-Faucheuse se fit aussi froid que les glaces qui ceignaient les alentours de la cité montagnarde des Filles du Déclin... Elle n'aimait ni l'indécision, ni la passivité...
***


- Ecoute ma grande, dans la vie, il y a deux catégories de gens : celles qui subissent le Tableau, et celles qui y tracent leurs propres motifs. A laquelle veux-tu appartenir?



 
Kaelianne Foha

Le Luang 30 Jangur 1512 à 22h49

 
***
Sursaut.
Soupire.
***


Je t’ai dit, je te suis. Je n’ai pas besoin de préciser un choix déjà fait. Je n'aime pas parler inutilement. Je n'aime pas m'entourer de trompes l’œil, d'illusions, ni me perdre en futilités.

Je ne pense pas avoir suivi les motifs que l’ont voulait me voir suivre. Je ne pense pas que tu trouveras une seule personne pour le prétendre.


***
Elle soutient le regard. Le bleu de ses yeux semble presque doux et chaud en comparaison de celui de son interlocutrice.
La dureté la met en colère, ça se voit sur son visage doux qui devient sévère. Elle se sent trahie, un peu, par cette réaction. Les mots sont plus clairs, il est aisément devinable à ses traits que cela lui déplait. Qu’elle ne souhaite pas réellement ce ton dur.
***


Sinon, je n’en serai pas là.

Une lame n’a d’utilité que si l’esprit est tout autant acéré.
Tu ne devrais pas te laisser si vite ombrager... Non ? J’ai cru que tu ne voulais pas laisser colère ou tes sentiments te mener.


***
Elle sourit.
***


Mais je trouve cela adorable. J’ai beaucoup d’estime pour toi. Vraiment.

***
Son visage redevient doux et elle claque gaiement dans ses mains.
***


Ca veut dire que tu tiens au moins un petit rien à moi !




Moi, c'est elle

 
Nemès

Le Matal 31 Jangur 1512 à 23h48

 
- Le fait que je ne sois ni douce ni mielleuse ne signifie pas que je sois... ombragée.

***
Nemès reprit sa marche, guidant Kaelianne vers les miettes du Tableau.
***


- Voici les Miettes, là où notre savoir est recueilli. Matroshka s'y trouve très certainement, comme à son habitude depuis qu'elle parle aux Cieux. En l'absence de Shyama, si quelqu'un peut te guider pour mettre tes talents aux services du Matriarcat, c'est elle...

Sinon, tu pourrais aussi contacter Zynia. Je ne suis pas sûre qu'elle mise les signes, mais c'est la Mestre Érudite et elle aura peut être du travail pour toi.

Pour conclure, car c'est ici que nos chemins se séparent pour aujourd'hui, j'ai de l'estime pour toi, quel que soit ton passé, tout comme j'estime toutes celles qui aspirent à servir le Matriarcat dans le respect de nos valeurs.
Je te quitte ici, car mon séjour à Kryg n'est qu'une brève escale avant de repartir chasser les Rejetons sur les terres sauvages de l'île...


***
La guerrière adressa un clin d'oeil à la grande tydale, assorti d'une claque amicale sur l'épaule.
***


- Soit forte, car à mon retour je viendrai m'enquérir du motif que tu auras tracé dans le Tableau!



 
Kaelianne Foha

Le Merakih 1 Fambir 1512 à 17h32

 
***
Elle ne répond pas plus. Qu’importe. Si pour elle ce n’est pas une réaction trop vive, trop prompte à la colère pour être neutre et lucide. Après tout Nemès est la seule à distinguer quelque chose en elle. Aucune lame n’est parfaite. Il lui faut accepter l’idée que cette imperfection existe aussi chez Nemès. Elle n'en reste pas moins un exemple admirable.
***


J’ai déjà contacté Zynia. Et toutes les fileuses de vie symbiosée. Elles attendent que la justice statue. Et la justice dort. Tout est mort et endormi.

***
Elle ploie sous la claque, manquant de tomber un peu surprise par ce contacte. La fragilité n’est pas qu’apparente, elle est. Elle se rattrape en trébuchant un peu, porte une main à son visage pour repousser une mèche de cheveux qui ne tombe pas. Elle sourit vaguement.
***


Donne-moi de tes nouvelles par message de pensées.

***
Elle la regarde partir, une grosse boule en travers de la gorge. Être forte. Elle essayera. Pour les motifs il faudra s’y pencher pour comprendre un peu mieux. Et c’est le cœur habité d’une certaine tristesse d’être laissée seule pour la deuxième fois qu’elle entre dans la bibliothèque. Elle savait que lui courir après ne changerait rien. Elle était heureuse d'avoir eu quelques heures en sa compagnie. Après. Plus tard.
Dans un avenir plus ou moins lointain.
Elle avait le temps, désormais. Elle joue avec sa boule jaune qui rit.
Oui, maintenant que la maladie n'est plus là.
***


Moi, c'est elle

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