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La Ruche

Karnage

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Sujet lancé par Sadr
Le 19-02-1512 à 20h01
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Posté par Sadr,
Le 01-03-1512 à 21h14
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Sadr

Le Dhiwara 19 Fambir 1512 à 20h01

 
*** Elle marche avec lenteur, psychologiquement blessée.
Elle se tient le ventre, gauchie par une douleur imaginaire.

Mais c'est inutile : elle est purgée.

Un mou la suit.
Sadr s'arrête, fixant non le symbiote, mais l'espace vers lequel il se dirige. Elle dit, sur un ton de reproche : ***


Tu me suis comme mon ombre.

Ombre dit :
Sadr, je suis ton ombre.


*** Elle réfléchit, puis murmure : ***


Soit.
J'aime les nombres.




Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Luang 20 Fambir 1512 à 22h31

 
*** Sadr se déplace en pas lents, prudents, entrecoupés de courtes enjambées.
Sa douleur s'estompe, amortie par la consternation.
La sibylle louvoie sous le regard d'Ombre.

Il lui faut une bonne minute pour atteindre un banc sur lequel elle s'assied, non sans l'avoir inspecté comme un animal préparant sa couche.

Un silence de plomb s'installe. Sadr a les yeux fermés, sa respiration est douce.
Elle attend ***


Ombre dit :
Tu le sais peut-être, mais... tu peux t'ouvrir au Gynécée. Tu peux parler à tes soeurs symbiosées.


*** Un soupir plus tard, elle réplique ***


Et tu peux te taire.
N'en sois pas fâchée, insolite créature. Mais je répugne à devenir... ce que tu dis.


*** Les osselets, les dés et les billes de bois jaillissent de sa main, puis tombent sur la terre battue.
Sadr lit le chaos et poursuit ***


Je perçois les échos lointains d'une logorrhée mentale fort agitée et, de ce fait, fort indigeste. Loin de moi l'envie de vouloir y participer. Mes notes feront tache dans la cacophonie ambiante. Ma partition ne peut être lue. Sais-tu ce que je vois ?

*** Elle ramasse ses astragales tandis qu'Ombre répond ***


Ombre dit :
Des bimbelots ?


*** Surprise ***


Oh. Je vois... tu es drôle. C'est inattendu.
L'articulation se révèle.
C'est bien.

Je vois le maelström, le puits sans fond qui nous réunit dans la chute.
Peu importent les chemins, peu importent les cahots : nos pas d'ivrogne, vus de haut, marchent droit.
Droit vers l'abîme.


*** Un pâle sourire éclaire le visage de Sadr tandis qu'elle caresse soudain son mou d'un geste doux ***


Sois maudite, petite Ombre...
Sois maudite.

Ainsi, nous serons semblables. Et nous ferons la nique à l'éternité.


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Matal 21 Fambir 1512 à 22h19

 
*** Elle respire, le souffle court, les yeux fermés, sans pourtant être oppressée.
Cela ressemble à un exercice de ventilation. A un accouchement.

Ombre rompt le silence ***


Ombre dit :
Pourquoi la symbiose te répugne-t-elle ?


*** Le regard de Sadr est paradoxal : à la fois vide et pesant, glacial et fiévreux, inquisiteur et fuyant. La tydale met un certain temps à répondre ***


Nous sommes martyrisées, sous le joug de deux horreurs :

La première est le D'Hapu, qui ravage nos corps et dévaste la race. Désormais, la pourriture du monde fait bombance en notre sein.
La seconde est la symbiose, qui ravage nos âmes et dévaste le Déclin. La résurrection fait de la mort, autrefois si noble, une farce obscène.


*** Nouveaux lancer de dés. Nouveaux calculs.
Un doigt levé ***


Comprends-tu, petite ombre ?
Le Déclin qui nous afflige n'est pas celui qu'on dit.


*** S’enivrant ***


Rentrons. Cachons-nous de la lumière des soleils et dormons. Nous sortirons sous Drajl, l'ocre-mage. J'ai soif de nuits étoilées, de gouttes de rosées et de danses transies. Je veux jouer des os, lire le chaos et calculer, calculer, calculer !
Tu viendras, je le vois. Mais pourquoi ?


Ombre dit :
Hein ? Ah, pourquoi viendrai-je ?
Ma parole, drôle de question ! Comme si j'avais le choix !


*** Outrée ***


Le choix, le choix ! Tu te moques de moi ?

*** Sadr pointe les astragales réparties au sol ***


Regarde.
Le choix, ça n'existe pas.


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Dhiwara 26 Fambir 1512 à 23h15

 
*** Sadr reprend le chemin de la ruche, d'une marche rapide que d'aucunes trouveraient banale.
Devant le porche, elle butte sur la première pierre et tombe en avant. La mancienne reste un instant étendue au sol, sans bouger ni se plaindre, au grand dam de son compagnon ***


Ombre dit :
Hou... tout va bien ?
Tu ne t'es pas fait mal ?


*** Sadr se relève lentement, s'époussète et lisse sa robe ***


Non.
Je tombe souvent.


*** Elle monte jusqu'à la lourde porte, salue les gardiennes et passe sous le porche sans plus tarder. Elle voudrait bien cacher la chose qui s'obstine à la suivre, mais Ombre n'approche pas. De fait, Sadr fuit son contact et refuse, pour l'instant, de croiser son regard. Leur dialogue récent n'a pas brisé la glace.

Parvenue à sa cellule, la tydale souffle sa chandelle et laisse les ténèbres s'installer. Dans la presque geôle, assise sur un siège en bois, droite comme un i, elle attend. Les minutes s'égrènent, rythmées par sa faible respiration. Il semble bien qu'elle soit partie pour rester ainsi, coite et raide comme la justice, jusqu'à la nuit tombée. ***


Ombre dit :
Sadr... que fais-tu ?
Quitte à attendre, tu devrais dormir, non ?


*** Nulle réponse ne vient. Une heure passe... ***


Ombre dit :
Sadr ?


*** Bruit de chaise. Une flamme nait et grandit au bout de sa bougie. L'obscurité s'évanouit. Cette fois, Sadr regarde le mou droit dans les yeux, avec une incrédulité effrayante ! Le pauvre en sursaute et recule, indécis, tandis que la Pythie lui souffle dessus puis siffle, agacée ***


Hélas ! Tu es là !
J'ai cru pouvoir te souffler.
J'ai cru te voir disparaitre, Ombre dans l'ombre.
Nous entendrons l'histoire que les dés racontent, cette nuit. Je vais te calculer.
Si tu donnes prise aux Maisons, alors, oui, je croirai en toi.
Mais d'ici là, chut !


*** Un doigt devant les lèvres ***


Plus un mot !
Tu. N'existes. Pas.


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Matal 28 Fambir 1512 à 22h14

 
*** Elle est là, l'obscure clarté tombée des étoiles.
Sadr sort de sa cellule, sans bruit. Elle marche dans les couloirs pierreux de la Ruche jusqu'à rejoindre l'hortus conclusus, le jardin cloîtré. Pris dans la rosée de complies, il brille comme un ciel d'étoiles renversées. Un temps, la mancienne laisse ses pieds nus et salis jouer avec les herbes folles, puis elle s'assied sur un banc et se tourne vers Ombre. Sans le regarder, elle lui tend une dague et dit ***


Avant de te calculer, je dois connaître ton aura. Ombre, donne-moi de ton sang et laisse-moi découvrir quel Manteau te revêt.

Ombre dit :
Alors, voyons voir... après mûre réflexion :
Non. Sans façon. Pas question. Que nenni. Je passe. Joker.
Mon sang, comment dire ? Je m'en sers.


*** Froncement de sourcils ***


Ne fais pas l'enfant. Une goutte me suffit.

Ombre dit :
Une seule goutte, vraiment ? Qu'en feras-tu ? Comment vas-tu lire mon aura, et que te dira-t-elle exactement ?


*** Sourire ***


Me demandes-tu de faire un Augure de ton Manteau ? C'est drôle !

Ombre dit :
Oui, euh, sans doute. Je suppose.
Quoi qu'il en soit, une goutte, une goutte... bon, d'accord ! Tiens fermement ta dague, ferme les yeux et reste tranquille, je n'ai pas envie de me faire embrocher... Voilà, voilà... plus bouger...


*** Sadr s'exécute, Ombre s'approche ***


Ombre dit :
Aïe ! Saleté !
Ca pique !
Si ça se trouve, je vais chopper le tétanos...


*** D'un geste étonnamment vif, la Pythie porte la dague à sa bouche et lèche la goutte de sang perlée. Elle ferme les yeux, concentrée, puis se fend d'une moue surprise avant d'énoncer ***


Tu portes un Manteau de Poussière mâtiné d'Or, très différent du mien.

Tes principes premiers sont la Terre et l'Air.
La Terre revient en principe second, ennoblie de l'Ether.

Tu es cartésien, pragmatique, malin et maître de toi. L'Ether t'apporte une certaine hauteur de vue, qui te sort de la boue dans laquelle tu patauges volontiers : cela se traduit par du bon sens. Ta spiritualité est faible, corsetée par ta pesanteur. Elle s'évacue pauvrement, dans ces jeux d'esprit que les mutilés de l'âme nomment « humour ».


*** Ponctuant chaque mot d'un coup de doigt sec, pointé sur le petit être ***


Pourquoi / m'as / tu / choisie ?

Ombre dit :
Je me le demande bien. Pourquoi je t'ai choisie ?
Parce que...
Parce que...

Parce que tu es bizarre !


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Julung 1 Marigar 1512 à 21h14

 
*** L'expression se fait désapprobatrice ***


C'était un piège. Tu n'as pas su l'éviter. Que t'ai-je dis ?
Le choix, ça n'existe pas.
Tu te complais dans la boue. Tu me déçois.
Je te maudis.


Ombre dit :
Ah, carrément. Tu es dure, non ? Me maudire, tout de même...


*** Regard serein, posé sur le mou ***


La vie est dure.
Prends garde : j'ai la malédiction facile.


Ombre dit :
Tiens, tu me regardes maintenant...


J'ai lu ton Aura. Je te vois, désormais.

Ombre dit :
J'ai une question. Je peux..?


*** Sadr jongle avec les osselets, ses pieds se balancent ***


Tu peux.

*** Le temps passe.
Ombre soupire soudain, lève les yeux au ciel puis enchaine ***


Ombre dit :
Je vois. Bon, j'ai une autre question :
Tu prétends que le choix n'existe pas. Qu'est-ce que ça veut dire ?


*** Intriguée ***


En quoi cette phrase te pose-t-elle le moindre soucis de compréhension ? Quels sont les mots que tu ne connais pas ?

Ombre dit :
Hem... merci bien, j'ai saisi. Ce qui m'intrigue, c'est ton assurance : qu'est-ce qui te fait dire, penser, croire, que personne ne peut faire de choix ? C'est bien ce que tu affirmes, en clair. Non ?


*** La désapprobation revient, mêlée d'une pointe de déception ***


Je suis une enfant du Déclin. Ignores-tu donc ce qu'est le Fatalisme ? Dois-je faire toute ton éducation ?

L'Apôtre qui m'enseigne est membre du Fatum, une branche radicale de la famille des Déclinantes. Nos soeurs nous moquent souvent, nous qualifiant de « secte ». Mais elles ne peuvent que reconnaître notre proximité philosophique : le Déclin progresse, la fin s'annonce.

Le Fatum, c'est l'expression même de l'irrévocable, de l'inéluctable, du néant téléologique. Ma pratique de l'Astragalomancie et de l'Astrologie réfère à mon credo : nos vies, chaotiques et désordonnées, ne sont que les derniers soubresauts de l'agonie. Nous nous débattons, aveuglément et futilement, telles des bêtes que le destin mène à l'abattoir. Médite cela, petite Ombre : à chaque fois que tu prétends « faire un choix », tu creuses ta tombe.

Les Déclinantes en sont profondément angoissées ; mais elles pêchent par sensiblerie, parce qu'elles manquent de détachement. Nous, membres du Fatum, prêchons un désespoir serein, philosophique, assumé. En cela, nous pensons le Déclin, quand d'autres le subissent. Ni beau, ni laid, il est.

C'est ainsi, et c'est... c'est bien.


*** Une respiration ***


« Le choix, ça n'existe pas »

Cette sentence est fondatrice de l'école Fatum. C'est notre clef de voûte.

Je puis t'exposer l'argumentaire logique strict qui a mené nos sages femmes à l'énoncer. Mais cela m'apparaît inutile ou plutôt, prématuré. Tu ne sais rien du monde. Tu dois d'abord sentir, avant de ressentir. Ensuite, tu grandiras et si tu le souhaites, je t'enseignerai. Tu comprendras alors à quel point la spiritualité est l'essence même de la vie.


Ombre dit :
Hum. Bon, soit. Je présume que je n'ai pas le choix...


*** Sourire ***


Tu vois ?
Tu apprends déjà.



Horoscope de Jayar

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