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Le Sukra 24 Marigar 1512 à 00h26
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 | Pour la dixième fois Lyhndael balayait la pièce du regard, s'attardant sur chaque recoin. Elle voulait s'assurer qu'elle n'avait rien oublié. Du moins c'est ce qu'elle se répétait. Elle faisait aussi ses adieux à cette pièce, à peine une chambre, presqu'une cellule, qui avait constituée son foyer depuis maintenant presque sept années.
Elle savait pourtant que les choses avaient déjà changé, que la page était tournée. Sa promotion au rang de Semeuse avait initié une évolution et les coupeuses qu'elle considérait comme des soeurs avaient marqué une distance inconnue jusque là. Son passage au rang de Maîtresse d'armes se faisait sans heurt n'ayant pas encore eu vraiment le temps de se lier profondément de camaraderie avec les autres semeuses.
Néanmoins c'est avec un pincement au coeur que Lyhndael entendit la porte de la Citadelle se refermer derrière elle.
Elle n'allait pas loin pourtant, sa demeure se situant à mi chemin entre la Citadelle et les portes de la citée. Elle fouilla dans sa poches pour en retrouver la clef.
La demeure était modeste : une grande pièce de vie, une remise et une cuisine. Lyhndael l'avait rendue encore plus spartiate en installant ses quartiers dans la remise et en vidant complètement la seule pièce digne de ce nom.
La matriarcale laissait glisser ses doigts en une longue caresse sur les miroirs qui recouvraient tout un pan de mur. Elle y avait consacré l'essentiel de ses ressources et la totalité de ses premières soldes de maîtresse d'armes. Mais elle était heureuse car le résultat était à la hauteur de ses espérances.
Sa salle de danse était prête à accueillir ses premiers élèves et ils apprendraient non seulement par la voix mais aussi par l'exemple et par l'image.
Jetant à bas ses maigres bagages, la toute nouvelle propriétaire des lieux s'allongea à même le sol. Elle passa ainsi sa première nuit dans sa nouvelle demeure, roulée en boule contre un mur de sa précieuse salle de danse.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Sukra 24 Marigar 1512 à 21h53
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| La journée avait commencé tôt pour Lyhndael.
Dans une routine bien huilée, elle avait commencé par une série d'exercices physiques destinés à maintenir son corps dans une condition parfaite. Telle sa lame, son corps se devait d'être aiguisé à chaque instant, prêt au combat.
Elle avait ensuite procédé à sa toilette. Son crane parfaitement lisse brillait à la lueur des torches disposées ça et là pour dissiper toute ombre trompeuse.
Elle était en ce moment assise en tailleur, au milieu de la salle d'entrainement. Elle était emmitouflée dans une robe de chambre en soie pourpre. Légèrement entrouverte, elle laissait apercevoir en dessous un justaucorps en cuir parfaitement ajusté pour n'entraver en aucune manière ses mouvements.
A sa droite, un long bâton en chêne. L'objet, bien que massif d'apparence, était en fait creux, une lourde veine de plomb coulant à l'intérieur, accroissant ainsi l'inertie de chaque mouvement et la puissance de chaque coup.
A sa gauche, une petite table basse sur tréteau sur laquelle reposaient une théière fumante et deux tasses.
Deux tasses toujours, car on ne pouvait jamais prévoir lorsque viendrait la visiteuse.
Et il fallait être prête à l'accueillir,
Toujours.
Entrez !
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Dhiwara 25 Marigar 1512 à 14h34
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| Lyhndael avait pu apercevoir les contours de Kyra dans le contre jour de la porte. Ses proportions étaient équilibrées, presqu'ideales. Sa musculature était soignée. Il était évident que l'anja pratiquait des exercices réguliers et prenait soin de son corps.
Aka's hajar anja Kyra, soit la bienvenue en ces lieux.
*** La maîtresse d'armes balaie en une arabesque rapide l'espace devant elle. ***
Mais je t'en prie, assieds toi.
*** Sans attendre la réaction de son invitée, elle se tourne vers sa gauche et se saisit de la théière. Les gestes sont précis. Elle commence à servir et lance d'une voix posée sans quitter la tasse du regard. ***
Puis je t'offrir une tasse de thé ? Il est un poil sauvage mais plein d'arômes.
*** Le thé continue de couler dans un flot parfaitement maîtrisé mais le regard doré de la liadha s'est cramponné dans celui de l'anja. ***
Et dis moi, que puis je faire pour toi ?
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Luang 26 Marigar 1512 à 09h04
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| ***
La jeune tydale acquiesce de la tête, fait quelques pas dans la salle pour s’assoir devant Lyhndael. L’espace vide de la salle est intimidant, il n’entrave en rien la Valen mais elle à la curieuse impression d’être évaluée, comme si chacun de ses mouvements comptaient.
Elle croise les jambes, se pose en tailleur exactement comme la maitresse d’arme. Elle ne répond pas à la proposition du thé mais son absence de signe désigne plutôt une réponse positive. Le thé n’a pourtant jamais vraiment été son truc, elle trouve le breuvage fade et bien trop chaud. L’attente pour pouvoir le boire est juste insupportable. Mais cette fois et par politesse elle ne fait pas la difficile.
Ses yeux ronds observent sa liadha s’activer. De nombreuses choses apparaissent dans sa tête, certaines courantes, d’autres biens plus personnels mais la question de son interlocutrice les faits taire et ainsi la discussion peut commencer. Kyra s’éclaircit la gorge, sa voix doit être claire lorsqu’elle s’exprimera.
***
J’avais des questions à vous poser en réalité. Je voulais connaître votre point de vue.
***
L’anja se frotte la joue, ses billes brunes croisent le regard de Lyhndael et s’y accroche. ***
Je ne suis symbiosé que depuis quelques semaines. J’ai remarqué que j’apprenais les choses encore plus vite et dans de nombreux domaines.
*** Elle insiste sur le encore puis poursuit calmement. ***
Je vous aie entendu lorsque vous avez dit que la symbiose rendait les barrières séparant les Anjas et les Liadhas plus élastique.
Je le savais déjà, je suis allée lire des livres traitant du sujet lorsque j’ai rencontré mon mou mais ceux-ci ne me disaient pas jusqu’à quel point.
Je suppose tout de même que je ne pourrais quitter la ville, enfin peut être pas toute seule.
Vous, vous avez du voyager ?
Sortir de Kryg, voir Utrynia, monter dans les transports volants des nemens et peut être voir les villes des autres factions.
Je me demandais surtout si, avec vos capacités, vous pouviez voyager sans encombre ?
"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Luang 26 Marigar 1512 à 20h59
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| Lyhndael sourit. La jeune anja bouillonne de vie et ses questions fusent.
Elle ne l'interrompt pas et se contente de lui verser une tasse de thé en attendant, patiemment que le flux se tarit de lui-même.
Son sourire ne cille pas d'un poil lorsqu'elle trace le portrait dans son ensemble, à peine les phalanges de ses doigts enserrant la tasse qui blanchissent très légèrement.
Je suis ravie et touchée que tu sois venue me solliciter Kyra. Et c'est avec plaisir que je te donnerai mon avis.
Alors pas où commencer ?
*** La maitresse d'armes porte la tasse à ses lèvres, avalant doucement une gorgée de la boisson brulante. ***
La Symbiose.
On pourrait écrire sa vie durant dessus et pourtant ne faire qu'effleurer le sujet. Et comme tu m'as dit t'être déjà renseignée dessus, je vais me contenter de te livrer mon ressenti personnel : au delà des aspects les plus connus, résurrection et démultiplication des facultés - oui, sur ce point tu as parfaitement raison - la Symbiose m'apparaît avant tout comme une aventure personnelle, unique et propre à chacune d'entre nous.
Le lien qui t'unit à ton mou peut être conflictuel, amical ou inexistant...
Voilà pourquoi aussi il est si dur, impossible même d'en dire beaucoup plus que les points communs les plus flagrants.
*** La liadha repose sa tasse lentement devant elle. ***
Voyager maintenant ?
Cela dépend...
Du lieux d'abord,
Du véhicule ensuite.
Quant à voyager sans encombre...
***
Lyhndael avait parlé lentement, accompagnant ses paroles de gestes lents. Elle fait glisser à bas sa robe de chambre, dévoilant une bonne partie de son anatomie : épaules, bras, poitrine...
Et si la musculature est sèche et développée, le corps est martyrisé : la peau alterne balafre sur balafre, et il ne s'agit pas que de coupures, des boursouflures tracent leur route rose infâme sans qu'on puisse identifier clairement leur origine. Brulure ? Acide ?
A la fois un véritable calvaire mais aussi le plus clair témoignage de sa vie.
***
Syfaria ne nous aime pas, nous sommes une infection qu'elle tente à tout prix d'éradiquer...
*** Sourire fugace ***
Mais nous coriaces !
Ne connais tu pas l'expression "Les voyages tuent la jeunesse." ? Elle résume bien cette vie que nous autres filles du Fatalisme embrassons. Encore plus pour nous autres symbiosées.
Une tache éreintante mais oh combien nécessaire, ne serait-ce que pour assurer que les routes puissent être empruntées.
*** Lyhndael reprend sa tasse et la monte à ses lèvres tout en lançant. ***
Comptes tu voyager prochainement ?
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Matal 27 Marigar 1512 à 04h00
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La tydale en face d’elle est pour le moment un peu plus douce de ce qu’elle imaginait. C’est peut être sa face la plus touchante loin de celle qui devait apparaitre lors d’un combat acharné. Kyra écoute et observe le corps de Lyhndael en fronçant les sourcils. Quel genre d’aberration la maitresse d’arme avait dû combattre ? Des Furyans, des Condomignons ? Les deux ?
L’extérieur est clairement plus dangereux que ce qu’elle redoutait. Avant d’arriver ici elle se pensait sûr de pouvoir survivre au dehors. Maintenant, l’Anja avait perdu un peu de sa confiance.
***
C’est aussi en forgeant que l’on devient forgeron. Je suppose qu’il n’y a pas de meilleure manière d’apprendre à survivre que de sortir au dehors ?
***
L’esprit de la Valen est loin, elle imagine des choses. Le thé entre ses mains est toujours chaud… Elle boit tout de même une gorgée. Le breuvage manque un peu de sucre. Elle croise les yeux de Lyhndael à la fin de sa dernière question.
***
Je voulais voir les alentours de la ville maintenant que je suis symbiosée, le Pilier, la Guitoune. Mon Karna n’est prévu que pour dans quelques mois.
C’est aussi pour cela que je suis venue vous voir.
Pas pour le Karna, pour le possible petit voyage.
Pendant mes heures perdues lorsque j’étais plus jeune…
***
Elle marque sans le vouloir une minuscule pause.
***
Il m’arrivait de m’entrainer avec un bâton, seule loin du regard des autres.
Je suis très, peut-être trop curieuse. Je voulais tout essayer, voir ce qui me plairait. Je crois que c’est la Carias du Fatalisme. Mais je voulais aussi être prête le jour où je pourrais mettre les pieds au dehors.
Et ce n’est sans doute toujours pas le cas aujourd’hui.
*** Elle soupire. ***
Accepteriez-vous d’évaluer mon niveau ? De me donner quelques conseils ?
"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Matal 27 Marigar 1512 à 10h26
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| La liadha repose ses mains à plat sur ses genoux, paumes tournées vers le ciel.
Avant tout je me dois de t'exprimer mon désaccord concernant la meilleure façon d'apprendre. Si tel était le cas, ma fonction n'aurait aucune raison d'exister, ne crois tu pas ?
Il ne faut pas non plus oublier toutes les liadha du fatalisme qui, non symbiosées, n'auront pas vocation à sortir de notre cité.
Et comme je te le disais, Syfaria sait être mortelle encore plus lorsqu'on est seule, mal équipée ou mal préparée.
Quant à nous autres symbiosées, le passage par un pilier n'est pas sans douleur, ni sans séquelles.
*** Un hochement de tête approbateur en direction de Kyra ***
Je reconnais néanmoins que certaines choses ne peuvent s'apprendre et doivent se vivre.
Voilà pourquoi je commence toujours mes enseignements sans arme : survivre, encore et toujours, pour ensuite pouvoir apprendre.
Le ton devient solennel...
Évite ce qui t'es opposé
Protège ce que tu n'as pu éviter
Endure ce qui n'a pu être protégé
Soigne ce qui a été enduré
... puis se relâche.
Mais laissons cela de coté. Nous aurons l'occasion d'y revenir.
*** Sourire en coin ***
J'ai la mauvaise habitude de me laisser entraîner sur certains sujets.
Sur l'itinéraire que tu as mentionné, il est heureusement sur. Le jour où nous ne serons plus capables d'assurer cette portion de terre si vitale à notre faction, c'est que la Chute sera imminente... ou que nous aurons failli !
*** Lyhndael se redresse d'un mouvement fluide tout en se saisissant de sa cane. ***
Assez parlé, montre moi ce que tu sais faire.
Tu as mentionnée un bâton. estoc ? taille ? double ?
*** La maitresse d'armes se dirige vers un petit ratelier, encore incomplet, auquel sont accrochées quelques armes. ***
Au travail danseuse ! Le déclin ne nous attendra pas !
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Matal 27 Marigar 1512 à 20h08
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| *** La maîtresse d'armes hoche la tête en un acquiescement muet. ***
Double lame, un choix intéressant. Une arme difficile, exigeante et puissante. A l'image des danseuses du Matriarcat.
L'une des deux armes privilégiées des executrices.
*** Lyhndael se saisit d'une double lame aux fil arrondi et recouvert de cire. Elle la soupèse. Le poids est identique à une arme de guerre, son équilibre aussi. Le tranchant amoindri permet d'éviter toute coupure trop grave mais le choc de l'arme est suffisant pour causer des hématomes voire briser des os. ***
Pour être totalement transparente, c'est une arme que je pratique très peu. Il va donc te falloir affronter un ennemi... différent.
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Lyhndael pivote et lance l'arme en direction de Kyra. Au lieu de ralentir, elle accompagne la rotation d'un puissant balayage au sol, sa longue cane saisie à son extrémité pour profiter au maximum de son allonge.
Le combat a commencé !
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Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Merakih 28 Marigar 1512 à 10h58
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| Rosa dit : Tu comptes y aller sérieusement?*** Kyra fait quelques pas sur le côté afin de s’éloigner du centre. ***
« Je pense oui, elle est symbiosée et plus expérimentée que moi. »
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Elle réceptionne l’arme, a à peine le temps de l’observer que la maitresse d’arme s’avance canne sur le sol. L’anja exécute par réflexe un flip arrière sur une main pour sortir du champ d’action. La double lame est toujours serrée dans sa main gauche, elle a l’air à peu près identique à celle qu’elle utilisait. Elle retombe par habitude parfaitement sur ses deux jambes, fait tournoyer l’arme comme une hélice et la fait passer derrière son dos.
Kyra est rapide et souple, elle connait ses avantages et aime les utiliser lorsque le moment se présente. C’est aussi pour cela qu’elle a choisi la double lame. La rapidité d’exécution et de rotation de l’arme lui permettent logiquement de taillader ses ennemis. Enfin c’est ce qu’elle espère.
La tydale souffle, sourit.
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Quel est le but ? Dois-je vous toucher ?
***
Elle fonce sur Lyhndael sans prévenir, tente une feinte de corps, baisse la tête et continue de faire tourner son arme. La cuisse gauche, voilà sa cible.
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"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Merakih 4 Astawir 1512 à 23h48
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| La maîtresse d'armes était ravie : Kyra avait réussi à esquiver sa frappe.
Trop rares étaient celles qui ne se retrouvaient pas au sol, fauchées par le coup.
Ces perles prometteuses devaient être traitées avec grand soin. Les autres devaient avant tout être renforcées, consolidées.
Lyhndael s'interrogeait toutefois car la maîtrise de Kyra semblait dépasser les simples exercices qu'on pouvait atteindre d'une jeune liadha, encore plus d'une anja.
Belkor dit : Teste-la, tu sais bien que la symbiose change beaucoup la donne.Tu as oublié le visage de ta mère, demie-âme !
Ne te moque pas de moi, anja ! Quel est l'unique objectif de tout combat ? Lança-t-elle, furieuse, contre elle avant tout.
Lyhndael était maintenant toute à son adversaire car c'était bien de cela qu'il s'agissait.
Si elle ne pratiquait pas les doubles lames, elle en connaissait cependant les forces : ces enchaînements de coups si rapides que parer n'était pas envisageable. Bloquer ou esquiver étaient les seules options.
Alors elle enchaînait les bonds pour maintenir la distance entre elles, l'allonge étant à son avantage. Et quand Kyra l'amenait trop près d'une impasse, elle brisait subitement la distance, bloquait la lame et repoussait l'opposante puis se mettait hors de portée.
Elle avait l'endurance forgée par l'expérience de combats longs où finalement ce n'était pas l'adversaire le plus doué qui l'emportait mais celui qui arrivait à retarder le plus longtemps l'erreur fatale causée par la fatigue.
Alors elle ne frappait pratiquement pas, voulant voir jusqu'à quand la digne fille du Fatalisme arriverait à soulever son arme, encore et encore.
Et elle n'oubliait pas qu'elle était là pour jauger avant tout et il y avait tant à voir !
Mais avant tout elle attendait la réponse de son élève. Elle l'avait adoptée sans l'ombre d'un doute, restait juste à savoir si la maîtresse d'armes avait encore quelque chose à lui apprendre.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Julung 5 Astawir 1512 à 14h21
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Plus le temps passait et plus il était clair que la jeune tydale n'arrivait à rien. Une fois de plus elle acculait la maitresse d’arme dans une impasse.
Mais cette fois, elle préféra réfléchir avant de l’attaquer à nouveau, surtout si s’était pour la voir parer et reculer comme elle l’avait fait déjà plusieurs fois.
Kyra se mit donc en position à mi-distance, haletante, prenant le temps de souffler et de faire rapidement le tour de ses solutions. La discussion est extrêmement rapide.
***
« Elle est incroyable je n’arrive pas à la toucher.
On dirait à chaque fois qu’elle sait ce que je vais faire. »
Rosa dit :T’es pourtant la tydale la plus imprévisible que je connaisse. Avec tes sauts partout et ta rapidité.
« Si ça continue comme ça je vais finir par tomber.
Je commence à avoir des fourmis dans les bras. Faut que j'arrive à la surprendre. »
Rosa dit :Dur dans ton état, t'es plus toute fraiche. T’as qu’à faire de l’Exécution.
*** Les yeux de la Valen s’ouvrent en grand puis ses sourcils se froncent.
Une idée vient apparemment de remonter les larges conduits toujours encombrés de son cerveau. Il faut innover pour prendre Lyhndael de court, c’est le seul moyen.
Jouant donc le tout pour le tout contre son bras qui commence à peiner à chacun de ses assauts, Kyra commence à danser. Par n’importe quelle danse, la tydale en face d’elle peut facilement reconnaître les premier pas d’un sort de lumière du déclin.
Kyra entame quelques feintes, à droite, à gauche, se rapproche, recommence. Mais alors qu’elle aurait dû poursuivre le ballet, elle l’interrompt soudain et glisse avec une extrême rapidité vers Lyhndael, double lame en avant telle une lance représentant le prolongement de son bras.
Avec un peu de chance, sa liadha ne s'attendrait pas à ça. ***
"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Vayang 6 Astawir 1512 à 21h41
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| *** Lyhndael se fige lorsqu'elle lit les enchainements que réalisent Kyra. ***
« Elle maîtrise l'Execution ! »
Cette pensée avait raisonné comme une gifle, la laissant KO sur le coup.
Elle est rigide comme une statue, sa garde baissée.
***
Kyra plonge en avant, vive comme l'éclair
La lame est brandie en avant comme pour l'empaler
L'anja a réussi à franchir sa garde, elle ne pourra l'éviter
Et Lyhndael ne bouge pas
Un choc sourd, la lame se couvre de courbes écarlates sur toute sa longueur.
Figée, l'arme est inamovible comme dans un étau.
***
La réaction de la maitresse d'armes fut minimaliste, pure symbiose entre un corps forgé par l'exercice répété à jamais et une volonté de fer. Sa main gauche avait lâché son arme et s'est saisie de la lame qui filait vers elle. Impossible à arrêter, elle s'était contenté de la dévier, accompagnée d'un pas chassé dans la direction opposée de sorte à faire glisser l'arme sous son aisselle.
L'arme aurait été de guerre, Lyhndael aurait perdu ses doigts à coup sûr. Et même ainsi avec un fil amoindri, la maitresse d'armes ne pourra utiliser sa main correctement pendant plusieurs jours.
De plus Kyra était douée, très douée, sans aucune mesure avec ce qu'on pourrait attendre d'une anja, presque son égale avec une vivacité détonante et si sa puissance n'était pas spectaculaire, elle était d'acier. La parade n'avait alors pu être parfaitement réalisée. Son justaucorps est fendu au niveau des côtes et le sang perle.
Pourtant Lyhndael ne laisse échapper aucun cri. Son visage, fermé, ne manifeste aucune douleur. Elle est ancrée dans le regard de l'anja. Elle sonde Kyra, comme si elle n'avait plus rien en commun avec la jeune fille qu'elle avait accueillie il y a si peu chez elle.
La danse devait être achevée. Trop de questions venaient de se soulever d'un coup.
*** Enfin, elle relâche son étreinte.
Paume ouverte, elle tend ostensiblement sa main blessée à hauteur du visage de Kyra.
Seul bruit présent, le sang vermillon ruissèle en épaisses gouttelettes sur le parquet.
Au bout de secondes d'éternité, elle s'assied en tailleur. ***
Soigne moi,
Explique moi !
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Sukra 7 Astawir 1512 à 10h36
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Une pointe de fierté résonne dans l’esprit de l’Anja lorsqu’elle voit son stratagème fonctionner. Son arme heurte la maitresse d’arme, seulement quelque chose empêche Kyra de se réjouir.
Le regard posé sur elle n’est pas vraiment le genre de regard que l’on lance pour annoncer des félicitations. La Valen baisse les yeux, elle y est peut-être été un peu fort.
***
Rosa dit :C’était plutôt une bonne idée bravo !
J'en ai trop fait...
***
Sa réaction est typique de quelqu’un qui aurait fait quelque chose de mal. Les yeux rivés sur le sol sur son arme qu’elle a posée, elle entreprend de dégrafer les lacets du petit sac solidement fixé sur le côté de sa ceinture.
Elle en sort un morceau de bois autour duquel une sorte de bandage est enroulé et un petit pot en verre contenant une étrange pâte de couleur ivoire.
La tydale fait quelques pas vers Lyhndael, s’agenouille à côté d’elle. Elle attrape délicatement la main de sa Liadha de sa main droite, la ramène sur ses propres genoux et de l’autre, presque machinalement, elle déroule un morceau de bandage qu’elle arrache d’un coup sec.
***
Pardonnez-moi.
Je… Je crois que je me suis laissé aveugler par notre entrainement.
***
Kyra parle d’une petite voix.
Elle applique la compresse qu’elle vient de créer sur la plaie pour arrêter le saignement. Elle regarde uniquement la plaie, un peu honteuse.
***
Je voulais tellement vous montrer ce que je pouvais faire, et… et… vous évitiez toute mes bottes, je n’arrivais pas à vous toucher. J’ai donc pensé qu’en vous surprenant je pourrais peut-être avoir une ouverture.
Je n’aurais pas dû, pas comme cela en tout cas.
***
L’anja retire la compresse qu’elle pose à côté d’elle.
Elle ouvre alors le pot et commence à étaler un peu d’onguent sur la plaie.
Elle se mord la lèvre inférieure.
***
Depuis que je suis petite j’ai toujours eu certaines facilités à apprendre et à reproduire.
Que ce soit dans de nombreux domaines, je crois juste que c’est comme ça.
J’apprends plus vite et j’ai certaines capacités naturelles dont je me sers beaucoup pendant les entrainements.
Je me suis un peu… beaucoup entrainée… peut-être un peu trop.
Pardonnez-moi liadha, je voulais juste pouvoir voyager au plus vite sans encombre.
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La tydale à l’air vraiment désolée, elle continue néanmoins d’appliquer la pommade.
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"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Matal 10 Astawir 1512 à 22h07
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| Si c'est cela que tu retiens, c'est vraiment que j'ai échoué.
*** La maîtresse d'armes saisit délicatement le menton de la jeune fille et d'une pression délicate la force à relever la tête et à croiser son regard.
Un regard étrangement tendre ***
Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es, douée et pleine de ressources.
Jamais ni devant personne.
Mais cela t'interdit toute facilité. Tu devras être encore plus exigeante avec toi-meme.
Car si le Matriarcat aime chacune de ses filles, ces dernières doivent lui rendre à la hauteur de ce qui leur a été donné, voire plus.
*** Courte pause, le regard se fait inquisiteur. ***
Mais je ne suis même pas certaine que tu réalises ce que tu as fait.
Au niveau de la danse, tu as parfaitement agi : dans une situation qui était verrouillée et qui, si elle se poursuivait, te conduisait à ta perte, tu as su faire preuve d'imagination et déplacer le combat.
Lorsque j'enseigne à mes élèves, j'appelle cela "créer une nouvelle dimension". Car cela est toujours possible, juste un point de vue différent à adopter.
Mais au niveau de ce que tu as montré, cela est potentiellement porteur de lourdes conséquences : tu as enchaîné les premiers pas de l'Appel de la lames. Tu as commencé à maîtriser l'Execution.
*** Lyhndael balaie tout objection de la main ***
Or ce savoir si extraordinaire, cet aboutissement ultime de notre faction, rares sont celles capables de le maitriser.
Encore plus lorsqu’il s’agit d’anja…
Cette capacité n’est pas sans portée à conséquence. Il te faudra la mettre au service de notre faction, la voie de la Cariatide du Fatalisme s'impose d'elle-même...
Quant à moi, il va me falloir accroître ma vigilance...
*** Lyhndael semble plonger dans ses pensées et son esprit disparaître de l'instant.
Elle redresse soudainement le visage comme si cet interlude n'avait jamais eu lieu. ***
Quant à ton voyage ... Ce voyage que tu appelles si fort de tes voeux.
Tes compétences te le permettent à condition de t'équiper correctement et de rester proche de la route, d'éviter les coins les plus dangereux ou de voyages en groupe.
Mais tu ne comptes pas voyager en groupe n'est ce pas ?
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Merakih 11 Astawir 1512 à 09h13
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Kyra continue d’étaler son onguent avec soin. Elle pousse un léger soupir de soulagement lorsque la maitresse d’arme parle. Tel une soupape, il lui permet de refroidir son esprit qui imaginait déjà le pire dans les secondes qui suivaient l’affrontement. Mais rien n’est réglé pour autant, l’anja trouve la maitresse d’arme touchante, elle commence même déjà à l’apprécier cependant la question de l’Exécution reste en suspens.
La plaie entièrement recouverte, elle commence à enrouler le bandage de manière à le tenir serré autour de la main. Elle s’applique tout en s’exprimant.
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Je préfèrerai partir accompagnée, enfin…
Je n’y ai pas encore vraiment réfléchit mais voyager avec un groupe doit être plus enrichissant.
*** Dans le genre avec des danseuses qui lui couperont les jambes quand elles apprendront son refus de procréer pour le moment. La Valen esquisse un petit sourire gêné. ***
Néanmoins ce n’est pas pour tout de suite.
*** Elle sert le bandage, examine le résultat. Elle hésite une nouvelle fois, réfléchit à la tournure de sa prochaine phrase. ***
Je voulais vous demander…
Que se passerait-il si une anja comme moi venait à maitriser l’Exécution ?
Avec maitriser, je veux dire savoir utiliser tous les sorts attachés à la sphère?
Ce serait vraiment grave ?
"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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Le Julung 12 Astawir 1512 à 13h26
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| Lyhndael ne répond pas à Kyra. La question est pertinente mais finalement de peu d'intérêt quant à l'avenir de l'anja.
Elle sent au plus profond d'elle même que des forces sont à l’œuvre et que l'avenir de Kyra est en train de se mettre en mouvement. Elle sait pertinemment que face à cela, elle ne représente rien et que pourtant les moindres orientations qu'elle pourra lancer pourront changer beaucoup.
Alors en attendant de trouver les justes paroles, elle observe la jeune fille finir de la soigner.
*** Elle retire bien vite sa main blessée et la fait pivoter lentement pour examiner le bandage.
Elle resserre ensuite sa main en un poing menaçant et l'ouvre. Elle répète l'exercice à plusieurs reprises sans prêter un seul instant attention à la douleur vive qui rayonne de sa main et remonte le long de son bras.
Elle finit par faire travailler ses doigts les uns après les autres.
Elle hoche la tête dans un assentiment évident avant de lacher. ***
Bien.
L'équilibre est bon. Suffisamment serré pour maintenir les lèvres de la blessure fermées mais en même temps suffisamment lâche pour laisser le sang circuler et permettre un usage précis de la main en cas de nécessité.
Ce jugement ne porte aucunement à conséquence mais permet à la maîtresse d'armes de monter en régime, de trouver l’équilibre.
Kyra, je t'ai annoncé dès le début que mon enseignement se place sous le signe de l'échange. Alors laisse moi t'exprimer sans détour ma pensée.
Tu n'es pas la première anja à ressentir cet appel violent que certaines estiment irrésistible : l'appel du voyage et de la découverte.
Tu aurais été simple anja, la question du choix ne se serait même pas posée.
Tu es symbiosée alors le champ des possibles s'ouvre à toi.
Le ton devient subitement grave. Lyhndael ralentit le débit de sa voix de sorte accentuer chacune de ses paroles et leur donner un poids irrémédiable.
Tu ne dépends pas de moi, pas même de ma cariatide. C'est sur la Carias de la Ruche que ton avenir repose.
Tes talents te permettent même d'espérer rentrer en rupture avec le Matriarcat, pour le pire...
Le pire pour notre faction qui n'a qu'un but, survivre pour assister à la Chute et cela repose sur chacune d'entre nous.
Le pire pour moi qui perdrait une pépite à l’état pure... Même si je n'ai plus grand chose à t'apprendre.
Le pire pour toi qui perdra le peu qu'on peut espérer avoir dans ce monde désolé, un foyer.
*** Lyhndael agrippe les mains de Kyra et les enserre de toute ses forces. ***
Nombreuses sont celles à comparer notre faction et notre devoir à une chaine. Chaque maillon doit être forgé, encore et encore, de sorte à être suffisamment fort pour ne pas faire défaut au tout.
Si je partage cette vision de la chaine, je pense qu'il faut en compléter la lecture :
Une chaine ne résiste dans la durée que parce qu'elle sait être souple. Trop de rigidité et elle finira indubitablement par casser, quelque soit la solidité de ses maillons.
Ne sous-estime pas la capacité de nos dirigeantes à savoir être clairvoyante et à sortir du cadre qui nous est imposé.
Et surtout,
N'oublie pas le visage de ta mère !
Après cet ultime parole, Lyhndael fait silence.
Elle a joué ses cartes, reste à voir ce qu'il en ressortira.
Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !
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Le Vayang 13 Astawir 1512 à 09h26
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L’anja regarde la maitresse d’arme faire des tests avec sa main pour vérifier le travail accompli. Bien sur l’élève aurait voulu insister sur le fait que celle-ci devait rester immobile un moment mais le discours qui suit interpelle la jeune tydale. Elle ne s’attendait pas vraiment à de telles paroles aussi vraies soient-elles.
***
Rosa dit :Elle a vu clair dans ton jeu on dirait.
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Lynhdael lui prend les mains, la pression qu’elle applique empêcherait presque le sang de passer le col de son poignet. Chaque mot résonne dans son esprit avec beaucoup de sens. Son devoir pour le Matriarcat est une étape qu’elle sera obligée de surmonter. Ce qu’elle voulait en réalité, c’était simplement un peu de temps. Du temps pour trouver une réponse, pour assurer la relève et ne pas la voir décliner aussi rapidement qu’elle. La voyante l’avait conforté dans ce sens enfin… c’est ce qu’elle n’arrêtait pas d’essayer de se dire pour peut-être se persuader.
***
Je…
*** Kyra tente de retirer ses mains. Sa voix est douce, son regard est fuyant. ***
Pour rien au monde je ne voudrais entrer en rupture avec le Matriarcat.
En tant qu’Anja nous avons un devoir et nous y sommes préparées depuis longtemps déjà.
Je l’accomplirai liadha mais celui-ci n’est prévu que dans plusieurs mois.
*** Le signe de l’échange, elle y était. ***
Seulement avant j’aimerai voyager un peu.
C’est une histoire compliquée. Ha…
*** Elle se mord une nouvelle fois la lèvre inférieur signe significatif d’une gêne. ***
Je suis m… enfin… je vieillis vite, plus vite que toute les autres.
Je vais sur mes quinze ans.
J’ai ce truc dans mon sang, c’est une sorte de maladie.
Nos dirigeantes sont toutes au courant c’est pour cela que mon Karna est pour bientôt.
Mais je me disais, que, peut-être, si j’arrivais à…
*** La tydale s’arrête, déglutit. Dans son esprit quelques chose lui dit que ce serait une mauvaise idée de donner tous les détails. ***
Si j’arrivais à… voyager un peu pendant le temps qu’il me reste, ce ne serait pas plus mal.
*** Elle sourit timidement mais sincèrement. ***
Je n’oublie pas le visage de ma mère.
"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."
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