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La Ruche

Devant la Carias Choelanthys.

Ou les grands prennent des décisions pour les petits.
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Sujet lancé par Kyra Valen
Le 30-04-1512 à 14h45
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Posté par Kyra Valen,
Le 21-07-1512 à 12h14
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Kyra Valen

Le Luang 30 Astawir 1512 à 14h45

 
***
Etlys Choelanthys soit la Carias de la ruche.
Tout le monde a au moins une fois entendu parler d’elle. Tout le monde au Matriarcat tout du moins.
Kyra savait peu de chose sur cette tydale. Elle la savait en haut de la hiérarchie et elle savait aussi qu’elle allait décider de son futur et prendre pour elle une décision importante.

L’Anja redoutait donc cet instant. Laisser une autre décider pour elle alors que ce qu’elle s’apprête à faire porte à confusion la terrorise.
Si cela ne tenait qu’à elle, elle ne serait jamais venue là, devant l’énorme bâtiment obscur de la Ruche.
De son point de vue, tout était de la faute de Lyhndaël.
Kyra en gardait un gout amère, elle ne comprenait pas le geste de celle à qui elle avait tant confié.
Le long du chemin la menant à la Ruche elle était restée silencieuse, la tête basse comme résignée.
La maitresse d’arme le lui avait clairement dit : il n’y a plus de choix, seulement des vérités. Et la vérité confortait la jeune tydale dans cet état de peur constant car pour elle celle-ci était simplement inavouable ou plutôt incompréhensible.
***


Rosa dit :
Tout va bien ce passer.


***
Kyra lève les yeux sur la tydale à ses côtés puis revient à ses bottes.
Elle se frotte le coude machinalement tout en avançant.
Elle suppose que c’est Lyhndaël qui la présentera à l’entrée puis à la Carias car après tout c’est elle qui a tout organisé.
***



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Lyhndael

Le Luang 30 Astawir 1512 à 21h54

 
Les deux tydales frappent le pavé et le bruit de leurs bottes suit un rythme de métronome qui suffit à lui seul à faire la preuve de leur entraînement martial. Au début absorbé par la vie bouillonnante du quartier marchand, il a empli l'atmosphère au moment même où Kyra et Lyhndael ont pénétré dans le coeur politique de la cité.

Le nombre de gardes s'est subitement accru. Et de lourds regards pèsent sur le couple qui s'avance.
Mais la maîtresse d'armes ne montre aucun signe de nervosité. Elle semble profiter de ce temps frais mais en même temps lumineux qu'elle apprécie tant.
Elle sait de plus que son insigne bien visible et sa démarche décidée suffisent à lui ouvrir la route, du moins jusqu'à la Ruche.
Son arme ostentatoire lui assure aussi d'être la cible privilégiée des regards et de détourner ainsi les attentions de l'anja. Une manière de plus de permettre à Kyra de se préparer.

A aucun moment la liadha n'a détourné le regard sur l'anja qui marche à ses cotés. Pourtant elle sait grâce à son mou à quel point elle a l'air abattue. Elle a du mal à reconnaître la jeune fille battante, sûre d'elle et incroyablement douée qu'elle a affrontée il y a si peu de temps.

Les voici enfin face à la Ruche, cette bâtisse gigantesque d'un noir de jais.
La maitresse d'armes se dirige sans l'ombre d'une hésitation vers les guerrières qui gardent l'entrée. Tout en avançant, elle détache le ceinturon qui maintient son espadon attaché dans son dos. Arrivée devant le comité d'accueil, elle leur tend l'arme dans son fourreau avant même de leur adresser la parole.


Maitresse d'armes Lyhndael et anja Kyra. Nous avons rendez-vous avec la Carias.
Nous sommes attendues.


Le ton est sec et autoritaire. Suffisamment pour faire comprendre aux gardes l'importance du rendez vous mais pas assez pour qu'elles puissent en prendre ombrage, enfin pas trop.
En dignes filles du Fatalisme rompues à la tache et forgées de discipline, les gardes s'écartent. Les informations qui leur étaient nécessaires ont été données et elles savent pertinemment que la garde rapprochée de la Carias ne laissera rien passer. Malheur à la folle qui souhaiterait passer outre.

Une fois à l'intérieur du bâtiment, Lyhndael marque un temps d’arrêt. Cela fait un temps certain qu'elle n'a pas pénétré dans ces lieux et le souvenir de sa dernière visite n'est pas des plus agréables.


Kyra, ressaisis toi jeune fille. L'occasion qui t'est donnée ne se reproduira pas.
Tu peux y arriver, tu m'as montré en être capable !


Les mots ont été lancés à toute vitesse et à voix basse. Si le destinataire n'avait pas été si clairement indiqué, on pourrait même croire que Lyhndael n'ayant pas tourné le visage se parlait à elle même.

La marche reprend, plus mesurée cette fois. La liadha se fait confirmer le chemin par une vieille nourricière qu'elles croisent. Elles montent à l'étage et se retrouvent face à une deuxième série de garde. Leur posture et leur gestuelle est clairement différente : sur le qui-vive et intransigeantes. Ces danseuses font honneur à leur mission et tiennent leur responsabilité très au sérieux.

Les identités sont présentées ainsi que le motif de leur présence. L'une des gardes part se renseigner quant à la véracité du rendez-vous tandis que deux gardes entament une fouille minutieuse. Deux autres guerrières sont positionnées un poil en arrière, la main sur le fourreau, prêtes, à tout.
La vérification achevée, on leur demande de patienter, poliment et efficacement, sans que l'ombre d'une chaise ne leur soit offerte.


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Kyra Valen

Le Matal 1 Manhur 1512 à 02h49

 
***
Kyra observe les alentours. Elle est de retour à la ruche après seulement quelques jours de liberté.
Les bras croisés et la tête mi- basse permet à n’importe qui d’interpréter le langage de son corps.
Kyra le sait très bien mais son esprit est ailleurs.
Elle se sent incroyablement nue et vulnérable et préfère s’adresser à Lynhdaël par la pensée pour éviter de se faire comprendre par les gardiennes en face d’elles.
***

« Vous ne comprenez pas.
Regardez-moi, j’ai l’aire presque plus vieille que vous.
Vous pensez vraiment qu’elle va prendre le risque de me laisser voyager sans avoir enfanté ?
Qu’elle acceptera de me voir partir sans connaître les changements qui seront apportés à mon corps durant mon absence ?
»


*** L’anja tourne sa tête vers la maitresse d’armes pour observer son visage, les yeux légèrement rouge mais les sourcils froncés. ***


« Je vous ai fait confiance et vous m’avez piégé. Pourquoi? »


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Lyhndael

Le Julung 3 Manhur 1512 à 08h44

 
*** Un long soupir s'échappe des lèvres de Lyhndael. Elle tourne enfin le visage vers Kyra et la regarde en face. Un lien a été rétabli et il était essentiel que l'initiative vienne de l'anja. Pour que les mots soient vraies et que le contact puisse franchir sa carapace de silence et de déni. ***


« La trahison aurait été de te laisser avancer à taton, errer à la recherche d'une solution alors que tu sembles refuser la seule qui existe et ainsi te fracasser la tête sans espoir de salut.

Le courage n'est pas de faire ce qui est facile et agréable mais de faire ce qui est bien, quelle que soit l'épreuve.

Or tu m'as prouvé avoir et l'envie de faire ton devoir au mieux et le courage nécessaire à son accomplissement.
»


*** La maîtresse d'armes hoche la tête à l'issu de cette pensée. Pour accompagner, accentuer son jugement. Faire comprendre à l'anja qu'elle est là pour elle. ***

« Il n'y avait pas d'option quant à ta rencontre avec la Carias : soit tu la refuses et alors il te sera impossible d'allier ton devoir, ton appartenance au Matriarcat et ce voyage qui te semble si primordial, existentiel même, soit tu l'acceptes et alors il te faut être capable d'expliquer, de parler en vérité pour que ton être prouve à quel point tu es attachée à faire au mieux ton devoir.

Alors prépare toi Kyra, il te reste très peu de temps pour être prête face à cette occasion unique
»

*** La liadha fait silence, quelques secondes à peine viennent de s'écouler, et pourtant tout semble se jouer, encore. ***


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Lyhndael

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 11h03

 
***
Changement d'appui de sorte à détendre les muscles et à les oxygéner. La position est martiale, sur le qui-vive, tout le contraire d'un garde-à-vous rigide.

Cela fait maintenant cinq longues années que Raniss est au service de la Ruche. Elle vient enfin d'être promue à la protection de la Carias et prend donc son rôle très au sérieux. Sa main se raffermit à nouveau sur la garde de son épée, un petit geste de travers et ces maudites symbiosées en gouteront la lame.

Elle avait du faire appel à toute sa maîtrise de soit pour ne pas se signer pour repousser le mauvais sort quand elle les avait vues débarquer toute les deux. Elle méprise leur comportement plein de suffisance. Quant à leur capacité à repousser la mort, elles ont du commettre un terrible forfait pour mériter une telle damnation.

Elle n'avait pu s'empêcher de frissonner lorsqu'elle les avaient vu se regarder si intensément. On leur attribuait le pouvoir de communiquer par télépathie. Elle n'y avait jamais vraiment cru avant ce jour.

Maëlle est de retour. Elle entend son pas caractéristique avant même de la voir. Cette dernière s'arrête à une distance raisonnable et adresse un salut à la liadha. Après tout, c'est vrai qu'elle est maîtresse d'armes pense Raniss.
***

La Carias va vous recevoir.

*** Elle laisse enfin échapper un soupir une fois les deux symbiosées parties. Elle ne comprend pas la décision de la Carias mais elle aussi est symbiosée... ***


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Lyhndael

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 01h14

 
*** Lorsque les deux filles du Déclin pénètrent dans la pièce, elles trouvent la Carias de la ruche installée derrière un bureau imposant et particulièrement encombré.
Un peu comme le reste de la pièce, d'ailleurs, qui fait plus l'effet d'un grenier ou d'une brocante. Des étagères chargées de parchemins, de tablettes ou de manuscrits, de vieux landeaux, des tas de vêtements de toutes tailles, quelques meubles, eux aussi de toute taille... et puis bien sûr toutes sortes de bibelots ou de breloques parfaitement dans le style de la Carias, elle-même constamment harnachée de bijoux divers.
Même les murs sont chargés de tapisseries, peintures sur bois ou sur cadre, et quelques vélins couverts de dessins d'enfant, quasiment du sol au plafond.

De ce capharnaüm se dégage cependant une atmosphère plutôt conviviale : c'est encombré, chargé, mais c'est propre, un entassement savant et contenu, et surtout plein de vie.

Lyhndael fait un pas en avant et salue la liadha qui lui fait face d'une profonde inclinaison du buste, mains jointes ramenées sur le coeur. ***


Aka's hajar Carias Etlys Choelanthys, mère de toutes nos filles. Je te remercie pour la diligence avec laquelle tu as accepté de nous recevoir.

*** La maîtresse d'armes designe du bras l'anja à ses cotés. ***

Le sujet est en effet d'importance car il concerne l'anja Kyra. Tu ne dois pas être sans savoir que son état est particulier...
Et que cela ne concerne pas seulement sa symbiose.

Kyra souhaite t'entretenir sur le sujet et te soumettre une requête. Je lui ai proposé ma présence à cette entrevue car le sujet n'est pas aisé et elle m'a fait l'honneur de l'accepter.

Nous sollicitons ton écoute dont la réputation de justesse et de bienveillance est sans commune mesure.

*** La liadha recule, joint les mains dans le dos et se met dans une position de salut martial, marquant ainsi très nettement le fait qu'elle en a fini pour sa part et que c'est aux autres protagonistes d'intervenir. ***


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Etlys Choelanthys

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 20h46

 
Etlys sourit chaleureusement aux deux tydale, leur indique des sièges disposés devant son bureau dans lesquels s'assoir, et dispose devant elle deux tasses émaillées qu'elle remplit d'une infusion fumante, avant de mettre à niveau sa propre tasse et de reposer la théière en terre sur le petit poêle derrière elle.

Aka's hajar, mes filles, je vous en prie, soyez les bienvenues, et prenez place.

Puis se tournant vers Kyra, et entrant dans le vif du sujet sans crier gare, elle ajoute, toujours avenante :

Alors, mon enfant, quelle est donc cette requête ?


 
Kyra Valen

Le Julung 17 Manhur 1512 à 13h54

 
***
Lyhndaël met les formes lorsque la jeune anja se présente devant la Carias et cette dernière est exactement comme elle l’imaginait.
Kyra continue à regarder le sol non loin devant elle sur la droite, la peur et le doute la submerge.
Rien n’est jamais acquis et ce qu’elle craint risque bien d’arriver.
La tydale s’avance et s’assoit, elle se frotte inconsciemment les mains qu’elle a ramenées vers son ventre.
***

Aka's hajar Carias Choelanthy
Je…


*** Elle déglutit et relève un peu les yeux. ***


Je souhaiterai sortir la citée et voyager quelques mois tout au plus.
Et je voudrai faire cela avant d’effectuer mon devoir envers le Matriarcat.


***
Son regard chute à nouveau, ses mains se compressent l’une dans l’autre car elle sait que ce qu’elle dit comporte de nombreuses failles.
***

Puis-je ?
***
Elle ne donne pas davantage d’informations et espère surement à tort que la Carias n’en demande plus car avec un peu de chance, elle ne se souviendrait même pas de son dossier.
***



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Lyhndael

Le Matal 22 Manhur 1512 à 19h13

 
*** Lyhndael accepte l'invitation à s'asseoir d'un hochement de tête et vient s'installer aux cotés de Kyra.

Elle garde les jambes sagement resserrées l'une contre l'autre, les mains posées bien à plat sur ses genoux.

Son regard est dirigée sur la Carias. Elle la détaille à l'affût du moindre signe et ne tourne pas la tête quand l'anja vient présenter sa demande d'une manière pour le moins parcellaire ou a minima recentrer sur l'action et non le context.

Il n'est pas encore temps d'intervenir. ***


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Etlys Choelanthys

Le Dhiwara 27 Manhur 1512 à 10h23

 
La Carias écoute attentivement la jeune fille, tout en l'observant d'un air à la fois curieux et bienveillant, qui a tôt fait de montrer qu'elle sait parfaitement qui elle a en face d'elle.
Lorsque Kyra se tait, Etlys prend le temps de boire une gorgée supplémentaire de sa tasse de thé, avant de regarder la jeune fille dans les yeux et de répondre, d'une voix légèrement compatissante :

Tu sais bien que non, ma fille...
Le premier devoir d'une Anja est de donner une fille au Matriarcat, et cela devrait passer avant toute désir personnel.
L'état de symbiose, qui nous rend moins fragiles et moins mortelles, autorise parfois de faire des exceptions aux restrictions qui contraignent nos Anjas dans nos cités, même si d'un point de vue personnel je désapprouve cette décision. La symbiose renforce aussi l'individualisme, l'arrogance et l'ambition personnelle, au détriment du dévouement envers notre peuple.
Enfin, pas pour toutes, le Tableau nous garde
, ajoute-t-elle avec un hochement de tête adressé à Lyhndael.

Mais cette décision du Conseil d'accorder plus de souplesse aux Anja's symbiosées les conforte, lorsqu'il est préalable, dans leur désir de faire passer leur curiosité et leur satisfaction personnelle avant leur devoir...
Je le regrette...mais si telle est la décision du Conseil des Mères, je ne la remets pas en cause.

Mais ton cas est particulier, Kyra. Ta maladie imprévisible nous oblige à faire preuve d'une vigilance toute particulière.
Tu le sais déjà, cependant... Alors pour quelle raison penses-tu que je pourrais t'accorder ce que tu me demandes ?


 
Kyra Valen

Le Luang 28 Manhur 1512 à 16h02

 
***
Crispée sur sa position, Kyra pousse un soupir de résignation.
Tout se passe exactement comme elle l’avait prédit.
Elle devra rester pour enfanter avant de pouvoir partir chercher cette cure.
Le pire dans cette décision, c’est qu’elle la comprend et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle ne voulait faire face à la Carias.
La jeune tydale se mord les lèvres en silence.
En direction du sol, ses yeux n’osent remonter pour chercher l’aide de la maitresse d’arme.
Des pensées tournent dans sa tête. Si tout est perdu, peut être peut-elle avancer un autre argument ?
Mais lequel ?
La Carias Choelanthys a raison sur toute la ligne.

Les épaules de l’anja s’affaissent.
Quoi qu’elle dise, il lui sera toujours possible de le faire après la naissance de sa fille et si elle tente d’avancer que donner la vie à une fille à l’espérance de vie plus que limité est une erreur, alors elle sera sans doute prise pour une déviante ou pire.
***



Je vous demande pardon, Carias.
C’est que beaucoup de choses me sont arrivées récemment.
Je me suis symbiosée et j’ai peut-être trouvé un moyen de me soigner.
Tous ces évènements ont peut-être trop vite envahies mon esprit.
Je me suis dit que si j’arrivais à me soigner alors je pourrais donner naissance à une fille en bonne santé…
Mais je comprends les raisons de la ruche, je m’excuse de vous avoir dérangé pour cela.
Je me plierais à vos exigences et accomplirais mon devoir envers le Matriarcat.
Dhanya…


***
Son visage n’exprimait aucun sentiment. Un peu pâle, sa bouche décrivait une ligne horizontale parfaite.
Elle releva donc la tête, tout s’était malheureusement passé comme elle le craignait.
Toujours aucun regard pour Lyhndaël, elle attend maintenant sagement la fin de cette courte entrevue.
***


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Lyhndael

Le Matal 5 Jayar 1512 à 09h15

 
***
A peine entamée, l'entrevue semble près de se clore. Le combat annoncé n'avait pas lieu et semblait se transformer en un retraite précipitée. A son grand dam, Lyhndael se voyait obliger d'intervenir pour éviter la déroute, sa réputation étant aussi dans la balance.

Elle détend alors son grand bras et pose sa main sur l'épaule de Kyra dans un geste ostentatoire de réconfort, une manière aussi de l'empêcher de se lever.
***

L'anja Kyra vient d'exprimer beaucoup de choses en peu de mots.

Son attachement tout d'abord à son devoir et aux règles du Matriarcat. Elle les connaît, les respecte et souhaite apporter à sa faction autant qu'elle a reçu, plus même.

Sa conscience ensuite de demander quelque chose qui sort du cadre ordinaire. Car cette demande extraordinaire n'est pas qu'une simple lubie d'une enfant capricieuse, non. Elle est le fruit d'une noble motivation : celle d'apporter à notre faction non pas une fille malade et à l'espérance de vie extrêmement réduite mais une enfant saine et bien portante qui fera perdurer une lignée pour qu'au Déclin notre faction se tienne fièrement debout.

Son sacrifice enfin. Celui de sa sécurité pour entamer un route dangereuse qui s'est ouverte devant elle et au bout duquel elle croit pouvoir, elle sait trouver l'espoir d'un remède.

Voilà ce que l'anja Kyra dépose à vos pieds et voilà pourquoi votre sagesse est requise. Est il préférable pour elle, pour le Matriarcat de favoriser une route plus sûre qui aboutit à une dégénérescence certaine, irrémédiable et à brève échéance ou se lancer sur une piste plus délicate, plus aventureuse il faut le reconnaître, mais que la Symbiose permet d'aborder avec très peu de risque finalement et au bout duquel un avenir durable et sain se profile ?

Nous nous en remettons à vous, Carias


*** Après ce dernier mot, Lyhndael ôte sa main de l’épaule de l'anja et la ramène sur ses genoux. ***


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Etlys Choelanthys

Le Sukra 16 Jayar 1512 à 14h32

 
La Carias écoute ses deux interlocutrices avec tout le sérieux et l'attention que leur demande requière. Bien que manquant de conviction, la réponse de Kyra Valen a malgré tout éveillé son intérêt, et le développement de la Maitresse d'armes apporte un soutien un peu plus crédible au problème qui lui est soumis.
Etlys prend le temps de méditer quelques secondes sur ces paroles, avant de répondre, scrutant la jeune Kyra :

Ta requête mérite effectivement réflexion, ma fille.
Peux-tu m'en dire plus sur ce remède que tu penses avoir trouvé à ta maladie ?


Puis se tournant vers Lyhndael :

Le sacrifice de sa sécurité, le Matriarcat l'assumerait également, si celle-ci devait être compromise : toi qui appartient au Fatalisme, peux-tu m'assurer qu'une Semeuse compétente et dévouée pourrait l'accompagner et veiller sur elle, si sa demande était finalement approuvée ?


 
Kyra Valen

Le Matal 19 Jayar 1512 à 04h11

 
***
La tydale inspire profondément au contact de la main de la maitresse d’arme, comme si celle-ci lui sortait la tête de l’eau ou au moins la ramenait à la réalité. Ce pouvait-il qu’au final Lyhndaël ait raison et que la vérité soit compréhensible et audible par la Carias. Kyra écarquille les yeux, la requête mérite réflexion.
Le sujet de la possible guérison n’était pas non plus simple à expliquer surtout qu’elle va devoir aller plus loin que ce qu’elle n’a énoncé plus tôt à la maitresse d’arme. C’est donc un peu honteuse qu’elle prend la parole.
***


Je sais qu’un membre du Matriarcat l’a quitté il y a quelques années pour partir chercher un remède contre une maladie qui le rongeait, du même genre que la mienne.
Il est symbiosé, magicien et a bénéficié de beaucoup d’informations.


***
Dans sa tête tout sonnaient parfaitement bien pour le moment. La suite par contre était pleine d’incertitudes et la fit douter lui rougissant les joues.
***


Elle p… ma mère est certaine qu’il a trouvé un remède et je pense que je dois au moins le rencontrer…

*** Ses yeux se lèvent à l’inverse de ses sourcils. ***


…bien qu’il fasse parti de la Confrérie des Six.


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Etlys Choelanthys

Le Merakih 20 Jayar 1512 à 00h30

 
Etlys fait une moue peu convaincue. Et pour cause, toujours aussi peu loquace, la petite ne lui présente rien de très nouveau ou convaincant, passant d'un "j'ai peut-être trouvé un remède" plein de promesse à un "ma mère est certaine que" qui a surtout des airs de soufflé retombé...
La Carias fronce légèrement les sourcils et demande :

Sur quoi se base ta génitrice pour être certaine de cette découverte ? Elle a reçu des nouvelles dans ce sens, de la part de ce mish ? Qui est-il, d'ailleurs ?

Et puisqu'il est symbiosé, pourquoi ne pas directement lui demander ce qu'il en est grâce à la télépathie ?


Une brève pause, puis elle ajoute, grondant gentiment :

Et est-ce que c'est en étant aussi avare en explications et en paroles que tu penses parvenir à me convaincre...?


 
Kyra Valen

Le Merakih 20 Jayar 1512 à 13h14

 
***
La tydale affiche une petite mine désolée. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas tout raconter à la Carias mais plutôt qu’elle n’en sait guère beaucoup plus.
***


Le mish est un proche de ma mère, il porte d’ailleurs le même nom, Soma Valen.
J’ai essayé de l’appeler comme je le fais avec mes sœurs symbiosés mais je n’ai reçu aucune réponse je ne sais pas pourquoi…

*** Elle s’empresse d’ajouter. ***


J’aimerai pourvoir vous en apprendre davantage vénérable Carias, je vous le promets mais ma mère ne m’en a pas dit plus.
***
Elle sent que l’approbation lui échappe.Comme elle le craignait : trop d’inconnus pour prendre le risque. La main de l’anja a commencé à s’ouvrir et à se fermer à intervalle régulier, signe d’un stress réel.
***


Sauf peut-être qu’elle lui avait fourni le fruit de ses propres recherches et qu’ils allaient lui permettre de trouver la solution.
Je ne sais pas s’ils ont gardé contact par la suite, je n’ai pas pu le demander à ma mère.



S’il vous plait Carias je suis sûr qu’il est encore vie
Je serai rapide, je ne serai pas absente longtemps....



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Lyhndael

Le Merakih 20 Jayar 1512 à 19h44

 
A l'issu de la réponse de la Carias, Lyhndael avait patienté et si elle n'avait manifesté aucun sentiment à l'intervention de Kyra, elle avait ressenti une joie réelle lorsqu'elle l'avait vue reprendre du poil de la bête...
Jusqu'à ce que la Confrérie soit mentionnée.

Elle savait pertinemment que certains pans du drame de l'anja lui étaient inconnus. Kyra ne s'en était pas cachée mais la mention de cette faction honnie si ce n'est ennemie, venait d'un coup fragilise terriblement l'ensemble.

L'intervention de la Carias qui avait suivie ne laissait entrevoir rien de bon. Ainsi, Lyhndael profitait de la fin de la tirade de Kyra pour réajuster le cours de l'echange.


La mission première de la cariatide du Fatalisme est de servir et de protéger notre faction, nos anjas en tout premier lieu car c'est le plus précieux de nos trésors et la garantie de notre avenir.

J'ai donc contacté la Semeuse Zéna à l'instant où Kyra s'est ouverte de son projet de voyage, de sa quête d'un remède à sa maladie. La destination m'était inconnue à ce moment là mais cela n'était alors pas nécessaire pour prévoir le besoin d'une escorte.

Zéna est une semeuse d'expérience et de grande qualité. Elle est de plus symbiosée ce qui assure qu'elle peut traverser Syfaria sans encontre. Elle a maintes fois prouvée par le passée sa capacité à protéger et escorter des filles du Déclin. J'ai mis et je mettrai ma vie entre ses mains sans la moindre hésitation.
Je suis encore en attente d'une reponse de sa part.


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Etlys Choelanthys

Le Luang 2 Julantir 1512 à 23h05

 
Etlys hoche la tête à la réponse de la Maitresse d'arme; Ce "problème"-là au moins ne semble donc pas en être vraiment un, même si cet aspect ne fait pas beaucoup plus pencher la balance : si une absence d'escorte disponible aurait déclenché un non catégorique, l'inverse n'influence pas vraiment le oui, se contentant de ne pas fermer les portes à défaut de les ouvrir.

Car, se reportant de nouveau son attention vers l'Anja, la Carias semble toujours aussi dubitative.

Il y a vraiment beaucoup d'inconnus et de peut-être dans ton projet et son fondement, ma fille.
Qu'est-ce qui te garantie que ce Soma Valen est envie, à Arameth, et qu'il voudra bien te recevoir, alors même qu'il ne répond pas à tes sollicitations mentales ?
A l'incertitude qu'un remède ait vraiment été trouvé, s'ajoute donc celle de commencer par trouver et rencontrer ce mish... ça fait beaucoup d'incertitudes pour un tel projet, non ?


Le ton de la Carias est toujours affable et gentil, mais une certaine impatience commence légèrement à poindre dans sa voix... A force de devoir arracher les maigres informations dont dispose la jeune tydale à force de questions et d'insistance, le crédit à donner à sa demande s'en trouve sérieusement amoindri, à l'image de l'espérance de rapporter ledit remède, et avec lui l'espoir de voir cette lignée guérir et apporter de nouveau des filles saines au Matriarcat.

Ma fille, pour l'heure tu ne me donnes aucune raison convaincante pour que j'accède à ta demande.
Tes arguments sont trop évasifs, ne s'appuient sur aucune information avérée, et sur un projet de voyage qui ne me semble pas franchement préparé...
Peut-être pourrions-nous commencer par envoyer une ou plusieurs liadha's se renseigner et enquêter un peu plus, plutôt que te laisser partir directement vers autant de paramètres inconnus.
Qu'en dis-tu ?


 
Kyra Valen

Le Julung 5 Julantir 1512 à 03h43

 
***
Kyra affiche un faible sourire avec un pincement de lèvre. Une nouvelle fois elle comprenait la réponse et le raisonnement de la Carias, ce qui rendait la chose encore moins agréable. Elle resta silencieuse un moment cherchant dans son esprit les possibles arguments qui pourraient faire pencher la balance. Et même si d’ordinaire son esprit trouvait souvent la solution, la boule qu’elle ressentait au ventre en ce moment l’empêchait d’arriver à quelque chose. Finalement elle se contenta d’ajouter.
***

Je comprends.
Il s’agit tout de même d’un espoir que je ne peux occulter.
Pourrais-je dans ce cas accompagner des Liadha’s pour cette recherche d’informations ?
Je suis capable de me défendre, de me soigner, de me débrouiller presqu’autant qu’elles.
Laissez-moi juste les accompagner, je ne serai pas seule.
Je sais que le sujet est toujours délicat mais la maitresse d’arme pourra vous confirmer mes capacités si vous veniez à en douter.

Si vous refusez je n’insisterais plus.


***
Elle était un peu comme une enfant qui demandait la permission à sa mère de sortir. C’était désagréable surtout qu’elle avait fait ce qu’elle avait pu pour éviter de se retrouver là.
***



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Etlys Choelanthys

Le Merakih 11 Julantir 1512 à 14h50

 
Etlys soupire. L'Anja ne comprend pas, ou plus probablement ne veut pas comprendre ni écouter. Etlys a l'impression de parler à un mur.
Une des contreparties de la symbiose, songe la Carias avec dépit.
Kyra Valen est venue demander ce qui ne s'apparente finalement à rien d'autre qu'un caprice : un voyage dont les fondements et les espoirs reposent essentiellement sur du vent, sur des rêves, et en tout cas sur aucun fait avéré ou argument sensé. Et malgré ce constat, sa volonté persiste, envers et contre la raison, les coutumes et les traditions, sans écouter les objections.
Sous un seul et unique prétexte, finalement : la symbiose.
Cette même symbiose qui a peu à peu transformé une nourrice dévouée et prometteuse en une criminelle reniant le Matriarcat et ses valeurs, ou encore des Lames et des sorcières de talent en des libertaires arrogantes et ne se souciant plus que d'elles-même...
La symbiose a souvent cette tendance à rendre égocentrique, et à rendre les envies plus importantes que le devoir.
Etlys commence à être lassée de lutter contre ça.
Après tout, et fort heureusement, la symbiose ne représente qu'une minorité.

Et puis la lignée de cette enfant est maudite, malade... Si la question s'est périodiquement posée de mettre fin à cette filiation, sans jamais être décidée, peut-être finalement que le Destin s'en chargera, d'une façon ou d'une autre...?

Silencieuse durant plusieurs secondes, le temps de ces réflexions intérieures, la Carias finit par se lever, mouvement annonçant sans équivoque la fin de l'entrevue et conclue d'une voix légèrement morne :

Fais ce que bon te semble, ma fille.
Je t'en donne l'autorisation.


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