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Le Sukra 29 Saptawarar 1512 à 20h20
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 | Khamaat poussa la porte de l'auberge et parcourut du regard la salle : reconnaissant certains visages, un léger hochement de tête en guise de salut effectué, elle alla au comptoir à la rencontre de l'aubergiste.
Quelques mots furent échangés entre l'Arcaniste et la tenancière des locaux, toutes deux souriantes et semblant visiblement se connaitre.
Ayant exercé diverses fonctions au sein du Matriarcat, l'Arcaniste était effectivement connue d'une partie de la population, de par ses fonctions à la Ruche où elle avait aidé certaines de ses soeurs, symbiosées ou non, à faire leur karna, à la Cariatide du Fatalisme durant une courte période où elle y avait cotoyée des gardes, ou de par le fait d'avoir eu la charge de Mestre de Ville d'Utrynia, et d'avoir aidé la population, plus tard, à évacuer cette ville désormais envahie par les effluves.
Ainsi, Khamaat était de temps en temps reconnue par certaines, et prenait grand plaisir à prendre le temps de discuter avec elles, évoquer le temps passé, parler de sujets divers ; elle qui n'avait pas eu l'occasion, de par ses emplois du temps précédents chargés, de prendre le temps de parler avec ses soeurs, profitait avec joie de ces occasions passées en ville.
Khamaat était arrivée en ville depuis quelques jours, après être allée jusqu'à Jypska en passant par le Cordon, longeant la mer intérieure, aperçut la Tour du Concile où elle avait fait partie de la délégation du Matriarcat avant une attaque du S'sarkh. Au retour, elle avait longé l'Hatoshal, obliqué vers le nord pour traverser les collines maudites avant de traverser les Bois de la Souffy pour rejoindre Kryg.
Beaucoup de temps s'était écoulé depuis son départ et c'est ainsi que, une fois rentrée en ville et après avoir repris possession de sa maison, elle avait envoyée une pensée à certaines de ses soeurs, les conviant à passer une soirée entre amies à cette auberge. Elle y était passée la veille pour réserver une table proche de la cheminée, légèrement retirée afin de profiter d'une atmosphère un peu moins bruyante.
Nostalgie ? Envie de faire la fête entre amies ? Peu importe, Khamaat ressentait simplement le besoin après ce long périple de retrouver des soeurs qu'elle appréciait tout particulièrement.
L'aubergiste lui ayant indiqué la table qui les attendait, au milieu de quelques fauteuils confortables, Khamaat passa commande de divers mets et boissons avant d'aller s'y installer, choisissant un fauteuil placé vers la porte afin qu'elle puisse voir ses amies arriver...
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 11h35
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C'était toujours un immense plaisir que de voyager dans les terres particulièrement hostiles de Syfaria en compagnie de ses deux Soeurs Khamaat et Némès, les plus chères à son coeur.
Ses deux amies lui avaient tout appris de la vie, enfin presque.
Elle avait passé ses plus beaux moments de symbiosée avec elles et c'est en partie grâce à elles qu'elle était devenue ce qu'elle est aujourd'hui : une archère et une arcaniste hors norme au mélange détonnant. Et cette force couplée avec ses talents de Traqueuse faisaient d'elle une véritable machine à tuer, une ombre de la mort, le dernier voile qui vient vous envelopper et vous emporter dans le plus grand silence mais dans la plus grande douleur dans le Néant ...
Elle était fier de ce qu'elle était devenue.
Même si elle gardait une petite épine dans le pied depuis qu'elle avait coupé les ponts avec le Fatalisme.
Elle était resté tout de même au plus profond d'elle une Fille du Déclin et restait totalement dévoué au Matriarcat.
Une fois rentrée de son long périple, elle avait aussi reprit possession de sa maison.
Du moins, juste ce qu'il fallait pour faire la poussière et ranger un peu tout son barda.
Car la vie citadine n'était pas faite pour elle, la nature et le grand air était son véritable chez-soi.
Elle vadrouilla à droite, à gauche dans la ville, cherchant comment s'occuper en attendant de pouvoir repartir fouler les sentiers sauvages de l'île.
Et c'est alors qu'elle reçu l'invitation de son amie.
Elle débarqua dans l'auberge toute guillerette à l'idée de passer une bonne soirée avec les Soeurs qu'elle affectionnait.
Elle avait quitté son uniforme en cuir de Traqueuse et avait opté pour une longue robe blanche avec une ceinture et quelques froufrous de couleur parme, un sert-tête orné de perles et ses longs cheveux châtains foncés descendant à mi-dos.
Elle aperçu Khamaat et s'élança à sa rencontre comme une tornade.
Soeureeeeeeeeeette coupiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine !!!
Alors comment ça va ? Tu t'es bien reposé de notre longue ballade ?
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 13h36
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| La Mestre érudite ne s'était pas ennuyée depuis son retour à Kryg. Elle se rendit tout d'abord rapidement aux Miettes du Tableau, pour voir ce qui l'attendait sur son bureau. Il y avait un monceau de paperasse qu'il lui faudrait étudier, signer, retourner, transmettre, archiver. Heureusement qu'elle pouvait déléguer une partie de ces tâches à des soeurs non-symbiosées.
Elle regagna ensuite son laboratoire. Elle caressa son alambic qu'elle couvrait d'un regard attentionné. Alchimiste, elle demeurait. Elle demeurerait. D'ailleurs, à peine eût-elle annoncé son retour sur son fil de pensée que des commandes furent passées pour des fioles aux couleurs multiples, aux saveurs toutes plus étranges les unes que les autres.
Elle se mit donc à produire.
C'est à ce moment-là qu'elle reçut l'invitation de Khamaat, avec laquelle Zynia venait de traverser tout Syfaria, allant de Jypska à Kryg, à pied bien entendu. Elle se remémora sans y penser, naturellement en somme, les premières discussions qu'elle avait nouées avec celle cumulait alors les charges de Mestre nourricière et de Mestre de ville d'Utrynia. Ah Utrynia, la cité des bords du Lac des Mères qui avait été pervertie par les effluves à l'issue de la seconde bataille qui porte son nom.
L'ancienne distilleuse lança la préparation d'une série de décoctions dans son laboratoire avant de donner suite à l'invitation.
Elle pénétra donc dans la salle qu'elle ne connaissait guère, ne la fréquentant d'ordinaire que pour venir chercher occasionnellement un verre d'hydromel.
Hajar, je vois que vous vous êtes remises facilement de nos pérégrinations, lança-t-elle à l'adresse des deux tydales déjà présentes.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 14h44
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| Khamaat s'était levée lorsqu'Arkanielle avait fait son entrée dans la salle, la traversant au pas de course pour aller se jeter dans les bras grand ouverts de l'Arcaniste souriante.
L'étreignant amicalement, heureuse et honorée de la voir si pimpante et si apprêtée pour cette soirée, Khamaat se remémora les moments clés qui jalonnaient leur amitié.
Des crises de colères et des tensions entre elles au début, puis une grande et franche discussion à coeur ouvert entre les tydales... un enseignement martial et magique dispensé avec fermeté mais avec affection, des combats où la confiance en l'autre dû prédominer... tous ces instants furent à l'origine et consolidèrent chaque jour davantage leur amitié qui, de naissante, devint indéfectible.
Khamaat se recula pour observer la tenue d'Arkanielle
Ben dis donc, ça change de ta tenue en déplacement... et vas-y ! Les volants, les dentelles, les perlouzes... tu t'es faite toute belle, coupine !!! T'essaies de me faire passer pour une pouilleuse maintenant ?
Lança Khamaat, taquine, qui, à son habitude, portait son armure de cuir liquide aux reflets chatoyants, faite et baptisée par son amie Shyama. Kazeaal's, les replis du Tableau... l'Artisane d'excellence lui avait fait une armure alliant robustesse et élégance, où les multiples protections rehaussées de plis et de drapés savants donnaient un air de robe haute-couture faite par les meilleures tisseuses du Matriarcat.
A peine avait-elle terminé que Zynia fit son apparition et se joignit au duo, enveloppée de senteurs que Khamaat reconnut aisément pour avoir pratiqué un temps l'alchimie : visiblement, la Mestre Erudite avait fait un crochet du côté de ses alambics, cette dernière étant devenue avec le temps une alchimiste renommée et appréciée dans le Matriarcat. Khamaat se souvint des premiers moments partagés avec elle, du temps passé à Utrynia à travailler ensemble sur certaines potions, à rendre visite ensemble à la Corporation des Artisans d'Utrynia... ah Utrynia ! Que de chemin parcouru et que le temps était passé vite depuis le jour où elle avait rencontrée cette tydale fraichement symbiosée !
C'est avec autant de chaleur que Khamaat accueillit Zynia, avant de convier ses premières invitées à prendre un fauteuil et s'installer autour de la table qui offrait désormais divers plateaux et pichets pleins de petits-fours et boissons en tout genres.
Effectivement, Zynia, un bon bain chaud assorti d'une bonne nuit de repos dans un vrai lit, rien de tel pour me remettre sur pied ! Quel long périple tout de même... avez-vous apprécié autant que moi ?
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 18h51
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A la remarque de Khamaat sur sa tenue, Arkanielle devint rouge pivoine et baissa la tête comme une petite fille qui avait fait une bêtise.
Roh, mais nan soeurette. C'est juste une robe qui traînait depuis longtemps dans mon armoir. Je crois bien qu'elle date du temps où je n'était encore qu'une jeune anja toute coincé et horrifié à l'idée du karna.
Et puis, je me suis dit que ça changerai de d'habitude et que c'était l'occasion parfaite pour la dépoussiérer !
Et c'est alors qu'arrive Zynia, la Mestre Erudite qui les avait accompagné lors de leur dernier voyage. Ou plus précisément, que ses soeurs et elle, avaient accompagné jusqu'à Jypska.
Arkanielle la connaissait bien évidemment déjà avant cela, mais elle avait appris à mieux la connaitre durant ce long périple.
Hajar Mestre, ravie de te voir.
Pour ma part, je n'attends qu'une chose, c'est repartir le plus tôt possible. Le grand air me manque déjà !
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 20h58
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| La Mestre érudite se remémora son parcours de symbiosée. Elle n'était guère sortie d'Utrynia à ses débuts. Puis, elle n'en avait guère eu le temps ensuite, lorsqu'elle fut pourtant plus aguerrie. Sa réputation d'alchimiste n'y était pas étrangère. D'ailleurs, elle n'avait pas trop tardé à passer maître dans son art. de surcroît, elle ne s'était contentée d'apprendre ce qui était connu, mais elle avait créé ses propres potions, vendues sur demande particulière. Elle était particulièrement fière de ce fait: elle pouvait concocter des potions qu'aucun autre alchimiste de Syfaria ne connaissait!
Elle n'avait donc pas eu beaucoup de temps pour gambader de manière insouciante dans les bois, sur les vertes prairies ou pour respirer l'air pur des hautes montagnes enneigées. C'est peut-être la raison pour laquelle elle se bornait à se dire alchimiste et non pas arcaniste. Pourtant, à peine leur voyage vers la lointaine Jypska entamé, Khamaat lui avait enjoint d'arrêter de se prétendre faible et sans défense. La Mestre érudite venait de tuer trois créatures durant une seule journée...
Oui, je suis heureuse d'avoir fait partie de votre groupe pour cette excursion... euh cette expédition scientifique. Danhya pour votre escorte...
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 1 Otalir 1512 à 20h44
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| ** Quelques kilomètres plus loin**
...
**Ah oui, et quelques kilomètres plus haut**
J'ai un bâton d'afflux et j'hésiterai pas à m'en servir ! hurla une échevelée en brandissant d'une main ledit bâton tandis que de l'autre main elle agrippait au cou le pilote du dirigeable nemen.
Le capitaine du transport "L'arme à guédon" montra ses mains en signe d'apaisement. Vingt ans de carrière, et c'était la première fois qu'il voyait ça. Ces poussiéreux...
Très bien, qu'est-ce que vous voulez ? De l'argent ? Libérer une amie prisonnière ? Revendiquer une cause militante ?
SILEEEEEENCE !
En guise de tire de semonce, la sorcière tendit son bâton vers une des fenêtres et envoya une boule de feu au travers qui parti exploser un peu plus loin dans le ciel.
La prochaine fois, je vise le poste de commande. Pigé ?!
Silence de mort.
Je veux...du thé et des biscuits !
Double silence.
Voire triple...
Le capitaine tente sa chance.
Euh...oui, on va vous en faire amener maintenant relâch...
Mais nooooon ! A Kryg ! Je veux voir mes copiiiiiiiiiiiiiiiiiiines !
Silence + incrédulité de l'équipage.
L'un d'eux se promet d'arrêter la carnine pendant le service et un autre d'arrêter les fayots le midi.
Mais...nous sommes justement en direction de Kr..
Oui mais pas assez vite ! Mettez les gaz !
Un membre de l'équipage se dit en son for intérieur que c'est déjà fait.
Vous comprenez pas ! Si on va plus vite, les machines risquent d'exploser ! hurle le capitaine désespéré.
C'est vous qui ne comprenez pas ! Si j'arrive en retard, elles auront tout mangé ! Surtout Nemès !
Usant de psychologie (une sorte de magie à la mode mais sans mana, un truc de tchaë sûrement), la Voroshk guette où se pose le regard du capitaine. Là, oui, c'est ça, ce gros levier moche avec des runes nemen inscrites dessus. Ca doit être celui-là.
D'un coup de pied savamment dosé (c'est-à-dire pour elle : pleine puissance), elle balance l'otage sur la troupe et bondit sur le levier qu'elle écrase d'une main avide. Une sorte de commande l'inspire également, elle le pousse et dans son emportement brise la manette. Un bruit de taule qu'on plie résonne dans les oreilles. Le sol penche en avant de façon bien inquiétante.
Folle ? Non.
Enthousiaste. Nuance.
Yahooooooooo hurle une sorcière aux commandes d'un dirigeable qui plonge vers le sol. Mais à pleine vitesse. Matroshka se dit que les machines, c'est vraiment facile.
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Une sorte de grande roue avec des poignées partout l'intrigue et elle ne peut retenir l'irrésistible envie de la faire tourner. Elle comprend en perdant l'équilibre que ça règle une partie de la direction. Les autres compteurs, jauges et indicateurs dont le point commun est l'indication de la couleur rouge ou des mots danger en nemen ne l'intéressent guère. Portant sa main en visière, elle cherche du regard un point de repère. Les ruines du comptoir, la mine.
Touchez pas aux biscuiiiiiiiiiiiits !
La ville cachée par les nuages apparait dans toute sa splendeur et toute ville qu'elle est, elle tremble à l'idée de se faire attaquer à coups de dirigeable nemen dirigé par une folle qui pense avec son ventre.
Une grosse explosion secoue le poste de pilotage et de la fumée commence à envahir la pièce.
Quincaillerie !
Une vague partie du cerveau de la sorcière appelée "sens de la survie" lui susurre à l'oreille que de redresser l'appareil peut être une bonne idée dans le sens où un angle de 90° avec le sol n'est pas optimal. Tant qu'il y est, il lui dit que des montagnes sont un mauvais terrain d'atterrissage.
Par esprit civique (c'est très important pour elle), la sorcière annonçait son arrivée en hurlant. Voyant que personne ne l'entendrait, elle chercha ce qu'on appelle un "avertisseur sonore". Elle trouva une drôle de poire sur la droite de la roue bizarre et se souvint avoir déjà vu ça dans un livre sur la cuisine à l'ail.
klaxon nemen
A terre, quelques voyageurs, qui partaient ou rejoignaient la Cité des Neiges éternelles levèrent la tête. D'un commun accord, ils décidèrent de fuir et d'aller voir ailleurs s'ils n'y étaient pas.
La suite des événements est désordonnée. On y voit un dirigeable en flammes s'écraser sur la route dans un vacarme hollywoodien et même Dieu pour l'Apocalypse n'y a pas mis autant d'effets spéciaux. La masse de métal, de tissus (pour ce qu'il en reste) et de bois glisse sur plusieurs dizaines de mètres. Ni une ni deux, sentant le brûlé et couvertes de bosses (et de sang mais c'est moche à dire), la Voroshk saute en dehors du maelstrom de chaos. La magie de l'évolution a cette gentillesse de transformer la plus placide des gratte-papiers en machine de guerre survitaminée à faire pâlir une équipe de coureurs cyclistes lors d'une épreuve en montagne avec le vent de face. Plénitude, vivacité du serpent et endurance : le cocktail que tout le monde il en redemande.
Dans un autre univers, Usain Bolt a senti qu'il pouvait aller se rhabiller et d'arrêter de faire son cake. Quelqu'un l'avait battu et elle avait pas encore passée la seconde.
Sur le chemin, elle croisa plusieurs voyageurs et citadins qui se demandaient encore ce que c'était que tout ce raffut et si la fin du Monde était en avance. Matroshka débraye, frein moteur, dos d'âne, vieille qui traverse en dehors des clous, angle mort, virage droit serré, chicane, épingle, sens giratoire, tout droit, deuxième à droite, attention au radar de la milice, gauche léger, tout droit, vous êtes arrivée à destination.
Nouveau dérapage, moins chaotique. La sorcière est dans un état jamais vu, même les soldes chez Jimi Chou ou les combats d'Utrynia ne l'avaient pas mis dans un tel état. L'expression "j'ai traversé un véritable Enfer" prenait tout son sens si on ajoutait "et j'y ai laissé des morceaux en route".
Un personnage aussi chaotique que Matroshka Voroshk ne pouvait se permettre de faire son grand retour en rentrant comme madame tout le monde dans l'auberge.
Profitant des derniers instants d'évolution, elle enfonce la porte d'un grand coup de pied et pénètre dans l'établissement, les mains sur les hanches.
C'est moi.
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Le Merakih 3 Otalir 1512 à 13h18
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| Khamaat, attablée avec ses deux amies, s'apprêtait à complimenter Zynia sur ces capacités offensives qu'elle avait remarqué lors de son voyage lorsque, par la baie vitrée qui donnait sur la rue, elle remarqua des mouvements de foule inhabituels. Des gens passaient, visiblement essouflés, certains gesticulaient, d'autres affichaient un visage effrayé...
Khamaat déglutit péniblement : allons bon ! Etait-ce encore une attaque du S'sarkh qui se profilait ? Une nouvelle abomination ? Une catastrophe syfarienne ? Y avait donc pas moyen de passer un peu de bon temps, tranquillement, entre copines ???
Son interrogation fut de courte durée quand la porte de l'auberge s'ouvrit à la volée, laissant place, dans la lumière du jour, à une silhouette bien connue de l'Arcaniste : la seule, l'unique (heureusement !), la fumante, l'explosive, l'inénarrable... Matroshka Voroshk !!!
Alors que l'aubergiste commençait montrer de grands signes de nervosité, Khamaat la rassura d'un regard mi-gêné, mi-souriant : pas de panique, elle la connaissait et promis, elle ne mettrait pas le feu à l'auberge.
L'Arcaniste fit un geste de la main en direction de l'Astrologue la plus déjantée du Matriarcat pour qu'elle vienne les rejoindre, se demandant bien comment son amie était arrivée à se mettre dans un tel état.
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Le Merakih 3 Otalir 1512 à 22h58
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La dernière partie du voyage depuis Jypska ne fut qu'une série continue de frustrations...
D'abord au Pic de l'Oublié : au milieu des crêtes hostiles et hantées par les furyans se trouvait la cité caché de l'Artisan du Déclin! Mais pas moyen de s'attarder, il fallait se grouiller d'aller à Kryg...
Puis dans les Collines Maudites : un des Khalitzburgs s'était pris d'affection pour Nemès et lui avait collé aux bottes pendant une semaine avait qu'elle parvienne à le semer! Même pas le temps de faire un vrai combat, il n'y avait pas de temps à perdre...
Tant de bestioles hostiles qui ne demandaient qu'à tâter de sa lame, des flèches d'Arkanielle, et des sortilèges de Khamaat! Mais aucune des trois chasseresses ne souhaitait manquer le rendez-vous.
C'est donc en maudissant le Tableau de lui faire manquer autant de Danses que Nemès entreprit enfin le sprint final, gravissant à pleine vitesse la route qui escaladait les montagnes jusqu'à la ville-forte du Matriarcat.
C'est donc à bout de souffle que la guerrière entra en ville. À bout de souffle, son cuir liquide maculé de poussière séchée sur des restes de tâches de sang, le cuir chevelu qui gratte à cause des cheveux qui poussent, le tout accumulé en moins de quelques jours depuis la dernière fois qu'elle avait pris le temps de faire autre chose que courir, manger, dormir et ch... et heu... courir donc.
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- Haha! laissa-t-elle échapper, enfin arrivée à destination à la maison, après avoir traversé l'île de long en large...
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Mais le répit ne fut que de courte durée quand une Matroshka en furie la dépassa à toute vitesse...
Nemès en était encore à se dire que la Sorcière avait l'air d'avoir autant le feu au cul qu'elle-même quelques heures auparavant quand elle réalisa que son champ de vision se modifiait très rapidement, tout grandissait autour d'elle! Ce fut quand les moustaches commencèrent à pousser qu'elle compris le tour que Matroshka venait de lui jouer...
Désormais, elle était un petit rongeur, probablement aussi inoffensif que mignon.
La Sorcière avait dû joindre un sortilège d'étreinte à celui de polymorphie, car le sol s'était aussi transformé en une boue marécageuse sous ses pieds...
Un petit rongeur, inoffensif mais bien crade donc... ***
- Aka's! Matroshka tu fais chiiier!!! Si j't'attrape j'te fais bouffer ton bâton!!! crut-elle hurler.
- mimi! mimimi mi mii miiii!!! mi m'm'immim i'mi'mii mimi mi mimi!!!
fut tout ce qu'elle entendit...
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Nemès se prit à méditer comment elle saluerait sa vielle amie lors de leurs retrouvailles à l'auberge... Dès qu'elle aurait repris forme tydale, elle lui ferait payer sa farce comme il se doit!
Le petit rongeur boueux cessa de lutter contre le sortilège d'étreinte et prit son mal en patience, songeant à sa vengeance prochaine...
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Le Matal 9 Otalir 1512 à 22h07
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| Khamaat avait accueilli d'un signe Matroshka : alors qu'elle se dirigeait vers la tablée, l'Astrologue s'arrêta, l'air absent, visiblement absorbée par une pensée.
Lorsqu'elle reporta son regard sur Khamaat, celle-ci comprit la situation : visiblement, on demandait ses services. L'Arcaniste comprit que son amie ne pourrait pas rester et d'un sourire, lui fit comprendre qu'elle n'en prenait pas ombrage.
Matroshka repartit vers ses obligations, et Khamaat se tourna vers ses amies attablées, lançant sur un ton jovial (pour cacher la déception du départ de son amie)
Bon et bien il semble donc que la présence de notre Astrologue déjantée soit requise ailleurs !
Khamaat s'empara d'un pichet contenant une liqueur à base de miel et remplit son verre, avant de poursuivre
Oh mais ce fut un plaisir de t'escorter, Zynia ! Depuis le temps qu'on avait prévu de se faire une expédition ensemble... je crois que notre idée de balade à deux datait depuis le temps où je m'adonnais à l'alchimie... et on n'a jamais réussi avant cette virée à Jyspka à trouver le temps de faire ça !!!
Khamaat tendit le pichet vers ses amies, prête à les servir, en ajoutant
Une petite liqueur de miel, ça vous dit ?
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Le Merakih 10 Otalir 1512 à 22h59
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| La Mestre érudite se souvenait parfaitement. Oui, elel se souvenait du temps où, distilleuse, elle avait conçue l'idée d'aller cueillir - non encore chasser ! - des ingrédients près d'Utrynia en compagnie de Khamaat. Cela n'avait jamais été possible, leurs emplois du temps respectifs ayant été trop longtemps incompatibles. Seules les pensées les reliaient épisodiquement. Mais le contact demeurait. Et elles avaient finalement trouvé une date pour effectuer ces pérégrinations en commun.
Les ingrédients s'étaient accumulés dans le sac de l'alchimiste:
- écaille de gryott
- larme de la déesse
- vieta
- carnine fraîche
- larve de fabre
- amborcie des marais
Et tous n'ont pas été cités. L'expédition scientifique pour sa part avait amené un progrès sensible dans la connaissance, mais la Mestre érudite aurait-elle le temps de l'exploiter? Le temps avant, peut-être, la fin du monde?
Oui, Khamaat, cela faisait un moment que l'on avait projeter une sortie. Certes, les ambitions étaient plus modestes à l'origine, mais je crois que nous avons toutes deux gagné en expérience, avec le temps. Au fait, je te dois ceci.
Elle tendit une bourse à la libertaire.
Lorsque Nemès arriva, elle reprit:
S'il s'agit de réparer, je peux le faire, mais s'il s'agit de nettoyer, il faut demander autre part.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Julung 11 Otalir 1512 à 00h08
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| Un claquement de doigts retenti.
Un serpentin de mana ondule dans l'air pour se lover autour de l'ancienne faucheuse. La langue aux reflets bleu-vert prend le temps de se balader sur les différentes pièces d'équipement. Le contact n'est pas très agréable pour le commun des mortels, un frisson parcours rapidement l'échine de Nemès mais ce petit frisson se dit qu'il est bien ridicule en comparaison d'autres. L'armure de cuir liquide retrouve sa deuxième jeunesse, ou peut-être sa troisième. Ou même plus. Qui sait. Le casque, les bottes, la faucheuse, tout y passe. Nettoyant par la même occasion plusieurs semaines de "balades champêtres façon matriarcale" (aussi connue sous le nom de allons-zigouiller-tout-ce-qui-nous-revient-pas).
Ttttt, quand je lance des sorts, ils sont propres. Ca, c'est du travail d'inapte. Quand j'immobilise, c'est sans tâches. Rhoooo. Sinon, quelle misère à ravoir chez le teinturier n'est-il pas liadha ?
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Je ne pouvais décemment pas fêter des retrouvailles sans être habillée correctement, sinon je ne serai plus Matroshka Voroshk.
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Le Julung 11 Otalir 1512 à 23h34
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En prenant conscience de la présence de Matroshka revenue entre temps, le premier réflexe de l'Exécutrice fut de planter sa lame dans la gorge de la Sorcière.
Mais de longues années s'étaient écoulées depuis sa rencontre avec Zherkann Farzel, le dernier Poussiéreux qu'elle avait passé au fil de sa lame sur un coup de sang, en bonne Sang-Cesse qu'elle était à l'époque. Depuis, elle avait appris à Filer la Mort...
Quant elle prit conscience de l'influx nerveux envoyé inconsciemment à son corps, sa main droite avait déjà attrapé la poignée de sa lame bâtarde et tiré les premiers pouces de driandel en dehors de son fourreau!
Un sourire naquit sur les lèvres de Nemès tandis qu'elle bloquait son mouvement initial et renfonçait Nimisha dans son fourreau, puis se retournait vers celle qui avait acquis son estime il y a bien longtemps en tant que lance-flammes-sur-patte-d'assaut-berserk, fort utile sur n'importe quel champ de bataille, mais un peu encombrant en intérieur...
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- Tu vieillis ma vieille, tu t'mets à porter des robes de mondaine au lieu d'ton armure chimérique! Mouarf! puis se tournant vers Zynia T'inquiètes, mon matos est nickel, juste... crade. Enfin était...
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Nemès fit une pause, croyant se rappeler que la Mestre Erudite était présente quand elle avait été transformé en hamster... Le sortilège d'étreinte aurait pu être lancée par elle donc... Hmmm...
Elle secoua légèrement la tête, comme pour remettre ses pensées en ordre.
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- Bref, j'ai soif, pas vous les filles?
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Le Vayang 12 Otalir 1512 à 23h57
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| Lorsque Zynia lui tendit la bourse remplie de morions, Khamaat leva la tête vers elle, interrogatrice
Euh... Dhanya mais en quel honneur ? En tout cas, j'espère qu'on attendra pas aussi longtemps pour se refaire une virée ! Faudrait qu'on aille faire un tour du côté de Lerth, ça serait sympa.
Khamaat avait commencé à remplir les verres de ses amies attablées lorsque l'Astrologue déjantée fit son retour. L'Arcaniste fut ravie de la voir revenue si vite de ses dossiers et servit un nouveau verre à la dernière arrivée, laissant Zynia et Matroshka s'occuper de l'état de Némès.
Khamaat tendit le verre vers Matroshka, lançant
Pour toi, ma "coach" ! A chaque fois que je te vois, je peux pas m'empêcher de penser au premier coup de magie offensive que tu m'as donné... quel fou rire !!! Jamais sans tes enseignements je ne serais arrivée à ce niveau ! En tout cas, comme dit Nemès, tu es très en beauté ce soir. Comment se portent les étoiles ?
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