| Dans la nuit, au clair des lunes, Samael va d'un pas tranquille arpentant la ville. Il allait le long des murs, regardant les maisons toutes accolés contre les murailles.
Le temps était doux et le Propage avait délaissé sa cape et son barda pour marcher juste vêtu d'une tunique ne dissimulant rien des nombreux bandages enserrant son torse et son épaule gauche. Son Sitar en bandoulière, aucunes armes visiblement sur lui. Le Nelda s'approcha d'une section de pierres renforçant les Palissades et lut quelques uns des graffitis, s'amusant des habituels déclarations d'amour, il resta néanmoins interloqué devant une inscription en Tydale:
S'sarkh m'a tuer
Son désarroi ne dura pas, reprenant sa lecture aléatoire des textes, phrases et mots décorant le mur, Samael avançant encore quelques minutes.
Puis lorsqu'il l'eut décidé, Samael se jucha sur les marches d'un escalier et se mit à égrener quelques notes sur son Sitar et chanta une complainte d'une voix mélancolique :
Dors mon enfant, dors, mon petit,
Là où la rivière a son lit.
Le vent sifflant prend avec lui
Tous tes ennuis et tes soucis.
Repose toi, fille adorée,
à côté du nid du pluvier.
Tu as le trèfle pour oreiller,
Les hautes herbes pour t'abriter.
Rêve, mon amour, mon bel enfant,
Bercé par les chants du torrent.
Laisse toi porter par le vent.
L'amour te rattache au présent.
Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.
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