Bienvenue dans le forum de Zarlif
Les Terriers

Ballade de nuit

Quand le S'sarkh montre la mort, offrant la vie ...
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Kurdy
Le 26-02-1510 à 19h56
1 message posté
Dernier message
Posté par Kurdy,
Le 26-02-1510 à 19h56
Voir
 
Kurdy

Le Vayang 26 Fambir 1510 à 19h56

 


Durant son séjour à Zarlif, il fut une nuit que Kurdy passa seul, loin de ses compagnons.
Une nuit qui restera gravé à tout jamais dans sa mémoire.

Le borgne avait prit le chemin des fameux terriers de la Glorieuse, lieu peu recommandable pour un Tydale solitaire, mais qui malgré les dangers, lui offrit un peu de calme. Il avait besoin de se retrouver seul avec lui-même. Jamais il ne s’était attendu à ce qu’il allait vivre.

Marchant sans but, Kurdy avait demandé à son mou de surveiller tout ce qui pouvait l’approcher de dangereux. Il pouvait ainsi se concentrer sur sa méditation. Déambulant, passant de rue en rue, il ne prêta aucune attention à la crasse qui envahissait les rues souterraine. Pourtant, la mélancolie s’écoulant des murs troubla le Serviteur de la Vision. Une sombre et funèbre tristesse le parcouru, l’appelant, comme une douce musique sortit de nulle part et envahissant son âme. Elle était tellement proche que Kurdy pensait pouvoir la toucher.

Puis son corps fut prit d’un spasme. Son œil unique se couvrit de cette étrange membrane dont la provenance restait inconnue.


***

***


Cette fois, la vision fut courte, détaillé et sans ambigüité. Elle lui montra un court chemin à travers les rues du terrier, le conduisant à une jeune Tydale pendue dans une impasse dépeuplé.

Nouveaux spasme, l’œil unique redevint normal, mais l’image restait claire dans la tête du Tydale. Il avait sentit qu’il lui restait peu de temps. Il se mit à courir aussi vite que possible, parcourant les rues qu’il avait vu à travers cette vision. Il fini par arriver dans cette petite impasse. Et là, il vit la Tydale balancer une chaise afin de se pendre à une poutre maintenant le plafond de cette rue souterraine.

Il n’hésita pas longtemps, si Il lui avait montré cela, ce n’était pas sans raison. Kurdy sortit un poignard de sa botte, couru jusqu’à la potence improvisée et sectionna la corde d’un coup. La tydale tomba sur le sol et se mit à tousser violemment, laissant l’air reprendre son droit sur son corps. Quand elle fut en état de prendre le contrôle de son corps, elle se releva et flanqua une gifle mémorable au borgne. Il pouvait sentir la profonde colère qu’elle avait en elle.

Elle l’insulta en Shaï, langue que Kurdy ne comprenait pas du tout, puis elle retomba assise sur le sol, et commença à pleurer. Kurdy se rapprocha et lui parla Tydale, espérant qu’elle ne parlait pas que le Shaï.

- Vu votre réaction, je suppose que cette pendaison n’était pas une tentative de meurtre, mais un acte volontaire. Je suis désolé de m’y être interposer, mais il semble qu’Il en a voulu autrement.

Elle releva la tête, toujours en sanglotant, mais une pointe de curiosité apparue dans ses yeux.

- Qui ça,Il ?

- Le S’sarkh.

Elle le regarda d’un air outré.

- Nous sommes sur les terres de la Dame, nous croyons en l’équilibre, non en un monstre sans pitié.

- Alors il faudra commencer à m’expliquer quel équilibre vous a poussé au suicide.

Elle regarda le sol, réfléchissant. Elle se mit à répondre au borgne, sans vraiment savoir pourquoi elle se confiait à un étrange inconnu. Mais elle avait aussi besoin de vider son sac et l’étrangeté de la situation la mit suffisamment en confiance. Et puis, que pouvait-il lui arriver. En d’autre circonstance, elle serait déjà morte pendue.

- Il est difficile de survivre dans les terriers. J’ai été très tôt abandonné par mes parents, sans même en connaitre la raison. En grandissant, je n’ai pas eu la chance de certain et j’ai été obligé de me prostituer. Et dans ce lieu … Faire ce métier …

Elle se remit à pleurer, mais cette fois ce n’était pas des larmes de colère, mais de tristesse. Le borgne s’assit à coté d’elle. Il avait envie de la consolée en la prenant dans ses bras, mais il savait que le contacte physique ne serait pas une bonne idée. Trop d’homme avait du la toucher et seul le S’sarkh sait ce qu’elle a du endurer. Il préféra lui parler d’une voix douce et apaisante.

- J’imagine que dans cette partie de la ville, les vices doivent être particulièrement invivables. Je peux comprendre votre geste. Par contre, je ne vois en rien ce que l’équilibre ou la Dame à pu faire de bien pour vous. La mort en récompense du désespoir, je n’y vois rien d’enviable.

- Et votre Dieu, celui qui torture notre monde, qui envoi ses créatures partout, obligeant les gens comme nous, non-symbiosé à rester enfermé dans nos villes, à moins d’organiser de grosse expédition bien protégé, vous appelé ça une vie vous ?

- Bien des peuples confonde le S’sarkh et son fils. Le Maudit, son fils, est en effet un danger pour nous. Mais le S’sarkh n’est qu’un martyr comme nous tous. Il souffre chaque jour de la situation de Syfaria. Il pleure sur le malheur du monde. Il souffre chaque jour, mais cette souffrance lui permet de mieux comprendre notre monde. Nous partageons cette souffrance, afin de nous aussi atteindre l’illumination, la voie qu’il essaye de nous montrer.

- Je ne vois toujours pas pourquoi vous m’avez dit qu’Il ne voulait pas ma mort.

- A travers une vision, il m’a montré votre malheur et Il ne fait jamais rien pour rien. Il a voulu que je sois là, que je vous sauve. Non pas pour vous faire encore endurer votre vie difficile, mais pour vous en libérer. Votre souffrance vous a montré la voie, vous a montré que vous aspiriez à autre chose que cette vie triste et malheureuse. Cette souffrance vous a montré vos limites et vos faiblesses. Mais vous avez choisi le mauvais chemin, là où Il aurait put vous guider vers l’illumination.

- Je ne comprends pas tout. Mais vous semblez y croire aussi fermement que les Grises croient en la Dame.

- Chacun sa foi. Au fait, je m’appelle Kurdy.

- Et moi Iliana Kadela.

Personne ne peut dire combien de temps les deux Tydales discutèrent de leur foi et de leurs vies. Mais Iliana sentit son cœur se remplir de joie au court de cette conversation, sensation oublié depuis bien longtemps. Sa colère et son envie de mort s’était enfuie à nouveau au fond d’elle-même. Elle avait souvent entendu parler des Témoins, mais n’en avait jamais rencontré. Elle avait toujours pensé que c’était des monstres, complètement fou, embourbé dans un dogme étrange et malsain. Sa rencontre avec le borgne lui montra une autre facette de ce peuple.

De son coté Kurdy ne cherchait pas un seul instant à vouloir convertir cette équilibrienne, il n’était pas Propage. Il voulait juste lui insuffler la paix de l’âme que pouvait lui apporter une vie difficile. La souffrance permet d’apprendre à nous connaitre, à connaitre le monde qui nous entour. Il croyait tellement à ses propres mots, qu’Iliana commença à remettre sa propre foi en cause, ne trouvant aucun prétexte pour contredire Kurdy.

Le borgne fini par lui donner une bourse remplie d’Hyalins et de Lépidolites. Il lui proposa de faire un voyage à Lerth, afin de voir la Scintillante et de réfléchir en paix à ses futur choix. Le chemin était dangereux, mais elle avait maintenant suffisamment d’argent pour participer à une caravane jusque Syrinth et prendre le transport Nemen. Elle en aura même assez pour revenir. Car Kurdy insista sur le fait qu’elle ne devait pas se convertir à la légère. Qu’il ne voulait que sa paix intérieur et que ce voyage pouvait lui permettre de mieux appréhender sa propre foi.

Mais Iliana savait bien qu’elle ne reviendrait plus. Elle garda cela pour elle. Elle le remercia chaleureusement et ils se quittèrent ensuite, chacun de leur coté.

Kurdy reprit la direction de la haute ville d’un pas lent, un léger sourire sur les lèvres. Il remercia intérieurement son Dieu de lui avoir montré le chemin qui lui avait permit de sauver une vie, d’aider une âme.

Il était heureux et cela faisait longtemps qu’il n’avait plus ressentit cela.

Jamais le borgne ne parla de cette nuit à ses compagnons, ni à aucun témoin. Tout cela n’avait rien de particulier, mais quelque chose le poussa à croire que ce qui c’était passé cette nuit était important. Qu’il avait joué une pièce importante du grand échiquier de sa vie.

Il disparu dans les ombres, comme si il n’était jamais venu …


Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...