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Le Temple

Le retour au foyer d'un illuminé

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Sujet lancé par Saerass Telmar
Le 01-08-1509 à 10h17
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Posté par Saerass Telmar,
Le 24-08-1509 à 13h10
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Saerass Telmar

Le Sukra 1 Agur 1509 à 10h17

 
*** Saerass Telmar venait d'arriver en ville. Cela faisait maintenant un peu plus de deux ans qu'il avait quitter Lerth pour arpenter Syfaria à la recherche des enseignements du S'sarkh. Il les avaient trouvés ; dans la caresse du vent sur sa peau, dans la sensation du sable fouettant son visage, de la pluie imprégnant ses vêtements usés et glaçant sa peau frémissante, dans la balafre de vie et les flux d'énergie, par le froid, la faim, la sueur des chaleurs insoutenables, puis la douleur de ne plus avoir assez d'eau dans son corps pour en perdre... et le bonheur de se sentir dans cet état de semi-mort nous rapprochant plus que jamais du grand S'Sarkh.
Mais une fois les épreuves du corps passées, et cet outil endurci, l'apprentissage se faisait aussi dans la paix et l'harmonie de l'âme et du précieux réceptacle qui le contenait. Car contrairement à de nombreux témoins, Sae pensait que la plupart des mutilations empêchaient justement de voir les signes... Alors il s'allongeait sur le sol rocailleux, et respirait les parfums des fleurs, l'odeur de l'herbe, des arbres protecteurs, de la terre créatrice, du roc indestructible, du feu ravageur, et du vent voyageur. Et il s'enivrait de ses sensations, acceptait tout pour que tout l'accepte et lui offrent leur compréhension, puis par elle, la clairvoyance des signes du S'sakh. Alors il plongeait son regard dans l'immensité du ciel, il y noyait son âme, la laissait se perdre dans cet infini terrifiant où se trouvaient les limites de la folie. Mais il s'en fichait, car il savait que seul celui qui aurait le courage de franchir ces limites pourrait comprendre le S'sarkh et être aimer de lui ! Ensuite, tandis que ses yeux se révulsaient et que son corps entrait lentement dans un état de torpeur, il rappelait soudain son âme à lui, se relevait brusquement, et se dirigeait vers l'océan qu'il adorait alors de la même façon, si ce n'est les prières accomagnant cette fois-ci son étrange transe.
Les heures passaient, et le jeune Tydale rêvait toujours, tentant d'atteindre la compréhension. Il pouvait rester des jours ainsi, oubliant les besoins de son corps, le temps, et son destin. Mais Lethrian le rappelait toujours à temps. Son mou était lui aussi un don du S'sarkh, et il l'aidait dans sa tâche, le guidait, et l'évitait d'aller trop loin. Saerass avait assisté à sa naissance non loin de Lerth lorsqu'il avait onze ans. Depuis ce jour où ils se lièrent aussitôt l'un à l'autre, leur confiance mutuelle est absolue, et ils savent que c'est ensemble qu'ils arpenteront la vraie voie...

Puis le jour de ses treize ans, Sae sentit qu'il devait revenir, que son apprentissage touchait à sa fin et qu'il avait désormais des choses à faire... ailleurs. Alors il se leva, et dans le silence le plus profond, et la pensée la plus sage, il courrut rejoindre sa famille, les Témoins du S'sarkh.

En ce moment, il a de nouveau franchit les portes de la Scintillante, et c'est d'un pas régulier et le visage d'un sereinité et d'un calme absolu qu'il se dirigea vers le temple. Il ne voyait ni n'entendait les passants et les autres témoins, et ses traits ne parlaient que le language de l'innocence, bien que la joie de sentir la présence des siens était bien présente.
Une fois arrivé là où il souhaitait l'être, l'adolescent s'adossa tranquillement prêt d'un pillier. Puis posant ses modestes affaires à terre, il sortit une petite flûte en bois, et une douce mélodie s'échappa du fragile instrument. Quelques passants le regardèrent en souriant, et d'autres furent même tentés de lui offrir quelques pièces... Car ils avaient pitié de lui. Un bandage entourait son crâne, récouvrant ses oreilles, et de fausses notes gâchaient régulièrement cette paisible musique. Mais Saerass Telmar était sourd, et ne se rendait pas compte de sa pitoyable maladresse. ***


 
Diaspar

Le Luang 24 Agur 1509 à 05h41

 
*** Un pèlerin entre dans le Temple, visiblement harassé par un long voyage.
Appuyé sur une faux, il marche avec difficulté, sous le poids de la fatigue et des sentiments contradictoires qui l'étreignent. Il n'a jamais été aussi proche du S'sarkh que ces derniers temps, mais il éprouve malgré tout le besoin de se rendre au Temple. Ainsi vont les paradoxes de la foi et de celui qui la porte.

Il dépose dans une petite alcôve ses affaires les plus encombrantes.
Son arme, sa lanterne et quelques paquets ou objets importants. S'en décharger lui fait du bien.
Puis il s'avance, visage impénétrable sous un casque de fer. Les yeux aux aguets derrière les vieilles lunettes poussiéreuses. La respiration lourde, presque brisée.

Il observe davantage les gens qui parcourent les lieux que les lieux eux-même. Car d'une certaine manière, c'est eux qu'il est venu retrouver. Son regard s'attarde un instant sur un jeune troubadour. Un adolescent égrainant des notes sur une flûte. Une douce mélodie, avec ses harmonies et ses fausses notes.

Ce spectacle le touche, plus qu'il ne saurait le dire. Pas dans l'attendrissante maladresse ou la poésie de la scène. Mais dans ce qu'il y voit, lui. Il fouille un instant dans sa sa bourse et vient verser quelques pierres à l'apprenti. ***


 
Saerass Telmar

Le Luang 24 Agur 1509 à 13h10

 
Le symbiosé ne vit pas le pélerin qui s'arrêta devant lui et déposa quelques pièces à ses pieds. Il était entièrement concentré sur l'air qu'il jouait, les pensées qui le berçaient, et les bouffées de joie qu'il ressentait en pensant aux derniers évènements. Mais son mou lui, le regarda fixement, l'air à la fois rêveur et reconnaissant. Il remarquait qu'il s'agissait d'une autre symbiote, et il était curieux de connaitre son histoire, lui qui comme eux voyageait avec des habits déchirés et prenant la peine de transporter... une lanterne, et une faux... à quoi cela pouvait bien servir ? Décidemment la scintillante était pleine de surprises.

Cela ferait bientôt un mois qu'ils étaient arrivé à Lerth, de nouveau au contact d'une société et de personnes civilisées. C'était très étrange pour Sae qui était rester aux vagues souvenirs de sa onzième année. Il s'était rapidement rendu compte du léger décalage avec ses prochains... Mais s'en était aussitôt amusé et lorsqu'il ne jouait pas de la musique dans les rues, le temple étant son endroit préféré, il passait ses journées à la bibliothèque où il tentait d'assouvir sa curiosité auprès des témoins et des innombrables ouvrages mis à leur disposition.

Il était d'ailleurs très fier d'avoir rencontré quelques personnes, son innocente franchise remplaçant l'éloquence qu'il lui manquait alors. Mais aidé par le sage Lekhrian, son mou, il n'avait aucun mal à faire sa place auprès des autres témoins... mis à part le réseau télépathique, ses afflux d'énergies et de pensées entremêlées que son esprit supportait mal, habitué à n'entendre que la voix de son compagnon d'aventures et à vivre dans un profond silence.
Mais il s'habituait, progressivement. D'ailleurs il allait bientôt partir en voyage avec une jolie dame et Monsieur Harkh, pour une réunion importante sur l'arkan et l'arnakan... Ce malgré sa tournée des tavernes en solitaire et sa singulière arrivée dans la bibliothèque...


"BONjour S'sarkhiens... ! Qui est le gentil qui veut m'acheter de l'idrémèl pour pas que je meurt tout cru ?"

"Du quoi? de l'idrémèl? Tu veux dire de l'hydromel? C'est une bibliothèque ici pas une auberge tu sais."

L'hydromel... un délice... et la douleur au petit matin... il lui faudrait réessayer, c'était un moyen beaucoup plus saint de se rapprocher du S'sarkh que de se mutiler bêtement ! Comment manierait-il son baton ou ses sortilèges d'entropie s'il avait trois doigts en moins ? Le S'sarkh lui ne s'était pas coupé en morceaux ! Mais il valait mieux garder cette pensée pour lui-même... Lekhrian allait encore râler...

dit :
"Saerass Telmar, par le S'sarkh, reprend tes esprit ! Qu'est-ce qui t'as prit de boire ce truc sans savoir ce que c'était, tu es vraiment stupide ou quoi ? Et pourquoi tu es venu ici, regarde la dame, elle te parle ! Non, celle-là."


"Tais-toi... Quoi la dame ? Et arrête de tourner autour de moi, je vais tomber moi..."

dit :
"Tant pis pour toi. Cette femme te dis que tu n'as rien à faire là, que tu gênes tout le monde ici en racontant n'importe quoi et en tenant à peine debout !"


"Et alors, je suis sûr que tu dis ça pour que je me fasse mal ! Mais je vais te manger si tu ne tais-pas !"

dit :
"Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Me manger ? Mais tu es complètement fou ! Bon sang, que suis-je sensé faire dans une pareille situation ?!"


Finalement il s'était traîné dans la bibliothèque, là où autrefois, un homme avait été tué... Posant sa tête contre le sol froid, il appela à lui d'une voix douce, l'esprit par le souvenir, et fermant les yeux, il écouta murmurer le bois.

Quelques temps plus tard, une étrange femme vint le voir. Aussitôt il remarqua qu'elle portait un bandage sur le visage, lui couvrant les yeux. Piqué de curiosité, mais épuisé, il ne fit malheureusement que répondre vaguement à ses discrètes paroles. Elle cherchait peut-être à le réconforter ou à le comprendre d'une manière ou d'une autre, mais il finit par s'endormir sans lui répondre. A son réveil, elle n'était plus là... Remplacée par un monsieur Harkh à l'oeil sournois.


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