Bienvenue dans le forum de Lerth
Les Sillons du S'sarkh

Une jeune fille et le Kar'nem S'sarkh

Un conte Témoin
Page [1] [2]
Détails
Sujet lancé par Calixtën
Le 24-02-1510 à 19h25
31 messages postés
Dernier message
Posté par Calixtën,
Le 12-07-1510 à 15h34
Voir
 
Calixtën

Le Merakih 24 Fambir 1510 à 19h25

 
Elle avait insisté pour aller le voir dès le lendemain de sa rencontre avec ce dernier. La jeune fille avait beaucoup étudié ces derniers temps et elle aspirait à faire l'école buissonière. Allez voir Batyias dans son jardin était sans nul doute une très bonne manière d'occupé son temps. Calixtën avait quelques souvenirs de lui quand elle était encore une enfant et qu'elle l'avait croisé.

Il s'était montré très doux et très gentil, tout en disant n'importe quoi. Tous ce qu'elle se rappelait, c'est qu'elle avait beaucoup rit en sa compagnie. Et cela avait été de même lors de cette dernière rencontre, devant le temple, avec l'Equilibrienne. La jeune contemplatrice avait même gagné un chaton qu'elle avait, dès lors, soignée avec toutes les attentions qui soient.

D'ailleurs, elle le portait sur elle, s'amusant à le laisser se glisser dans ses vêtements ou dans son sac. Pour ma part, je regardais tous cela d'un très mauvais oeil. Je ne comprenais décidément pas l'intérêt qu'elle pouvait trouver à dorloter une telle bête alors que j'étais présent à ses côtés et bien plus mignon.


dit :
C'est quand même un comble qu'il est eu le droit de dormir avec toi! Alors que moi! Je n'ai jamais pu!


M'écriais-je au comble de la frustration. La jeune fille me décocha un regard amusé avant d'avoir un sourire narquoi et de répondre d'un ton nasillard.

Lui a le droit! Parce qu'il n'a pas d'idées salaces derrières la tête! Espèce de pervers.

dit :
Pff... Il cache juste son jeu! Mais je suis sûr qu'il est pleins de perversité! Regarde le! Il est trop innocent! C'est obligé qu'il dissimule quelque chose...


Rétorquais-je. Elle se tourna alors tout entière vers moi, arrêtant sa marche pour mettre ses mains derrière son dos et les lier tout en se penchant avec un sourire sardonique.

Tu es juste jaloux!

Ria-t-elle avant de se détourner vivement, m'envoyant par la même, sa longue tresse relaché de cheveux argentés qui virent me caresser d'un contact doux et parfumé comme les embruns. Je restais un instant rosissant puis m'écriais d'un ton fébrile.

dit :
C'est totalement faux!


Mais voilà qu'elle poussait un petit portail et rentrait dans le jardin du Kar'nem S'sarkh en l'appellant doucement de son nom tout en le cherchant de son regard ambre naturellement curieux.




 
Batyias

Le Vayang 26 Fambir 1510 à 21h03

 
*** Le Kar'nem S'sarkh était occupé à fouailler la terre muni de gants de jardinage flambant neuf. Le Jardin est en hivernage, quelques fleurs immortelles, quelques bosquets aux feuillages perpétuels lui donnent quelques couleurs. Les massifs sont finement travaillés, la terre foncée est émondée et bêchée. Certaines plantes sont taillées courts et protégés d'une couche de paillis isolant du froid. A l'appel de son nom, le vieux tydale se lève et dit tout haut sans quitter du regard son ouvrage. ***


Il est déjà l'heure de la soupe?
J'espère qu'il y aura des petits champignons dedans.


 
Calixtën

Le Sukra 27 Fambir 1510 à 01h50

 
La jeune fille trouva Batyias à son oeuvre. Elle répondit avec une douceur et une joie qui me laissait légèrement étonné.

Non point!

Mais si l'estomac vous tiraille après avoir tant oeuvrer, il me suffirait de quelques ingrédients de votre potager, peut-être quelques champignons de votre réserve ainsi qu'une cuisine pour tout préparer et vous aurez avec un peu de patience, cette soupe que vous semblez espérer!


Je regardais ma compagne sceptique, me demandant si une personne ne venait pas de prendre subrepticement sa place.

 
Batyias

Le Sukra 27 Fambir 1510 à 18h47

 
*** Le Kar'nem S'sarkh regarda la fillette en souriant puis reprit son ouvrage en répondant : ***


Il y a temps à faire avant le souper.
Nettoyer, biner, émonder, bêcher et planter les semis.


*** Batyias lève les yeux vers le ciel et hume l'atmosphère. ***


Demain il va pleuvoir sur l'Aghererh'Ta S'sarkh,
Il faut penser à nourrir les oiseaux qui passent l'hiver avec nous.
Il y a des graines dans le cabanon.


*** Dit il en désignant du doigt la petite cabane de jardin et les coupelles qu'il laisse pour ses amis oiseaux. Il s'appuie sur sa canne et clopine vers la cabane avec la jeune Tchäe. ***



 
Calixtën

Le Sukra 27 Fambir 1510 à 20h27

 
Calixtën lui avait rendue son sourire et avait acquiecée à ses dires. Mais alors qu''elle marchait au coté de Batyias vers la cabane, elle fixait le ciel avec curiosité. Après un court instant de comtemplation, la jeune fille finit par demander d'un ton curieux.

Comment parvenez-vous à deviner le temps qu'il fera demain ? Est-ce que le S'sarkh vous le donne en formant des nuages dans le ciel ?

 
Batyias

Le Dhiwara 28 Fambir 1510 à 22h13

 
*** Le vieux tydale toussota et poussa la porte du cabanon. Il fouilla quelques instants dans le fatras entassé et en ressortit avec deux petites gamelles emplies de graines diverses. ***


L'air de la mer est chargé d'embruns, le vent est tombé, l'humus exhale sa douce odeur âcre de pourriture. Quelques nuages cotonneux traînent dans le ciel Tel sont les signes que la nature nous envoie pour nous indiquer de nous abriter.

*** Le Kar'nem S'sarkh donna une écuelle de graine à la jeune Tchäe et s'assit sur le banc de pierre au milieu du jardin. Il commença de jeter quelques poignées de graines et quelques oiseaux s'approchèrent prudemment surement intimidés par la présence de la jeune fille. Batyias les harangua d'une voix doucerette : ***


Allons, allons mes petits ! Approchez donc, n'ayez pas peur.

 
Calixtën

Le Luang 1 Marigar 1510 à 14h47

 
La jeune tchaë accepta l'écuelle de graine et vint s'asseoir aux côtés de Batyias. Elle leva de nouveau les yeux au ciel et sembla se perdre en pensées pendant quelques secondes. Ses petites oreilles rondent bougèrent légèrement. Elle devait s'intéresser aux dires du Kar'nem S'sarkh et les noter. Enfin, elle finit par dire pensivement.

Il faudra que je me montre attentive à tous cela dorénavant.

La comtemplation était un sujet sérieux pour elle et même le fait de deviner le temps qu'il fera devait l'intéresser. Enfin, après un autre moment de silence, ses doux yeux ambres tombèrent sur les oiseaux qui s'approchaient timidement des deux poussiéreux. Elle cligna des paupières comme mue par l'étonnement car leurs venaient de plus en plus nombreux.

Ils ont l'air de connaître la maison, non?

Finit-elle par dire avant de saisir quelques grains entre ses mains et de les lancer sur le sol copiant au mieux, la manière du vieux tydale.

 
Batyias

Le Luang 1 Marigar 1510 à 21h43

 
Un sage a dit un jour : Nourris les oiseaux au plus dur de l'hiver et toujours il y en aura un pour te sortir de la misère.
Mets en un dans une cage et sur ton veston leurs fientes feront des ravages.


*** Le vieux tydale continua de jeter des graines aux oiseaux en silence. Le Kar'nem S'sarkh semblait avoir oublié la présence de la jeune Tchäe à ses côtés. ***


 
Calixtën

Le Matal 2 Marigar 1510 à 00h50

 
Calixtën eut un sourire enfantin quand le Kar'nem S'sarkh déclama son sage dicton et avec un regard empli de malice, elle lui répondit d'un ton joyeux et empli d'humour.

Mais un fermier n'a-t-il pas dit un jour:

Ne donne pas le grain aux oiseaux mais préfère le mettre en terre.

Car le sol nourrit bien mieux que le ciel ?


C'était là qu'on reconnaissait toute la jeunesse d'esprit de la jeune tchaë car il était certain que rare était les personnes qui osaient tenter de se frotter à Batyias quand il s'agissait de maximes ou de métaphores.

 
Batyias

Le Matal 2 Marigar 1510 à 22h25

 
Le sol nourrit mieux que le ciel. Mais qui nourrit l'oiseau ?
Le même vieux sage disait également :
Sème toutes tes graines et regarde les oiseaux retourner ton jardin pour s'en nourrir.
Sème une partie et nourrit les oiseaux avec l'autre et regarde tes plants pousser et grandir.

Le sacrifice est parfois nécessaire, surtout quand on n'a pas le cœur à éliminer les petits oiseaux.


 
Calixtën

Le Matal 2 Marigar 1510 à 23h35

 
La jeune fille opina du chef avec un sourire contrit. Elle finie par laisser son regard se perdre dans la contemplation des oiseaux picorant les grains sur le sol. La tchaë ne paraissait pas encline à poursuivre la conversation sur le même sujet car elle en changea totalement pour un étrangement incongrue par sa banalité. Elle tourna ses yeux ambres pour les plonger dans ceux du Kar’nem S’sarkh comme pour lire sur son visage et elle lui demanda.

Est-ce que vous allez bien ?

 
Batyias

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 18h28

 
*** Le vieux tydale avait le regard hagard, comme observant le vide. Il eut une nouvelle quinte de toux puis se leva doucement. Les oiseaux s'écartèrent sans crainte en voletant autour de lui. Il dit à Calixtën : ***


Allons donc ensemble prendre cette petite soupe! Le temps se rafraîchit et il nous faut prendre garde à ne pas attraper froid !

 
Calixtën

Le Luang 8 Marigar 1510 à 12h34

 
Ä la toute fin, quand Batyias se leva, Calixtën eut un léger sourire mais ne dit rien. Elle se leva à son tour et marcha à ses côtés tout en lui glissant quelques regards curieux et doux comme pour l'amener à se confier. La jeune tchaë pouvait vraiment paraître aussi avenante et tendre qu'un ange quand elle s'en donnait la peine.

Néanmoins, elle ne dit rien, signifiant juste par son regard et sa présence qu'elle attendait patiemment la réponse à sa question. Elle était prête, à l'écoute de l'élu du Martyr, prête à partager son fardeau.


 
Batyias

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 20h17

 
*** Le Kar'nem S'sarkh avançait lentement une main posée sur l'épaule de la jeune contemplatrice, l'autre s'appuyant sur sa canne.
Il marmonnait tout en marchant : ***


Ne laissons pas la soupe se refroidir dans nos assiettes ! Allons, allons! Ces gentilles dames de l'Orphelinat nous attendent. Une bonne soupe, voila de quoi se mettre de bonne humeur. Surtout si elle est aux poireaux...

 
Calixtën

Le Julung 11 Marigar 1510 à 13h47

 
La jeune tchaë avait observé silencieusement le comportement de Batyias. Son regard se teinta d'une légère tristesse mêlée à une étrange détermination. Elle répondit vaguement en hochant la tête aux propos du Kar'nem S'sarkh puis son visage se tourna sur le sol pavé qu'il parcourait. La comtemplatrice paraissait prise d'une sorte de nostalgie.

Elle s'arrêta alors de marcher et elle porta alors sa petite main chaude et douce sur celle que le vieux tydale. Elle la retira de son épaule et se tourna vers Batyias pour pouvoir regarder sa paume. Elle l'a caressa tout en parlant d'une voix chevrotante.


La plupart des gens pensent que l'immortalité est un cadeau... La plupart envie notre symbiose pour cela... Pourtant... Moi... Quand j'y pense... Ca me fait juste peur... J'ai peur qu'ils meurent et s'en vont avec mon souvenir. Qu'un jour, il n'y ai plus personne pour se rappeller de ma naissance ou de mon existence passé...

Elle leva alors un regard triste et pénétrant pour le plonger dans celui de Batyias et termina.

Qu'un jour, il n'y ai plus personne pour se souvenir de qui j'étais.

Elle ne cilla pas, ni ne cligna des paupières, fixant le vieux tydale avec insistance comme pour imprimer sa présence, son souvenir dans l'esprit du Kar'nem S'sarkh.

 
Batyias

Le Luang 22 Marigar 1510 à 20h08

 
La symbiose n'est pas l'immortalité garantie.
Certains bénéficient de chances supplémentaires, d'autres parfois ou pas du tout.
Nul ne peut laisser un souvenir impérissable, c'est inéluctable.
La peur de la mort n'est en fait que le souvenir de la peur de naître.Il faut avant tout vivre.
les souvenirs ne sont qu'éphémère après tout.


 
Calixtën

Le Dhiwara 25 Astawir 1510 à 18h25

 
La jeune fille retrouva le sourire aux paroles du vieux tydale. Son regard pétilla d'une flamme retrouvée alors qu'elle répondait à ce dernier avec humour comme pour dédramatisé l'instant précédent.

En tout cas, je ferais en sorte de me souvenir de vos paroles, Kar'nem S'sarkh.

Elle lia alors sa main à celle de Batyias en lui offrant un sourire radieux, l'entrainant à reprendre la marche vers l'Orphelinat. Elle posa alors une question anodine mais son ton résonnait pourtant d'un intérêt certain.

Puis-je vous demander ce que vous appréciez tant dans le jardinage ?


 
Batyias

Le Matal 27 Astawir 1510 à 14h18

 
Le jardinage est le jardinage.
C'est cela l'appréciable.
Croire qu'on fait quelque chose quand on en fait une autre, c'est déroutant.
Un plant de tomate ne vous déroute pas.
Les fleurs sont plus tatillonnes, mais dans l'ensemble elles ont un bon fond.

Le jardinage est un acte de vie et de mort.
Le jardinage, c'est le Temps.

Faites pousser des graines.
Regardez les, aimez les, cueillez, dégustez, replantez, faites pousser.

Alors le mystère s'éclaircit.
Ou s'épaissit, au choix des saisons...


 
Calixtën

Le Matal 27 Astawir 1510 à 15h40

 
La jeune fille cligna légèrement des paupières, marquant son étonnement, elle pencha doucement son visage vers le vieux tydale, ses cheveux argentés glissant de son épaule pour retomber sur son côté, Calixtën les repoussa machinalement derrière son oreille avant de demander d'un ton désinvolte et chaleureux.

Craigneriez-vous donc de vous égarer, vous qui avez inspiré et guidé tant de gens vers une cause qui aujourd'hui leurs donnent une raison de vivre ?

Pour ma part, je commençais à me demander ou ma compagne voulait vraiment en venir. Tentait-elle de cueillir quelques sagesses perdues dans les flammes de la folie qui dévoraient de toute évidence ce vieux tydale radoteur ? Déjà que j'avais fortement douté d'y voir ici le leader d'une foi si forte et si vive que celle des Témoins, je n'étais guère optimiste quand à la réelle utilitée de cette discussion.

Dans le même temps, je ne connaissais pas Calixtën depuis si longtemps que cela. Peut-être appréciait-elle simplement cette conversation sans gravité ou importance aucune ? Après tout, elle restait encore une enfant.


 
Batyias

Le Merakih 28 Astawir 1510 à 23h46

 
Batyias la regarda avec un air étonné.
Nous nous sommes trompés de chemin ?
Non, non, c'est par là, j'en suis sur.

Tout de même, s'égarer est un art subtil, ne le galvaudez pas.
J'aime m'égarer. Mais pas aujourd'hui.
Il est des égarements qui sont des cheminements...


Page [1] [2]
Vous pouvez juste lire ce sujet...