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Le Temple

Les yeux dans les yeux

Regards croisés pour un dîner...
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Sujet lancé par Diaspar
Le 26-02-1510 à 22h12
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Posté par Diaspar,
Le 09-06-1510 à 00h37
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Diaspar

Le Vayang 26 Fambir 1510 à 22h12

 
Il avait fait un effort de tenu. Cela lui avait pris du temps.

Ce n'était pas vraiment son genre et la dernière fois qu'il s'était bien habillé remontait à loin...
Qu'importe, cela importait pour lui, peut-être pour elle aussi.
Il ne s'était même pas posé la question de sa cécité.

Dîner avec une belle femme : être convenablement vêtu était un principe.
Par ailleurs, il savait le regard de la Gardienne bien plus affûté que certains autres pourtant voyants.
Il avait donc troqué ces guenilles de voyageur pour une tunique sombre cintrée, un peu raide.
Des bottes luxueuses et une longue cape brune. Des dorures enfilée dans le tout.

Il y avait quelque chose de martiale et de mondain à la fois.
Un étrange mélange entre une tenue militaire du matriarcat et un costume de notable de la confrérie.
Ce genre de choc des cultures et des styles que pouvait se permettre ladite confrérie.
Les Témoins aussi, sauf qu'ils n'étaient pas vraiment porté sur l'apparence.
Autant dire que la mode et la couture n'étaient leur point fort.

Non, il avait acheté ça au Fundeq. Ca lui semblait bien.
Sauf que ce n'était ni très pratique, ni très confortable...au début.
Puis certaines négligences de sa part venait un peu trahir ses effets.
Ses cheveux, toujours emmêlés et abondants, ou encore sa barbe mal-taillée.

Au moins avait-il laissé ses armes, son casque et ses protections de coté...

Qu'importe. Il avait autre chose en tête que son apparence.
Il avait la tête pleine de choses, à dire vrai, et c'est ce qui l'inquiétait le plus.

Diaspar chassa ses vieilles angoisses et quitta le manoir familial pour se diriger dans le quartier du temple.
Un dernier regard dans la vieille glace du salon avant de fermer la porte de la demeure.
Ainsi, il faisait plus jeune mais se sentait malheureusement beaucoup plus vieux.

S'engageant dans les ruelles de sa cité, le Contemplateur vit bientôt se dresser les hauts bâtiments du quartier administratif et commercial. Encadrant le marché : le Temple, la mairie, la grande joaillerie et de nombreux magasins.

La nuit lui paraissait resplendissante. Les lanternes colorées accrochées aux façades ou aux murs.
Les flambeaux déployés sur la vaste place et aux alentours du centre religieux.

Il s'engagea naturellement dans la mairie, où il avait donné rendez-vous à la Gardienne.
Un page se dirigea vers lui, vaguement impressionné par sa tenue élégante. Frère, que puis-je pour vous ?
D'une voix un peu trop protocolaire, il s'entendit répondre : J'ai rendez-vous avec la Gardienne Lëen.
Le jeune homme lui fit signe de patienter, se chargeant d'aller la quérir.

Un peu mal dans ses chaussures, le Contemplateur se décida à attendre à l'extérieur.
Depuis le seuil de la mairie, il pouvait contempler la cathédrale du S'sarkh.

Se calmer, se vider la tête, songer paisiblement.


 
Lëen

Le Sukra 27 Fambir 1510 à 11h17

 
*** La Gardienne l'aurait immédiatement accueillit, mais c'était la Demoiselle que le Contemplateur était venu quérir. C'était en tout cas l'espoir que nourrissait secrètement Lëen.
De plus il n'aurait pas été très convenable de suggérer à un mâle l'attente de celle qu'il vient emmener pour un diner en ville.

Or donc, selon un protocole entendu le Tydale due patienter. Pas trop, juste assez de temps pour prendre conscience du désir avant de pouvoir entendre un pas léger derrière lui.

L'extrémité d'une canne en bois blanc claque délicatement sur la dalle, elle est ouvragée de fins liserés gravés dans la matière, rappelant avec gout l'apparence d'une jeune branche remontant vers un pommeau sphérique argenté.

Au son, un initié aurait pu discerner que des bottines élégantes se cachaient sous les plis d'une robe raffinée, trop élégante pour être l'habit d'une magistrat.

Un fin foulard noué autour du cou dont les pans descendaient quand à eux sur un bustier de lanières et de crochets, un raffinement qui n'était pas sans rappeler la mode S'sarkhness dans cet entrelacement volontairement tourmenté.

Un sourire gracieux se dessina sur les lèvres délicates de Lëen, sa longue chevelure avait été ramenée en un chignon complexe, maintenu par quelques ornements du plus bel effet, arborant quelques bijoux en larmes de pluie.
Même le bandeau ajusté sur ses yeux semblait plus somptueux.



Il était là. Elle pouvait sentait sa présence indéfinissable, affranchie et énigmatique, la langueur d'une respiration.

***

Bonsoir, Messire Diaspar. Comme je suis heureuse d'être votre cavalière en cette belle soirée.

*** La soirée était belle en effet, et ce bien qu'elle n'ai pu apprécier le doux ballet des lanternes dans la brise du crépuscule. C'était peut être plus dans le symbole que représentait cette rencontre qu'elle éprouvait de la joie.

Approchant du Tydale elle tendit sa main libre, gantée de blanc paume vers le bas et coude légèrement plié comme il est de convenance en telle situation. ***


Où m'emmenez-vous ?feint-elle de ne pas savoir



Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 27 Fambir 1510 à 15h39

 
Vous êtes resplendissante.

Le Contemplateur se détache difficilement de la vue que lui offre en cette délicieuse soirée sa partenaire.
Invitation élégante, il prend le bras de la dame et se met sans tarder à marcher vers l'objectif.


Au restaurant du "Dernier Repas" qui, malgré son inquiétante appellation, est un endroit parfait pour un dîner tranquille avec de la délicieuse nourriture et du bon vin. Je crois que le propriétaire, un ancien Serviteur du Corps spécialisé dans nos rites funéraires, a voulu faire référence par ce titre à l'ultime repas du défunt. Celui qu'on savoure forcément, sachant que la vie ne nous donnera pas l'occasion de profiter d'autres mets. Celui aussi, qu'on dédie généralement au S'sarkh avant de le rejoindre dans son empire maritime. Un mélange d'humour noir et de poésie religieuse en somme.

Sa cuisine en tout cas est un ballet pour les papilles.


La tension a disparu chez Diaspar qui, bras dessus-bras dessous avec son invitée, se sent bien.
Tout lui semble plus naturel avec elle et plus facile. Sa seule présence l'apaise, le rassure, le calme.
Le couple se dirige à pas tranquilles vers le Temple et bifurque dans une ruelle adjacente.

Un peu plus haut dans la rue, une maison sur trois étages avec de grands balcons se dresse, lumineuse malgré la pierre sombre dans laquelle elle a été construite. Bougies et lanternes en ornent tous les coins. L'endroit est ouvert. Accueillis par un membre du personnel, le Tydale et la Tchaë sont amenés à l'étage. On les place sur une terrasse intime, une table simple, bien mise.

Au loin s'élèvent les choeurs gracieux du Temple, comme un murmure dans le vent.
Alors qu'ils prennent place, le serveur leur énumère patiemment le menu.

Diaspar n'écoute qu'à moitié, profitant de ce moment, admirant celle qui lui fait face. La vue des alentours aussi.
Il n'attend qu'une chose, que le service les laisse tranquilles. Ils choisissent et passent tout deux commande.
On leur apporte vite le vin, un fameux cru importé de l'Equilibrium, et on les sert.

Quand ils sont de nouveau seuls, Diaspar lève son verre pour trinquer.


A cette soirée. A vous et moi.

 
Lëen

Le Luang 1 Marigar 1510 à 18h57

 
A nos lendemains.

*** Elle accompagne Diaspar dans un geste semblable, laissant bien entendu au Tydale la tâche de faire tinter les verres.

Elle qui ne peut voir ressent pourtant le charme du lieu, que cela soit de la volonté du tenancier, ou du fait de quelques instructions passées à l'avance par le Contemplateur.
Le repas est agréable, et le personnel se fait discret.

Seule en compagnie de Diaspar, elle profite de chaque parole, de chaque silence.

Quelques conversations s'écoulèrent, des compliments doux et agréables. Puis la curiosité fit son apparition. En vérité elle n'avait pas quitté la Tchaë, elle avait encore tout à découvrir de cet homme qui sans qu'elle ne puisse l'expliquer, l'attirait.

Après une brève hésitation elle se lança. Car qu'est ce que signifiait cette soirée sinon d'apprendre à mieux le connaitre, le comprendre. ***


Qui êtes-vous donc, Messire Diaspar ?

Aventurier téméraire, clerc philosophe, cavalier galant et raffiné. Qui se cache donc derrière cette voix à la fois chaude et suave ?


*** Elle prend une petite gorgée du nectar dans son verre, avec élégance bien entendu.
***


Un timbre qui d'ailleurs retenti depuis plus longtemps que votre apparition au sein de ce consensus psychique qu'est la symbiose. Comme un écho avant-coureur de votre venue.

***
Elle sourit doucement à son vis à vis, le sourire de la confidence sous-entendue, et de la confiance, comme une main tendue.
***


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 6 Marigar 1510 à 18h18

 
Un sourire un peu nostalgique se dessine sur le visage dur du Tydale. Face à cette question, qui aurait pu paraître étrange en d'autres circonstances, il n'y a pas de surprise. Surtout qu'elle lui a déjà été posé, différemment et par d'autres personnes, en d'autres lieux. Il sait, il en joue peut-être un peu : Diaspar éveille certaines curiosités, soulève quelques questions, souligne du mystère. Nelle, Erling...Samael aussi, Pandorin sans doute. Mais Lëen, c'est autre chose.

Parce qu'ils ne se connaissent pas d'avant, parce qu'elle est simplement sensible à ce qu'elle a senti, perçu.
Elle a compris qu'il y avait autre chose derrière le voyageur éreinté sorti de nulle part. Et ça l'a touché, d'une certaine manière. Il tire un certaine satisfaction d'avoir été entendu, au-delà de tout, et d'avoir trouvé une oreille attentive, un esprit ouvert lors de son périlleux retour aux sources. Cette rencontre est pour lui comme un havre.

Un havre nouveau. Un autre parfum. Cela fait une différence pour celui qui rentre chez soi après une longue odyssée.
Revoir des visages familiers est certes plaisant, marcher aux côtés des amis et de la famille aussi.
Mais cela, c'est encore autre chose. Se sentir accueilli, apprécié et...reconnu par une inconnue.

Ce sont d'autres perspectives. C'est l'avenir.


On ne peut pas vous tromper, n'est-ce pas ? Ma voix évoque aussi le passé, en effet.
Oui, il y a de vieux échos de moi-même dans les souvenirs psychiques de ce consensus.
Les échos de quelqu'un d'autre, d'un autre qui est moi, de moi qui suis autre.


Une gorgée de vin, pour réchauffer et pour adoucir le verbe...

Qui suis-je ? Vaste question, bien entendu.
Ces facettes que vous énumérez ne sont pas fausses, loin de là.
Mais oui, il y en a d'autres. Il y a bien plus, il y a autre chose.

Comment résumer une vie ?

Je suis Serphone, de la lignée des Diaz. Fondée à l'aube de notre faction par le mage Diaspar.
Une lignée de sorciers, de mystiques, de philosophes, de chercheurs, de...Transcients.
Dont je suis le dernier héritier de sang et le premier symbiosé.

Ancien arcaniste reconnu, spécialisé dans la corruption mentale, les effets psychiques des Effluves, les rejetons possesseurs et autres ectoplasmes désincarnés. Qui a lui-même basculé, victime de son sujet d'étude. Une noire et déchirante folie...

Puis un départ mystérieux pour l'Océan, afin d'y rencontrer son dieu et le repos éternel, laissant derrière lui sa fille adoptive et son petit-fils adoptif, sa faction, ses amis, ses recherches. Un passé lourd pour un présent difficile.

Voilà qui je suis, qui j'étais.

Maintenant ? Je suis ça et un peu plus.
Différent et semblable.


Il y a un peu de mélancolie dans ses mots, dans ses paroles, mais aucune douleur ni amertume.
Une autre gorgée, pour l'âme cette fois-ci, et l'esprit. Un silence paisible, qui invite à la discussion, à l'ouverture.
Elle a peut-être des questions, sans doute, et il est prompt à en parler. Il n'a rien à cacher, ni regrets.
C'est un homme neuf qui est là, avec son histoire et...son futur.


 
Lëen

Le Sukra 13 Marigar 1510 à 09h21

 
*** Elle l'écoutait parler de lui comme d'un autre, tentant d'imaginer ce qu'avait pu être cette vie dont le fin narrateur en faisait le récit.
L'évocation du lourd passé de Diaspar lui laissa le sentiment de n'être qu'une enfant face à lui, une enfant qui n'avait pas eu encore l'occasion de vivre tant de sensations, interrogations ou d'aventures.
Ceci ne fit que renforcer son sentiment envers lui. Elle si prude et modérée ne s'autorisait jamais de sortir de l'enceinte de la ville, par crainte de l'extérieur qui était devenue une habitude casanière. ***



Ainsi donc c'est avec le nom de votre illustre aïeul que vous êtes revenu, portant avec vous cet héritage. Vous devez tirer une certaine force de cette ascendance. C'est une chose dont peu peuvent se vanter.


*** Elle n'avait presque pas touché à son repas et semblait se contenter de la douceur du vin. ***


J'imagine qu'il vous est dorénavant préférable de vous entendre appelé par ce prénom plutôt que par celui qui appartient dorénavant au passé, quoique le passé fasse partie de nous et nous définisse au moins partiellement, lorsque l'on y réfléchit.

***
Une pause, un sourire.
***


C'est la première fois que vous évoquez votre famille, et je ne pensais pas qu'il vous en restez à Lerth. Vous qui semblez sans attaches.

Votre héritière doit éprouver fierté en énonçant votre nom, votre petit-fils également, malgré sa jeunesse je présume .

Voila une chose qui importe, la descendance. Vous n'êtes pas sans savoir qu'au delà de Lerth, dans d'autres lieux, les liens du sang sont privilégiés. Mais qu'importe le sang lorsque nous savons que d'autres seront là pour poursuivre notre œuvre.


*** Un soupir à peine perceptible. ***


Vous êtes chanceux Messire. Je vous envie.

Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 20 Marigar 1510 à 16h14

 
Appelez-moi comme vous voulez, Lëen, je fais finalement peu cas de mon nom.
Il est certain que pour le moment, Diaspar est préférable, mais je reprendrais peut-être, un jour ou l'autre, celui de Serphone. Et si vous préférez me nommer ainsi, vous le pouvez en privé. Nous sommes entre nous.
Certains Témoins sont déjà au courant de qui je suis. Erling, Nelle, Samael sans doute.

Mais ne l'ébruitez pas trop pour le moment.
D'autres l'ignorent et j'aimerai à l'occasion leur faire la surprise.
Ma fille notamment, et mon petit-fils.


Le Témoin engouffre un morceau de viande saignante, accompagné de laitue fraîche.
Après quelques instants où il se contente de mâcher consciencieusement, il reprend la parole.

C'est certain, cela importe, et ils me sont chers.
Au détail près que je ne suis pas très à l'aise avec les choses de coeur.
La famille en fait partie. Sur bien des points, j'ai échoué.


Un sourire las, un regard triste. Une gorgée de vin.

Théalgia est ma fille adoptive et Pandorin mon petit-fils adoptif.

Je suis père et grand-père, mais je suis également veuf. Ma femme est décédée, il y a longtemps maintenant.
Nous avons eu une fille de sang, qui elle aussi est morte. Ainsi que son époux. C'était un homme bien.
Ce sont eux qui avaient adoptés Pandorin. J'ai repris l'enfant à ma charge après leur disparition.
Syfaria ne fait pas de cadeau, surtout aux braves et aux curieux.

J'ai été sévère avec mes enfants, quel qu'ils soient.
Cela n'a pas été une réussite avec Théalgia. Elle souffre beaucoup et elle...
Elle est passé à côté de nombre de mes enseignements.

J'ai plus foi en Pandorin, il grandira et deviendra un individu d'exception.
Pourtant, j'ai rarement été tendre avec lui. Il est fort.

Je regrette beaucoup. Mais je ne sais pas comment m'y prendre.
D'autres choses m'accaparent l'esprit. Je suis maladroit avec les sentiments.


Un long silence. Un peu vague.

Je suis chanceux, oui. Malgré tout.
Ma famille est diminuée, éparpillée, moribonde.
Mais...je chérie ce qu'il m'en reste.

Assurément.


Le Tydale réfléchit, songeur, à cette impression bizarre qui l'envahit.
Le voilà qu'il se confie librement, comme cela lui était si rarement arrivé.
Parler, simplement parler, même des choses douloureuses. Cela fait du bien.

Il regarde la belle invitée. Avec elle, il se sent libre, à l'aise, apaisé.
Tout paraît plus simple et plus facile. Plus agréable.

Et vous, dites-moi ? Etes-vous seule chez les votre ?


 
Lëen

Le Matal 23 Marigar 1510 à 21h03

 
*** Un instant pensive après la question, elle prit délaissa ses couverts et prit une inspiration.
***

Seule ? Je le crains...

Ma défunte mère a quitté ce monde il y a bien des années, elle qui fut ma seule famille.
Je vis dans une très spacieuse demeure, accompagnée de mes demoiselles de compagnie, mais bien entendu cela ne remplace en rien les puissants liens familiaux.

Parfois je songe à adopter, l'orphelinat n'est jamais vraiment dépeuplé. Mais c'est une entreprise qu'il est difficile d'accomplir seule. Et je ne souhaite pas infliger à un enfant de faire collection de pères de substitution comme il fut mon cas.


*** Elle s'arrête un instant, presque étonnée de se livrer ainsi, si simplement.Elle offre à Diaspar un sourire entendu et rebondit sur les paroles du Tydale. ***



Trop de gens ont tendance à penser la sévérité comme un défaut, mais il ne fait aucun doute que la votre a contribué à forger la personnalité étonnante de Pandorin.
Je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer votre descendant, mais j'ai déjà pu constater son étonnante perspicacité à propos de sujets habituellement délaissés par les plus jeunes.

Quant à votre fille, j'avoue ne pas la connaitre, sa condition de Propage la tenant régulièrement éloignée de la Scintillante. De plus elle ne semble pas se montrer très loquace dans le domaine psychique du consensus.


*** Une ombre passe sur son visage, mais celui-ci se veut ensuite consolant. ***


Vous m'en voyez navré que votre compagne, votre fille et son époux aient connus une telle fin.

Syfaria m'a également reprit ma regretté mère, et se gausse certainement toujours de m'avoir privé de père. J'imagine que cela fait partit d'un enseignement, une leçon de vie en somme.


*** Elle semblait à présent moins réjouie, plongée dans de durs souvenirs. ***


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 17 Astawir 1510 à 17h08

 
Une main tendre se pose sur celle de Lëen.
L'instant lui paraît fort, porté par la mélancolie qui y règne.
Le contexte, la personne, le partage. Voilà qui est vrai et doux.

Syfaria est ainsi. Elle ne connait pas le compromis.
C'est probablement là le meilleur enseignement qui soit.
Le plus terrible, le plus tragique et, malheureusement, le plus formateur.

Le S'sarkh souligne, par son existence même, cette vérité fondamentale.

La souffrance est une part essentielle de l'équation syfarienne.
Donc, de toutes les vies qui y évoluent. Vous, moi, bien d'autres. Nous arpentons tous un chemin escarpé.
Et même si c'est fort difficile, il faut voir leur bon côté de ces multiples sacrifices.
Des sacrifices et des concessions que nous faisons au jour le jour.

Car au bout, il y a l'ascension de l'âme, la constitution de sa force et sa revitalisation.
C'est cher payer une telle révélation, mais toute rédemption a un prix.


Diaspar se tait un instant. Puis ressert du vin.
Les plats sont finis. La nuit belle et profonde s'étend sur la ville.
Son esprit plane déjà un peu. Pourquoi pas après tout ?

Que nous reste-t-il alors ? Vivre, plutôt que survivre. Conjuguer au futur nos actes et nos pensées.
Bâtir un monde meilleur pour soi et pour les autres, contempler l'avenir sous le prisme du présent.
Dans cette construction et dans cette contemplation, il y a bien évidemment l'idée d'amour.
Aimer des moments de poésie et de quiétude si gentiment offerts. Pour se régénérer.


Il amène la main délicate à sa bouche et y dépose un baiser.

Avec vous de préférence.


 
Lëen

Le Dhiwara 25 Astawir 1510 à 10h43

 
*** Se pourrait-il qu'elle se voit à travers lui ?

Que pourrait-elle alors espérer, sinon voir la douceur, une complicité philosophique, une passion tacite.

Quelques mois avant un baroudeur revenu d'un long voyage avait requis ses compétences de médecin, un mâle Tydale qui ne redoutait de se mettre à nu devant elle, jusqu'à cette soirée ou fidèle à lui même il parlait de lui, d'elle, de futur enviable, de passé mélancolique. ***



Joie serait mienne de construire un avenir conjugué au pluriel, avec une personne de charme et à la singularité noble.

Partager une vie, car c'est bien de partage qu'il s'agit.
Le bonheur comme les peines, les heures sombres à venir et ce qui en résultera.

Nos aspirations communes me comblent.


*** Quelque-chose se dessine sur son visage, un sourire certes, mais un sourire que peu eurent l'occasion de contempler. Un sourire totalement libéré des carcans de la politesse ou de la diplomatie. Le sourire de celle qui est heureuse, avec la plus grande simplicité.


Et maintenant ?


Et maintenant.... ***


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 18h32

 
Comme un serment d'amour courtois, un pacte scellé dans le doux parfum du sentiment.
Il aime cette façon de voir les choses, cet engagement qui s'amorce avec élégance et finesse.
Cette ambiance qui offre, dans la brutalité d'un monde en plein tourment, une parenthèse inviolable à la vie.
Toujours, quoiqu'il advienne, l'univers continue sa course. Mais ceux qui y vivent aussi.

Je ne peux rien vous promettre, Lëen.
Vous me connaissez déjà mieux que quiconque.
La route m'appelle, d'autres recherches doivent aboutir.
L'avenir de Syfaria est on ne peut plus trouble, pour ne pas dire alarmant.
Pour les races de Poussière et les Nemens, en tout cas.

D'autres questions, d'autres énigmes, d'autres problèmes à résoudre.

Ma présence ici, à Lerth, n'est qu'une question de jours et j'ignore quand nous nous reverrons.
Néanmoins, je sais maintenant qu'il y a quelque chose ici pour moi. Mieux encore, qu'il y a quelqu'un.
Cela vaut largement toutes les richesses du monde. Cette seule idée est un trésor inestimable.
Je compte en prendre soin autant que possible, si vous m'y autorisez.


Il se lève de son siège et vient galamment aider la Gardienne.

Le temps joue contre nous, joue contre la poussière.
Mais je ne veux pas pour autant en être l'esclave ou la victime.
Bien au contraire, le temps mérite d'être pris et cultivé.
C'est cela que je veux faire avec vous.

Je veux revenir et...revivre.


Debout face à elle, il lui caresse doucement le visage, contemplatif.
Toujours un peu plus épris de cette beauté, de ce charme profond.

Permettez que je vous raccompagne.

Un geste, une invitation à quitter les lieux.
Un autre départ, ensemble.


 
Lëen

Le Luang 10 Manhur 1510 à 19h40

 
Quand bien même pourrai-je vous retenir le souhaiterais-je réellement ?

Je ne saurais encore affirmer ma connaissance de vos habitudes, mais prendre la route fait partie de vous. J'ai le sentiment que votre vie est le voyage et qu'entrecouper vos périples de quelques haltes ponctuelles vous suffit amplement.

Oui l'avenir est incertain, et il nous appartient d'aller au devant de lui. Car n'est-ce pas cela que signifie la symbiose ? Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.

Peut être ne pourrais-je jamais affronter l'extérieur. J'ose croire en contre-partie mettre ma présence à Lerth à profit dans les évènements qui se préparent




*** se laissant courtoisement guider par le séduisant Tydale, une pointe à peine perceptible d'appréhension dans sa voix. ***


Me dévoilerez-vous votre prochaine destination ?

Me rendrez-vous une dernière visite avant votre départ ?


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Merakih 9 Jayar 1510 à 00h37

 
Arrivés devant la demeure de la Gardienne, Diaspar la raccompagne jusqu'au seuil.
Lerth, comme à son habitude, somnole dans sa belle tranquillité. Scintillante et silencieuse.
Le vent est doux malgré l'air marin, l'ambiance est paisible et les coeurs apaisés.

Je crains ne pas pouvoir. J'aurai souhaité, pour étendre à l'infini cette sublime parenthèse.
Le monde, malheureusement, n'attend pas dans sa course effrénée. Il m'appelle.
Vous le concurrencez en bien des points, par le charme qui vous porte.
Mais son destin tourmenté, inconnu, nécessite un éclairage vif.

Aux heures sombres, je ne peux retarder mon départ vers lui et ses secrets.
Ma prochaine destination est là où se dévoilent ces mystères. Profonds et abscons.
Avec le cataclysme qui s'annonce, c'est à Zarlif que tout va se jouer, je crois.
C'est donc là-bas que je vais me diriger. Vite. Et apporter mon aide.


Devant les portes, le couple attend, soupire, se regarde sans se voir.
Ou, plutôt, se voit sans se regarder. C'est la magie de cette précieuse rencontre.
Le tydale fait glisser sa main sur le visage de la belle et sombre dame.
Et, tendrement, porte à ses lèvres un baiser chaste mais sincère.

Le temps sera long avant que je revienne. Il le sera d'autant plus que vous allez me manquer.
Votre souvenir me bercera et mes pensées vous accompagneront. J'en tirerais de la force.


Il glisse sa main dans la sienne et l'enserre comme un amant qui s'en va.
C'est un peu ce qu'il est, même si l'amour n'a pas dit son dernier mot.
L'ultime communion ne sera pas pour ce soir, pas tout de suite.

Il dépose un autre baiser, et se retire dans la nuit.
Les chemins de la destinée guettent au loin.


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