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Le Julung 8 Astawir 1510 à 04h44
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La nuit avait depuis longtemps amorcé sa course. Les quelques chandelles encore allumées ne rendaient plus leur lumière d'antan : la salle commune était dans une quasi-obscurité. Seul le feu produisait une lumière suffisante pour percer les ténèbres.
Elle était pourtant là, assise en indien aux côtés du feu, à jouer pour elle-même ce qui semblait être une nocturne dépravée. Ses doigts fins faisaient lentement pleurer sa sitar dont les cordes ne pouvaient s'empêcher de gémir tristement. La musique n'avait rien d'atroce – et même elle avait un petit quelque chosesde charmant et d'intrigant – , mais tous de même quelques peu étrangère. À vrai dire, l'ambiance n'était pas des plus habituelle.
Quelques fois, elle retenait la note, faisant croire la fin de sa prestation sans public. En douceur, sa main gauche descendait vers un plat placé devant elle. Elle saisissait alors la pipe qui s'y trouvait, l'approchait de la flamme d'une bougie, voisine du plat, afin de refaire frémir les tisons de carnine, et la portait à sa bouche : aspirant la douce et précieuse fumée. Puis, lentement, l'expirait afin que celle-ci s'envole avec les notes et les odeurs. Afin qu'elle s'évapore dans l'air
Tadali poussa un faible rire et continua à s'amuser avec l'instrument.
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Le Vayang 9 Astawir 1510 à 02h45
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| Un homme vêtu de sombres atours promenait son regard aux alentours , ses yeux bleus clairs y accueillait un regard qui semblait poignarder tout ce qu'il observait .
Cet homme de fer dans ce lieu regroupant les plus dévôts des témoins aurait pu passer pour l'un d'entre eux, il aurait pu être animé des mêmes motifs ... mais pourtant il n'y avait qu'un seul point commun entre la majorité de la salle et le plus dangereux des Zhand'r ... Schär
Sa foi ... mais celle-ci était envers la Dame Grise !
Hérétiques ...
La voix était rauque et ce qu'il venait de dire avait été inaudible pour n'importequi se serait trouvait dans la salle : ce simple mot révélait toute la haine qu'il portait entre les habitants de cette cité : ces tydales, ces neldas , ces nemens et ces tchaë qui s'étaient fourvoyés dans l'adoration du Monstre ...
Aurait-il été certain de la loyauté des Equilibriens en ville que l'Hoberau aurait fomenté un pogrom contre les paisibles témoins de S'Skarh . Il avait entendu parler de cette prétendue "Rage de S'skarh" mais c'était probablement bien peu de choses comparés aux images défilant dans l'esprit du juge Equilibrien. Dans sa Vision pour la préservation de l'Equilibre et Syfaria , Lerth était probablement la première ville à devoir tomber et à être rééduquée ... 10 Hivers, 20 ou 30 ... le Tydale était persuadé qu'un jour l'Equilibrium et sa doctrine seraient appliqués de la Mer à la Mer et que même le S'Skarh lui-même serait balayé ...
Stop ...
Un bruit.
S'interrompant dans sa réflexion méditative il ferma son point et regarda :
Une jeune femme , jouant de la musique ... pour le moins inhabituel d'autant plus que la musique troublait le calme de ce lieu où se reposaient les dévôts du malins ... de la "saloperie" (dixit Shaggar'n dans ses "instants pamphlets").
Regardant attentivement cette tydale, il y décela un grand potentiel ... Son regard se concentra alors sur ses fins doigts qui se mouvaient sur cet instrument . Bon sang ... Cette musique si étrange pouvait ... Oui ! Elle avait un très grand potentiel, cette musique pouvait changer le monde : elle pouvait troubler la fois de ces hérétiques , de ces va-nu-pieds de témoins ! Elle pouvait les indisposer voire pire , leur donner des crampes d'estomacs et leur faire rater leurs prières et ceux-ci humiliés n'auraient plus qu'à se sucider . Oui ! C'était cela , se disait Shaggar'n .
Se levant brusquemment de son siège, il considéra attentivement les possibilités de pourrir la vie et de tuer à petit feu cette horde d'hérétique (selon Shaggar'n) ... Il décida alors d'encourager la jeune femme :
- Continuez jeune fille ! Jouez avec plus d'alegresse !
Ces cheveux , oui il les reconnaissait ... C'était une famille, son frère Fagar'n lui en avait parlé jadis ... Zhand'r quelquechose ? Il n'en savait pas plus mais c'était un signe : un signe que la Déesse avait placé un élément pour remettre l'Equilibre dans cette pièce : les témoins par leur existance troublaient l'équilibre alors semer le chaos chez les ennemis de l'Equilibre n'était-il pas un acte juste ? Shaggar'n en était intimement convaincu et levant sa main.
- Mes Frères ! Une tournée ! Chantons et battons des mains pour cette artiste !
Tentant de se faire comprendre , il se mit à applaudir et à faire des claquettes tout en remplissant plusieurs verres sur le comptoir de bouteilles . Oui ... ce soir serait la fête et la chute de l'Hérésie ! Ils allaient tous boire et tous vomir sur le sol ! Et ce serait la fin : car ainsi tous les témoins deviendraient décadents et ils oublieraient leur rage du S'skarh et ces individus de peu de fois tous devenus des poivrots finiraient tous dans la rue à cuver et à ne penser qu'à boire , s'entretuant même pour une petite bouteille et pour finir se sucideraient tous !
Et la Caravane d'Equilibriens serait là , Rédemptrice et sauverait ceux convertiraient , les autres eux se sucideraient à cause de l'alcool . Le Plan de Shaggar'n lui semblait parfait tant il ne lui coûterait rien d'essayer. Parfait ... ou presque .
Alors, Shaggar'n but un verre . . .
Je suis Shaggar'n Zhand'r Schär et l'Equilibre est ma Nation.
La Voie est la Déesse et et la Nation est mon Coeur. | |
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Le Luang 12 Astawir 1510 à 02h33
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| *** Guyan était mort de fatigue. Il était partis sur un de ses coup de tête habituel à Kryg et sur le chemin du retour, il avait escale à Syrinth, ou il avait combattu, sans grandes difficultés, un Mimic.
Ironiquement, il le réalisait, que tout ce qu'il avait accompli dans sa vie lui était venu d'un coup de tête soudain tout comme son départ du Matriarcat, il y a 10 années de cela.
Ayant gagner en maturité et en sagesse, il avait pu le réaliser.
C'est en ressassant ses pensées qu'il arriva devant La Mission, une auberge réputée de Lerth. La musique qu'il pouvait entendre que légèrement de l'extérieur l'intriguait au plus haut point, lui semblant inconnue mais familière. C'est alors qu'il se convainquit d'entrer en se disant qu'il pourrait bien s'y louer une chambre pour y passer la nuit.
Le jeune guerrier entra dans l'auberge. La nuit étant assez avancée, la plupart des lumières étaient éteintes, créant une sorte de semi-noirceur. Le tydale attendit de s'adapter à l'éclairage des lieux avant de tourner le regard vers le musicien. Une jeune femme aux cheveux gris s'apprêtant aux plaisirs contenu dans sa pipe et jouant de son instrument.
Malgré tout, elle lui semblait familière...
C'est là qu'il remarqua le Hobbereau quand celui-ci commence tout un tapage, hurlant à la jeune femme de continuer sa musique enchanteresse dans un tydale imparfait et incitant les Témoins présent à boire encore plus.
Guyan, légèrement gêné de son lointain cousin, ne lui fit pas trop attention. Il parti voir l'aubergiste, déboursa en hyalins la location d'une chambre modeste et alla s'asseoir dans son coin. Fixant la jeune musicienne, se demandant toujours pourquoi, elle lui était aussi familière sans qu'il puisse la replacer. ***
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Le Merakih 14 Astawir 1510 à 04h31
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Les doigts poursuivaient leurs douces danses sur les cordes. Répétant les mêmes mouvements, produisant le même rythme. Son regard et sa concentration se portait à présent vers l'homme qui semblait un peu trop heureux.
- Bla bla neuze fille ! Bla bla bla bla !
S'exclama-t-il - c'est ce qu'elle a voulu entendre - dans un langage incompréhensible. Peut-être était-il trop saoul pour parler correctement ? Ils le sont tous ici. Ou simplement était-il qu'une simple andouille qui l'affirmait clairement ? Ça aussi, ils le font tous. Les lamentations mélodiques de l'instrument semblait les attirés, ils venaient comme vient la maladie ; les idiots. Depuis qu'elle avait commencé à jouer, certains c'était même « amusés » à l'écouter. N'était-ce pas son plaisir égoïste ? Pourquoi venaient-ils en profiter.
Face au cruel destin d'amuser les endouilles, elle n'eut qu'un choix : tout stopper. Alors, elle termina sa prestation sur une une note sonnant fausse et saisit sa pipe d'un air désintéressé. Tidali adressa un sourire narquois à la tribune et tira une nouvelle fois la douce fumée : son échappatoire.
Ils s'étaient amusés ?
C'était à son tour.
Prenant sa sitar par le manche, elle marcha doucement d'un pas féminin vers celui qui semblait être le chef des arriérés (ndlr : Shaggar'n Schär). Alors que ce dernier était pour prendre une énième gorgée du liquide officiel des abrutis, elle déposa délicatement sa main sur celle du chef. Tidali prit soin de croiser son regard et, après un doux sourire, approcha lentement sa bouche de l'oreille de l'homme.
« Témoin !... »
Chuchota-elle avant de marquer une pause, permettant ainsi à celui qu'elle croyait être un témoin du S'sarkh d'apprécier l'odeur l'agréable odeur d'épice et de carnine irradiant de la Tydale. Permettant aussi à cette dernière de descendre lentement sa main vers la besace de sa cible.
« Gou... gou... ga joub !... »
Poursuivit-elle à voix basse, gardant un air des plus sérieux.
Alors, c'était l'hilare générale à l'intérieur de sa tête ! Que ce soit dû au vapeur de carnine ou simplement à sa prodigieuse imagination, il s'agissait d'un éclair de génie ! Voilà, enfin, l'idée ultime pour causer le total chaos dans la tête du pauvre poltron. Le témoin alcoolique, ne saisissant plus rien, ne pourrait que tomber en dissonance cognitive ! Le reste ne serait qu'une partie de plaisir.
Ha... la carnine...
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Le Dhiwara 18 Astawir 1510 à 19h15
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| Tout en observant l'environnement dans lequel il s'était retrouvé et scrutant désormais tous ceux dont il avait su capter l'attention en se levant et parlant haut et fort, il nota qu'un homme - aux cheveux gris toujours - venait de faire tourner la porte sur ses gonds et de pénétrer parmi les compères qui composaient la plaisante foule du lieu de plaisance dont le nom était "Mission".
La lumière vacillante des chandeliers embrassait plusieurs visages et les ombres fugaces jouaient avec les corps, les tables et chaises ... De nombreux regards se tournaient vers celui qui avait brandi ce verre, regards que le hobereau n'avait guère de mal à croiser, tant il était certain de son petit effet .
Voir ces individus tous soumis à la Grande Hérésie lui serrait un peu le cœur ... Avec lui , il y avait désormais dans cette pièce construite en bois et en métal trois êtres aux cheveux sans vraiment de couleurs : ils étaient comme gris cendrés, avec quelques reflets irisés.
Des effluves plus ou moins désagréables se dégageaient de la pièce et ses convives . L'Hoberau fronça les sourcils et crispa sa mâchoire, méditant quelques pensées assez dures envers sa prétendue "infériorité dans la propreté" des hérétiques : il était dès lors clair que tout cela le dégoûtait au plus au point !
Cette crispation se mua en quelques instant en un sourire de victoire . Une fausse note et une insulte à leur foi et à leur prière ! Ainsi ces hérétiques allaient pouvoir leur dernier voyage en se jetant du haut des ...
Se rendant compte qu'une telle pensée lui semblait irrationnelle, il tempéra alors sa haine envers ces basses-gens et se rasséréna : cela ne lui serait certainement pas utile de s'exciter voire de laisser paraître . Une goutte de sueur glissa alors le long de sa nuque avant d'être absorbée par la fourrure de son veston.
Beaucoup avaient déjà bu : c'était une bonne chose et le verre de notre homme était resté dans sa main gauche, mais d'ore et déjà vidé.
Ma fille, vous avez fait du bon travail ...
C'était ce qu'avait dit Shaggar'n lorsqu'il fut pris par les effets conjoints des vapeurs d'alcool qui parcouraient ses poumins ainsi que de la Carmine . Il semblait qu'en inhalant les fumées de cette dernière il perdait quelque peu de son agressivité dont il avait preuve quelques minutes auparavant . La substance calmait et apaisait les enfants de la dame mais Shaggar'n malgré les relents dégagé par la pipe de la jeune femme n'était que très peu affecté
Les effets de l'alcool lui permirent de ne pas vraiment remarquer tout de suite le vol, mais posant la main sur le bras coupable du larçin il lui lança un regard blasé . Cette jeune fille avait du cran mais cette odeur ... lui disait quelquechose . Les témoins n'étaient pas comme ça : en était-elle une ?
Ta Pipe ...
Je suis Shaggar'n Zhand'r Schär et l'Equilibre est ma Nation.
La Voie est la Déesse et et la Nation est mon Coeur. | |
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Le Julung 22 Astawir 1510 à 15h42
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Deux mots et la certitude s'évanouit, remplacer par une nouvelle, beaucoup plus forte. Il n'était pas un témoin, c'était maintenant clair. Son Shaï était maîtrisé à la perfection : une brute de son genre n'aurait pu apprendre correctement une autre langue. Il ne semblait pourtant pas de la caravane, il n'avait pas les airs d'un quelconques marchants... de toute façon cette dernière avait certainement quitté Lerth à l'heure qu'il est.
... Bordel...
Pourquoi le plan n'avait pas fonctionner ? Pourquoi le chaos ne s'était pas installer dans son faible esprit ?
Sans sa béatitude, la situation aurait été catastrophique. Le stress aurait monté en elle, l'affaiblissant. Ce n'est heureusement pas le cas. Elle était encore là, dans la même position devant l'homme qui lui tenait le poignet. Elle devait rester forte et droite.
Confuse, elle cligna des yeux et recula légèrement sa tête. Elle fixait à présent sa victime, reniflant l'air. D'un coup sec, elle libéra sa main.
C'était ça... il était complètement saoul... Un autre pauvre dépravé de la pire espèce. Si elle était chanceuse, elle n'aurait certainement pas à faire face à la fureur de la justice et de l'endouille. Il n'allait certainement même pas la remarquer. C'était gagné !
... Voilà aussi pourquoi son merveilleux plan n'avait pas fonctionner !
Puis les mots prirent leurs significations.
Ta...
Pipe...
Ta pipe ? ...
Ta pipe !
Son esprit de vendeur prenait enfin le dessus.
Elle plongea alors son regard dans celui de sa pauvre victime, celui du blasé. Sa pupille se dilata - bon elle l'était déjà à cause de vous savez quoi. C'est la passion qui alimentait à présent ses yeux ! Lentement, son air béa se remplaça par le sourire d'un chat qui s'amuse avec sa victime. Elle se mordit lentement les lèvres et posa sa main gauche sur la cuisse du pauvre dévergondé.
« Intéressé par des... produits ? »
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Le Merakih 28 Astawir 1510 à 22h00
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| L'air de la taverne était toujours aussi vicié et pourtant il semblait que la Jeune femme avait été troublée par ses mots : l'homme n'en était pas encore bien sur mais il lui semblait que ses quelques mots prononcés en Shaïm avait eu un certain impact sur la jeune femme qui s'était arrêté.
Il ne pouvait pas pour l'instant affirmer si oui ou non il avait été compris, mais il continuait à l'observer, le doute persistait encore et encore.
L'alcool faisait toujours son effet mais il semblait que son esprit était désormais moins frappé par ce "poison qui annhile la raison" (Le Guide du Vrai Equilibrien, écrit par Shaggar'n Zhand'r Schär, en vente 25 Hyalins dans toutes les bonnes bilbiothèques de l'Equilibrium !)
- Vos produits,dîtes-vous ... Parlez-donc la belle langue, jeune femme.
Remarquant alors que la main de la demoiselle s'était glissé un peu profondement dans la besace, l'homme eut alors un éclair de lucidité et compris ce qui s'était passé. Cet éclair fit place à un sourire malicieux . Touchant du bout des doigts la main de la jeune fille et jouant son jeu, le tydale continua alors d'une voix douceureuse
- C'est une belle main que vous avez-là ... Mais n'était-ce pas ceci que vous cherchiez ?
Lui prenant la main il la guida dans la besace et sa main contre la sienne il la referma sur un insigne d'Hoberau . Guidant la main de la jeune tydale, il la sortit de manière à ce qu'elle puisse voir l'insigne d'Hobereau ... et d'hobereau symbiosé il n'y en avait qu'un seul !
Reprenant son insigne et le rangeant dans sa poche, il s'assura que le message avait été compris
- On peut dire que je suis interessé par vos produits ... Un prix d'ami peut-être ?
Je suis Shaggar'n Zhand'r Schär et l'Equilibre est ma Nation.
La Voie est la Déesse et et la Nation est mon Coeur. | |
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Le Vayang 30 Astawir 1510 à 14h55
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Tadali n'était pas venue à Lerth pour se faire emmerder par un équilibrien... surtout lorsque celui-ci montre pompeusement une insigne qui ne veut absolument rien dire. Peut-être était-il d'une organisation secrète débile priant les courgettes ou un organisme défendant les intérêts nationalistes équilibriens. Quoiqu'il en soit, pour Tadali Ilaïda, le constat était simple : c'était un moins que rien. Elle éclata de rire.
L'insigne avait peut-être une valeur ?
Si elle était croyante, Tadali aurait prié la dame grise (ndlr : nous reviendrons peut-être sur ce point dans les futures aventures de notre dévergondée favorite... ou pas). Hors ce n'était pas le cas, elle pria donc la déesse carnine. En effet, si ce n'avait été des propriétés de celle-ci, l'homme aurait pu déceler un détail vérifiant sa théorie. La déesse lui donnait au contraire un air un constant, béa et bien heureux.
La jeune dame sortie un peu de carnine de son sac et la plaça dans sa pipe. Faisant chauffer à blanc le contenue de celle-ci, elle prit une large inspiration, appréciant les vapeurs qui gonflaient ses poumons. D'un air désintéressé, elle recracha la fumée en direction des airs.
«Mon cher, désolé de te décevoir, mais on est à Lerth. Je ne pense pas que tu pourras converser avec qui tu veux avec ce charabia.»
Lui répondit-elle d'un ton calme et doux. Elle reprit alors les mêmes mouvements, augmentant toujours plus les particules magiques de carnine à l'intérieur de son corps.
La tydale posa lentement sa main sur la joue de l'hobubarabashdfuai et la caressa lentement. La marchande observa l'homme, comme si elle tentait d'en trouver la valeur marchande. Sans raison, elle gloussa.
«Je peux cependant vous maître en haleine... j'ai plusieurs produits que je voudrais vous faire essayer. Vous n'avez qu'à me suivre dans ma chambre, nous y serons plus à l'aise pour y faire des transactions. Vos expériences y seront beaucoup plus profitables.»
Elle tourna son regard en direction du dernier restant peuplant et n'étant pas dans un état de coma : l'autre aux cheveux gris.
«Bien sûr, monsieur dernière nous peut venir apprécier certains plaisir ! »
Dit-elle à voix haute à l'intention du quidam assit seul à la table.
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Le Luang 10 Manhur 1510 à 02h46
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| *** C'est quand elle tourna son regard vers lui, que Guyan la reconnue. C'était Tadali, une de ses nombreuses soeurs. Mais que faisait-elle ici?
***
Hey, peux-tu me confirmer qu'elle est symbiosée? dit-il à son mou
Petite Masse Informe dit :
Je puis sentir la présence de deux autres symbiosés dont elle.***
Cette réponse lui suffit pour confirmer son doute.
Tranquillement, il se leva de sa chaise, sa grande taille en impressionnait plus d'un, et s'approcha de la marchande. Il lui apposa sa grande main sur une de ses fragiles épaules et lui chuchota en un shai très clair:
***
Très bien, Tadali. Je te suis, j'ai à te parler...
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Le Merakih 12 Manhur 1510 à 04h07
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Son sang se gela : qu'est-ce qu'elle avait fait ? Pourquoi avoir fait venir cet ... « inconnu » ? Elle était définitivement dans un sale pétrin.
Quelles étaient les chances qu'ils soient là ?
Une sur des millions... si ce n'est plus.
Une chose était primordiale, ne rien faire remarquer à l'idiot qui jouait le rôle de client. Il ne pouvait avoir entendu, il suffisait de continuer à jouer un rôle. Et après elle ferait quoi ?
Les secondes étaient comptées.
Tic tac
Tic tac
TIC TAC
MERDE !
Se jetait-elle sur le client ? Dévorait-elle le vendeur ? Mettait-elle le feu à la Mission ? Que de question, que de question.
..
TIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICCCCCCCC TAAAAAAAAAAAAAAAAACCCCCCCCC, PUTAIN !
Car dans cette microseconde qui avait semblé une éternité, où ses esprits étaient embrouillée par les vapeurs, toutes les possibilité avait traversée sa tête. Elles devaient prendre une décision.
T I C T A C
C'est bon on a compris ! Elle a trouvée...
À son tour elle rapprocha ses lèvres de l'oreille de l'inconnu et lui chuchota tendrement.
« Toi, tu me suis dehors, j'ai aussi à te parler. »
Elle se retourna alors vers leur comparse et lui dit à haute voix.
« Nous te revenons dans quelques instants mon cher... j'ai quelques choses à régler avec cet homme. »
Vraiment c'était la meilleure solution ! C'était à présent certain qu'il n'allait voir que du feu. Il n'allait certainement pas se douter de quelques choses. Tadali tu nous impressionne !
Elle se leva aussitôt et saisie « doucement » la main de Guyan, l''amenant avec elle à l'extérieur. Ils marchèrent pendant un moment à travers les ruelles, faisant le plus de détour possible, jusqu'à ce que la jeune femme soit certaine qu'on ne puisse les retrouver. Elle lâcha alors sa main et le regarda droit dans les yeux.
« Peux-tu m'explique qu'est-ce que tu fou ici Guillon ? »
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Le Matal 18 Manhur 1510 à 03h21
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| *** La question avait été soudaine, elle était vraiment en colère et le surnom de Guillon prouvait de ce fait. Peut-être l'avait-il navrée de par son départ de Kryg, il n'en savait rien. Sans prendre la peine de répondre ou de même perdre son sang-froid, il rétorqua: ***
Et toi? C'était quoi ton idée folle de tenter de voler un Hobereau?
*** Guyan était réellement furieux après sa jeune demi-soeur, il l'avait toujours couvert car tout comme lui, elle faisait toujours bande à part des autres des Fyr et il la retrouvait dans cette taverne à commettre des idioties. Elle l'avait déçue. Il reprit ses accusations. ***
En plus que tu sois en dehors de Kryg, ou que t'aurait pu avoir une vie heureuse et un enfant, je te surprend à fumer assez de carnine pour en tuer un Nelda!! Et à séduire n'importe quel tydale dans une taverne!!
Tadali, tu as dépassé les bornes de la déchéance!!! Et je ne serai pas toujours là pour te remettre sur le bon chemin!! Maintenant,puisque je ne peux pas te ramener au Matriarcat, parce que tu serais forcée au karna à ton âge, je vais te ramener à Syrinth de gré ou de force. Auprès de cet Hobereau que tu as volé.
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Le Merakih 19 Manhur 1510 à 15h04
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La jeune dame avait tranquillement reprit son calme, comme si les mots de Guyan avait eu un effet apaisant. Elle tourna les yeux en direction d'où ils provenaient, au cas où, puis approcha lentement son visage de son demi-frère.
« Celle que tu cherches est morte. »
La question contrastait avec les propos de son interlocuteur. Elle avait prit un air quelque peu mélancolique et avait baissé le regard.
« Il fait maintenant une dizaine d'hiver que celle que tu cherches a quitté le Matriarcat... une dizaine d'hiver que tu ne l'as revue. Elle n'a jamais été heureuse au Matriarcat, elle n'a jamais été heureuse ailleurs : elle s'est enlevée la vie de façon sauvage et sanglante. »
Tadali releva ses yeux, fixant ceux de son demi-frère.
« Je comprend ta peine... mais il est temps de faire son deuil. Je ne suis pas celle que tu cherches. Nous vivons dans un monde sans pitié, il faut être fort pour y survivre, elle n'a pu. »
Elle détourna légèrement la tête et recula d'un pas, poussant un petit rire.
« Cependant, je suis déçu... très déçu. Tu semble accroché au monde extérieur, incapable de voir autre chose que le superficiel. Je m'attendais davantage d'une personne qui semble vouloir répandre c'est « bon principe »... mais n'est-ce pas cela que l'on appel l'incohérence ?
... je te croyais aussi plus indépendant d'esprit que ça... le fait qu'il soit un horbereau lui donne réellement de l'autorité ? Qui lui a donné ce poste et pourquoi ? Ne réalises-tu pas que tous ce système tient du bidon ?
Mon pauvre, je crains que non. »
Finit-elle d'un air agacé.
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