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Le Merakih 28 Astawir 1510 à 16h55
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| *** Comme tous les jours, Thymias se trouvait à la bibliothèque pour y donner des cours.
L’enseignement était sa vie et rien n’aurait pu le détourner de cette vie, rien à part un mystérieux malaise qui l’avait plongé dans le coma pendant plus de six mois. Depuis son réveil tout avait changé, il se sentait diminué, chaque jour, le vieux tydale devait affronter de terrible migraines, la symbiose avec son Mou était des plus précaire…
Cette situation durait depuis plusieurs mois et malgré ses efforts pour poursuivre sa vie normale d’enseignant, Thymias avait besoin de changer radicalement les choses afin de se retrouver tel qu’il était auparavant.
Plusieurs semaines auparavant, Calixtën avait proposé une expédition sur l’Aghererh’ta S’sarkh, ayant pour but de découvrir des signes du S’sarkh qui auraient pu leur échapper à eux, Témoins.
Thymias s’était joint au projet dans l’espoir de trouver un signe, ou un lieu qui lui permettrait de recouvrer sa condition d’antan.
Le vieux Thymias était d’un naturel précautionneux et plutôt craintif, l’aventure n’était pas vraiment sa grande passion. Il savait donc plus que la plupart des ses congénères qu’une expédition ne se prépare pas à la légère.
Son enseignement terminé, il se dirigea donc dans la rangée où étaient entreposés les différents recueils de cartographie où l’attendaient une multitude d’ouvrages…
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Le Merakih 28 Astawir 1510 à 17h55
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| Je la regardais et étais quasiment certain qu'elle n'était pas à ses cours. Son corps physique était bien dans la salle de classe mais son esprit était ailleurs. Sans doute à des rêveries inutiles... Tss... Ce n'était sûrement pas comme cela qu'elle allait apprendre. Alors que j'allais m'apprêter à lui faire part de ce fait. Le professeur annonça la fin du cours et la classe commença à se vider. Calixtën ne réagit pas, elle ne devait pas avoir entendue.
dit :Hey... Le cours est fini, on peut y aller...
Lui annoncais-je d'un ton railleur. Elle cligna de ses paupières et balaya la pièce de ses yeux ambres d'un air étonné puis elle acquiesça avec un soupir. La contemplatrice rangea ses affaires et se leva pour quitter la pièce d'un air trainant.
dit :Tu me dires ce qu'il y a? Tu as l'air bien lente, ca te ressemble pas tellement.
Lui demandais-je avec un regard sceptique. Elle ne m'accorda pas le sien, me parlant d'un ton monotone, elle expliqua.
Oh... Il se passe tant de choses dans Syfaria en ce moment. Le Tark'nan, les natifs, les Vortex... Ca va trop vite et j'ai la vague impression que je n'y comprends rien, que tous ça m'échappe et que je ne peux pas y faire grand chose.
Nous franchimes le seuil de la pièce et commencâmes à parcourir les allées bordés d'étagères remplies de livres.
dit :Tu serais pas un peu défaitiste là ?
Remarquais-je empruntant le même ton que précédamment.
Peut-être bien... En fait, j'aimerais juste apprendre plus vite mes sorts, apprendre quelques langues et me trouver quelques compagnons de route pour tracer mon chemin... Parce que monter une expédition en se sentant seule à tout faire, ca ne me motive pas vraiment.
Elle s'arrêta face à une rangée d'ouvrages, ouvrit son sac et rangea un de ceux qu'elle avait emprunté.
En même temps, je ne peux pas leurs en vouloir, ils se passent tellement choses en ce moment. De plus, ils ont envies d'aller voir et ils en ont les moyens, pourquoi attendraient-ils ?
La Contemplatrice finit par baisser la tête, le regarda perdu dans le vague, elle murmura comme pour elle-même.
Moi, tous ce qui me plairait dans l'aventure, c'est de pouvoir la partager avec des amis. Sinon, quel intérêt...
Un frisson parcouru son échine et elle se retourna pour voir le Précepteur du S'sarkh qui venait d'entrer dans l'allée.
Oh! Euh... Maître Thymias Silberzauberer! Que... Quelle surprise !?
Bégaya alors la jeune fille dont la timidité naturelle revenait au galop. | |
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Le Luang 3 Manhur 1510 à 11h51
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| La jeune fille cligna des paupières étonnées en se pointant du doigt silencieusement. Puis, elle resta un instant à regarder le Précepteur fouiller en paraissant hésiter et au final, elle quitta l'allée à la recherche du bibliothécaire. Elle le trouva à sa place habituelle, derrière son bureau. Calixtën fut heureuse de voir que peu de livres tronaient sur son bureau, signe qu'il n'avait pas trop de travail et qu'il pourrait lui accorder de son temps.
Elle ne s'était jamais vraiment approcher de ce nelda, petit pour sa race mais toujours impressionnant aux yeux de la tchaë qu'elle était. Néanmoins, il avait la réputation d'être quelqu'un d'aimable et de serviable ce qui rasséna la jeune fille et la poussa à faire le dernier pas qui la séparait du bureau. Levant légèrement une voix hésitant et suraigu, elle demanda.
Pardonnez-moi, Bibliothécaire Esosh, si cela ne vous dérange pas, j'aimerais user un peu de votre temps pour profiter de votre expertise?
Heureusement pour elle, la jeune tchaë avait toujours eu la maitrise d'un vocabulaire respectueux pour elle ce qui lui permettait du haut de ses quatorze ans, d'attirer la sympathie et la confiance des adultes.
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Le Julung 6 Manhur 1510 à 19h59
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| Le sage nelda relève la truffe. Il ferme le carnet de notes qu'il griffonnait consciencieusement, regarde Calixtën avec curiosité et dit finalement :
Bonjour, mon enfant.
Cherches-tu des jeux ? Ou des ouvrages traitant de règles, peut-être ?
Il n'y a pas beaucoup de jeux que l'on peut emprunter, à notre bibliothèque. Il serait plus judicieux de t'adresser à ton association de quartier. Il y en a beaucoup qui organisent, souvent pour les plus jeunes ou au contraire, pour nos gens âgés, des après-midi de parties variées : jeux de cartes, de société, de piste, de carte aux trésors...
Cela te plairait ?
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Le Julung 6 Manhur 1510 à 21h59
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| Je retins d'exploser de rire quand Esosh parla à Calixtën. Cette dernière paraissait toute déconfite. Même enfant, elle n'avait que rarement été traité de la sorte. Son visage exprimait la surprise, la stupéfaction, la gêne, l'embarras et toutes sortes d'expressions très droles. Elle bégaya quelques mots avant de porter son poing à sa bouche en raclant sa gorge. Elle rehaussa sa silhouette pour se redonner contenance et parla d'un ton plus calme et posé.
En fait, je suis venu à votre rencontre car je suis une jeune servante de la vision, symbiosé qui a émit l'idée, sur notre consensus de pensées, d'étudier plus avant les secrets de notre presqu'île ainsi que notre cité. J'ai reçu l'approbation, l'encouragement et l'aide d'autres symbiosés dont le précepteur Silberzauberer dans cette entreprise et j'aimerais vous demander humblement la votre qui me sera indispensable pour profiter de toutes les connaissances présentes en ce lieu.
D'un geste machinal, elle rejeta sa tresse désordonnée derrière son épaule et lia ses mains dans son dos comme une élève modèle. Il n'était pas si facile de quitter le monde de l'enfance, apparemment.
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Le Vayang 7 Manhur 1510 à 19h07
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| Esoh, vaguement interdit, répète à mi-voix :
Sym... biosée ?
Il marque une pause, se décalant légèrement sur la droite pour apercevoir enfin Siegfried, en arrière-plan, masqué par la jeune silhouette de Calixtën. Un ange passe. Puis repasse. Le sobre nelda sourit plus largement encore, cherchant manifestement un enchainement naturel, à la hauteur, avant de reprendre :
Ahem.
Bien sûr, mademoiselle.
Vous servez la Vision... une noble tâche, assurément.
Vous dites souhaiter étudier les secrets de notre presqu'île ? C'est une requête pour le moins inhabituelle. Vous y aider est un plaisant devoir, certes, mais suis-je la personne la plus indiquée ? Gardien du temple du savoir, je n'ai guère vécu que parmi les livres. Un vaillant explorateur, ou un propage, vous seraient certainement plus profitables.
Cependant, je vais faire de mon mieux. Qu'attendez-vous de ma personne ?
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Le Vayang 7 Manhur 1510 à 21h26
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| Ah, c'était donc ça! Il ne m'avait pas remarqué. Fière de ma nouvelle importance, je me posais sur l'épaule de Calixtën. Cette dernière sourit, son regard se fit plus assuré et plus calme. Elle ne paraissait garder aucune rancune envers Esosh. Le trouble disparaissait complétement d'elle. La jeune fille s'exprima avec douceur, respect et sincérité, autant envers le bibliothécaire que le lieu qu'il gardait.
Ma démarche se poursuivra par une exploration du terrain, en effet. Mais je ne peux partir sans piste précise, sans préparation rigoureuse, sans savoir ou je vais et de quoi aurais-je besoin comme techniques, connaissances ou matériels.
Si je pars avec mon équipe à la recherche des secrets de la presqu'île, je dois le faire avec rigueur et efficacité mais aussi avec modestie et reconnaissance envers ceux qui m'ont précédés et laisser traces des chemins déjà parcourus. Ignorer leurs dures labeur serait une insulte qui blesserait leurs mémoires et n'arrangerait en rien mon entreprise.
Voilà pourquoi vous êtes important, Bibliothécaire Esosh et voilà pourquoi je ne doute pas que vous serez d'une grande aide dans nos recherches préliminaires. Cette première étude doit nous permettre de prendre réellement conscience de la tâche qu'il nous reste à accomplir et nous organiser en conséquence. Et cela, je ne peux le réussir sans vous.
Elle fit quelques pas pour s'approcher du bureau du nelda. S'arrêtant, son regard ambre replongea dans celui de son interlocuteur, une touchante détermination pouvait si lire, de même qu'une profonde conviction dans la valeur de son entreprise.
Nos premières recherches se font dans le but de trouver des cartes de la presqu'île. Mais si, de part vos lectures, vous avez d'autres informations dont vous jugez nécessaire de m'éclairer au sujet de mon projet, n'hésitez pas à me le dire.
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Le Dhiwara 9 Manhur 1510 à 10h10
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| Des cartes. Mais certainement.
Se retournant, il extrait un lourd registre d'une série de douze des étagères de chêne qui décorent l'arrière-plan, le repose sur son bureau et l'ouvre pesamment. Consultant l'enfilade de lignes de la page découverte, il semble hésiter, puis dit finalement :
Il existe de nombreuses cartes de notre presqu'île. Des cartes d'échelles variées, de qualités inégales et aux légendes et thèmes très divers.
Si vous n'êtes point familière de ce genre de document, dont la lecture n'est pas si facile qu'on veut bien le laisser croire, je ne saurais trop vous conseiller d'agrémenter votre étude d'ouvrages dédiés à leur interprétation.
Regardant la tchaë avec une concentration bonhomme, il poursuit d'une voix plus basse :
Quel genre de "secrets" cherchez-vous, jeune dame ?
J'entends, dans quelle catégorie de savoirs les rangeriez-vous ?
Signes du S'sarkh ? Habitat ? Archéologie ? Flore et faune ? Agriculture ? Géographie physique ?
Géologie ..?
Je ne puis correctement vous aider si j'ignore absolument ce que vous recherchez.
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Le Dhiwara 9 Manhur 1510 à 14h00
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| La jeune fille, menée par sa curiosité naturelle laissait trainer son regard ambre sur l'ouvrage que consultait le nelda pour mieux comprendre et pourquoi pas, parvenir à s'affranchir des règles de classification de la bibliothèque. Elle acquiesça aux dires de ce dernier quand il lui conseilla l'étude d'ouvrage dédiés à leur interprétation et ceux même si elle avait déjà lus ce genre de choses de part le passé. Sans doute ne désirait-elle rien laissé au hasard.
Quand il lui parla plus bas, elle découvrit sa petite oreille de tchaë pour bien l'entendre, la tendant pour mieux entendre. Quand Esosh eut terminé ses questions, leurs regards se croisèrent et Calixtën fit une légère moue mi-frustrée, mi-désolé.
Si cela ne tenait qu'à moi, je lancerais des recherches dans tous ces domaines car ces derniers sont tous dignes d'intérêt. Mais, je ne pense pas réunir assez de personnes en ce moment pour tout abordé convenablement. Je m'intéresserais donc en premier lieu à ce que je juge être le plus captivant à mes yeux.
Elle s'écarta alors pour compter sur ses doigts à mesure.
Soit, les Signes du S'sarkh que toute bonne Contemplatrice doit rechercher, la géographie physique sans quoi, j'aurais bien du mal à comprendre l'environnement que j'étudis et l'archéologie car dans les racines du passé sommeil certainement beaucoup de réponses aux mystères de la presqu'île.
Calixtën tourna alors un regard pétillant et légèrement excité vers le nelda avec un sourire enjoué. La jeune fille venait de prendre ici son vrai visage, celle d'une aventurière intrépide et en soif de nouveaux mystères à découvrir.
Et puisqu'il faut bien débuter par quelque chose, intéressons-nous tout d'abord à la géographie pure et simple de l'Aghererh’ta S’sarkh. Ainsi nous aurons une meilleure idée du domaîne dont nous parlons.
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Le Luang 10 Manhur 1510 à 21h25
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| La géographie, oui. Bon choix.
C'est encore la meilleure façon d'aborder un territoire, n'est-ce pas ?
Esoh coche quelques références de son grand classeur, dit à Calixtën d'aller s'installer sur une des grandes tables de la vaste salle et s'absente quelques instants avant de revenir la trouver avec trois longs étuis de bois :
Voilà. Je vous ai sélectionné trois cartes qui devraient vous intéresser.
Joignant le geste à la parole, il déploie sur le plan de travail trois documents, formés de fines lattes reliées cote à cote par un fond tissé. Coté bois, les cartes ont été tracées à l'encre de chine et délicatement peintes.
La première carte expose la géographie physique de la presqu'île, dans sa région, selon une représentation familière à Calixtën. Les villes et les routes principales ont cependant été ajoutées.
La seconde est consacrée à la flore et à la faune non-corrompues de l'Aghererh’ta S’sarkh. Elle est assez correcte et fidèle, compte tenu de la relative méconnaissance des poussiéreux sur ces sujets. Mais plusieurs siècles d'explorations courageuses, notamment menées par les propages, ont permis de l'affiner progressivement, jusqu'à permettre l'élaboration de quelque chose de satisfaisant.
La troisième est à la fois la plus ambitieuse et la plus discutable, sur le plan de la connaissance. C'est une carte géologique, difficile à lire parce qu'elle mélange des informations sur les sols et les roche-mères de façon anarchique, mais aussi parce qu'elle est truffée de zones non renseignées. Qui plus est, on sent bien que sa réalisation a été entachée de désaccords, dans la mesure où plusieurs auteurs se sont relayés pour l'enrichir au cours des âges. Néanmoins, avec de la patience et deux-trois bons ouvrages d'interprétation, elle est exploitable. Esoh doit en être conscient, puisqu'il pose une paire de livres consacrés aux pierres et minéraux les plus connus...
Avec un sourire bienveillant, il dit :
Je vous laisse travailler, jeune servante.
Je repasserai vous voir en fin de journée, pour faire un premier point. Nous discuterons de vos observations.
Bon courage. | |
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Le Matal 11 Manhur 1510 à 10h14
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| La jeune fille remercia grandement le gentil nelda pour son aide et son zèle, sa réputation n'était pas volé. Il était vraiment adorable et le coeur de Calixtën battait à la chamade rien qu'à l'idée de pouvoir étudier durant toute une journée ces cartes et ces livres. Elle communiqua une pensée à Thymias pour le prévenir et se mit au travail.
La première chose qu'elle étudia fut la première carte. Elle s'attache alors à se familiariser complétement avec cette image. Elle s'intéresse aux tracés des routes et aux choix qui ont été fait pour contourner tel et tel obstacle. Elle vérifie des points importants, elle porte un regard critique sur l'ouvrage et cherche à établir des premières logiques de terrains. Elle imagine selon les conditions météorologiques ce que le paysage donnerait à chaque saison. Elle tente de déterminer un premier circuit hydrométrique, l'apport de l'erosion. La jeune fille est aussi à la recherche de possible irrégularité géographique, quelque chose qui n'aurait pas été fait par hasard, un Signe, une trace d'ingérence dans le paysage.
Dans son esprit, elle visualise à la manière d'un oiseau ce qu'elle voit sur la carte, elle prend le temps de la parcourir en tout sens. Elle visualise et cherche à faire sien ce paysage, ce territoire. Cette concentration l'a coupe du monde extérieur. Ses yeux ambres sont rivées sur la carte, elle n'hésite pas à vérifier la légence, à resaisir la définition de mots qu'elle pense avoir compris, elle ne laisse rien au hasard. L'étude de cette carte est son première objectif jusqu'à l'arrivée de son maître et compagnon d'aventure, Thymias.
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Le Julung 13 Manhur 1510 à 12h14
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| A mesure que Calixtën se familiarise avec la carte géographique et qu'elle en parcourt des yeux et de la pensée les coins et recoins, il lui semble qu'elle peine curieusement à percevoir comment les grands ensembles du paysage décrit s'organisent pour former un "tout" à peu près cohérent...
En fait, plus elle avance et plus la jeune tchaë a l'étrange impression que quelque chose ne colle pas, dans ce qu'elle voit. Le problème, c'est qu'elle manque encore d'éléments pour vraiment comprendre ce qui la dérange, ce qui l'empêche de considérer que cette carte est une description honnète, objective d'un paysage réaliste, ou bien est la reproduction savante d'un vaste territoire dont les éléments, comme les pièces d'un puzzle, seraient mal agencés...
Il va lui falloir explorer les deux autres cartes pour mieux cerner son impression. Le sentiment d'inachevé, ou de chaos, ou de perturbation majeure, ou d'inexactitude qui persiste dans l'esprit de Calixtën sera peut-être précisé, ou levé, par l'étude de la répartition de la faune et de la flore, ou celle des affleurements rocheux qui trahissent le soubassement, le substrat profond de la zone visualisée.
En fait, soit ces cartes confirmeront l'impression gênante ressentie à l'analyse du document géographique, soit elles l'invalideront.
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Le Julung 13 Manhur 1510 à 18h01
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| Silberzauberer ne fut pas ennuyé lorsqu'il se prépara à chiquer son tabac puisque la jeune fille paraissait absorbée par son travail. Ses sourcils étaient douloureusement froncés depuis quelques instants alors qu'elle marmonnait toute seule des mots qui mis bout à bout ne voulaient dire pas grand chose mais qui dénotait qu'elle résonnait beaucoup.
Puis sans crier gare et comme-ci le maître avait toujours été là depuis le début, elle se pencha près de lui en dépliant à nouveau la carte géographique devant les yeux. Repoussant ses cheveux derrières son oreille pour pouvoir croiser son regard ambre avec celui de son interlocuteur, elle montra de l'index les points qu'elle décrivait de sa voix réfléchi et soupçonneuse.
Regardez ça. Ça ne tient pas debout, il n'y a pas de cohérence. Regardez cette ensemble là et cette ensemble là, ils n'ont rien à voir et sont pourtant soumis aux mêmes environnements à quelques variantes prêts. De même, pour celui-ci et celui là! C'est comme-ci on avait voulu reconstituer un puzzle en mettant les pièces n'importe comment!
Je ne vois que deux raisons possibles à cela. Soit l'ouvrage a été mal fait et est bourré de fautes. Soit... Soit le paysage dans lequel nous vivons est sans dessus dessous.
Laissa-t-elle échapper après une grosse hésitation en agitant ses mains d'un air désabusé pour ensuite les passer dans ses cheveux et reprendre les deux autres cartes présentes sur la table.
Je crois que le mieux, c'est d'étudier le deux autres documents. Voici une carte de la faune et de la flore de la presqu'île et voici une carte géologique. La première est, à première vue, un document satisfaisant ou je pense que nous pouvons tirer quelques conclusions sans se tromper. Mais méfions-nous du second qui me parait beaucoup plus discutable et le fait de travaux successifs. Nous devrons compter sur ces ouvrages d'interprétations pour en tirer quelque chose.
Expliqua-t-elle d'un ton concentré et professionnel tout en montrant les divers objets qu'elle décrivait. La petite tchaë paraissait décidément laborieuse, comme transformer par le travail. Elle parlait d'un ton plus rapide et plus ferme qu'à l'habitude. De plus, dans son regard flamboyait une flamme intense alors qu'elle se mordillait la langue. Elle n'avait plus trop à voir avec la jeune fille timide de d'habitude.
D'ailleurs, sans attendre la réponse de son interlocuteur, elle plongea le regard sur les autres documents, les décortiquant avec autant de méthode et de concentration qu'auparavant.
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