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Sujet lancé par Thymias Silberzauberer
Le 28-04-1510 à 16h55
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Posté par Thymias Silberzauberer,
Le 29-07-1510 à 18h26
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Narrateur

Le Julung 20 Manhur 1510 à 19h44

 
L'impression initiale se confirme et se précise à la fois.

Sur le plan botanique et faunesque, une sorte de frontière invisible mais perceptible dans l'aire d'occupation de plusieurs espèces apparait à l'entrée de l'isthme menant à la presqu'île.

Les végétaux communs changent, de façon subtile, mais flagrante. Les essences situées de part et d'autre de la langue de terre séparant le continent de l'Aghererh’ta S’sarkh sont proches les unes des autres, et dans une certaine mesure, elles ont commencé à s'intriquer, mais ce ne sont pas exactement les mêmes. Tout porte à croire que les deux territoires qu'elles occupent respectivement se distinguent, ne sont pas de même nature, ou bien sont d'origines différentes et ne sont en contact que depuis peu...

Du coté de la faune, le constat est plus brouillon, mais tout aussi sensible. Les espèces mobiles ou aux aires d'influence vastes, comme les loups ou les oiseaux, se sont dispersées et ne sont plus guère soumises à cette séparation apparente. Mais celles qui bougent peu, comme les insectes rampants, les rongeurs, les tortues, mettent en évidence la profonde distinction séparant les environs de Lerth et le continent. Une distinction qui, rapportée aux différences marquées de paysage, de types de roches et de plantes, confirme qu'elle n'a rien d'imaginaire et traduit un phénomène profond, touchant à la réalité même de la région.

Lorsque Esoh lui-même revient et s'intéresse aux recherches de Calixtën et de Thymias, il ne peut qu'arriver aux mêmes conclusions :
La presqu'île et le continent sont deux territoires distincts, qui ne devraient pas être voisins l'un de l'autre.


 
Calixtën

Le Julung 20 Manhur 1510 à 23h11

 
Calixtën resta silencieuse et pensive après ces observations. Assises sur une chaise, le dos posé conte le dossier, elle triturait et mordillait nerveusement l'une des mèches de ses cheveux argentés, son regard ambre fixant le vide. Elle était en pleine concentration et nul doute que son esprit devait être entrain d'essayer d'interpréter tous ça.

C'est alors que ses yeux s'ouvrirent en grand, elle eut un hoquet de surprise. Portant sa main à sa gorge, elle respira lentement avant de cligner des paupières et de regarder les deux autres protagonistes. Elle fuit alors leurs yeux d'un air gênée et dit d'un ton hésitant.


Non... Ça ne peut pas être ce que je viens de penser.

Elle rit nerveusement tout en passant sa main dans ses cheveux. Puis, prenant une nouvelle résolution apparue dans ses pupilles ambres, elle recroisa les deux regards de ses collègues de recherches et leurs dit d'un ton hésitant et partagé.

J'ai eu une idée saugrenue et amusante mais qui ne peut être vrai!... Non... Elle ne peut... Je pensais que ca serait vraiment drôle si ... Si en fait, nous étions posé sur le S'sarkh...

La jeune contemplatrice eut un léger rire avant de secouer la tête négativement d'un air désolé.

Excusez-moi, je peux parfois avoir encore des idées de gamines qui me viennent. Ce que nous venons d'observer prouve soit que notre presqu'île devait être ailleurs, ce qui explique la population d'animaux particuliers et qu'elle a été déplacé ici, il y a peu, soit qu'elle n'est pas de même "nature" que le reste de Syfaria et à donc permit le développement d'espèces différentes.

Reprit-elle de plus belle avant de lâcher avec un sourire carnassier et un regard pétillant.

Voyez, messieurs, comme le mystère de notre presqu'île s'épaissit!

 
Esosh

Le Vayang 21 Manhur 1510 à 10h43

 
Au-dessus du sourire bienveillant du grand nelda, les yeux pétillent. Mais c'est d'une voix calme et posée qu'il commente et questionne la dernière idée de la petite tchaë :

Sur le dos du S'sarkh ?
Par exemple...
Nous serions ses puces, c'est là votre théorie ?
Ou ses petits, qu'il porterait sur lui comme le font nombre de créatures naturelles ?

C'est là une idée plutôt originale. Mais pour la valider, il nous faudrait savoir ce que signifie, exactement, vivre à son contact. Or, pour ce que j'en sais, telle est sa souffrance qu'il distille les effluves avec grande prodigité... et donc, que l'approcher est hautement problématique, pour la poussière. Fut-elle inspirée par la piété et la vérité.

Et si vous parliez vrai, jeune dame : qu'apercevrions-nous, parfois, au large, et que nous qualifions de "corps" du S'sarkh ?


 
Narrateur

Le Sukra 22 Manhur 1510 à 17h49

 
Tandis qu'Esoh pose sa question, un tchaë d'âge respectable s'avance et penche la tête, comme intriguée, sur les documents étalées par les protagonistes sur la grande table à cartes.
Cela fait quelques moments qu'il tourne aux alentours, apparemment tenaillé par l'envie d'intervenir, de s'exprimer. Calixtën et Thymias l'ont remarqué, sans trop y prêter attention.
Esoh, pour sa part, relève le museau et sourit d'un air intéressé. Il semble connaitre ou reconnaitre le personnage, et l'invite soudain à s'approcher :


Et bien, maître Guiadel... que dites-vous de ceci ?
Tout porte à croire que ces deux personnes - il se tourne vers les symbiosés - ont remarqué quelque chose d'étonnant, à propos de l'Aghererh’ta : notre presqu'île serait une sorte de pièce rapportée ! Regardez, différents éléments laissent à penser qu'elle est séparée du continent par une sorte de discontinuité, à la fois géographique, géologique et faunesque...
N'est-ce pas surprenant, pour le moins ?


Le vénérable tchaë s'approche encore. Il fait une moue sceptique et dit alors :

La géographie et la géologie sont des sciences délicates, qu'il convient d'aborder avec moult précautions. Les discontinuités dont vous parlez... sont connues de moi-même et de mes collègues naturalistes. Sans doute auriez-vous du me consulter avant de vous laisser embarquer dans des théories que je qualifierai pour l'heure... d'exagérément péremptoires.

Voyez : si la carte géographique et, dans une moindre mesure, la carte géologique sont fiables, il n'en est pas de même des deux autres. Les espèces sont très mobiles, dans des proportions que pour l'essentiel, nous ignorons, par manque de recul dans nos études. Ainsi, si je conviens qu'une discontinuité sépare la presqu'île du continent, j'attribue cela à un phénomène précis, qui ne contrevient pas aux processus naturels. Il est simplement ici très prononcé, et résulte certainement d'un cataclysme ancien.

Je m'explique :

La discontinuité dans le substrat rocheux surprend, parce qu'elle laisse entendre qu'il manque un grand pan de matière, actuellement occupé par l'océan. En fait, tout nous porte à croire - mes collègues et moi-même - qu'une vaste zone, anciennement située entre l'Aghererh’ta et Syfaria, s'est effondrée. Cet effondrement a provoqué une séparation entre les espèces continentales et celles devenues, à cette occasion, iliennes. Selon une théorie, qui veut que les créatures vivantes - animales comme végétales - évoluent lentement avec le temps, l'actuelle distinction que l'on observe entre notre sanctuaire et le continent serait donc la conséquence de ce cataclysme passé : la séparation des terres a provoqué, avec le temps, une séparation concommitente des aires d'influences animales et végétales.

Aussi, si je puis me permettre : vous avez bien identifié un curieux phénomène de séparation, distinguant radicalement notre presqu'île du continent. Mais vous ne l'interprêtez point correctement : cette distinction résulte d'une séparation d'ampleur, sans doute brutale, survenue dans le passé. L'Aghererh’ta, il y a longtemps, n'était précisément pas différente du continent, dont elle faisait partie. Elle lui était directement reliée par une terre aujourd'hui disparue, et qui devait correspondre au chapelet d'îles qui nous sépare, au sud-est, de la côte principale.

Regardez...


Et, prenant un crayon à mine jaune, le savant reporte ses observations sur la carte géographique :



Voilà.
Voilà ce que nous devrions voir.
Que sont devenues toutes ces terres ?
Mystère...


 
Lëen

Le Dhiwara 23 Manhur 1510 à 10h53

 
Et à quand, si je puis me permettre, votre théorie date t-elle cet effondrement ?


*** Un groupe était apparu silencieusement derrière la table aux cartes. Une demi-douzaine de demoiselles, Tchaë, Tydale, Nelda, paisibles et silencieuses, escortant leur maitresse au centre de leur procession.
La Gardienne, qui comme à son habitude passait beaucoup de temps à la bibliothèque, mais dans une autre partie du bâtiment, avait été alerté du succès de la recherche de la jeune servante de la vision par voie psychique.

Les demoiselles de compagnie s'écartèrent, sauf une qui emmena élégamment Lëen par la main jusqu'à la table. ***


Pardonnez cette intrusion, cette découverte trouvant écho dans mes propres recherches je me suis permis de répondre à votre invitation de vous rejoindre Damoiselle Calixtëen.

Thème musical de Lëen

 
Narrateur

Le Luang 24 Manhur 1510 à 18h10

 
Le dénommé Guiadel se redresse et s'exprime d'une voix rocailleuse :

En toute honnêteté, il existe deux grandes écoles de pensée, à propos de la situation particulière de l'Aghererh’ta.
La première, dite statique, attribue l'isolement actuel de la presqu'île à une remontée des eaux océaniques. La seconde, dite dynamique, considère qu'il résulte d'un effondrement cataclysmique. Vous aurez compris que je professe plutôt cette dernière théorie...


Le savant marque une pause, puis reprend :

Je suis agréablement surpris par votre curiosité, jeunes gens. La géographie physique n'attire généralement pas les foules, et je désespérais de voir un jour le lent et patient travail d'observation mené par nos infatigables voyageurs servir la cause du savoir profane. Pour que vous saisissiez bien ce qui distingue les deux écoles sus nommées, comprenez que si elles prétendent aboutir à la genèse d'un même paysage, elles le font suivant deux processus fort différents :

Dans un cas, la mer est montée. Nos terres n'ont subi nul bouleversement majeur, elles ont simplement disparu sous les flots.
Les tenants de cette thèse font valoir plusieurs arguments recevables, comme la présence d'un delta à l'est du golfe délimité par la zone ennoyée : il serait une portion de terres dégagées il y a peu, par un léger recul des eaux. Le fait que ses alluvions soient en partie salés s'explique aisément, dans cette hypothèse. L'Ecole statique explique aussi que le chapelet d'îles constellant le golfe sont les sommets émergés d'anciennes montagnes, désormais essentiellement sous-marines...

Dans l'autre, les terres sont descendues. Il s'est produit un effondrement brutal, un cataclysme. Le processus n'a rien eu de progressif.
Nous, adeptes de cette école, arguons de plusieurs points clé pour défendre cette idée :
D'abord, les côtes déchiquetées de l'Aghererh’ta ont toutes les caractéristiques de rias, c'est-à-dire de vallées profondes, voire glaciaires, ennoyées. Vous ne pouvez obtenir ce résultat en faisant monter les eaux, sauf à considérer qu'elles le font à une telle échelle qu'il ne devrait plus rester que des hauts reliefs sur l'ensemble de Syfaria. Ce qui n'est pas le cas... sauf, précisément, sur la presqu'île, qui présente un paysage typique de hauts plateaux et de crêtes qu'on ne trouve normalement pas à basse altitude. Les îles sont effectivement les sommets d'anciennes montagnes... effondrées.
Ensuite, il existe une discontinuité géologique au niveau de notre isthme : changement de la nature des roches, présence de failles normales au bras de terre. Cette discontinuité n'a aucune raison d'apparaitre dans un processus maritime. Un effondrement, en revanche, l'explique assez bien, à la condition qu'il soit précisément brutal.
Enfin, le delta salé de l'est du golfe résulte, de notre point de vue, d'un gigantesque raz-de-marée : il s'est engouffré dans les terres, aux endroits de faible pente et dénués d'obstacles, à savoir... dans les estuaires.


Ecartant les bras, le vieux tchaë conclut :

Voilà où en sont nos travaux, sur cette question.

 
Calixtën

Le Luang 24 Manhur 1510 à 22h18

 
Calixtën était restée silencieuse et il était pas difficile de comprendre pourquoi. Elle n'aimait tout simplement pas la foule et encore moins, une foule d'étrangers portant leurs attentions sur elle et ses travaux. En bref, elle demeurait dans un silence prostré. Ce qui, de toute manière, ne parut gêner en rien l'échange d'idées et le débat. Ainsi, peu à peu, l'attention se détournait d'elle, des cartes pour se tourner vers le vieux tchaë du nom de Guiadel.

Mais à mon étonnement, lorsque ce dernier eut terminé son exposé. La jeune fille éleva de nouveau la voix, même si cette dernière était hésitante et étranglé par le stress. Son visage était un masque qu'elle voulait fermée mais qui laissait bien apparaître son manque d'assurance. Seul son regard volontaire était laissait une idée de sa détermination.


Plusieurs études pourraient nous permettre de régler la question. La première serait de faire des relevés géologiques dans le delta en question et nous aurions tôt fait de retrouver les fossiles d'animaux marins piégés dans une possible baisse des eaux. Si nous trouvions une couche profonde et longue, cela prouvera la première théorie. Si elle était courte, elle prouverait la seconde. Le seul soucis, c'est que le delta est une zone très dangereuse.

Il y a la possibilité de sondages dans le golfe nous permettant de déterminer avec plus ou moins de précisions si la géographie sous-marine correspond à une ou à l'autre des théories. Mais sa serait long, fastidieux et demanderait des moyens que je n'ai pas.

Mais nous pouvons encore limiter nos sondages à l'entrée du golfe car en effet, si on en croit la première théorie, il faudrait que le niveau de l'entrée du golfe ait été assez haut pour retenir les eaux en dehors du golfe durant une certaine période pendant que le niveau de l'océan augmentait mais que le niveau soit assez réduit pour ne pas avoir pu faire face à cette montée des eaux et qu'elle les aient laissés entrer dans ce golfe. Un niveau donc, un peu plus inférieur que le niveau actuel de la mer.


Son regard se perdit soudain sur la foule et elle parut se rétrécir davantage sur sa chaise.

Non ?

 
Thymias Silberzauberer

Le Matal 25 Manhur 1510 à 15h22

 
*** Thymias était resté silencieux. Il écoutait attentivement les théories des uns et des autres tout en chiquant son tabac. Ignorant la petite troupe qui venait de les entourer, le vieux tydale essayait de rassembler les pièces du puzzle.

Il prit alors la parole.
***

- J’ai entendu parler d’une théorie d’un certain Wegh Naïrh il y’a fort longtemps, quand je m’intéressait encore aux sciences dans ma jeunesse, sur la dérive des continents. Il existerait une translation continentale avec des continents pouvant se rapprocher et s’éloigner… C’est peut être le cas ici. Cette hypothèse invaliderait le théorie de l’effondrement brutal puisque ces mouvements ne seraient que de quelques pouces par cycle.

Quoiqu’il en soit, il faut absolument faire des prélèvements sur le terrain comme le dit si bien Calixtën. Il nous faut effectivement regarder s’il existe des traces d’un bouleversement brusque dans les différentes couches stratigraphiques et essayer de les dater. Nous devrons examiner aussi s’il existe des cortèges transgressifs dans la zone du golfe et bien sur et je rejoins encore une fois notre petite Tchaë essayer de déterminer les phénomènes de spéciation en étudiant le registre fossile.

Tout ceci risque d’être long et fastidieux effectivement…


*** Le vieil arcaniste retourna alors dans le silence en observant ses confrères et consœurs tout en se massant le front. ***

 
Narrateur

Le Matal 25 Manhur 1510 à 22h44

 
Guiadel se tourne vers Calixtën et Thymias, son intérêt relancé :

Mais connaissez-vous les travaux d'Al-Fraid Wegh Naïr, son demi-frère par alliance ? Il montrent que les études de son ainé, fort intéressantes, demeurent cependant spéculatives puisque nous ne connaissons guère qu'un continent, le nôtre. Il est difficile, dans ces conditions, d'appuyer la thèse de sa dérive : par rapport à quoi bougerait-il et surtout... pourquoi ?

Il est vrai que cette thèse a le mérite de proposer un processus d'orogenèse clair et sans appel. Cela fait trois siècles, au bas mots, que nos géologues interprètent la présence de fossiles marins à haute altitude comme la conséquence de la surrection des terres, et non de déluges anciens. Cependant, convenez qu'il est difficile d'extrapoler des lois à partir d'un cas isolé : la singularité de notre situation géographique, l'apparente unicité de Syfaria si vous voulez, ne nous facilite pas la tâche. Ah, que j'ai pu rêver, étant jeune, de la découverte d'une autre terre émergée..!

Pour la question de la datation, malheureusement, nous ne pouvons procéder que par comparaison. Les études paléontologiques, associées bien entendu aux relevés stratigraphiques, montrent que le cataclysme dont j'ai précédemment parlé est plus ancien que notre civilisation. Maintenant, je suis bien incapable de vous dire s'il faut compter en millénaires, ou en milliers de millénaires. Avec les fossiles, nous n'avons que des datations relatives.

Cependant, l'un de mes collègues spécialisé dans l'analyse des concrétions calcaires qui bordent les franges sud et chaudes de l'Aghererh’ta a noté que ces dernières croissaient, au pied des falaises à silex, d'environs un millimètre par décennie.

S'il y avait moyen d'aller voir au fond du golfe de combien de millimètres de sédiments crayeux - ou centimètres, mètres, décamètres - les failles associées à ce cataclysme sont recouvertes, nous aurions un ordre d'idée de leur âge et conséquemment, de l'âge dudit cataclysme.

Mais qui peut descendre sous plusieurs centaines de mètres d'eau sans y laisser la vie ?


 
Thymias Silberzauberer

Le Merakih 26 Manhur 1510 à 13h41

 
*** Thymias écoutait les paroles de Guiadel tout en acquiescant. ***

-Effectivement, cette théorie me semblait à moi aussi un peu hasardeuse. Wegh Naïrh en plus de se baser sur les concordances du registre fossile étudiait la forme des reliefs et selon lui notre continent était éclaté en plusieurs il y a de cela fort longtemps, étayé là-aussi comme vous le dites par la présence de fossiles marins sur nos sommets montagneux. Mon esprit a tout de même de la peine à imaginer cela possible…

Pour en revenir à nos recherches, je ne vois pas effectivement comment nous pourrions aller dans les profondeurs marines, il nous faudrait pouvoir greffer des branchies ce qui est bien évidemment impossible.


*** Léger sourire, Thymias s’imaginant un court instant pourvu de branchies et nageant librement au fond des eaux. ***

-Je me demande quel genre de cataclysme pourrait être à l’origine de cet effondrement subit ?..

*** Le vieil arcaniste se replongea alors dans ses pensées tout en écoutant d’une oreille les autres Témoins. ***

 
Esosh

Le Julung 27 Manhur 1510 à 08h14

 
Esoh résume la situation d'une voix posée. Se tournant vers Guiadel et les deux personnes symbiosées, il dit :

Ainsi, jeune Calixtën, honorable Thymias, il semble que vous ayez remis au goût du jour une hypothèses scientifique quelque peu méconnue mais des plus intrigante. Trouver quelle fut l'origine de la discontinuité territoriale - incontestable - mise en évidence par nos estimés géographes et observée par vous-même sera un travail des plus complexe, j'en ai peur... et je gage qu'il ne pourra se résoudre par la simple consultation des documents de notre bibliothèque, hélas.

Le mieux serait sans doute que vous en parliez autour de vous, auprès de vos pairs, dans le consensus de pensée partagé. Cela aiguisera les curiosités, j'en suis certain, et permettra de multiplier les bonnes idées. Vous devez faire part à tous de ce que vous savez, désormais...

Car nombre des nôtres ne savent tout simplement rien de ce dont nous parlons.


 
Calixtën

Le Vayang 28 Manhur 1510 à 06h38

 
La jeune fille acquiesça aux dernières paroles d'Esosh mais sentant les pensées de Silberzauberer se diriger vers le consensus, elle le laissa faire. Elle tourna un regard vif et un sourire poli vers Guiadel et lui dit:

Nous vous remercions, maître, des informations et de l'expertise dont vous avez pu nous faire part. Je regrette de ne pas avoir entendu parlé de vous plus tôt, sinon il aurait été clair que vous auriez été consulté sans hésitation. Nous tenterons d'établir des preuves nous permettant de mieux comprendre cette problématique lors de notre expédition. Si jamais vous avez la moindre information, la moindre piste de recherche qui vous reviendrait, vous me trouverez sans doute facilement ici. Merci encore.

Puis elle se tourna vers le nelda avec un air volontaire et concentré.

Néanmoins, nous n'en avons pas encore fini avec l'étude préliminaire et je vais encore avoir besoin de vos services, Esosh, pour la consultation d'ouvrages dans d'autres domaines, ceux dont nous avons parlé ce matin, comme l'archéologie. Même si je retiens la leçon et que je chercherais désormais aussi à rencontrer les spécialistes, désormais.

Son visage s'adoucit alors.

Mais, il commence à se faire tard et je crois que nous avons déjà fort bien travaillé pour aujourd'hui. Nous pourrons donc voir cela demain.

Finit-elle de dire avec un sourire rafraichissant, apparemment décidé à ignorer les autres personnes en dehors du cercle fermé des protagonistes.

 
Thymias Silberzauberer

Le Luang 7 Jayar 1510 à 14h10

 
*** Aux premières lueurs du jour le lendemain, après une nuit de sommeil éclaircissant l’esprit et atténuant la migraine, Thymias se rendit d’un pas lent, appuyé sur sa canne, à la bibliothèque.

Esosh était déjà présent et le vieil arcaniste le salua comme à son habitude puis il se dirigea vers la table de travail qu’ils avaient utilisés la veille.

Le mystère sur la présence de cette fameuse séparation n’avait pas trouvé de miraculeuse réponse durant la nuit et il attendait des propositions via le consensus. Quoi qu’il en soit, lui et la jeune Calixtën avaient décidés de faire le tour de l’île pour l’inspecter et pour cela il fallait continuer à étudier les différentes cartes pour préparer ce voyage. Thymias s’installa confortablement et se plongea à nouveau dans l’étude de ces cartes, en attendant l’arrivée de Calixtën.
***

 
Thymias Silberzauberer

Le Matal 15 Jayar 1510 à 13h59

 
*** Calixtën avait décidé de rejoindre un petit groupe de Témoins pour la cité-puits, afin d’essayer de trouver des réponses aux derniers événements qui affectaient le monde de Syfaria et notamment aux agissements du Tark’nal, laissant ainsi Thymias seul à ses études. De nombreuses cités succombaient aux effluves.

Malgré cette avancée de la perversion dans le monde, le vieil arcaniste ne semblait pas affecté par cette menace et ne s’en souciait guère. Il n’aimait pas aller au devant du danger et préférait laisser parler sa neutralité et peut-être sa couardise…

Installé sur la table de travail, Thymias étudiait chaque carte avec minutie. Utilisant ses talents de copiste, le vieux Tydale commençait la retranscription minutieuse des cartes afin de préparer au mieux son voyage autour de l’Aghererh’ta S’sarkh, et peut-être mettre fin à ses douloureuses migraines quotidiennes.
***

 
Timeo Benedwal

Le Merakih 16 Jayar 1510 à 15h56

 
*** Un pas claudicant et le claquement d'une canne sur le parquet troublèrent le silence de l'étude de Thymias. ***


Ah, bien le bonjour mon cher Thymias, je suis content de vous trouver la. J'ai pris connaissance de la situation et je suis venu vous proposer mon aide dans votre étude géographique.
Pourriez vous me mettre au jus de vos découvertes et des objectifs visés ?


*** Le vieux Timéo contempla quelques instants les cartes avant de revenir sur Thymias ***


 
Thymias Silberzauberer

Le Julung 17 Jayar 1510 à 12h23

 
*** Thymias, plongé dans l’étude des cartes n’entendit pas arriver Timeo, c’est avec un sursaut d’étonnement qu’il accueillit les premières paroles de son vieil ami.
L’arcaniste se retourna alors doucement, son visage s’éclaira à la vue de Timeo.
***

-Quel plaisir de vous voir mon ami ! Je pensais que vous alliez rester éternellement au royaume des morts.

*** Il tapota alors amicalement l’épaule du Serviteur du Corps et lui proposa de s’asseoir à ses côtés. ***

-Bien… Alors concernant nos découvertes après une étude approfondie des cartes , voilà ce que je peux en dire.

*** Thymias montra du doigt la carte à Timeo et pointa ce qu’il fallait voir. ***

-Il existe une sorte de frontière invisible mais perceptible dans l'aire d'occupation de plusieurs espèces floristiques et faunistiques entre le continent et notre presqu’île. Les végétaux et la faune changent de façon subtile mais tout de même flagrante.

La presqu'île et le continent sont deux territoires distincts, séparés par une sorte de discontinuité géologique, qui ne devraient pas être voisins l'un de l'autre apparemment... Cette distinction résulte peut-être d'une séparation d'ampleur, sans doute brutale, survenue dans le passé.

L'Aghererh’ta, il y a longtemps, n'était précisément pas différente du continent, dont elle faisait partie. Elle lui était directement reliée par une terre aujourd'hui disparue, et qui devait correspondre au chapelet d'îles qui nous sépare, au sud-est, de la côte principale.

Il nous faudrait trouver qu’elle fut l’origine de la discontinuité territoriale mais cela risque d’être des plus complexes…


*** Le vieux Tydale garda le silence quelques instants afin de reprendre son souffle. ***

-Quoiqu’il en soit, si je suis ici, c’est pour préparer mon voyage sur notre presqu’île, j’espère y trouver un endroit ou quelque chose qui pourrait soigner définitivement mes migraines qui résultent de mon long coma.

 
Calixtën

Le Dhiwara 27 Jayar 1510 à 10h32

 
Sur ces paroles, Calixtën arriva par une des nombreuses allées de la bibliothèque. Dans ses bras reposaient tout son nécessaire pour écrire qu’elle vérifiait méticuleusement.

Quand elle entendit la voix de Thymias et saisit ses derniers mots, elle arrêta sa marche vers la table et leva ses yeux ambre sur lui. L’ombre d’une inquiétude naquit dans ses iris l’espace d’un instant. Ses paupières battirent doucement puis elle tourna un regard curieux envers le vieux tchaë auquel Silberzauberer parlait.

Sans dire un mot, elle reprit sa marche pour les derniers pas qui la séparait de la table et vint déposer précautionneusement les objets qu’elle transportait. Tout en faisant cela, elle parla de son rythme naturellement empressé.


« Désolé, Maitre Silberzauberer mais Diaspar étant parti comme si le Maudit était à ses trousses, je me suis retrouvé bien bête. Mais ce n’est pas grave, nous avons bien plus important à accomplir ici ! »

Son ton de voix était empli de rancœur et de frustration qu’elle cherchait à dissimuler derrière un dynamisme exacerbé. Quittant son air sombre et sérieux, elle tourna un visage rayonnant et doux envers l’illustre inconnu.

« Aurions-nous trouvé un nouveau membre prêt à découvrir à nos côtés les mystères de l’Aghererh’ta ? »

Demanda-t-elle d’un ton léger et enjoué.

 
Thymias Silberzauberer

Le Luang 28 Jayar 1510 à 19h53

 
*** Thymias accueillit la jeune Calixtën avec le sourire. ***

-Effectivement, les évènements s'accélèrent un peu et il est difficile de suivre le mouvement... Surtout pour deux vieillards comme nous!

*** Le vieux Tydale montrait du pouce le vieux Tchaë ***

Timéo, je te présente Calixtën, jeune serviteur de la Vision, pleine d'avenir. Calixtën, je vous présente Timeo Benedwal, un vieil ami, revenu il y a peu du royaume des morts.

*** Le vieil arcaniste s'approcha de la jeune tchaë, et dit sous le ton de la confidence : ***

-Timeo est encore plus âgé que moi et un peu fou...Il faut bien être fou pour oser s'essayer à l'entropie... Alors je ne sais pas s'il nous sera d'une grande aide...

*** Un sourire malicieux s'afficha sur le visage de Thymias avant d'âtre remplacé par une grimace. Le vieux tydale se frotta le front. ***

-Satané migraine...

Hum...Comme vous pouvez le voir, je viens de finir la copie de cette carte, que nous pourrons ainsi prendre avec nous pour le voyage et utiliser pour notre itinéraire, qu'il nous faut d'ailleurs étudier...



 
Calixtën

Le Matal 6 Julantir 1510 à 15h00

 
Une fois présenté à Timeo. Calixtën porta rapidement son attention sur la copie de la carte que Thymias venait de réaliser. Elle demeura alors silencieuse et concentrée. Après quelques instants, un sourire naquit sur ses lèvres diaphanes alors qu'elle tourna son regard ambre vers celui du vieux tydale.

C'est vraiment une bonne idée mais je pense qu'il est encore trop tôt pour définir notre itinéraire.

Nous devons consulter les autres cartes dont Esosh m'a parlé, celles attenantes à l'archéologie, l'agriculture, les habitats et les signes du S'sarkh.

Je vais d'ailleurs aller voir s'il les a préparé.


Dit-elle en se redressant et en s'écartant de la table.

Elle salua les deux hommes d''un léger signe de tête puis s'en fut d'un pas décidé vers le bureau du Nelda. La jeune servante de la vision s'approcha alors de lui


Bonjour Esosh, désolé de vous déranger une nouvelle fois mais nous souhaiterions consulter les cartes dont nous avions parlé précédemment.

Elle cita une nouvelle fois les thèmes abordés dans ces dernières.

Sont-elles prêtes ?

 
Esosh

Le Julung 8 Julantir 1510 à 14h00

 
Bien sûr, jeune Servante. Les voici.

Le sage nelda donne plusieurs tubes à carton à Calixtën, non sans préciser :

J'ai ajouté une liste d'ouvrages thématiuques qui devraient vous permettre de bien interpréter ces cartes, sachant que la plupart sont relativement imprécises et parfois inexactes. Il va vous falloir faire preuve de modestie, j'allais dire... de relativité, dans vos travaux, car la cartographie est un art difficile et même balbutiant. La faute aux aberrations, qui sillonnent Syfaria et font très souvent de chaque expédition savante un aller simple pour l'enfer. Dites-vous qu'il a fallu des éons pour récolter ces informations, et que nombre des nôtres sont morts pour n'avoir voulu qu'instruire leur descendance.

Prenez-en grand soin.


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