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Le Julung 20 Manhur 1510 à 19h44
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| L'impression initiale se confirme et se précise à la fois.
Sur le plan botanique et faunesque, une sorte de frontière invisible mais perceptible dans l'aire d'occupation de plusieurs espèces apparait à l'entrée de l'isthme menant à la presqu'île.
Les végétaux communs changent, de façon subtile, mais flagrante. Les essences situées de part et d'autre de la langue de terre séparant le continent de l'Aghererh’ta S’sarkh sont proches les unes des autres, et dans une certaine mesure, elles ont commencé à s'intriquer, mais ce ne sont pas exactement les mêmes. Tout porte à croire que les deux territoires qu'elles occupent respectivement se distinguent, ne sont pas de même nature, ou bien sont d'origines différentes et ne sont en contact que depuis peu...
Du coté de la faune, le constat est plus brouillon, mais tout aussi sensible. Les espèces mobiles ou aux aires d'influence vastes, comme les loups ou les oiseaux, se sont dispersées et ne sont plus guère soumises à cette séparation apparente. Mais celles qui bougent peu, comme les insectes rampants, les rongeurs, les tortues, mettent en évidence la profonde distinction séparant les environs de Lerth et le continent. Une distinction qui, rapportée aux différences marquées de paysage, de types de roches et de plantes, confirme qu'elle n'a rien d'imaginaire et traduit un phénomène profond, touchant à la réalité même de la région.
Lorsque Esoh lui-même revient et s'intéresse aux recherches de Calixtën et de Thymias, il ne peut qu'arriver aux mêmes conclusions :
La presqu'île et le continent sont deux territoires distincts, qui ne devraient pas être voisins l'un de l'autre.
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Le Julung 20 Manhur 1510 à 23h11
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| Calixtën resta silencieuse et pensive après ces observations. Assises sur une chaise, le dos posé conte le dossier, elle triturait et mordillait nerveusement l'une des mèches de ses cheveux argentés, son regard ambre fixant le vide. Elle était en pleine concentration et nul doute que son esprit devait être entrain d'essayer d'interpréter tous ça.
C'est alors que ses yeux s'ouvrirent en grand, elle eut un hoquet de surprise. Portant sa main à sa gorge, elle respira lentement avant de cligner des paupières et de regarder les deux autres protagonistes. Elle fuit alors leurs yeux d'un air gênée et dit d'un ton hésitant.
Non... Ça ne peut pas être ce que je viens de penser.
Elle rit nerveusement tout en passant sa main dans ses cheveux. Puis, prenant une nouvelle résolution apparue dans ses pupilles ambres, elle recroisa les deux regards de ses collègues de recherches et leurs dit d'un ton hésitant et partagé.
J'ai eu une idée saugrenue et amusante mais qui ne peut être vrai!... Non... Elle ne peut... Je pensais que ca serait vraiment drôle si ... Si en fait, nous étions posé sur le S'sarkh...
La jeune contemplatrice eut un léger rire avant de secouer la tête négativement d'un air désolé.
Excusez-moi, je peux parfois avoir encore des idées de gamines qui me viennent. Ce que nous venons d'observer prouve soit que notre presqu'île devait être ailleurs, ce qui explique la population d'animaux particuliers et qu'elle a été déplacé ici, il y a peu, soit qu'elle n'est pas de même "nature" que le reste de Syfaria et à donc permit le développement d'espèces différentes.
Reprit-elle de plus belle avant de lâcher avec un sourire carnassier et un regard pétillant.
Voyez, messieurs, comme le mystère de notre presqu'île s'épaissit!
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Le Vayang 21 Manhur 1510 à 10h43
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| Au-dessus du sourire bienveillant du grand nelda, les yeux pétillent. Mais c'est d'une voix calme et posée qu'il commente et questionne la dernière idée de la petite tchaë :
Sur le dos du S'sarkh ?
Par exemple...
Nous serions ses puces, c'est là votre théorie ?
Ou ses petits, qu'il porterait sur lui comme le font nombre de créatures naturelles ?
C'est là une idée plutôt originale. Mais pour la valider, il nous faudrait savoir ce que signifie, exactement, vivre à son contact. Or, pour ce que j'en sais, telle est sa souffrance qu'il distille les effluves avec grande prodigité... et donc, que l'approcher est hautement problématique, pour la poussière. Fut-elle inspirée par la piété et la vérité.
Et si vous parliez vrai, jeune dame : qu'apercevrions-nous, parfois, au large, et que nous qualifions de "corps" du S'sarkh ?
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Le Sukra 22 Manhur 1510 à 17h49
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| Tandis qu'Esoh pose sa question, un tchaë d'âge respectable s'avance et penche la tête, comme intriguée, sur les documents étalées par les protagonistes sur la grande table à cartes.
Cela fait quelques moments qu'il tourne aux alentours, apparemment tenaillé par l'envie d'intervenir, de s'exprimer. Calixtën et Thymias l'ont remarqué, sans trop y prêter attention.
Esoh, pour sa part, relève le museau et sourit d'un air intéressé. Il semble connaitre ou reconnaitre le personnage, et l'invite soudain à s'approcher :
Et bien, maître Guiadel... que dites-vous de ceci ?
Tout porte à croire que ces deux personnes - il se tourne vers les symbiosés - ont remarqué quelque chose d'étonnant, à propos de l'Aghererh’ta : notre presqu'île serait une sorte de pièce rapportée ! Regardez, différents éléments laissent à penser qu'elle est séparée du continent par une sorte de discontinuité, à la fois géographique, géologique et faunesque...
N'est-ce pas surprenant, pour le moins ?
Le vénérable tchaë s'approche encore. Il fait une moue sceptique et dit alors :
La géographie et la géologie sont des sciences délicates, qu'il convient d'aborder avec moult précautions. Les discontinuités dont vous parlez... sont connues de moi-même et de mes collègues naturalistes. Sans doute auriez-vous du me consulter avant de vous laisser embarquer dans des théories que je qualifierai pour l'heure... d'exagérément péremptoires.
Voyez : si la carte géographique et, dans une moindre mesure, la carte géologique sont fiables, il n'en est pas de même des deux autres. Les espèces sont très mobiles, dans des proportions que pour l'essentiel, nous ignorons, par manque de recul dans nos études. Ainsi, si je conviens qu'une discontinuité sépare la presqu'île du continent, j'attribue cela à un phénomène précis, qui ne contrevient pas aux processus naturels. Il est simplement ici très prononcé, et résulte certainement d'un cataclysme ancien.
Je m'explique :
La discontinuité dans le substrat rocheux surprend, parce qu'elle laisse entendre qu'il manque un grand pan de matière, actuellement occupé par l'océan. En fait, tout nous porte à croire - mes collègues et moi-même - qu'une vaste zone, anciennement située entre l'Aghererh’ta et Syfaria, s'est effondrée. Cet effondrement a provoqué une séparation entre les espèces continentales et celles devenues, à cette occasion, iliennes. Selon une théorie, qui veut que les créatures vivantes - animales comme végétales - évoluent lentement avec le temps, l'actuelle distinction que l'on observe entre notre sanctuaire et le continent serait donc la conséquence de ce cataclysme passé : la séparation des terres a provoqué, avec le temps, une séparation concommitente des aires d'influences animales et végétales.
Aussi, si je puis me permettre : vous avez bien identifié un curieux phénomène de séparation, distinguant radicalement notre presqu'île du continent. Mais vous ne l'interprêtez point correctement : cette distinction résulte d'une séparation d'ampleur, sans doute brutale, survenue dans le passé. L'Aghererh’ta, il y a longtemps, n'était précisément pas différente du continent, dont elle faisait partie. Elle lui était directement reliée par une terre aujourd'hui disparue, et qui devait correspondre au chapelet d'îles qui nous sépare, au sud-est, de la côte principale.
Regardez...
Et, prenant un crayon à mine jaune, le savant reporte ses observations sur la carte géographique :
Voilà.
Voilà ce que nous devrions voir.
Que sont devenues toutes ces terres ?
Mystère... | |
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Le Dhiwara 23 Manhur 1510 à 10h53
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| Et à quand, si je puis me permettre, votre théorie date t-elle cet effondrement ?
*** Un groupe était apparu silencieusement derrière la table aux cartes. Une demi-douzaine de demoiselles, Tchaë, Tydale, Nelda, paisibles et silencieuses, escortant leur maitresse au centre de leur procession.
La Gardienne, qui comme à son habitude passait beaucoup de temps à la bibliothèque, mais dans une autre partie du bâtiment, avait été alerté du succès de la recherche de la jeune servante de la vision par voie psychique.
Les demoiselles de compagnie s'écartèrent, sauf une qui emmena élégamment Lëen par la main jusqu'à la table. ***
Pardonnez cette intrusion, cette découverte trouvant écho dans mes propres recherches je me suis permis de répondre à votre invitation de vous rejoindre Damoiselle Calixtëen.
Thème musical de Lëen | |
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Le Luang 24 Manhur 1510 à 18h10
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| Le dénommé Guiadel se redresse et s'exprime d'une voix rocailleuse :
En toute honnêteté, il existe deux grandes écoles de pensée, à propos de la situation particulière de l'Aghererh’ta.
La première, dite statique, attribue l'isolement actuel de la presqu'île à une remontée des eaux océaniques. La seconde, dite dynamique, considère qu'il résulte d'un effondrement cataclysmique. Vous aurez compris que je professe plutôt cette dernière théorie...
Le savant marque une pause, puis reprend :
Je suis agréablement surpris par votre curiosité, jeunes gens. La géographie physique n'attire généralement pas les foules, et je désespérais de voir un jour le lent et patient travail d'observation mené par nos infatigables voyageurs servir la cause du savoir profane. Pour que vous saisissiez bien ce qui distingue les deux écoles sus nommées, comprenez que si elles prétendent aboutir à la genèse d'un même paysage, elles le font suivant deux processus fort différents :
Dans un cas, la mer est montée. Nos terres n'ont subi nul bouleversement majeur, elles ont simplement disparu sous les flots.
Les tenants de cette thèse font valoir plusieurs arguments recevables, comme la présence d'un delta à l'est du golfe délimité par la zone ennoyée : il serait une portion de terres dégagées il y a peu, par un léger recul des eaux. Le fait que ses alluvions soient en partie salés s'explique aisément, dans cette hypothèse. L'Ecole statique explique aussi que le chapelet d'îles constellant le golfe sont les sommets émergés d'anciennes montagnes, désormais essentiellement sous-marines...
Dans l'autre, les terres sont descendues. Il s'est produit un effondrement brutal, un cataclysme. Le processus n'a rien eu de progressif.
Nous, adeptes de cette école, arguons de plusieurs points clé pour défendre cette idée :
D'abord, les côtes déchiquetées de l'Aghererh’ta ont toutes les caractéristiques de rias, c'est-à-dire de vallées profondes, voire glaciaires, ennoyées. Vous ne pouvez obtenir ce résultat en faisant monter les eaux, sauf à considérer qu'elles le font à une telle échelle qu'il ne devrait plus rester que des hauts reliefs sur l'ensemble de Syfaria. Ce qui n'est pas le cas... sauf, précisément, sur la presqu'île, qui présente un paysage typique de hauts plateaux et de crêtes qu'on ne trouve normalement pas à basse altitude. Les îles sont effectivement les sommets d'anciennes montagnes... effondrées.
Ensuite, il existe une discontinuité géologique au niveau de notre isthme : changement de la nature des roches, présence de failles normales au bras de terre. Cette discontinuité n'a aucune raison d'apparaitre dans un processus maritime. Un effondrement, en revanche, l'explique assez bien, à la condition qu'il soit précisément brutal.
Enfin, le delta salé de l'est du golfe résulte, de notre point de vue, d'un gigantesque raz-de-marée : il s'est engouffré dans les terres, aux endroits de faible pente et dénués d'obstacles, à savoir... dans les estuaires.
Ecartant les bras, le vieux tchaë conclut :
Voilà où en sont nos travaux, sur cette question.
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Le Luang 24 Manhur 1510 à 22h18
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| Calixtën était restée silencieuse et il était pas difficile de comprendre pourquoi. Elle n'aimait tout simplement pas la foule et encore moins, une foule d'étrangers portant leurs attentions sur elle et ses travaux. En bref, elle demeurait dans un silence prostré. Ce qui, de toute manière, ne parut gêner en rien l'échange d'idées et le débat. Ainsi, peu à peu, l'attention se détournait d'elle, des cartes pour se tourner vers le vieux tchaë du nom de Guiadel.
Mais à mon étonnement, lorsque ce dernier eut terminé son exposé. La jeune fille éleva de nouveau la voix, même si cette dernière était hésitante et étranglé par le stress. Son visage était un masque qu'elle voulait fermée mais qui laissait bien apparaître son manque d'assurance. Seul son regard volontaire était laissait une idée de sa détermination.
Plusieurs études pourraient nous permettre de régler la question. La première serait de faire des relevés géologiques dans le delta en question et nous aurions tôt fait de retrouver les fossiles d'animaux marins piégés dans une possible baisse des eaux. Si nous trouvions une couche profonde et longue, cela prouvera la première théorie. Si elle était courte, elle prouverait la seconde. Le seul soucis, c'est que le delta est une zone très dangereuse.
Il y a la possibilité de sondages dans le golfe nous permettant de déterminer avec plus ou moins de précisions si la géographie sous-marine correspond à une ou à l'autre des théories. Mais sa serait long, fastidieux et demanderait des moyens que je n'ai pas.
Mais nous pouvons encore limiter nos sondages à l'entrée du golfe car en effet, si on en croit la première théorie, il faudrait que le niveau de l'entrée du golfe ait été assez haut pour retenir les eaux en dehors du golfe durant une certaine période pendant que le niveau de l'océan augmentait mais que le niveau soit assez réduit pour ne pas avoir pu faire face à cette montée des eaux et qu'elle les aient laissés entrer dans ce golfe. Un niveau donc, un peu plus inférieur que le niveau actuel de la mer.
Son regard se perdit soudain sur la foule et elle parut se rétrécir davantage sur sa chaise.
Non ?
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Le Matal 25 Manhur 1510 à 22h44
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| Guiadel se tourne vers Calixtën et Thymias, son intérêt relancé :
Mais connaissez-vous les travaux d'Al-Fraid Wegh Naïr, son demi-frère par alliance ? Il montrent que les études de son ainé, fort intéressantes, demeurent cependant spéculatives puisque nous ne connaissons guère qu'un continent, le nôtre. Il est difficile, dans ces conditions, d'appuyer la thèse de sa dérive : par rapport à quoi bougerait-il et surtout... pourquoi ?
Il est vrai que cette thèse a le mérite de proposer un processus d'orogenèse clair et sans appel. Cela fait trois siècles, au bas mots, que nos géologues interprètent la présence de fossiles marins à haute altitude comme la conséquence de la surrection des terres, et non de déluges anciens. Cependant, convenez qu'il est difficile d'extrapoler des lois à partir d'un cas isolé : la singularité de notre situation géographique, l'apparente unicité de Syfaria si vous voulez, ne nous facilite pas la tâche. Ah, que j'ai pu rêver, étant jeune, de la découverte d'une autre terre émergée..!
Pour la question de la datation, malheureusement, nous ne pouvons procéder que par comparaison. Les études paléontologiques, associées bien entendu aux relevés stratigraphiques, montrent que le cataclysme dont j'ai précédemment parlé est plus ancien que notre civilisation. Maintenant, je suis bien incapable de vous dire s'il faut compter en millénaires, ou en milliers de millénaires. Avec les fossiles, nous n'avons que des datations relatives.
Cependant, l'un de mes collègues spécialisé dans l'analyse des concrétions calcaires qui bordent les franges sud et chaudes de l'Aghererh’ta a noté que ces dernières croissaient, au pied des falaises à silex, d'environs un millimètre par décennie.
S'il y avait moyen d'aller voir au fond du golfe de combien de millimètres de sédiments crayeux - ou centimètres, mètres, décamètres - les failles associées à ce cataclysme sont recouvertes, nous aurions un ordre d'idée de leur âge et conséquemment, de l'âge dudit cataclysme.
Mais qui peut descendre sous plusieurs centaines de mètres d'eau sans y laisser la vie ?
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Le Julung 27 Manhur 1510 à 08h14
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| Esoh résume la situation d'une voix posée. Se tournant vers Guiadel et les deux personnes symbiosées, il dit :
Ainsi, jeune Calixtën, honorable Thymias, il semble que vous ayez remis au goût du jour une hypothèses scientifique quelque peu méconnue mais des plus intrigante. Trouver quelle fut l'origine de la discontinuité territoriale - incontestable - mise en évidence par nos estimés géographes et observée par vous-même sera un travail des plus complexe, j'en ai peur... et je gage qu'il ne pourra se résoudre par la simple consultation des documents de notre bibliothèque, hélas.
Le mieux serait sans doute que vous en parliez autour de vous, auprès de vos pairs, dans le consensus de pensée partagé. Cela aiguisera les curiosités, j'en suis certain, et permettra de multiplier les bonnes idées. Vous devez faire part à tous de ce que vous savez, désormais...
Car nombre des nôtres ne savent tout simplement rien de ce dont nous parlons.
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Le Vayang 28 Manhur 1510 à 06h38
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| La jeune fille acquiesça aux dernières paroles d'Esosh mais sentant les pensées de Silberzauberer se diriger vers le consensus, elle le laissa faire. Elle tourna un regard vif et un sourire poli vers Guiadel et lui dit:
Nous vous remercions, maître, des informations et de l'expertise dont vous avez pu nous faire part. Je regrette de ne pas avoir entendu parlé de vous plus tôt, sinon il aurait été clair que vous auriez été consulté sans hésitation. Nous tenterons d'établir des preuves nous permettant de mieux comprendre cette problématique lors de notre expédition. Si jamais vous avez la moindre information, la moindre piste de recherche qui vous reviendrait, vous me trouverez sans doute facilement ici. Merci encore.
Puis elle se tourna vers le nelda avec un air volontaire et concentré.
Néanmoins, nous n'en avons pas encore fini avec l'étude préliminaire et je vais encore avoir besoin de vos services, Esosh, pour la consultation d'ouvrages dans d'autres domaines, ceux dont nous avons parlé ce matin, comme l'archéologie. Même si je retiens la leçon et que je chercherais désormais aussi à rencontrer les spécialistes, désormais.
Son visage s'adoucit alors.
Mais, il commence à se faire tard et je crois que nous avons déjà fort bien travaillé pour aujourd'hui. Nous pourrons donc voir cela demain.
Finit-elle de dire avec un sourire rafraichissant, apparemment décidé à ignorer les autres personnes en dehors du cercle fermé des protagonistes.
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Le Julung 17 Jayar 1510 à 12h23
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| *** Thymias, plongé dans l’étude des cartes n’entendit pas arriver Timeo, c’est avec un sursaut d’étonnement qu’il accueillit les premières paroles de son vieil ami.
L’arcaniste se retourna alors doucement, son visage s’éclaira à la vue de Timeo. ***
-Quel plaisir de vous voir mon ami ! Je pensais que vous alliez rester éternellement au royaume des morts.
*** Il tapota alors amicalement l’épaule du Serviteur du Corps et lui proposa de s’asseoir à ses côtés. ***
-Bien… Alors concernant nos découvertes après une étude approfondie des cartes , voilà ce que je peux en dire.
*** Thymias montra du doigt la carte à Timeo et pointa ce qu’il fallait voir. ***
-Il existe une sorte de frontière invisible mais perceptible dans l'aire d'occupation de plusieurs espèces floristiques et faunistiques entre le continent et notre presqu’île. Les végétaux et la faune changent de façon subtile mais tout de même flagrante.
La presqu'île et le continent sont deux territoires distincts, séparés par une sorte de discontinuité géologique, qui ne devraient pas être voisins l'un de l'autre apparemment... Cette distinction résulte peut-être d'une séparation d'ampleur, sans doute brutale, survenue dans le passé.
L'Aghererh’ta, il y a longtemps, n'était précisément pas différente du continent, dont elle faisait partie. Elle lui était directement reliée par une terre aujourd'hui disparue, et qui devait correspondre au chapelet d'îles qui nous sépare, au sud-est, de la côte principale.
Il nous faudrait trouver qu’elle fut l’origine de la discontinuité territoriale mais cela risque d’être des plus complexes…
*** Le vieux Tydale garda le silence quelques instants afin de reprendre son souffle. ***
-Quoiqu’il en soit, si je suis ici, c’est pour préparer mon voyage sur notre presqu’île, j’espère y trouver un endroit ou quelque chose qui pourrait soigner définitivement mes migraines qui résultent de mon long coma.
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Le Luang 28 Jayar 1510 à 19h53
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| *** Thymias accueillit la jeune Calixtën avec le sourire. ***
-Effectivement, les évènements s'accélèrent un peu et il est difficile de suivre le mouvement... Surtout pour deux vieillards comme nous!
*** Le vieux Tydale montrait du pouce le vieux Tchaë ***
Timéo, je te présente Calixtën, jeune serviteur de la Vision, pleine d'avenir. Calixtën, je vous présente Timeo Benedwal, un vieil ami, revenu il y a peu du royaume des morts.
*** Le vieil arcaniste s'approcha de la jeune tchaë, et dit sous le ton de la confidence : ***
-Timeo est encore plus âgé que moi et un peu fou...Il faut bien être fou pour oser s'essayer à l'entropie... Alors je ne sais pas s'il nous sera d'une grande aide...
*** Un sourire malicieux s'afficha sur le visage de Thymias avant d'âtre remplacé par une grimace. Le vieux tydale se frotta le front. ***
-Satané migraine...
Hum...Comme vous pouvez le voir, je viens de finir la copie de cette carte, que nous pourrons ainsi prendre avec nous pour le voyage et utiliser pour notre itinéraire, qu'il nous faut d'ailleurs étudier...
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