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Les Sillons du S'sarkh

Visite au Rosier

un petit tour à gauche, un petit tour à droite...
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Sujet lancé par Vyk
Le 23-07-1510 à 16h55
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Posté par Talikh,
Le 26-08-1510 à 12h04
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Vyk

Le Vayang 23 Julantir 1510 à 16h55

 
.... non, ça ne fonctionne pas.

Un deux petits tours à droite tout en maintenant la seconde aiguille dans l'axe sans oublier de tirer légèrement la langue sur le coté...

Non plus.

J'insère un peu plus la grande aiguille pour maintenir en position haute tout en jetant un regard par dessus mon épaule. La ruelle est vide pour encore quelques instants, c'est le moment de gagner ce bras de fer.

Glissant du bout des doigts une fine épingle, qui attendait jusque là entre mes lèvres pincées, dans la serrure récalcitrante je bloque définitivement le mécanisme du font de la gorge et utilise dès lors les deux aiguilles pour faire pivoter le cylindre.

La mécanique émit un "clac" joyeux, quoi qu'un peu forcé, et le battant de la porte s'ouvrit miraculeusement, m'invitant à entrer sans délais.
Ce que je fis sans me faire prier, au bout de la rue une procession monacale s'engage dans ma direction. Refermant derrière je reste collée à la paroi quelques instants, le temps de calmer mon cœur qui s'est emballé sous le coup de l'excitation et d'être assurée que personne ne m'a vu.

J'entends le son que produisent les humbles chausses sur le pavé, mêlé à la mélodie lancinante des prières du soir. Le cortège passe, lentement. Aucun désaccord dans les chants, aucune colère dans les timbres de voix, pas de "sale petite voleuse ! vient-en ici que je te rosse !" entre deux couplets.

Le calme revient, je relâche la poignée.

Le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité j'avance à demi-penchée et les mains en avant pour prévenir toute maladresse due au mobilier.
Doucement je commence à discerner des ombres. Le regard oppressant d'un vaisselier, surement de mèche avec la grande et sinistre armoire, semble reconnaitre en moi l'intruse. Je peux deviner l'envie du chandelier froid de m'attaquer dans le dos. Quant aux couteaux de cuisine sur leurs promontoires...

C'est amusant comme dans le noir tout parait tout de suite bien plus menaçant.
C'est surement pour cela que j'évolue lentement, presque à tâtons et que je reste courbée bien que je sois à peut près certaine que la maison est vide.

A peu près...


Mich'ou dit :
Bravo... ça c'est intelligent...


Je sursaute. L'imbécile choisit toujours le bon moment pour tailler de bout de gras dans ma tête.

Mich'ou dit :
Sais-tu combien c'est dangereux ? en plus d'être stupide...


D'un bond le mou saute de la poche de ma tunique sur le parquet.

Chuuuuut ! Tu vas nous faire prendre !

Mich'ou dit :
Han han... pas si tu prenais la peine de m'écouter et de converser mentalement

Ah oui c'est vrai, je conservais donc la bouche fermée.

Viens, le coffre doit être par là.

Je m'approche d'une silhouette massive allongée à même le sol. Mes doigts glissent un moment sur le bois jusqu'à entrer en contact avec le métal froid de la serrure. j'étouffe un cri de joie et sors mes aiguilles.
Le coffre résiste plus longtemps que la porte d'entrée, mais finit à son tour par céder à mon charme.

Décidément je suis irrésistible ce soir.

Lorsque j'ouvre le lourd battant, c'est un véritable trésor qui s'offre à moi. Des pierres précieuses, pleins de pierres ! Elles sont magnifiques, presque lumineuses grâce à un rayon de lune perçant à travers les planches d'un volet.

Pendant un instant j'ai un doute, le propriétaire des lieux a t-il vraiment laissé autant de gemmes chez lui ?

Un doute fugace me traverse. J'aime les pierres, beaucoup même, mais je ne saurais dire en les voyant si celles-ci ont été trouvée dans une mine ou si elles furent achetées.
Tant de richesses me laisse un moment perplexe. Sans être une experte du marché, il y en a pour plusieurs centaines de pierres-devises.
Soit la personne qui vit ici est joaillier de profession, ce qui expliquerait de surcroit les outils fins également présents dans le coffre.
Soit elle est voyageuse, assez aguerrie pour avoir été elle-même à la recherche de matière première et arpenté les différentes mines de Syfaria, ou même les avoirs acheté à la "Perle".
Dans le coffre je trouve plusieurs bocaux. Je pourrais pas en jurer, mais il me sembla que ce qui y flottait avait due être vivant, autrefois.
Ce qui serait ennuyeux serait de tomber sur un type capable de me détacher la tête des épaules. Pire encore, il pourrait s'agir d'un symbiosé...

Ce n'était peut être que des ombres mais il me sembla voir mon mou trembler à cette pensée.

Allez ! Pas le temps de tergiverser, j'applique le principe de précaution qui veut qu' on ne s'éternise pas en telle situation.
Je décide de ficher le camp. Mais pas sans les pierres !

J'attrape un sac de toile qui traine par là et y enfourne de pleines poignées de pierres. Je ne m'arrête pas sur le fait que la musette semble contenir bien plus qu'elle ne laisse penser et referme le coffre sans bruit. Je laisse les bocaux ainsi que les outils, le temps presse et je ne suis même pas sure de pouvoir refourguer ce genre de chose de toute façon.

De ma main libre j'abaisse la poignée de la porte et l'entrebâille pour observer dehors. La ruelle a l'air vide, je vérifie une dernière fois de n'avoir rien laissé derrière moi qui pourrait me trahir.
Je sors sur la pointe des pieds et referme derrière moi espérant être loin lorsque l'on s'apercevra de ma visite.


*** Une fois à l'abri, quelque-part sur les toits, je contemple mon butin.

C'est vraiment un magnifique trésor.



***


L'amante religieuse

 
Mayuri

Le Julung 29 Julantir 1510 à 22h14

 
Une bijoutière dans les sillons. Une porte s'ouvre. Une ombre se glisse. Elle court. C'est trop tard.

Ce n'est pas possible! Il n'y a plus de pierres!


Elle est triste. Les pierres sont des enfants. Elle est en colère. Elle voulait faire des anneaux. Des anneaux magiques.

dit :
Nous devons trouver le voleur !


La bijoutière sort. Elle va vers Raymond. Raymond est un mendiant bizarre.

Vous avez vu le voleur Raymond? Vous pouvez demander à vos amis?

Personne ne se cache aux Sillons. Il y a beaucoup de mendiants aux Sillons. Beaucoup de yeux derrière les volets. Beaucoup de rumeurs. Personne ne se cache aux Sillons. Elle va au bistrot des Sillons.



 
Narrateur

Le Vayang 30 Julantir 1510 à 22h16

 
*** Le supposé mendiant regarde l'artisane d'un air ahuri, Lerth est une cité propre et calme, la faction est prospère et prend soin de ces membres les plus indigents. Il n'y a pas de mendiants au sens premier du terme, il n'est pas besoin de mendier quand la nourriture vous est fourni à l'Orphelinat, deux fois par jour, un lit sera toujours prêt pour vous la bas. Et chaque habitant de la cité est prêt à faire une place à sa table et une couverture prés de l'âtre à chacun des Enfants de S'sarkh.
Pas de mendiants ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'âmes errantes dans les Sillons, le Raymond en question est un pauvre bougre pas bien malin et qui vit à la charge de la communauté, il traîne souvent dans le quartier avec quelques uns de ses amis.

Il regarde donc l'artisane, crache par terre puis lui répond dans un patois indescriptible : ***


Ouk Cha ki ya un Vouleur ichi ? Vo Z'avois été voulé ché vous ?
, nouveau crachat par terre.

Kan cha k'vous n'avois nété voulé ? Raymond y n'a rin vu eud'louche. Chi y chavo chéto ken, Raymond y pourroit réféchir chi cha li dit chkekchose et pis mindé à ché jamis.


*** Il crache encore par terre, un glaviot noir de tabac à chiquer et remet dans sa bouche la pâte noire prélevée sur un bâtonnet. ***


 
Talikh

Le Luang 2 Agur 1510 à 13h52

 
Perdu dans une clairière entre Arameth et Utrynia, Sombre Présage s'entraînait dans une demi-solitude, Thealgia traînant plus ou moins dans le coin à baragouiner des poèmes aussi obscurs tant dans les paroles que dans la diction.

Se servant d'un placide comme cible à ses sorts de décrépitude, il entrecoupait très régulièrement ses séances incantatoires pour se recueillir et prier S'sarkh, les conversions étant quasi-impossibles dans un lieu aussi reculé et désert.

Néanmoins, la retraite paisible du Tydale fut interrompue d'une transmission télépathique intempestive en provenance de Mayuri. Ceci était suffisamment rare pour que l'Arcaniste y prête une attention toute particulière qui le fit sortir de ses pieuses activités.

La maison de Théalgia, le Rosier Noir aurait été cambriolée. Le Propage possédait un certain nombre de denrées plus ou moins précieuses dans ce logis et le ton de Mayuri semblait suffisamment alarmant pour savoir que le vol était sérieux.

La réaction de la Sorcière fut tout aussi brutale que le message de Mayuri. Elle hurla tout d'abord puis fonça vers Talikh tel un braxat enragé chargeant n'importe quelle cible passant par là. Elle fit comprendre rapidement à son congénère qu'elle ne comptait pas laisser ce vol impuni et qu'il fallait immédiatement lever le camp et filer au transport le plus proche.

Perplexe, Sombre Présage était choqué qu'un tel vol puisse avoir eu lieu au sein même de la Scintillante. N'importe qui aurait pu lui dérober un bien cela l'aurait presque laissé indifférent, mais qu'un tel outrage ait lieu dans la Cité de S'sarkh... Son sang ne fit qu'un tour, il prépara son paquetage à la hâte et courut à travers prairies, clairières et autres forêts à grand renfort de sorts d'évolution.

Les billets achetés, il fila dans le premier transport et atteignit la Scintillante deux longues journées plus tard. La présence de corbeaux tout autour du transport semblait déranger les passagers, mais l'arcaniste n'en avait cure, habitué de remarques aussi futiles que dénuées d'intérêt.

A peine le pied posé à terre, il poursuivit sa longue chevauchée en direction de Lerth. Il se dirigea par la suite vers la maison de la Sorcière et constata les dégats. Le coffre avait été vidé de son contenu...


S'sarkh nous a puni de notre manque de vigilance. Cette épreuve doit être relevée et réussie, Il nous teste et nous éprouve, nous devons être dignes de Sa Confiance. Commençons à chercher des indices dans la maison et aux alentours.

Les Propages étant partis depuis fort longtemps, de la poussière était disséminée partout dans l'habitat, sans compter les insectes et les araignées... Tout était rangé à l'identique sauf le coffre. Talikh concentra tous ses sens et commença à chercher des traces de pas, de doigts, des cheveux, des morceaux de tissu, tout ce qu'un éventuel voleur aurait pu laisser sur place involontairement...

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Narrateur

Le Merakih 4 Agur 1510 à 13h41

 
*** Contrairement aux attentes du propage Talikh, la maison n'est pas si sale et poussiéreuse que ça. Surement Mayuri qui étant à Lerth depuis quelques temps avait nettoyé un peu. Il y a bien quelques toiles d'araignée dans les coins des murs en hauteur mais elles n'ont apparemment pas été dérangé.
Pas de cheveux, ni de morceaux de tissu parmi les quelques moutons trainant au sol. Pas de traces de doigts visibles sur les objets ou le coffre. On peut distinguer quelques marques de boue séchées formant les formes de pas mais comment savoir s'il s'agit d'une traces anciennes, datant du vol, ou venant d'un des compagnons de Théalgia logeant dans cette demeure par période. ***


 
Talikh

Le Julung 5 Agur 1510 à 10h39

 
Rien... Il n'avait rien trouvé. Enfin rien d'intéressant... Il ne resta pas bien longtemps chez la Sorcière, avant qu'elle n'arrive en pestant sur Syfaria tout entier. Il chercha dehors une éventuelle personne scrutant dans l'ombre, mais c'était peine perdue, un cambrioleur ne reste pas dans le lieu de son méfait.

Il pria alors S'sarkh longuement qu'Il l'éclaire de Sa Sagesse.


Moogri dit :
Cherche pas, tu le retrouveras pas. Fallait pas te casser pendant des mois sur les routes, je t'ai toujours dit qu'on est mieux au chaud, c'est moins dangereux!


Tu n'aurais pas une idée de génie au lieu de parler dans le vide.

Moogri dit :
De génie? Oui c'est moi. Alors si tu commençais par interroger les voisins, en général ils sont les premiers à voir si quelque chose d'anormal se produit.


Oui mais nous sommes à Lerth, les Témoins se consacrent à S'sarkh et pas aux problèmes de voisinage...

Moogri dit :
Tu as même certains Témoins qui volent d'autres Témoins absents alors ta remarque... Va voir les voisins je te dis!


Ok. Ils vont sûrement pas me reconnaître vu que je ne suis jamais trop dans le coin mais essayons, ça ne coûte rien.

Talikh se dirigea paisiblement vers les maisons environnantes et questionna les rares badauds qui passaient par là. D'un ton monotone et mélancolique, il posait régulièrement cette question:

Bonjour Mademoiselle/Madame/Monsieur, auriez-vous constaté des choses étranges ces dernières semaines? La présence d'une personne inconnue qui rôdait dans le coin? Notamment près de la maison de Théalgia, vous savez la Sorcière Tchaë? Que S'sarkh vous guide.

Quand on lui demandait plus de précisions il racontait que la maison avait été cambriolée, la porte et le coffre fracturés. Il doutait d'obtenir des informations tangibles car il n'avait aucune idée de quand avait été commis le vol, mais sait-on jamais, la moindre information l'aiderait toujours plus que de scruter des traces de boue séchée sur le sol...

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Narrateur

Le Vayang 6 Agur 1510 à 18h15

 
*** Les questionnements ne donnèrent pas grand résultat , mais plusieurs voisins déclarèrent tout de même en vrac : ***


- Ah oui la maison, j'ai déja vu des gens y entrer, des gens louches, du genre qui fait pas bon de connaître.

- Et pis y a tout le temps une tydale qui traîne dans le coin, une grande avec des cheveux rouges, elle a toujours des vêtements blancs. J'espère que ca va vous aider ?

- C'est bizarre on a pas vu de miliciens pour enquêter, z'êtes sur qu'il y a eu un cambriolage ?

- Y a toujours des gamins qui font des bêtises dans le coin, à tous les coups c'est un gosse qui a vu un truc qui brille chez vous.

- Y a une récompense si on a vu quelque chose ? Pas que j'ai des informations, mais c'est pour savoir !

- Des cambrioleurs? Vous êtes sur ? Vous en avez parlé à la milice ?


...




 
Talikh

Le Luang 9 Agur 1510 à 11h16

 
Les réponses du voisinage étaient toutes aussi vagues que disparates. Entre ceux qui ne savaient même pas que des propages habitaient dans cette petite chaumière, ceux qui étaient avides de profits, sans compter ceux qui accusent les gamins et qui comptent sur la milice pour esquiver une éventuelle réflexion...

Sombre Présage se demandait parfois s'il valait mieux pas que les Propages convertissent d'abord les habitants de Lerth avant d'étendre la portée de Sa Parole au reste de Syfaria.


Moogri dit :
C'est vrai ça, pourquoi tu demanderais pas à la milice, hein? C'est leur job après tout!


Je reste tout de même extrèmement perplexe sur l'efficacité de notre milice... Ce n'est pas comme si il ne se passait presque rien dans les rues de Lerth, ils ne sont pas entraînés, pas habitués à rencontrer des problèmes, des conflits...

Moogri dit :
Dit-il alors qu'il n'est jamais à Lerth! Bon, magne-toi, va signaler ton cambriolage!


*** Talikh marcha paisiblement dans les rues de la Scintillante en scrutant dans tous les recoins ***


Arrivé devant la bâtisse de la garde, il frappa à la porte espérant obtenir audience.

Tu as raison, commençons par le commencement, porter plainte pour cambriolage, ça les fera sortir de leur sieste perpétuelle. L'Hérésie est entre nos murs, tu te rends compte Moogri!

Moogri dit :
Tu dis toi-même que l'Hérésie est partout et tu t'étonnes qu'elle s'infilter dans Lerth, c'est paradoxal.


Oui mais tout de même, nous sommes dans Sa Cité, lieu de Foi et de recueillement. Sanctuaire de la pensée et de la méditation, un tel blasphème est un outrage qui Le fait souffrir, c'est inadmissible, intolérable, le Châtiment doit toucher sa cible, le Courroux et la Douleur de S'sarkh doivent se déverser sur l'impie pour Soulager Ses Peines et...

L'Arcaniste fut interrompu par l'ouverte bruyante de la porte

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Kasaar L'Tagta

Le Luang 9 Agur 1510 à 14h02

 
« Comment ça c'est un danger de la nature ? Mon cheval est tout ce qu'il y a de plus noble et de plus sûr en tant que compagnon ! Oui il a les yeux clos, mais c'est parce que ce monde n'est qu'apparence, et qu'il cherche à voir plus loin, là où les yeux sont inutiles. »

« A vous entendre, votre canasson de malheur est la plus belle et la plus intelligente des créations du S'sarkh. Hérésie ! Certes elle doit probablement être plus intelligente que vous, mais cette bête ignoble ne serait même pas bonne à être consommée. Pourquoi croyez-vous que vous avez atterri ici ? Cet animal n'a fait que foncer sur les passants. Il a failli tuer un jeune garçon ! »

« N'importe quoi... Ils avaient qu'à se pousser comme ils ont l'habitude de le faire quand ils me voient, au lieu de rigoler comme des ânes. A croire que jamais personne n'arrivera à faire fi des apparences, et puis, on est pas si ridicule que ça, hein Pulsar ! Allez viens, on a autre chose à faire qu'expliquer à des êtres aussi imperméables que vous à quel point tu es exceptionnel et que le S'sarkh en est parfaitement conscient. »


*** Le milicien poussa un long soupir. Comment en était-il arrivé là ? A peine de retour à Lerth, Kasaar L'Tagta, un soi-disant serviteur de l'esprit, s'était mis en tête de s'acheter une monture. Mais au vu de sa laideur incroyable, toutes les bêtes de l'écurie se sont affolées, sauf Pulsar, un cheval à l'allure étrange, dont les yeux étaient perpétuellement clos et dont la tête penchait constamment sur la droite. Ce serait donc ce cheval là qui servirait de monture au témoin. Qui se ressemble s'assemble, dit-on.
Kasaar, heureux de cet achat, prouvant une fois de plus sa bêtise crasse, pris place sur Pulsar. Sauf que, évidemment, l'animal était bien incapable de marcher droit. C'était un miracle qu'ils ne se soient pas pris un bâtiment, ou qu'ils n'aient pas tué quelqu'un. Enfin bref, aux yeux du milicien, ces deux là étaient un danger public de premier ordre, et il fallait absolument les empêcher de circuler de cette manière.
Le pire, c'était cette impression tenace que cet animal se fichait de lui ouvertement. Comme si il faisait exprès de le narguer et de le tourner en bourrique à converser avec un de ces incompréhensibles futurs transcients. ***


« Oh et puis zut de flûte ! Faites ce que vous voulez ! Mais si qui que ce soit se plaint de vous, je vous jure que j'abats l'animal. »


*** Kasaar et Pulsar se retournèrent comme un seul tchaë, près à s'en aller. D'un magistral coup de pied, ils ouvrirent ensemble la porte du bâtiment, manquant de peu de renverser un témoin à l'allure peu commune, un tydale sombre autour duquel voletaient quelques corbeaux de mauvaise augure. Kasaar en avait un peu entendu parler, un certain Talikh, propage du S'sarkh, quasiment tout le temps sur les routes à prêcher la bonne parole. Alors qu'il s'apprêtait à passer devant lui, Pulsar se stoppa net. Il avança sa tête vers le propage, semblant entendre quelque chose, puis il le renifla légèrement. Son "étude" faite, il se retourna vers Kasaar, comme s'il attendait quelque chose de lui. Ne comprenant rien à ce qui vient de se passer, le serviteur de l'esprit fixa d'un air étonné son compagnon. Quel étrange animal, se disait-il, on dirait qu'il a repéré quelque chose... Mais pourquoi tourne-t-il la tête de moi vers Talikh ?
Après quelques réflexions typiques de l'esprit retors de Kasaar, de celles que lui seul peut avoir, celui-ci aborda le tydale en ces termes : ***


« Hum... Excusez-moi... Talikh, c'est bien ça ? Je... enfin, Pulsar, mon cheval a remarqué quelque chose d'étrange en vous. Une perplexité émane de vous alors que votre rôle vous demande un aplomb inébranlable... Vous doutez... non, quelqu'un ou quelque chose vous turlupine, et mon compagnon a senti ça. Ou alors vous lui plaisez. Il faut dire que je ne le connais pas encore assez pour savoir ce genre de chose. Vous êtes peut-être juste fatigué et je vous ennuie depuis le moment où je suis apparu devant vous. Ou bien, vous avez de la nourriture qui intéresse Pulsar ! Oui, ça doit être ça ! »

*** A ces mots, le cheval donna un étonnamment précis coup de tête à Kasaar. Rien de bien violent, juste un signe de l'agacement provoqué par les dernières paroles du témoin. ***

« Aïe ! ... Apparemment c'est plutôt la première option. Arf, comment peut-il être aussi précis alors qu'il ferme les yeux ? Enfin bref... Si c'est effectivement un problème que vous avez, peut-être qu'en ma qualité de serviteur de l'esprit je pourrais vous être d'une quelconque aide. »


 
Talikh

Le Luang 9 Agur 1510 à 18h40

 
Un drôle d'équipage vint ouvrir la porte dudit édifice. Enfin ouvrir... Fracasser cette dernière à la grande surprise du Témoin qui gîsait derrière en attente de réponse. Ce dernier fut surpris mais n'émit ni cri, ni signe de peur. Impassible, il écouta le discours de l'homme à cheval. Il y répondit:

Kasaar... Ainsi donc vous avez trouvé un compagnon, j'espère que vous vous entendrez. Je n'en doute pas au vu de votre manière synchronisée d'agir dans un but commun, même si ce dernier a failli avoir raison de mon crâne.

Quant à votre proposition généreuse, j'y réponds favorablement. Mais permettez-moi de vous énoncer mon "problème". De retour d'une longue campagne à Son Service, nous avons trouvé la maison de Thealgia cambriolée. Cet acte hérétique au sein de Sa Cité doit être puni et jugé. Je vous avoue avoir commencé une petite enquête mais hélas je n'ai rien trouvé de consistant.

Ma présence ici était pour signaler le cambriolage à la milice et tenter d'avancer avec eux. Vos dons de vision m'aideront certainement à trouver le coupable.

Si vous me le permettez, j'aimerais déposer une plainte afin que tout se passe dans les règles aux yeux de la "milice", désirez-vous m'accompagner ou faire un tour avec votre noble monture en attendant?


Le Tydale regarda à l'intérieur pour essayer de se repérer.

Bon ça doit être... Par là... Allons-y...

Le doigt de Talikh pointait un endroit approximatif, il avança d'un pas lent mais sûr en direction de ce qui lui semblait un "bureau de milicien"...

Moogri dit :
Où que c'est qu'il nous mène encore... Tu pouvais pas demander à Kasaar?


Je ne vais pas non plus l'ennuyer pendant des heures, il nous suivra s'il le décide. Tu ferais mieux de prier S'sarkh pour que la milice soit efficace...

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Kasaar L'Tagta

Le Luang 9 Agur 1510 à 21h51

 
*** Kasaar mit un temps avant de réagir aux paroles du propage surnommé "Sombre Présage". Ses pensées étaient tournées vers Pulsar : Comment a-t-il su ou deviné que Talikh était susceptible d'avoir besoin d'aide ? Ce cheval n'avait décidément que peu de chose à voir avec ses pairs.
Mettant cette réflexion de côté, il décida de se rendre à la maison de Théalgia à pied, préférant éviter de se montrer de nouveau au milicien qu'il venait tout juste d'énerver. ***

« C'est marrant, se disait-il dernièrement, plus que dégoûter j'ai une certaine tendance à énerver tout le monde... Comme si ma symbiose avec S'tik m'avait donné ce pouvoir. Un cadeau empoisonné en tout cas. D'ailleurs, c'est bien ce mou de malheur que j'agace le plus... Où est-ce qu'il est encore parti d'ailleurs ? Ah oui, c'est vrai, tant que je n'en ferais qu'à ma tête, il restera introuvable. Bon, je peux bien me passer de lui pour cette enquête. Une enquête, voilà quelque chose d'intéressant ! Ce sera peut-être comme dans les livres que j'ai pu lire. Ça veut dire que j'ai le rôle de l'enquêteur ! C'est génial. »

*** Et ainsi de suite il continuait à avancer, plongé dans des pensées sans rapport les unes avec les autres. Si bien qu'il entra sans se rendre compte dans le "Rosier noir". ***

« Qui êtes-vous et que faites vous ici ? »

*** La voix féminine était exempte de la moindre trace de douceur, ce qui contrastait avec le physique appréciable de la tchaë. Son regard était dur, et quiconque aurait osé le défier risquait de le regretter à jamais. ***

« Heu... Bonjour.... Désolé, enfin c'est... heu... A propos du Vol.... Talikh... Je, heu... »

*** A l'évocation du mot "vol", le regard se modifia. C'était désormais un brasier glacial qui provoquait l'envie de s'enfuir en courant, de fondre instantanément, de se volatiliser purement et simplement. Les mots de Kasaar qui suivirent ne furent pas plus intelligibles que la première fois. Même lorsqu'il était au bord de la mort, il ne s'était pas senti aussi mal qu'à ce moment.
Pulsar s'ébroua à ses côtés. Pensant à son nouveau compagnon, le serviteur de l'esprit se rasséréna, reprit son soufle, et réussit à articuler : ***

« Je suis Kasaar L'Tagta, Serviteur de l'Esprit à Son service, et j'aide Talikh à propos du vol qui a été perpétré il y a peu dans votre demeure, dame Théalgia. Je vous demande pardon pour cette entrée inopinée, et je m'empresse de disparaître de votre vue. »

*** La propriétaire des lieux ne pipa mot. Elle s'était désintéressée du tchaë, et son attitude semblait indiquer qu'elle ne prenait pas au sérieux Kasaar, qu'elle doutait de la légitimité de son grade et de la qualité de son intelligence. Touché dans sa fierté, Kasaar sorti de la demeure et retourna à la bâtisse de la garde retrouver Talikh. ***


 
Narrateur

Le Sukra 14 Agur 1510 à 18h31

 
*** Le gardien de la paix légèrement bedonnant leva un œil bovin vers Talikh et lui demanda avec un accent à couper au couteau des contrées du sud (que l'on pourrait qualifier de toulousain) dans un autre monde : ***


Salutations à vous, messire !
Je suis l'agent milicien Banlaire mais vous pouvez m'appeler Monsieur l'agent ou Monsieur le milicien si vous préférez.
Que peut faire la milice de Lerth pour vous, jeune homme ? Vous souhaitez rejoindre les rangs d'un corps d'élite et prestigieux, vivre des aventures époustouflantes et flamboyantes?
Le cabinet de recrutement est à droite dans le couloir, c'est l'agent milicien Bonberre qui vous y accueillera. Sinon c'est à moi même, ici présent qu'il faut vous adresser.


*** Le milicien fit un sourire aimable et détailla Talikh d'un oeil de limier équivalent à celui d'un lynx aveugle et tétraplégique. ***


 
Talikh

Le Dhiwara 15 Agur 1510 à 13h42

 
Les craintes de Talikh se confirmaient face à la réputation de la milice de Lerth. Tout en restant impassible et froid, il regrettait déjà d'être passé ici. Ayant plus ou moins compris le discours à l'accent bien trempé du bonhomme, il s'adressa à Messire Banlaire d'un ton calme et monocorde:

Dans ce cas, c'est à vous que je dois m'adresser Agent Banlaire. De retour de voyage pour Propager Sa Parole, j'ai eu le malheur de m'apercevoir que la maison de Thealgia, une collègue, avait été cambriolée... Inutile de vous dire que nos effets personnels ont été dérobés. Nous avions bien fermé la porte et le coffre-fort, il s'agit bien d'un vol.

C'est la maison qui se trouve plus au nord d'ici, à l'extrémité du pâté de demeures là-bas.


*** Doigt pointé en direction du lieu du méfait avec plus ou moins d'exactitude. ***


Auriez-vous eu vent de tels événements il y a peu? Avez-vous une enquête en cours? Votre corps d'élite doit être au fait de tous les soucis rencontrés par les citoyens de la Scintillante n'est-ce pas?

Le regard de l'Arcaniste se fit plus sombre et perçant encore, comme pour tenter de lire dans les pensées de l'agent. Le regard bovin de ce dernier n'inspirait guère la confiance quant à la suite de l'enquête, mais S'sarkh avait imposé une épreuve à Sombre Présage, ce dernier devait L'honorer.

Loin au-dessus de la tête du Propage, une nuée de corbeaux volait en cercle, suivant leur maître à la trace. Kasaar était apparu avec son canasson de fortune, peut être arriverait-il à avoir un regard extérieur sur cette situation proche de l'ubuesque, il était Serviteur de l'Esprit, il avait l'habitude de ce type d'énigmes...


Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Narrateur

Le Dhiwara 15 Agur 1510 à 19h06

 
*** Le milicien prit un air sérieux et sortit un calepin ou il nota quelques mots, commentant à voix basse : ***


- Motif de la plainte : Cambriolage
- Propriétaire de la demeure : Théalgia, profession : Propage
- Plainte déposée par : Talikh, Profession : Propage
- Porte et coffre fracturés.


*** Le milicien regarda Talikh et lui posa quelques questions : ***


J'ai quelques questions à vous poser pour remplir le dossier d'enquête. Nous avons eu quelques vols ces derniers temps mais il est trop tôt pour faire un rapprochement.

- Ou se trouve actuellement la propriétaire de la demeure?
- Pourquoi n'est ce pas elle qui vient déposer la plainte ?
- Quand a eu lieu le cambriolage, si vous ne savez pas, pouvez vous donner une estimation ?
- Pouvez vous me faire la liste des objets dérobés et manquants qui vous font défaut pour votre vie quotidienne?
- Des vies sont elles en danger suite à ce cambriolage ? si oui est ce à cause du vol des objets sus mentionnés?
- Avez vous des soupçons sur l'identité de l'auteur du cambriolage ?


 
Talikh

Le Dhiwara 15 Agur 1510 à 19h35

 
Talikh prit mentalement note de toutes les questions et y répondit rapidement, sans paraître troublé ni montrer tout autre sentiment:

La propriétaire se trouve dans Lerth, probablement dans sa demeure ou dans la corporation des artisans. J'ai préféré faire les démarches par moi-même car Demoiselle Thealgia manquait de temps et semble bouleversée par ce vol.

Moogri dit :
En gros elle vous aurait insulté et aurait tenté de vous torturer...


Sombre Présage sembla être absent un court instant, le temps d'un échange télépathique.

« Moogri, j'aimerais que tu restes planqué, vexer cet agent n'est vraiment pas une alternative crédible... »


Moogri dit :
Mais, mais... Il veut la vérité!


« S'sarkh possède la Vérité, le reste n'est qu'interprétation, rentre dans la sacoche maintenant. »


L'Arcaniste reprit prestement le fil de la discussion, impassible:

Le vol date de plus de trois semaines. Demoiselle Mayuri une autre locataire a constaté le vol à cette date. Nous sommes partis il y a fort longtemps, il y a plus de six mois, l'effraction a pu être commise dans ce délai. Pour faire simple, il y a au moins trois semaines.

Pour la liste, essentiellement des pierres précieuses provenant de nos lointains périples: émeraudes, rubis, turquoises, diamants, saphirs... Des objets précieux et utiles pour l'artisanat de Demoiselle Mayuri, mais rien de bien important pour le sort de notre cité j'en conviens.

Des vies en danger?... Celle du cambrioleur peut-être... Vous connaissez la puissance du Courroux de S'sarkh, perpétrer un vol envers un Témoin est une Hérésie, heureusement que vous êtes là pour appliquer la justice et éviter tout débordement.


Moogri dit :
N'en fais pas trop non plus...


Sur l'identité, hélas, je n'ai aucun indice. Tout ce que je puis vous dire, c'est que cette personne est douée, efficace et discrète car le voisinage n'a rien remarqué et que les serrures semblaient presque intactes et pourtant... Déjouer deux serrures de ce type, faut être adroit et expérimenté dans l'art de l'effraction. Vous vous doutez bien que si j'avais des éléments fiables pour accuser un individu je vous les aurais donnés immédiatement.

Avez-vous besoin d'autres détails? Je ferai de mon mieux pour vous répondre.


Le Tydale observa l'agent agir conformément aux procédures conventionnelles. Il se tenait prêt à l'aider s'il le demandait. Il tint à son mou quelques critiques sur son manque de discrétion et de tact. Il espérait aussi que la Sorcière ne viendrait pas pointer son nez là dedans, son manque de diplomatie a déjà braqué plus d'un esprit syfarien...

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Kasaar L'Tagta

Le Dhiwara 15 Agur 1510 à 21h53

 
*** Kasaar attendait patiemment devant la bâtisse de la garde que son camarade propage ait fini de poser sa plainte. Il réfléchissait à cette affaire, aux indices inexistants, à la multitude de pistes possibles, essayant vainement de trouver la solution. Il s'était assis dos au mur, fixant d'un air absent son cheval.
Que savaient-ils ? Que pouvaient-ils en tirer ? Qui était susceptible d'en savoir un peu plus ? Comment trouver une telle personne ? Quelles étaient les motivations du voleur ? L'exploit ? Le butin ? La vengeance ? Était-ce un challenge personnel, ou bien était-ce une commande ? Était-il seul ou plusieurs ? Tydale ? Tchaë ? Nelda ? Peut-être Némen ? Non, ça se serait remarqué. Était-il dans la nécessité de voler ? Son butin servirait-il de trophée, ou bien s'était-il empressé de le vendre à bon prix ? A qui ? Dans quel genre d'endroit ?
Tant d'autres questions encore. Si peu de réponses. Comment ? Pourquoi ? Qui ? Avec une seule de ces trois informations, on simplifie beaucoup de chose. Ces trois questions sont liées, étroitement. Il reste à pouvoir y répondre vraiment, et ça n'était pas gagné. ***


*** Le Serviteur de l'Esprit faisait le parallèle avec le rôle lié à son grade.
Il lui faut savoir lire, tirer un sens, questionner, supposer, affiner puis répondre à l'énigme poser par l'apparition ou la découverte d'un signe du S'sarkh.
Dans ce cas, il lui fallait trouver et analyser des indices, pour pouvoir les questionner et donc créer des hypothèses. Puis trier parmi ces hypothèses et en sortir sinon la bonne, la meilleure. Alors l'affaire se résoudrait.
Les mêmes étapes, dans le même ordre, et pourtant, si peu de rapports. On avait ici à faire avec une logique poussiéreuse terre-à-terre, alors que la transcience, dans l'étude de Ses signes, essayait presque de faire abstraction de cette logique impropre à l'entité du S'sarkh.
C'étaient donc deux choses différentes. Mais la force de Kasaar L'Tagta n'était-t-elle pas justement l'art de faire disparaître les différences, de les faire fusionner pour mieux les appréhender et pour les amener à se confier en la réponse recherchée ? ***

« Je suis à ma place. Je jouerai le Rôle qu'Il a daigné m'attribuer. »

*** Le Tchaë se releva, près à accomplir sa tâche auprès du propage. ***


 
Narrateur

Le Julung 19 Agur 1510 à 22h15

 
*** Le milicien regarda Talikh perplexe et éclata d'un rire gras et moqueur. Puis il répondit d'un ton dédaigneux et insultant : ***


Au moins trois semaines et peut être jusqu'à 6 mois et vous venez seulement maintenant nous voir? Vous pensez vraiment que les miracles existent... Ou vous vous moquez de moi ? Les chances de retrouver celui qui a forcé votre porte est quasi nulle après un tel délai.

Et puis vos propos de courroux du S'sarkh et tout le tintouin sur l'hérésie, je trouve pas ça bien clair. Vous pouvez me prouver que vous êtes bien un de nos compatriotes? Depuis quand le vol est il une hérésie? Déjà pour qu'il y est hérésie il faudrait qu'il y ait une religion pour sur. Vous devriez réviser vos classiques mon p'tit bonhomme. A moins que vous ne vous inventiez vous-même les termes de votre propre religion? On pourrait appeler ça le Talikhisme ?
Vous me faites bien rire tiens. Enfin revenons à notre affaire !


*** Le visage du milicien devint dur et sérieux, il réfléchit quelques instants et il déclara d'un ton péremptoire : ***


Nous ne pouvons rien faire pour vous, premièrement vous déclarez cet incident beaucoup trop tard pour qu'il soit possible de trouver un indice.
Deuxièmement, rien de vital ni de capital pour votre survie ou celle d'un de vos proches n'a été dérobé, la liste de vos biens disparus est trop approximative pour être utilisable.


*** Il prit un ton moqueur et déclama en une parodie de prêcheur saint : ***


Et troisièment, puisque vous semblez interessé par la théologie et les discussions inutiles , la conclusion est que ce vol a certainement permis à quelqu'un ou à plusieurs personnes de survivre et comme nous l'enseigne les Préceptes de S'sarkh : La communauté et le partage sont les fondements de notre société.

Plutôt qu'à l'hérésie, croyez que les biens qui vous ont été dérobé l'ont été par plus nécessiteux que vous mêmes et qu'ils servent à la communauté et donc aux desseins de S'sarkh par la même occasion.


*** Le milicien se détourna ensuite de Talikh, signa le formulaire correspondant à l'affaire énoncé par Talikh avec une mention : Affaire close. Il indiqua ensuite à Talikh : ***


La prochaine fois, venez ici plus rapidement. On ne peut rien faire quand l'effraction date de plusieurs semaines. Jusqu'à preuve du contraire, nous n'avons pas de don de devin, ni la prescience dans le marc de café.




 
Talikh

Le Vayang 20 Agur 1510 à 10h22

 
Talikh écouta paisiblement l'agent et répondit tout aussi calmement, sans aucune rancoeur ni agressivité:

Vous qui semblez si bien connaître notre communauté, vous devriez savoir qu'un propage passe le plus clair de son temps sur les routes à faire découvrir Ses Préceptes aux autres poussiéreux. Des biens m'ont été volés lors d'un très long voyage, Mayuri a constaté l'effraction à notre retour, si j'avais pu venir vous trouver avant je l'aurais fait et si je suis ici c'est dans le respect des procédures, pas par plaisir ou par besoin irrepressible de vous déranger.

Non, vous n'avez aucun don de clairvoyance en effet, vous venez de le prouver. Vous parlez beaucoup de communauté et de partage, mais quand nous venons vous voir pour obtenir de l'aide, vous semblez fermé, obtus et sarcastique. Recevoir sans donner en retour, cela semble être votre leitmotiv.

Mais très bien, restez donc ici, profitant de la générosité des habitants de Lerth dans votre seul profit. Avant de donner des leçons sur la Foi et les interprétations d'autrui, aussi farfelues vous semblent-elles, faites en sorte d'être irréprochable. S'sarkh reconnait les siens mais respecte le libre arbitre, alors je vais faire de même et ne plus vous importuner.

Sans être devin, je vois déjà votre futur, celui d'un agent le derrière posé sur ce tabouret à végéter dans sa caserne, quitte à user de moyens détournés pour ne pas troubler son confort égoïste. C'est toujours moins fatigant que d'aider son prochain, dans le respect de Ses Préceptes, mais je dois être fou de penser ainsi, n'est-ce pas?


Sombre Présage fit demi-tour et tint en guise d'au-revoir, d'un ton froid:

Que le S'sarkh guide vos pas, si possible hors de ses murs, vous et vos agents y serez plus utiles...

*** Claquement de doigts sonore ***


Une nuée de corbeaux vint tournoyer autour du Propage alors qu'il partait en direction de la ville, impassible extérieurement, profondément déçu du manque de Foi de certains de ses compatriotes. Son mou intervint et un dialogue télépathique prit forme.

Moogri dit :
Le Banlaire il t'a tout mis!!! Quand je t'ai dis que tu servais à rien à voyager tout le temps!!! MWAHAHAHA! Les habitants de Lerth se foutent de ton existence, le bedonnant en est la preuve même! Arrête donc de mettre ta vie en danger, tout le monde s'en cogne! Fais comme lui, trouve toi une planque et profite de la vie.


« Cet homme n'est pas un exemple à suivre, il fait honte à notre communauté et ne représente en rien les Témoins. Sa vision de notre monde est restreinte et sa conception de la Foi est unilatérale, elle doit Le servir mais il oublie totalement de Le servir. Rien ne sert que je perde mon temps avec lui, cette enquête m'accapare trop pour que je tente de le ramener sur Son Chemin, une autre fois peut être... »


Moogri dit :
Mais bien sûr... Et demain tu dînes en tête à tête avec le S'sarkh...


« Les Epreuves que S'sarkh nous impose sont pour le salut de Notre Ame, elles nous mènent à l'Illumination. Courber l'échine et refuser d'aller au-delà des évidences reviendrait à renier Ses Préceptes. J'ai un but, une tâche et je m'y tiendrai jusqu'à mon dernier souffle, quand il m'appellera dans les abysses. »


Moogri dit :
Je veux juste dire que tu devrais prendre des pauses de temps en temps, à trop vouloir convertir et propager, tu finis par être oublié de tous.


« S'sarkh n'oublie jamais et le regard des autres n'est pas une fin en soi, il est empli de peurs et de reproches, ce qui est différent fait peur, la réponse est dans Ses Préceptes mais beaucoup se refusent à Lui de peur de se perdre. Mais c'est faux, prier S'sarkh c'est au contraire se retrouver, embrasser des valeurs saines, justes, une cause au service de tous. L'illumination est un cadeau de S'sarkh qui doit être connu de tous afin que chacun puisse choisir son avenir, cantonné dans la peur et l'ignorance, ou pointant vers Sa Lumière. »


Moogri dit :
Allez on file, je doute que ton copain milicien voit ta tirade sur sa flemmingite aïgue d'un bon oeil.


Tout en poursuivant d'un pas plus pressé, son regard croisa celui de Kasaar et de sa monture, cela lui redonna espoir et il parla en sa direction d'un ton plus doux mais mélancolique:

Kasaar, je crois que je n'ai plus rien à faire ici, je fais perdre du temps à cet agent et à moi-même. Libre à vous de tenter de raisonner Messire Banlaire, vous trouverez peut-être plus de crédit à ses yeux. Personnellement, je vais aller visiter le marché, j'ai une petite piste à creuser. Mais avant je vais rejoindre le Temple prier pour tous les habitants de Lerth, notamment Messire Banlaire, pour que le S'sarkh et Sa Révélation soient à nouveau présent dans leurs coeurs de notre Sainte Cité. Vous êtes bien sûr le bienvenu avec votre compagnon de voyage. Comment s'appelle ce cheval? Il a un petit quelque chose de particulier non?

Bien que celui-ci soit noir, le regard de Talikh sembla s'attendrir un peu à la vue de Kasaar. Dès qu'il eût franchi la pas de la porte, il reclaqua des doigts et ses corbeaux s'avanouïrent dans le ciel de la Scintillante. Il se posa sur une façade non loin de la caserne en attendant la réponse de son compatriote et en espérant ne plus revoir l'agent Banlaire.

Et si j'envoyais Thealgia dans le tas...

Cette pensée faisait sourire le Tydale, la réaction de cette dernière aurait été d'un autre contenu, plus corrosif...

Talikh/Sombre Présage,

Dresseur de corbeaux, Arcaniste foudroyant, Propage.

 
Kasaar L'Tagta

Le Vayang 20 Agur 1510 à 22h14

 
*** Kasaar trouvait étrange l'idée qu'il puisse avoir plus de crédit aux yeux d'un milicien qu'un propage renommé. ***

« Si c'est ce type bedonnant à l'œil torve, je passe. Je l'ai, et il m'a, déjà suffisamment énervé à propos de Pulsar, mon cheval ici présent. A croire qu'il ne sait que perdre son temps celui-là. Enfin bon, bref, je vous suis tant que vous ne me proposez pas de rencontrer à nouveau dame Théalgia. Notre première rencontre a été, comment dire... une expérience particulière qu'il ne convient pas de renouveler trop souvent. »

*** Le Tchaë frémit à l'idée même de croiser, ne serait-ce qu'un instant, le terrible regard de la sorcière. ***

« Je vais moi aussi me recueillir quelques instants. Pas pour tous les habitants de Lerth, je n'aime pas l'idée que quelqu'un prie à ma place, même s'il est habité des meilleures intentions du monde. Ce serait un peu agir à mon insu et il s'agit bien là de quelque chose que je ne supporte pas. Je vous propose donc d'y aller de ce pas. »

*** Joignant le geste à la parole, Kasaar donna un léger coup de talon à sa monture. Le chemin faisant, il laissa libre cours à ses pensées, comme toujours. Il avait très clairement entendu l'invective du milicien et la réponse acerbe du propage. Bien qu'il préférait nettement ce dernier, il ne savait toujours pas à qui donner raison d'un point de vue objectif. Le dogme des témoins du S'sarkh n'était pas une religion au sens strict, puisque le S'sarkh n'est une entité divine que pour certains. Mais suivre Ses préceptes, décodés au fil du temps par les transcients, était essentiel, sinon un but en soi. Lorsque Banlaire affirme que cela sert Ses "desseins", n'a-t-il pas la fausse prétention de comprendre cet être mystique ? Au vue de la légèreté de son ton à ce moment, il semblait plutôt évident qu'il ne prenait pas au sérieux les valeurs de cette faction.
Peut-être était-ce un profiteur ? Un aveugle prétendant appartenir aux témoins juste parce que cette faction prône "la communauté et le partage" ? Est-il le seul susceptible de penser ainsi ? Combien de neldas, tchaës, tydales apparemment sur la bonne voie sont encore des aveugles ?
"Les Témoins ont autant de personnalités qu'il existe de Témoins." Cette particularité qu'à cette faction est l'une de ses plus grandes forces, et c'est notamment grâce à cela que Kasaar l'a rejointe. Mais avec une si grande liberté, la société ne perdait-elle pas une partie de son crédit ? ***

*** Trop de pensées différentes. ***

*** Dans ces cas-là, le recueillement et la prière étaient deux excellents moyens de se vider l'esprit, et de revenir à des choses plus essentielles ou plus urgentes. ***

« Vous disiez avoir une piste à creuser, cher Talikh ? Vous avez mentionné le marché, vous pensez que le voleur a revendu le butin bien mal acquis ? Je crois aussi que c'est fort probable, mais je vous serai peu utile au questionnement des marchands : mon apparence n'inspire pas à la confiance et à la confidence.
Messire Banlaire a dit quelque chose de sensé, au milieu du flot d'inepties qui est sorti de sa bouche. Il a parlé de plus nécessiteux et de biens donnés à la communauté. A supposer que notre voleur ait un cœur généreux, il a pu faire don de son butin à l'Orphelinat. Je vais donc y faire un tour. Je vous recontacterai si je trouve quoi que ce soit d'intéressant.
»


 
Tomasin

Le Matal 24 Agur 1510 à 12h24

 
*** Lerth... Il n'y a pas à dire, il commençait à attendre avec impatience son arrivée. Bon, il commençait aussi à attendre avec impatience l'arrivée du transport, mal de l'air oblige. Il avait ensuite couru comme un dératé vers la presqu'île, et il fallait avouer que... ça en valait la peine. Tout en pierre, calme, paisible, une impression de force tranquille... Mais pour le tourisme, il repassera... Retrouver le propage, d'abord.

Justement, quand on parle du loup, on en voit le corbeau. Un, puis deux, puis une sacré bande semblant converger vers un même lieu, exactement là où le propage l'a "invité" à le retrouver. Et c'est justement là qu'il le retrouve. Il se "jette" devant lui, tout à son envie de bien faire, et se place quasiment au garde à vous. ***


Propage Talikh, mes respects !

*** Puis, se rendant compte que son attitude trop guindé était ridicule, il se détend.
***

Prêt à botter des paires de fesses de voleur...

*** Il semble remarquer d'abord le cheval qui l'accompagne... Avant de voir le cavalier. ***


Arch'Rhon...

*** Il accompagne la formule en nelda d'un poing sur son torse, signe usuel haut-rêvant. ***





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