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Le Temple

Résonnances

L'échos des silences...
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Sujet lancé par Nelle
Le 25-03-1511 à 23h58
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Posté par Nelle,
Le 15-09-1511 à 23h54
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Nelle

Le Merakih 24 Agur 1511 à 11h23

 
Comme n'osant pas le faire en première, Nelle s'arrête elle aussi au signal donné par Umbre. Malgré les forces conférées par la symbiose, elle commence réellement à fatiguer face à ce travail sans fin sous un soleil écrasant.
S'asseyant à sont tour, à même le sol, elle écoute la question du Kar'nem S'sarkh, puis la réponse du Masque d'un air presque détaché, tout en sortant de son sac une petite gourde en peau dont elle tire quelques gorgées d'une eau tiède mais bienvenue.
On pourrait presque croire, de loin, à trois ouvrier prenant un banal instant de pause...

Elle sourit pour elle-même, et tend la gourde devant elle pour en offrir à ses interlocuteurs, tout en répondant, dans le ton de la discussion :


Parfois, savoir pourquoi on agit amène la volonté de le faire.
Parfois, la volonté d'agir nous amène à comprendre pourquoi.

C'est en tout cas rarement dans l'attente que l'on trouve l'un ou l'autre.


 
Batyias

Le Luang 5 Saptawarar 1511 à 00h09

 
Batyias s'arrête lui aussi, et regarde ses hôtes au beau milieu de leur place de cagettes.
Il lève la main vers des ouvriers qui s'affairaient à en apporter d'autres, et ceux-ci s'en retournent, les laissant seuls sur le port, face aux flots.

Les jeunes pousses ont souvent de beaux atours lorsqu'on les laisse libres.
Bien entendu, il faut les débarrasser des mauvaises herbes alentours, mais avec un peu d'espace, de temps et d'énergie elles sont capables du plus splendide des miracles.
La vie est là.
Juste là.
Je ne l'avais pas perdu, je la contemple chaque seconde, vacillante inutilité qui est devenir.

Merci.


Il se retourne vers les eaux et les bateaux à quai.
Il oscille d'un pied sur l'autre quelques instants, en silence, comme au gré du vent.

L'orage s'est apaisé.
Mais les flaques sont là, réservoir à bestioles agaçantes.
Elles viennent pour sucer la vie. Elles ont peur.

Lorsque les cieux pleurent, il faut laisser passer l'averse.
Mais nous ne ferons pas cela.
Pas cette fois.

Il se retourne de nouveau vers Nelle et Umbre.

Mes enfants, nous allons partir Le rencontrer.
Nous allons avoir besoin d'un bâteau, d'un équipage.
Et d'un capitaine.

Le temps est venu pour le S'sarkh de nous accorder son pardon...



 
Nelle

Le Matal 6 Saptawarar 1511 à 23h46

 
Le regard toujours un peu vague et l'air rêveur, Nelle écoute les paroles de Batyias.
Elle a cessé d'essayer de chercher absolument un sens aux étranges et décalées locutions du Kar'nem S'sarkh, se contentant de se laisser simplement porter par les images que celui-ci emploie...

Et la jeune propage se trouve soudain tirée de son écoute rêveuse, alors que pour la première fois Batyias s'exprime... normalement.
Il faut quelques seconde à Nelle pour réaliser, et comprendre -finalement- ce qu'il vient de dire.
Et qui la laisse sans voix.

Tandis que Knüt maugrée pour lui-même, tout en exultation contenue :


Knüt dit :
J'le savais !
J'le savais !
J'en étais sûr !
Ah, mon salaud !
J'le savais, qu'y f'sait que s'donner un genre, en parlant n'importe comment comme y f'sait !
Alors qu'en fait y sait parfait'ment parler comme il faut ! Comme tout l'monde !
Ah ah ! J'le savais !!
Le coquiiiin !!!!
Ah ah !!!


Machinalement, Nelle s'est levée, alors qu'elle regarde cette fois Batyias d'un regard franc et intense.
Le rencontrer ?!
Ce voyage initiatique -et sans doute également fatidique- que bien des Témoins entreprennent régulièrement... Jamais Nelle ne l'avais encore envisagé pour elle-même. Du haut de ses vingt jeunes années, sa soif de découvrir Syfaria n'a pas encore eu le temps d'être étanchée ou submergée par celle d'aller à Sa rencontre...

Mais lors que Batyias lui-même l’énonce, le suivre apparait comme la plus claire des évidences.


...et pour nous de le guérir...

Ajoute-t-elle doucement aux derniers mots du tydale.

Tandis que Knüt réalise peu à peu, à son tour :


Knüt dit :
Nan mais... naann...
Nan, quoi...
Pff...
Pépé Batyias... tu l'fais vraiment exprès, hein...
J'ai dit l'autre jour que c'était hors de question...
Chais pas moi... tu peux pas l'appeler plutôt ?
Hein ?
Genre avec un gros appeau à S'sarkh ?
Le coup du bateau, ça craint, quoi... C'est pas fiable, ces coques de noix. A la moindre tempête de rien du tout, paf, ça coule, et tout...
Pff...



 
Umbre

Le Merakih 7 Saptawarar 1511 à 23h12

 
Crac. Bam.

Assis sur une cagette, Umbre vient d'en trouer le fond.
Il a l'impression de peser une tonne. L'ex-cagette peut en témoigner.
Le poids des mots de Batiyas et de ce qu'ils impliquent.
Le Masque s'extirpe des débris.

Coup de tonnerre. Foudroiement.
Foudroyé par l'inattendu. Foudroyé par l'incroyable.
Foudroyé par l'excitation. Bref, foudroyé.

Le Confrère s'essuie le postérieur d'un revers.
Derrière le masque, un sourire de chat large comme le monde.
Un bouillonnement intérieur intense comme une tempête.
Il tremble presque. Fébrile, fiévreux, nerveux.

Après un seconde de latence, il fonce vers Nelle.
La prend dans ses bras sans prévenir et la fait tourner un instant dans les airs.
Puis il se saisit de Knüt en criant "montre-moi ta face de vainqueur, Knüt, ta face de terreur !"
Il relâche le Mou et s'approche du Kar'nem avant de lui serrer la main frénétiquement.
Remué, exalté, électrique, Umbre n'est plus qu'un électron fou.

Il se met à faire les cent pas, visiblement peu inquiet de ce qu'un pèlerinage vers le S'sarkh signifie.
Les monstres marins, la corruption, les naufrages, les orages, la mort. Tout ça lui passe bien au-dessus de la tête.
Ou alors, ce ne sont pour lui que des contingences mineures dans un périple qui s'annonce...
Mmm. Il n'y a pas de mots pour cela. Fantastique, légendaire, démentiel ?

Il continue à faire les cent pas sur le port, ardent comme la braise.
Il ne s'était pas senti comme ça depuis...depuis quand ? La recherche du temps perdu, l'Horloger...
Une foule de questions l'assaillent. Théoriques, bien sûr.
Mais pratique surtout, assez étrangement.

Un équipage ? Qui ? Leur faut-il réunir des gens ? Un capitaine, où ?
Batiyas s'occupe de tout, doivent-ils s'en charger ? Quand partiraient-ils ?
Un bateau, faut-il le choisir ? Comment ? Ici ? Et l'équipement ?
Bref. Un tumulte d'éléments s'emparent de l'homme.
Marques d'excitation...et de trouble.

Pourtant, il n'a aucun doute. Pas un seul. Comment en avoir ?
Rien ne lui semble plus juste, plus vrai et plus palpitant.
Umbre a l'instinct de la découverte. Et celle-là....
Le Confrère ne saurait l'expliquer.

Il y a des espoirs de poésie inachevée, d'estocades avec le destin, de baisers du hasard, de panache dans l'inconnu.
Il y a l'amour des défis, la passion des énigmes, l'ambition de la démesure, l'orgueil de la démence.
Il y a l'envie d'avoir la rétine brûlée par la vérité, l'âme renversée par la plénitude.

Le Masque tourne son regard vairon et étincelant vers l'océan.
Un chuchotement. "Les horizons n'ont pas de fin."
L'aventure non plus.


Isiendal dit :
MÂrdE bOrDeL de PuTaIn, mAl bArRé On EsT !
*pleurnichements*
Ma fEmMe, mèRe ma, mEs EnFaNTs...
bOuHoUhOuhouHoUhOuhOUhou...
ToUs cReVEr vA On !



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Batyias

Le Dhiwara 11 Saptawarar 1511 à 23h46

 
Batyias met quelques instants à se reprendre après les réactions de ses deux hôtes de cagette.
La surprise teinte son visage de profondes oscillations, et son sourire s'étire.
Il a l'air... heureux.

Les flammes sont belles lorsqu'elles s'avivent, même si cela signifie parfois leur fin prochaine.
Une étincelle suffit et plus rien ne subsiste, mais dans les cendres est la pleine vie.

Donnons nous un mois.
C'est une durée comme une autre, mais elle est simple et les durées simples sont en général avenantes et peu farouches.
Pour l'embarcation, je m'en débrouillerai.
La mienne traine quelque part, il me suffit de lui rappeler à quoi elle sert.
Elle sera peut être un peu dure d'oreille et sauvageonne, il faudra lui parler fort au début...

Pour l'équipage et notre Capitaine, je vous laisse mener votre barque.
Les victuailles, les réserves, et tout le toutim, nous les préparerons avec mon bon peuple.
Des légumes. Ils seront très contents de voyager au delà de l'imaginable, ces verdures alanguies.
Et tout ce qu'il nous faudra pour tous ceux qu'il faudra.


Il fait un geste, et les ouvriers reviennent pour débarrasser l'esplanade.
Un mois, jour pour jour.
Revenez ici et nous embarquerons aussitôt.

Il se détourne et marmonne doucement.


 
Nelle

Le Julung 15 Saptawarar 1511 à 23h54

 
Une fois reposée à terre, Nelle sourit franchement devant l'enthousiasme si expressif du tydale malgré son masque de porcelaine.
Knüt, quant à lui, marmonne d'un air froissé, quelque chose parlant de vainqueurs en vie et non au fond de l'océan.

Puis elle écoute les dernières consignes et révélations de Batyias, intérieurement tout aussi excitée qu'Umbre tandis que les mots du Kar'nem S'sarkh donnent peu à peu de la consistance à ce projet nouveau-né.
Son bateau ?!
Choisir un équipage ? Un capitaine ?
Embarquement dans un mois ?!

Nelle reste quelques instants immobile, les pensées se bousculant dans son esprit.
Et puis finalement la voix ou la pensée d'Umbre la ramène à l'instant présent, suggérant d'aller discuter de tout cela chez elle.


Un mois.
Kar'nem S'sarkh
, conclue-t-elle d'un bref salut, avant de faire signe au Masque de la suivre.

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