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Les Sillons du S'sarkh

Retour à la civilisation

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Sujet lancé par Erling
Le 24-10-1511 à 19h10
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Posté par Nelle,
Le 07-12-1511 à 23h56
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Erling

Le Luang 24 Otalir 1511 à 19h10

 
Le retour était effectué, Erling rentrait chez lui, un retour parmi d'autres. Mais, lorsque l'on ne revient sur les lieux de son enfance qu'une fois l'an, peut-on vraiment parler de retour anodin ou de pèlerinage banal ?

Pour le Propage, il n'en était pas question. Chacun de ses passages à Lerth contenaient une émotion, une saveur particulière. Cette dernière pouvait être profondément changeante, oscillant entre la satisfaction d'un besoin de réconfort ou l'enthousiasme d'un départ prochain. Pour cette fois-ci, Erling se complaisait dans une béatitude tranquille, un contentement de l'instant présent. Il était là, chez lui, nullement pressé et l'esprit disponible et réceptif.

Le Propage, à son aise, baguenauda donc un instant aux alentours de l'auberge du S'sarkh miséricordieux, écoutant les éclats qui s'échappaient par les ouvertures de la bâtisse. Il n'y entra pas, s'imprégnant de la compagnie des hommes tout en y restant étranger.

Le Tydale se sentait le besoin d'un temps d'acclimatation, d'un palier de décompression après cette longue période de solitude. Il n'avait pas vécu en ermite durant l'année écoulée mais c'était tout comme. Les brefs échanges qu'il avait pu avoir s'étaient révélés frustres et s'étaient limités au vocabulaire des besoins de base : troc, nourriture, vêtements et météorologie.

De plus, Erling n'avait pas foulé le sol d'une cité digne de ce nom depuis bien des mois. La très active ville de Lerth, bien que tout indiquée pour cette remise en selle, l'effrayait quelque peu de part ses rumeurs, ses passants affairés et ses vendeurs racoleurs. Cependant, le Propage, comme à son habitude, ne pouvait se soustraire au besoin de se mettre en quête de batiments et de visages connus.

Aussi, au bout d'un certain temps, Erling se glissa dans le flot de personnes entrant dans sa ville natale et, anodin Témoin parmi les siens, il franchit sans problème le mur d'enceinte.

Les maisons étaient maintenant là, nullement cachées par le mur en bois. Le Propage contempla l'architecture bien connue qui lui était culturellement agréable. Les gens s'activaient à droite et à gauche et les murmures, les paroles et les cris assaillaient ses oreilles. La calme et redondante rumeur du ressac était maintenant loin. Finie le simple souffle de la brise dans les oreilles, la civilisation était là, devant lui.

Finalement, Erling, comme souvent lorsqu'il rentrait de voyage, se dirigea vers le centre ville et le temple du S'sarkh. Aujourd'hui, comme à son habitude, il avait besoin d'y faire un point. Et, aujourd'hui plus qu'à son habitude, il avait besoin de la paix qui y régnait.

Toutefois, nullement pressé, il s'y rendit d'un pas calme, tentant de profiter du moment malgré le décalage qu'il subissait.


Pélerin du S'sarkh

 
Nelle

Le Julung 27 Otalir 1511 à 23h38

 
Nelle, elle en sort, du temple.
Non pas qu'elle fasse partie des adeptes de la prière, ni qu'elle revienne de pèlerinage, ou même d'une quelconque absence plus ou moins longue. En fait, cela fait au contraire plusieurs mois qu'elle est à Lerth et qu'elle n'en est pas encore repartie.
Mais voilà, des fois, sans forcément devoir chercher une raison précise à cela, elle aime bien venir passer quelques instants ou quelques heures dans le temple.
Comme beaucoup d'habitants de Lerth, au final.
Ici, les prières et les chants religieux ne sont pas forcément les plus courants.
Des fois, on vient juste méditer. Penser. Espérer. Faire la sieste, même ? Se retrouver. Ou retrouver les autres.
Le temple, parfois c'est un peu la place du village.
On y croise le fils de la soeur de l'ancienne voisine du cousin de la maitresse du plus jeune, et on prend des nouvelles de tout le quartier.
Ou bien des fois on fait juste une rencontre fortuite au hasard de bouts de discussions volés.
Bref, c'est le temple de Lerth.
Un lieu pour tout, et pour tout le monde.

Et là, Nelle en sort, après avoir passé non sans un certain plaisir pas loin d'une heure à écouter deux anciens discuter à voix basse de leur lointaine jeunesse.

Et paf, elle aperçoit le tydale.


Erling ?!!

Un grand sourire sur les lèvres, elle le rejoint joyeusement.
Ils n'ont jamais été très proches tous les deux, n'ont pas vraiment partagé de grandes aventures ensemble, pourtant elle a toujours bien aimé le jeune homme, et c'est une vraie bonne surprise de tomber sur lui.


Comment allez-vous ?!
J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'était pas croisés !


 
Erling

Le Sukra 29 Otalir 1511 à 09h49

 
Ce fut une des fois où Erling mit le plus de temps à rejoindre le temple. Plongé dans ce qui lui semblait une marée humaine, les écoutilles toutes ouvertes, le Témoin écoutait ses confrères. Il y avait de tout dans les bruits qui couraient. Le prix du jus de Sykramen avait augmenté sans que l'on sache pourquoi. Le fils du voisin était parti avec la fille du garde. Un bateau de pêche avait remonté dans ses filets un plein sac de lédipolites. Et surtout, il y avait une effervescence, une rumeur toute spéciale d'expédition et de voyage que le Propage ne réussit à cerner que partiellement.

Finalement, Erling arriva sur la place du temple. Il s'apprêtait à en monter les marches et à en pousser les portes lorsqu'on l'interpella.

C'était Nelle. La jeune Tchäe pleine de vigueur le regardait avec un grand sourire et, cette vision d'un visage familier remplit le Tydale d'une joie toute particulière qui pouvait facilement se lire sur son visage. Les deux Propages ne se connaissaient pas particulièrement et pourtant, des mots mêmes du Transcient Serphone, ou plutôt de Diaspar étant donné que c'était alors le nom qu'il s'était choisi, elle était avec lui-même la jeune génération de la Voix. Ces jeunes qui avaient participé à corps perdus à la création de liens entre Poussiéreux, marchant dans les traces des anciens, de Samael, de Saltis Dymeur et de tant d'autres. A ce titre, Erling, sans connaître personnellement la Tchäe qui lui faisait face, s'était toujours senti proche d'elle en raison de la similitude de leurs actions.

Elle lança la conversation avec des mots très classiques et Erling l'en remercia silencieusement tant l'isolement dans lequel il avait vécu depuis un an ne lui aurait pas permit de tenir une discussion de haute volée. Machinalement, sa main se tendit vers son sac à dos mais, mais il arrêta son geste et le transforma en une caresse douce pour l'anneau des Aruhns qu'il portait à l'oreille. Pour peu, il aurait eu l'air embarrassé.


Je … Je vais bien Demoiselle Nelle ! Tout juste de retour dans notre citée. Et vous ? Vous semblez en forme.

Puis, répondant à la deuxième partie de sa réplique avec lenteur :

A force de courir à droite et à gauche, ma voix s'est essoufflée et je me suis mis au vert pour la retrouver. Il est donc bien vrai que cela fait un moment que nous ne nous étions pas vu. Depuis bien avant les attaques sur les Cités de Poussières il me semble... Vous êtes à Lerth pour longtemps ?

La voix d'Erling était mesurée et sa diction peu rapide même si il n'avait pas un ton monocorde mais plutôt joyeux. Nelle pouvait avoir l'impression qu'il soupesait ses mots avant de les lancer ou bien qu'il les cherchait. Toutefois, pour peu qu'elle y fasse attention, elle aurait pu voir sur le visage du Propage un véritable ravissement à la fin de sa réplique. Pour lui, la reprise de contact avec le monde était faite et il était véritablement content que cela passe par une discussion sympathique avec la petite Tchäe.

Pélerin du S'sarkh

 
Nelle

Le Dhiwara 6 Nohanur 1511 à 09h57

 
Toujours en souriant avec chaleur, sans sembler faire cas de sa diction mesurée, Nelle répond à Erling :

J'espère alors que cette retraite vous aura été bénéfique, et que vous retrouverez très vite l'allant qui vous caractérisait !
Pour ma part, en fait, je suis à Lerth depuis un certain temps, maintenant... A l'issue des attaques du Tark'nal, je suis restée quelques temps à Arameth, puis je suis revenue ici, cela fait maintenant plusieurs mois.
Par contre, je vais en repartir bientôt. Mais par une voie qui ne m'est pas vraiment coutumière... : celle des mers !
Vous avez peut-être entendu la rumeur ?
Je crois que celle-ci se répand au fil des jours, et au fur et à mesure que l'antique navire est restauré, au port...

Batyias nous emmène retourner voir le S'sarkh !


Erling ne peut pas manquer de percevoir l'excitation de Nelle à cette idée.
Une expédition pour aller voir le S'sarkh de près... cela n'a, au fond, rien de très exceptionnel, à Lerth : il s'en forme plusieurs par an.
Mais une menée par le seul qui en revint jamais vivant, par leur Guide, et sur le navire même qui fit jadis cette aventure extraordinaire...!


 
Lyne

Le Vayang 11 Nohanur 1511 à 11h29

 
Lyne est contrariée. Deux jours qu’elle cherche un piston tubulaire et pas moyen de mettre la main dessus. « Faudrait voir avec les Frères du Désordre, ma p’tite demoiselle » qui lui disent. Comme si ça couraient les rues les Tchaës de la Fraternité. Sans compter qu’ils doivent pas non plus se balader avec une quincaillerie dans les poches.

Pffff.

Encore une idée révolutionnaire qui tombe à l’eau faute de matériau adéquat. Zut. Papi l’avait pourtant prévenu : « On est à Lerth, Chiffon, pas à Farnya. Pense avec ce que tu as. » Et voilà : autant pour son projet de chariote à hydropropulsion. Bon, en même temps, vu l’état de la chariote suite à ses dernières expérimentations – un petit tas de bois et d’échardes mouillés – le piston tubulaire n’est pas la priorité. En revanche il serait peut-être temps qu’elle regarde plus précisément les plans sur lesquels était en train de travailler Papi…

Toute à ses pensées, Lyne traverse la place du marché sans remarquer l’agitation qui l’entoure. Elle doit à peu près se trouver au niveau du Temple quand Chamallow se met à sautiller en tout sens, visiblement surexcité.

Chamallow dit :

Là ! Là ! Regarde ! Y’en a deux ! Tu les vois ?


Interloquée, Lyne observe le parvis pour tenter de comprendre la source d’agitation de son mou. C’est alors qu’elle les… « perçoit ». (Elle ne trouve pas d’autre mot pour exprimer cette sensation.) C’est la première fois qu’elle croise des symbiosés depuis qu’elle-même en est devenue une et l’expérience est… trop bizarre.

Ils sont deux en effet. Leur présence s’impose sans qu’elle puisse s’y soustraire : Nelle et Erling, deux Témoins bien plus vieux qu’elle (surtout lui) mais beaucoup moins que Papy. Ils discutent paisiblement au milieu des allées et venues, pour l’instant insensibles à la présence de la petite fille.

Chamallow, ne prenant garde à l’émoi de sa symbiote, continue de trépigner.

Chamallow dit :

Ben, alors qu’est-ce t’attends ! On y va !

Ouvrant des yeux encore plus grands que d’habitude.

Han, regarde, ils sont RONDS ! Comment c’est trop COOL !


Lyne est curieuse, certes. Mais elle hésite. Sans doute les restes de sa bonne éducation confrère : « On ne dérange pas des adultes en pleine conversation, Lyne. Et ne mets pas les doigts dans ton nez, par les Six ! ». Oui, c’est sûrement ça qui l’empêche de bouger, ses grands yeux fixés sur le couple en train de discuter. Peur ? Nan, c’est pas son genre, même si là, bon, c’est quand même un peu flippant tout ce qui lui arrive depuis trois jours… L’arrivée de Chamallow, l’accès aux Tribulations, le départ de Papi. C’est vrai que ça à de quoi foutre un peu la trouille. Mais, là, non, y a pas de quoi. Ils ont même l’air gentil…

Elle aurait pu rester là encore longtemps, petite statut figée, si Chamallow n’avait pas perdu patience, tout à son enthousiasme.

Chamallow dit :

Youhou ! Vous deux ! Bonjour !



 
Erling

Le Vayang 11 Nohanur 1511 à 15h03

 
En une phrase enthousiasme, Nelle confirma les rumeurs entendues par Erling depuis son entrée en ville. Le jour se faisait sur l'agitation anormale mais positive qui agitait sa Lerth natale. Ce projet ambitieux acheva de briser les digues de la solitude qui empêchait le Propage de retrouver son attitude normale. Le petit feu intérieur qui brulait en lui de participer aux grands bouleversements de Syfaria fut avivé et ce fut donc avec une voix normale qu'il répondit à la Tchäe :

Vraiment ?! C'est extraordinaire ! Je suis chanceux de rentrer à temps pour voir cette préparation.

Puis, poussant la hardiesse un peu plus loin en brisant les règles polies de la discussion sans pour autant pouvoir se retenir, il lâcha rapidement :

Savez-vous si il reste des places à bord où le bateau est-il complet ? Quels sont les symbiosés qui participent à l'expédition ?

Les yeux brillants, Erling attendait la réponse de Nelle lorsqu'un mou s'immisça gaiment dans la discussion.

Tod dit :
Hé salut toi ! On t'a entendu sur le Consensus tout récemment ! La route a été bonne depuis le Pilier ? Et où est ta symbiote ?


A l'instar d'Erling, Tod était maintenant revigoré et même grisé par ce retour sur la Presqu'île. Il s'éloigna un instant de son symbiote, tourbillonnant rapidement autour du nouveau venu tout carré.

Pélerin du S'sarkh

 
Lyne

Le Vayang 11 Nohanur 1511 à 16h48

 
Lyne est atterrée. Ça y est, ils vont se retourner, c’est sûr. Bravo, Chamallow. Ah, ça, il va l’entendre : c’est quoi cette idée de prendre des initiatives ? Elle a moins d’une seconde pour se décider : prendre ses jambes à son cou ou faire bonne figure. C’est sans compter l’arrivée tourbillonnante de Tod. Plus question de s’échapper. La bonne figure se transforme en grimace. Triple zut. Bon ben plus question de reculer, alors. Heureusement, les deux adultes ne semblent pas encore avoir remarqué sa présence. Elle a quelques instants pour respirer.

Chamallow, lui, frise l’hystérie, les yeux exorbités.

Chamallow dit :

Han, t’as une bouche ! Comment c’est trop la classe ! Comment t’as fait ? Moi, j’m’appelle Chamallow, et toi ? C’est ton symbiote le grand maigre, là ? Il est sympa ? Moi, ma symbiote, c’est la chiffonnée juste là. C’est la première fois qu’on rencontre d’autres symbiosés : y en a beaucoup d’autres en ville ? La route ? C’était trop coool ! Lyne, elle connait plein de trucs, on a ramassé des cailloux, c’était, genre, euh… lourd, mais y en avait avec des couleurs ! Et toi ? Vous habitez à Lerth aussi ? Et l’autre, là ? C’est qui ?



Ce sont les mots d’Erling qui décident la petite à bouger. Bateau, complet, expédition ? Ça, ça l’intéresse. Tellement qu’elle en oublie toutes ses craintes ainsi qu’une bonne partie de son éducation. Enfin, pour cette dernière, mieux vaut ne pas se faire d’illusion : ça fait longtemps qu’elle l’a oubliée.

Vous parlez du bateau ? Vous allez y monter ?


Si la Tchaë est à peu près de la même taille qu’elle, elle doit relever la tête pour regarder le Tydale dans les yeux.

Vous voudriez pas m’amener avec vous ?

Son petit visage pâle est décidé mais les deux Témoins peuvent percevoir la supplique sous-jacente à la question. Papi est parti, il l’a laissé toute seule. Prendre le bateau, c’est l’assurance de la sécurité et surtout, surtout, c’est un terrain parfait pour un certain nombre d’expérimentations qui lui trotte depuis un moment dans la tête. Et puis, bon, maintenant qu’elle est symbiosée, elle est destinée à de grandes choses, non ?



 
Nelle

Le Dhiwara 13 Nohanur 1511 à 12h18

 
La réaction du propage à son annonce est peu ou prou ce à quoi Nelle s'attendait. Sans réelle surprise, lui qui fut aussi à de nombreuses reprises un acteur majeur des grands bouleversements de ces dernières années, perçoit sans mal les promesses excitante de ce voyage.

Elle s'apprête à lui présenter plus avant les détails de l'organisation, mais voilà que leur discussion est interrompue par un mou.
Et juste après, sa symbiote, la fillette nouvellement symbiosée qui s'est exprimée peu de temps avant sur le consensus.

Une enfant ! Encore une !
C'est à croire que les mous des abords de l'Aghererh’ta S’sarkh ont une prédisposition particulière pour le pouponnage !
Enfin, façon de parler, car entre les deux jumelles entropistes et le jeune Pandorin, on était assez loin du simple gardiennage d'enfant...!
Celle-ci, d'ailleurs, a également l'air pour le moins éveillée et alerte, malgré son jeune âge.
Finalement, c'est peut-être plutôt pour les complications que les mous de de l'Aghererh’ta S’sarkh ont des affinités !

Nelle sourit à la jeune tydale.


Bonjour, mademoiselle.
Je m'appelle Nelle 'Dymer, et voici Erling, nous sommes tous les deux propages.


Deux informations que la petite a peut-être déjà perçu toute seule grâce à la magie de la symbiose, mais malgré cela Nelle aime bien ne pas s'affranchir de présentations en bonne et due forme.


En effet, enchaine-t-elle, nous parlions du bateau qui s'apprête à partir bientôt.
Et oui, nous allons monter dedans...


Bref regard vers Erling, à qui elle vient donc de répondre implicitement, en attendant de lui donner les détails.

... par contre ce genre d'expédition n'est pas vraiment adapté aux petites filles, même symbiosées...
termine-t-elle avec cet air gentil et un peu compatissant qu'on emploi pour dire diplomatiquement non aux enfants.

Knüt, lui, fait soudain son apparition du côté des deux mous.
Louchant tout particulièrement vers le nouveau symbiosé.
Il est JAUNE.
Et il a l'air sympa.
Voilà une découverte plutôt plaisante.
Même si certes, le GMJ, le Gang des Mous Jaune, n'a pas vraiment une activité très soutenue depuis sa création...
Mais n'empêche.


Knüt dit :

Salut Chamallow.
Moi c'est Knüt, enchanté !
Alors, ça t'plait la symbiose ?


 
Lyne

Le Dhiwara 13 Nohanur 1511 à 18h30

 
Chamallow manque s’évanouir à la vue du nouveau venu.
Il en resterait bouche-bée s’il en avait une.

Chamallow dit :

T’as… une… casquette…

Les mots lui manquent.

C’est… genre…

Intense réflexion. Les superlatifs habituels sont trop faibles pour décrire une telle merveille.
Quoique.
Y en a bien un.

TOPPISSIME !

Heureusement que l’autre a pas de lunettes, sinon ce serait l’apoplexie.

La symbiose ? Ouaouh ! C’est le truc le plus cool de… euh… genre… tout ! Et Lyne, ben, c’est pareil, c’est comme si, euh, on s’attendait, tu vois, comme si, c’était prévu, là, le pilier, paf, boum, on ouvre les yeux et la, bam, on est ensemble mais c’est comme si c’était depuis toujours mais en même temps y a plein d’trucs à découvrir… Enfin, tu vois quoi… Et vous ? Vos symbiotes ? Ils sont comment ?



Des son côté, Lyne fronce très légèrement les sourcils. La réponse de la jeune propage ne semble pas l'émouvoir. Elle a l’habitude des rebuffades. C’est l’apanage des adultes. Il faut toujours tout leur expliquer. La plupart restent généralement hermétiques aux arguments logiques, prétextant avec une mauvaise foi crasse son manque de maturité et sa jeunesse manifeste.
Pffff.

Elle se mordille la lèvre inférieure, tout à ses réflexions.

Dans un autre contexte, la condescendance de Nelle combiné à son refus poli aurait prodigieusement agacés Lyne. Mais elle sait de quoi il s’agit.
Retourner voir le S'sarkh.
Avec Batyias.
Sur son bateau.
L’Expédition avec un grand E, quoi.

Papi lui en a assez parlé pour qu’elle comprenne instinctivement que ne va pas embarquer le tout-venant, mais qu’une sévère sélection va être mise à l’œuvre. Par qui, elle n’en a strictement aucune idée, mais sa rencontre inopinée avec deux futurs membres de l’expédition ne peut être qu’un signe. Surtout si peu de temps après sa collision avec Chamallow. Papi lui a assez répété que la Voie du S’sarkh doit suivre son chemin : c’est pas le moment de fermer les yeux sur une telle opportunité. Et puis bon, elle a rien à perdre. Même si elle sent bien qu’avec ses deux là, va pas falloir leur raconter des histoires. Ils ont l’air gentils, certes, mais c’est bien le genre à qui faut pas en promettre. La vessie, les lanternes, tout ça quoi. Va falloir être convaincante. Expliquer qu’elle pourra leur être sacrément utile. Eveiller leur intérêt comme ils ont éveillé le sien.

Lyne prend une grande inspiration. Et rougit, soudain intimidée par le double regard des deux adultes qui peuvent partager à l’occasion ses pensées. Et ça l’énerve. C’est pas son genre de se la jouer effarouchée, non mais zut. Alors, elle se jette à l’eau.

Au départ les mots se télescopent, puis son discours prend forme au fur et à mesure qu’elle prend de l’assurance, petit machin passionné par son sujet.

L’expédition, c’est pour aller voir le S’sarkh, n’est-ce pas ? Et de ce qu’on en sait, le S’sarkh, il est pas mal loin, dans les profondeurs ? Il se ballade, on sait pas trop où, entre on sait pas trop quoi… Alors bon, être sur l’eau sur un bateau c’est déjà pas mal dans l’idée, mais bon il y a aussi tout ce qu’il y a sous la surface de la mer qu’on ne voit pas avec un bateau… Mon Papi dit toujours que la surface c’est le reflet brouillé de la réalité, enfin il disait aussi que c’est pas avec une tartine et un chat qu’on créera le mouvement perpétuel, mais n’empêche qu’il a passé sa vie à construire des machines. Des machines pour voler, des machines pour avancer avec le vent… et des machines pour respirer sous l’eau. Voir sous la surface. Regarder là où on voit pas. Ces machines, il les a pas construites tout seul, c’est moi qui l’ai aidé. Je sais comment elles marchent, je sais faire des plans, dessiner des croquis. Tout fonctionne pas toujours, hein, c’est le principe, on essaie des trucs, on expérimente, mais je suis sûre que dans le tas il y a des tas de choses qui pourraient être utiles… Genre le scaphandre à pompe, par exemple : on l’a testé dans un grand baquet, c’est sûr qu’il est étanche, il manque juste la phase de test en milieu réel, ça, on n’a pas encore eu le temps de le faire, ça serait l’occasion. Sinon il y a aussi la cloche à fromage - on l’a appelé comme ça parce qu’elle ressemble à une cloche à fromage – bon, ça, on n’a pas tellement eu l’occasion de la construire, c’est que ça prend de la place, mais le principe c’est une sorte de machine qui va sous l’eau relié à un bateau et qui permet d’observer les fonds marins… Sinon, on pourrait aussi imaginer une sorte de petite nef entre un cerf-volant et un vaisseau nemen, rattaché au bateau par un grand câble et qui permettrait de guetter les signes de là-haut…

Elle sent bien qu’elle se répète. Qu’ils ont bien compris de quoi il en retournait. Qu’il faut conclure.

Et donc, comme c’est moi qui les connais ces machines, il faudrait que je vienne aussi, histoire qu’on les utilise comme il faut, faire les tests, les améliorer sur place, tout ça…

Son petit visage reflète autant son enthousiasme que sa détermination.

J’ai bien compris que cette expédition, c’est pas comme d’habitude, que cette fois-ci c’est spécial. Et je sais bien qu’il suffit pas d’avoir envie de partir pour prendre la route. Mais… Mais, je sais pas, c’est comme… comme quand Papi m’a fait traverser le pont la première fois…

C’était la nuit.
Lyne ne voyait et n’entendait rien d’autre que le bruit des vagues qui déferlaient sur les rochers, brisant l’obscurité à coup de grandes éclaboussures glacées. Elle était trempée, frigorifiée, terrifiée. Il avait pas fallu long pour qu’elle se mette à pleurer. Quelques mètres tout au plus. Et puis Papi l’avait prise dans ses bras, sa barbe chatouillant son menton. « Écoute, Chiffon… T’entends ?... Lui aussi, il pleure. » La petite s’était tu, et avait écouté. Le grondement s’était fait complainte, l’écume, larmes.
« Tu vois, vous êtes pas si différent, en fait, tous les deux. »

Cinq cycles plus tard, elle se souvenait toujours de ce qu’elle avait alors ressenti.
L’évidence.

… comme si…

Les mots ne viennent pas. Elle n’est pas oratrice. C’est encore une petite fille. Alors elle se tait. Et elle attend.



 
Erling

Le Luang 14 Nohanur 1511 à 22h01

 
C'est sans complexe et avec une fougue enthousiaste que Tod continua le dialogue avec les deux mous jaunes :

Tod dit :
Et bien sûr que j'ai une bouche ! Tu verras, ça viendra peut être pour toi aussi où bien il faudra demander à ta symbiote ! Et oui mon symbiote à moi, le grand il est pas trop mal. Il bourlingue partout et moi ça me va bien même si, sur une lubie de sa part, j'avais pas croisé un mou depuis belle lurette !


Quant à Erling, lorsque Nelle le présenta à la jeune Tydale, il la salua de la main avec un sourire chaleureux et laissa la Propage continuer sur sa lancée. Il fut ravi d'en avoir décidé ainsi quelques secondes seulement plus tard lorsqu'elle utilisa le pronom personnel « nous » qui sonna très agréablement à ses oreilles. La Tchäe le regarda à ce moment et pu voir sur son visage une image de contentement béat. S'sarkh que c'était bon en fait de revenir parmi les siens. Le timing était parfait.

Nelle n'avait pas répondu à sa seconde question sur qui allait les accompagner. Silencieusement, le Propage s'interrogea. Il avait eu un bref échange de pensée avec Syin Lothar récemment mais leur conversation c'était limité à peu de chose et cela ne voulait pas dire qu'il n'était pas au courant. Pour le reste, Erling envisageait comme candidat sérieux le père Dymeur qui ne devrait assurément pas s'en laisser compter et peut être celui qu'il croyait être le compagnon de la Propage, Thosen Noril.

Finalement, le Tydale revint à la discussion, recevant les multiples arguments de la jeune Témoin comme on doit attraper au vol des balles de jonglage qu'une personne lancerait. Exercice intéressant mais ardu. Cependant, Erling, prit au jeu, retrouva son sens de la rhétorique d'antan et, décidant d'aller dans le sens de Nelle car elle lui semblait avoir raison, il rétorqua :


Très intéressant ces idées Demoiselle Lyne ! Cependant, autant être franc, tu ne parles que de choses qui pourraient être à faire dans la phase des préparatifs. Le Bateau va très certainement être bien encombré et la place va compter. Il est hors de question d'embarquer du matériel dont on ne sait précisément pas ce qu'on va en faire.

Le Propage se rendit compte qu'il prenait peut être un peu moins de pincette pour s'exprimer que Nelle cependant, il décida de continuer sur sa lancée.

Aussi, je te propose d'aller expliquer tout ce que tu viens de me dire à celui qui dirige les préparatifs dont je ne connais pas le nom mais que la Demoiselle Nelle doit très certainement savoir. Je suis conscient que tu dois avoir l'impression d'être rabrouée mais sache que je n'ai pas qualifié tes idées d'intéressantes pour te faire plaisir. Elles ont du potentiel même si elle ne justifie pas ta place à bord car, tout comme Nelle, je ne crois pas qu'une expédition comme celle-ci soit de ton âge …

Le ton d'Erling s'assombrit sur la fin. C'était là, à l'orée de sa conscience. Il vient de se rendre compte qu'il fait plus que de partir à la rencontre du S'sarkh. Il part à la rencontre de la mer qui lui a pris son père parti à Sa rencontre.

Pélerin du S'sarkh

 
Lyne

Le Matal 15 Nohanur 1511 à 01h18

 
« C’est pas de ton âge. » Lyne ne compte plus les fois où on lui a servi ce refrain. C’est ça qui est fatiguant avec les grands : il faut toujours passer des heures à argumenter. Expliquer que non c’est pas la peine de l’accompagner, elle connaît le chemin, que non y a pas besoin de recompter, son équation est correcte, que non il faut pas rajouter de vif-argent, elle a mis la dose qu’il faut et que non, non et non elle n’est pas fatiguée, c’est gentil merci j’irais me coucher tout à l’heure, une fois la pendule à gravitation remontée.

L’exaspération pointe le bout de son nez. Elle en taperait presque du pied, tiens. Mais la petite se maîtrise, son irritation seulement traduite par la rougeur inhabituelle de son visage. C’est que le jeu en vaut la chandelle : s’agirait pas de tout faire capoter par une réaction inconsidérée. Alors elle raisonne. Parce qu’il est certainement pas aussi bête. Il a un mou.

L’âge ça veut rien dire. Batyias, il est tout ridé, tout vieux et ça l’empêche pas de monter sur le bateau. Alors, oui, je suis peut-être petite, mais je suis presque aussi grande que Nelle et je sais me débrouiller toute seule. Et puis y a pas d’âge pour rencontrer le S’sarkh que je sache. Peut-être même que c’est mieux si y a des petits, des vieux, des Tchaës, des Tydales, des Témoins, des Confrères, enfin tout plein de gens différents quoi, histoire de le comprendre à plein, parce que c’est pas sûr que tout seul on y arrive.

Ah mais. Autant pour son argument oiseux.

Pour le reste, c’est plus délicat. Parce que c’est défendable. Mais il y a quand même un truc à retenir : il l’a écouté. Pour de vrai. Même qu’il a dit que c’était « intéressant ». Et qu’il a précisé qu’il disait pas ça pour lui faire plaisir. Autant dire que Lyne est sacrément flattée. En dehors de son Papi c’est la première personne qu’elle rencontre qui ne lève pas les yeux au ciel à l’évocation de ses expérimentations. Alors , certes, la balance est loin de pencher de son côté, mais il sera pas dit qu’elle baissera les bras. Elle a leur attention, autant en profiter.

C’est sûr que y a plein de trucs qui serviront à rien, et qu’il va falloir faire du tri. Mais je suis certaine qu’il y a des choses qui pourront être sacrément utiles à l’expédition. Moi je veux bien montrer au Capitaine les croquis et lui faire visiter l’atelier, mais si y’a des machines qui doivent embarquer sur le bateau, sûr que ce sera plus simple pour tout le monde si je suis là pour les faire fonctionner. C’est que c’est pas donné à tout le monde de comprendre la dynamique des vents et de l’appliquer à un aérodyne.

Et hop : un ou deux mots un peu savant en rab, ça fait toujours son petit effet et ça peut pas faire de mal.
Reste plus qu’à croiser les doigts.
Et attendre.
Encore.


De son côté, Chamallow écoute avec un intérêt enthousiaste les explications de Tod concernant l’acquisition de la bouche tant désirée. À l’évocation de leurs voyages, le mou ouvre de grands yeux (si c'est encore possible).


Chamallow dit :

Ooooh ! T’as du voir des trucs genre complètement trop cool ! T’es allé où ?

Murmurant soudain d’un air de conspirateur :

T’as déjà vu un fifrelin ? Ça à l’air trop mortel comme truc…




 
Nelle

Le Matal 15 Nohanur 1511 à 11h18

 
Nelle aussi écoute l'argumentaire de la petite fille avec intérêt.
Non pas que celui-ci ait une chance de la faire changer d'avis, mais écouter ce petit bout de tydale au caractère affirmé tenter de leur démontrer qu'ils ont besoin d'elle dans cette aventure a quelque chose de touchant.
Si ça ne tenait qu'à elle, Nelle ne dirait non à personne, pas même à cette petite fille si déterminée.
Mais voilà, le bateau n'est pas extensible, les contraintes sont réelles, les délais commencent à être serrés, et lorsque Batyias a confié à Umbre et elle le soin de choisir un équipage, ils sont tous deux tombés d'accord sur le fait de partir en petit comité.
Nelle a horreur de ce genre de situation.
Elle qui, petite, pleurait à chaque nouveau départ de son père en le suppliant de l'emmener avec lui dans ses voyages, comprend sans mal le sentiment de Lyne.
Et aujourd'hui, elle comprend aussi celui de son père, à l'époque, alors que c'est à son tour d'expliquer à une petite fille si vibrante de détermination que la réponse restera "non".

Il serait certes si facile de rebondir sur ce que vient de proposer Erling : se décharger de cette tâche délicate, et envoyer tous les témoins si désireux de s'embarquer, jeunes ou vieux, symbiosés ou non, vers quelqu'un d'autre qui aura moins de remords à les laisser sur le quai.
Mais qui ? Batyias a autre chose à faire, Umbre est un Confrère... et le capitaine n'est pas encore tout à fait désigné...

Alors, sans pouvoir se départir d'une réelle compassion, Nelle répond à nouveau à la petite fille d'une voix douce :


Tu as raison, Lyne, l'âge n'est pas le seul critère à entrer en compte.
Le fait est, concernant toutes ces machines prometteuses dont toi seule semble détenir la connaissance, que notre expédition n'est pas vraiment une expédition scientifique.
Il n'est pas question d'embarquer avec nous diverses machines expérimentales : ce n'est pas le propos en ce qui concerne cette expédition-ci.
Mais je ne doute pas qu'au vu de ta détermination, tu ne mettras pas plus de quelques années à convaincre suffisamment de personnes et de marins à Lerth pour monter ta propre expédition et pouvoir éprouver et développer ce que tu as fait avec ton grand-père.


Sans laisser le temps à Lyne de s'indigner ou contre-argumenter, elle enchaine :

Et surtout, nous ne pouvons hélas pas emmener avec nous tout Lerth ou tout Syfaria.
Car les volontaires ne manquent pas, et tous ont comme toi de très bonnes raisons qui justifieraient leur venue.

Batyias nous à confié, à un autre symbiosé et moi-même, lorsque a germé ce projet, de choisir l'équipage.
Nous sommes obligés de faire un choix, aussi difficile, et injuste puisse-t-il sembler.
Nous avons décidé de faire une petite expédition, et pour cela, de sélectionner seulement un petit nombre de personnes qui en feront partie.
Des gens que nous connaissons et en qui nous avons confiance car nous avons déjà partagé avec eux d'étranges et incroyables aventures.

Je ne dis pas que tu n'es pas une personne de confiance : juste que je ne te connais pas. Et donc pas assez pour savoir si tu l'es.

Tu comprends ?


Nelle réprime un soupir.
Elle a vraiment horreur de ça.


*** ***


Knüt, lui, bombe un peu le mou.
Non seulement ce mou est jaune, mais en plus il est en admiration devant lui !
Ça, franchement, c'est un mou sympathique.


Knüt dit :

Ouais, t'en fait pas, mec, toi aussi tu t'verras bien pousser des trucs, maint'nant que t'es symbiosé. Des sourcils, un bouche, et tout.
Par contre, j'dois t'prévenir : j'ai pas encore croisé d'mou qu'a une casquette aussi classe que la mienne !
Mais bon, t'as l'temps de toute façon.
Ça prend du temps, ces choses-là.


De temps en temps, il jette un regard vers les trois poussiéreux symbiosés en train de discuter.
Un peu curieux envers Lyne.
Pour voir si c'est une espèce d'allumée complètement stupide et capricieuse comme l'étaient les jumelles symbiosés.
Ou un minot un peu péteux mais au final pas trop antipathique, comme le petit Pandi-Panda.
De ce qu'il perçoit de l'actuelle discussion, elle serait un peu entre les deux.
Un peu allumée, pas trop, trop bécasse, un peu péteuse et plutôt sympathique.
Faudrait la présenter à Pandi-Panda, sûr que ça ferait des étincelles !



Knüt dit :

Moi ma symbiote, elle est plutôt cool.
Des fois elle est un peu fleur-bleue, trop gentille, mais j'suis là pour la r'cadrer quand y faut.
Pour pas qu'elle s'fasse trop arnaquer par les marchands, embobiner par les méchants, tout ça.
J'l'ai éduquée un peu, quoi.
Mais global'ment elle est pas mal ! Depuis qu'on est symbiosés, on a voyagé dans plein d'endroit, comme Tod et Erling !
Mais j'ai jamais vu d'fifrelin, par contre.
Enfin, j'crois pas. Ça r'ssemble à quoi ?



 
Erling

Le Matal 15 Nohanur 1511 à 19h44

 
Alors qu'il écoutait l'échange entre les deux personnes qui lui tenaient compagnie, Erling se rendit compte qu'il avait bien mal jugé la place de Nelle dans l'expédition à venir. Il n'aurait pas pu, aux vues de ce qu'elle avait accomplie jusqu'à maintenant, imaginer que le voyage se fit sans elle. Cependant, il n'avait pas anticiper, à tort, le fait qu'elle serait dans le trio organisateur.

Le Propage rougit donc légèrement en réalisant l'impair qu'il venait de commettre, à savoir de renvoyer la patate chaude directement à sa collègue sans délicatesse aucune, en pensant laisser ça à quelqu'un d'autre de l'organisation. Était-il donc si rouillé que ça en un an pour manquer de tact à ce point ? Il se fustigea intérieurement un instant. Si quelqu'un devait choisir l'équipage symbiosé qui embarquerait, le choix était bien du ressort de Nelle tant ses multiples rencontres ne pouvaient que l'amener à rassembler une équipe de Poussiéreux redoutables. Erling avait hâte de savoir qui viendrait, tout comme il était flatté que, plutôt spontanément, la Tchäe l'ait intégré dans le groupe.

Ne voulant pas briser la rhétorique de la Propage, le Témoin ne reprit pas la parole, attendant la réaction de Lyne devant la franchise des propos venant d'être énoncés.


De son côté, Tod continuait à bavarder avec les deux autres Mous :

Tod dit :
Un Fifrelin ? Quel drôle de nom ! Si j'en avais vu un, je m'en souviendrais ! Un Nemen tout corrompu sur un tas de Poussièreux, ça je l'ai vu. Rastryghen, ça je l'ai vu mais un Fifrelin jamais ! Pourtant, un truc dans le genre, vu l'intitulé, ça doit pas s'oublier !


Puis répondant plus à la tirade de Knüt :

Tod dit :
Tu verras Chamallow, si la symbiose existe, c'est avant tout pour que nous, les Mous, on aide les Poussièreux à pas faire n'importe quoi parce que bon, dans le genre dérapage, ils sont plutôt bons ...


Pélerin du S'sarkh

 
Lyne

Le Merakih 16 Nohanur 1511 à 00h55

 
Non, Lyne ne comprend pas.
Papi n’a pas eu besoin de la connaître pour l’emmener.
Papi n’a pas eu besoin de savoir qui elle était pour l’aimer.

Lyne a beau s’en défendre, c’est encore une petite fille. Accordant sa foi comme on offre une caresse : avec désintérêt, avec confiance. Et refusant qu’on la rejette comme une vieille paire de godasse.

Mais elle accepte. Parce qu’elle sait reconnaître une décision inébranlable. Et parce qu’elle sent confusément que la Propage se désole du rôle qu’elle a à jouer. Pourquoi, elle ne le saisit pas vraiment, mais ça n’a plus trop d’importance. Alors elle retient ses larmes. S’agirait pas non plus de passer pour une pleurnicheuse. Elle est grande, maintenant. Et puis y a Chamallow. C’est pas comme si elle était toute seule. Tiens, d’ailleurs, il est passé où celui-là…

Un coup d’œil lui suffit pour repérer le mou en grande conversation avec ses congénères.

Ben tiens. Y en a qui perdent pas de temps pour se faire des amis. C’est vrai que les deux mous virevoltants ont l’air plutôt sympathique. Un peu comme les deux symbiosés qu’elle vient de rencontrer, en fait. Les chiens font pas des chats, comme disait son Papi. Bon, Erling il est un peu bête avec ses histoires d’âge et tout mais Nelle, elle, l’a traité comme une grande. Certes, un peu compatissante, mais bon tout le monde n’est pas parfait. Alors zut.

Elle renifle un grand coup avant de tourner à nouveau son petit visage décidé vers les deux adultes.

D’accord, j’peux pas venir. Mais si on apprend jamais à se connaître, jamais vous pourrez me faire confiance. Alors voilà : moi je vais rester là, à Lerth, et quand vous reviendrez ben faudra qu’on se revoit. Et comme ça la prochaine fois ben vous saurez que vous pouvez me faire confiance et on partira ensemble.

Un plan sans accro.
Quoique…
Les expéditions de ce genre ne sont pas réputées pour leur retour triomphal.
Va falloir tout de suite mettre les choses au point.

Et si jamais vous revenez pas, ben c’est moi qui viendrais vous chercher.

Ça, ça lui plait bien comme idée : monter sa propre expédition et faire voile sur l’océan, son propre maître à bord. La classe. Les paroles de Nelle prennent tout à coup tout leur sens. Et puis comme ça elle aura le temps de préparer plein de trucs à leur montrer à leur retour. Alors bon, finalement, quand on y réfléchit deux minutes, c'est pas si pire, hein ?


*** ***


Chamallow baisse encore un peu la voix à l’évocation du fantasmagorique Fifrelin.

Chamallow dit :

Y parait qu’il est grand comme une maison mais que quand y veut y peut passer par le chas d’une aiguille. Qu’il a deux rangés de dents aiguisées comme des couteaux et une fourrure aussi soyeuse que… euh… ben… genre de la soie. Et il paraît même qu’une fois il a avalé un braxat sans le mâcher et qu’après ça on l’entendait braire dans son estomac. Un peu comme une boîte à meuh, sauf que y avait pas besoin de le retourner. Ouaip.



L’évocation du nemen tout corrompu sur un tas de poussiéreux ne semble en revanche pas tellement l’émouvoir.

Chamallow dit :

Rastryghen ? C’est où ça ? C’est joli ? Et ton nemen c’était genre comme au cirque quand les acrobates ils forment une pyramide en montant les uns sur les autres ?


C’est finalement la dernière remarque de Tod qui l’inquiète le plus.

Chamallow dit :

Ah bon ? Mais comment on aide son symbiote, en fait ? En vrai, je sais pas si je saurais tellement bien faire, hein. J’ai même pas de bouche, alors... Z’auriez pas des conseils à me donner histoire que si jamais y a du dérapage, ben je sache quoi faire ?



 
Nelle

Le Julung 17 Nohanur 1511 à 18h56

 
Nelle est admirative face à la réaction mesurée et étonnamment digne de la petite tydale... ce qui la rend encore plus mal à l'aise.
Si elle s'était mise a se rouler par terre en criant et tapant des pieds, Nelle n'aurait vraiment eu aucun état d'âme à refuser d'assouvir ce qui n'aurait été qu'un vulgaire caprice d'enfant gâtée et exigeante.
Mais non, histoire de ne vraiment pas lui faciliter la tâche, la petite accepte le refus avec une maturité qui lui fait honneur.

Enfin, pour autant Nelle reste persuadée que cette expédition à haut risque n'est pas appropriée pour emmener une enfant, même symbiosée et intelligente.


D'accord, Lyne. Répond-elle finalement en souriant.

On se reverra lorsque nous reviendrons, et on prendra le temps d'apprendre à te connaitre, c'est promis.
Et d'ici là, tu seras tenue au courant de ce que notre voyage nous fera découvrir, grâce à la télépathie... et tu pourras peut-être même parfois nous donner ton avis ou proposer des idées, selon la façon dont se dérouleront les choses, qui sait ?


*** Du côté des mous... ***


Knüt dit :
Ben... y'a pas d'recette précise, c'est à toi d'voir en fait.
C'est vrai qu'avoir une bouche, des fois c'est pratique, pour causer directement aux gens, enfin surtout ceux qui sont pas symbiosés, tu vois, parce que sinon avec les autres y suffit d'télépather comme avec ta symbiote.
Mais sinon, bon là t'es symbiosé d'frais, alors tu peux avoir l'impression d'être un peu paumé au milieu d'tous ces poussiéreux, mais tu verras qu'tu t'y f'ras vite.
Tu m'as l'air assez dégourdi pour ça.
Et donc ben... pour aider ta symbiote, ben... c'est au nez, quoi.
Tu vois, si elle s'apprête à faire une conn'rie, par exemple, mais qu'elle est trop naïve pour s'en rendre compte, tu peux la prév'nir, la conseiller, tout ça.
Surtout qu'la tienne elle est p'tite.
Bon, elle a pas l'air trop quiche pour son âge, j'te l'accorde, de c'point d'vue là t'es plutôt pas trop mal tombé.
Mais ça reste une môme, et une poussiéreuse de surcroit, quoi : des conneries, elle en f'ra ou en dira forcément.
Ou bien des fois si elle... heu... ben genre si elle est triste, ou quoi : ben toi tu peux la consoler, lui dire des trucs gentils, et tout.
Ou au contraire, si elle vire peste, tu peux la r'mettre à sa place.
Tu vois l'tableau, quoi !
Les poussiéreux, des fois ils sont à côté d'leurs pompes, et nous on est là pour les y r'mettre !


Knüt trouve ce mou de plus en plus cool.
Déjà, évidemment, il est jaune.
C'est la base.
Certes, il est carré, mais bon c'est pas trop grave.
Il est quand même jaune, c'est le principal.
Mais en plus de ça, il est sympa.
Il sait aligner plus de trois mots. Dans l'ordre. Et faire des phrases qu'ont du sens. Ca c'est pas donné à tous les mous. Même symbiosés. Même jaunes.
Et puis son histoire de fifrelin, elle est carrément cool.
Ouais, ce Chamallow c'est définitivement un bon candidat pour le Gang.
Et de l'avis de Knüt, qui a suivi la discussion entre Nelle et la petiote du coin de la casquette, c'est vraiment, vraiment, vraiment trop nul qu'un mou aussi prometteur vienne pas avec eux dans leur excursion en bateau...
Nan parce que, quitte à organiser un suicide collectifs en s'embarquant sur une coque de noix délabrée pour aller se jeter dans la gueule du grand truc visqueux là-bas... ben autant qu'le peu d'temps qu'durera l'voyage soit un peu fun, quoi... Parce que si c'est pour s'emmerder comme un gambol mort, super, le plan...

Alors...
Plissant soudain des yeux, faisant sa tête de conspirateur-qui-fait-sa-tête-de-mou-innocent-qui-n'a-absolument-rien-à-se-reprocher, Knüt se rapproche un peu de ses deux compères.
Il a un bref moment d'hésitation, tout de même : Tod, c'est un mou gris.
Difficile de savoir s'il peut vraiment lui faire confiance.
Les gris, c'est les plus sournois.
Ni blancs, ni noirs : GRIS.
C'est louche.
En général, Knüt s'en méfie comme la peste.
Mais bon, cas de force majeure, il n'a pas le temps de cuisiner celui-là pour se faire une idée : il est obligé de prendre le risque.
Et puis bon, y'a des gris sympas, quand même.
Comme ce brave Bob, le bien nommé mou d'Elchior, doyen des mous. Pas bavard, mais sympa.
Bref.
Tod, il a plutôt l'air de rentrer dans cette catégorie.
D'ailleurs, Tod, Bob... c'est assez proche.
Et puis il a l'air sympa, justement.
C'est même presque dommage qu'il soit pas jaune, tiens...

Alors Knüt prend le risque, et annonce, à voix basse et d'un ton grave :


Knüt dit :
Sinon ahem... j'sais pas si vous avez un peu suivi c'qu'ils viennent de causer, les trois symbiotes, là...?
Parce que à c'propos, j'aurais p't'être une idée à vous soumettre...
Peut-être une première occasion d'aider ta symbiote, tiens, Chamallow...


Petite silence théâtral, pour vérifier qu'il a bien l'attention de ses deux compères.
Knüt dit :

Voilà : j'me dis qu'si on s'démmerde bien, à nous trois on a p'têtre une chance de faire v'nir ta chtiote en douce sur l'bateau...


 
Lyne

Le Sukra 19 Nohanur 1511 à 18h27

 
« C’est promis. » qu’elle lui dit.

Bon. La journée est pas complètement foutue, finalement. Une promesse contre un piston tubulaire, c’est déjà pas si mal. Pour ce que vaut une promesse d’adulte, évidemment. Mais pour le coup, Lyne a le sentiment que Nelle est le genre de personne à tenir parole justement. Et puis au pire, elle pourra toujours la lui rappeler à son retour. Et faut pas qu’ils espèrent qu’elle oublie : quand on fait un serment, c’est du sérieux. Cochon qui s’en dédit et tout c’qui va avec. On rigole pas avec ça. Surtout à onze ans et demi. Pas onze. Onze et demi. C’est important. Parce que c’est presque douze.

Na.

Mais, tiens au fait, maintenant qu’elle y pense... Si Batyias a confié à Nelle le choix de l’équipage de symbiosés, c’est qu’elle doit connaître pas mal de monde dans la communauté des porteurs de mous… Autant en profiter. Qui sait, si ça se trouve Lyne aura même moyen de le récupérer son piston tubulaire.
Alors, elle tente.

Pour mes inventions, j’ai besoin de plein de trucs qu’on trouve pas toujours à Lerth. D’habitude c’est mon Papi qui les fait venir de Farnya mais comme il est parti, je sais pas trop à qui faire appel là-bas… Et donc je me disais maintenant que je suis symbiosée, ben le plus simple ce serait peut-être que je contacte directement un Frère du désordre qui aurait aussi un mou. Vous en connaitriez pas un par hasard ?

Tant qu'à faire...

*** ***


Chamallow, de son côté, est pantois.
Ben ça, alors.
Il avait jamais envisagé son rôle de ce point de vue.
Et ça l’angoisse un peu à vrai dire.
Heureusement qu’il a rencontré Knüt et Tod pour lui expliquer, sinon c’était la cata.
Bon, il sait pas encore trop comment appliquer tous ces bons conseils, mais quand Knüt en parle ça à l’air vachement facile. Suffit de… de quoi déjà ? Suivre son nez ?
Olàlàlàlà…
Mais il a pas d’nez !
Qu'est-ce qu'on va faire ?!

La panique pointe le sien (de nez, faut suivre, enfin).

Et si jamais Lyne est en danger, qu’il s’en rende pas compte et qu’à cause de lui elle est blessée ?
Et si jamais il lui donne de mauvais conseils et qu’elle veuille plus lui parler ?
Et si jamais elle disparaissait, comme ça, pouf, du jour au lendemain ?
Ohlàlàlàlà…

Chamallow blêmit, son beau jaune bouton d’or soudain tout pâle.
Et en plus il peut même pas reprendre son souffle : il a pas de bouche.
La syncope est pas loin.

Mais Knüt n’a pas dit son dernier mot.

Et le plan machiavélique qu’il présente à ses deux congénères ne peut que remporter l’adhésion totale de son vis-à-vis quadrangulaire :
D’une, c’est Knüt qui propose, donc ça doit être exactement le truc à faire (c’est bien simple, il a une casquette).
De deux, s’ils arrivent à monter sur le bateau, il pourra continuer à bénéficier de ses conseils avisés le temps de l’expédition, ce qui lui permettra, il n’en doute pas, de savoir se débrouiller seul à son retour.
De trois, il a pas tout suivi à la discussion, mais pour en avoir causé avec Lyne auparavant il sait qu’elle a hyper envie d’en faire partie même si elle se fait pas trop d’illusion quand à la faisabilité de la chose.

Le soulagement qu’éprouve Chamallow est indescriptible.
Et ne parlons pas de l’enthousiasme.
Il en a retrouvé toutes ses belles couleurs ambrées, dis donc.

Chamallow dit :

Ce serait… genre… Tip Top !


Manque plus qu’à trouver un plan.
Trop facile.

Chamallow dit :

On pourrait genre, euh… se cacher dans un tonneau, et après, ben, on serait mis dans la calle avec le reste des provisions et suffirait de sortir que quand on serait assez éloigné pour pas qu’ils fassent demi-tour… Qu’est-ce z’en dites ?



 
Erling

Le Sukra 19 Nohanur 1511 à 18h54

 
Erling, continua de suivre l’échange entre les deux autres Témoins en silence. Nelle avait admirablement géré la situation même si cette issue avait aussi été possible grâce à une compréhension étonnante de la part de Lyne qui avait su ne pas tenter de pousser la Propage dans ses derniers retranchements.

La question de la fillette aurait pu être l’occasion pour le Tydale de reprendre le train en marche mais, une fois de plus, la requête adressée était plutôt du ressort de Nelle. Si le Propage avait beaucoup bourlingué, il n’avait jamais été voir les Cités du Désordre. Et cela était bien dommage étant donné que l’une d’entre elles avait maintenant disparu.

En revanche, de ce qu’il en savait, son homologue féminin était très portée sur cette faction. Il se rappelait même l’avoir croisé, alors qu’il emportait une Obsession de Korsyne à Jypska, en compagnie de beaucoup de Tchäes dont une de leurs dignitaires, dans le cadre d’une expédition biologiste. Le Tydale conserva donc son mutisme tout en jetant un coup d’œil vers les trois mous qui semblaient en grande discussion.

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Du côté de la grande discussion donc, Tod, tout émoustillé, s’agitait en tous sens suite à la proposition de Knüt. Le gris savait à quel point ce dernier était entreprenant, comme en témoignaient de nombreuses sorties sur le Consensus en marge des interventions de Nelle. Aussi, il décida de s’inspirer du côté indépendant de ce camarade et plongea tête baissé dans l’entourloupe
.

Tod dit :
Youpi ! On est parti !


Le mou réfléchit un instant puis lança :

Tod dit :
C’est sûr que cette histoire de tonneau ça pourrait marcher. Surtout que ta symbiote est loin d’être un géant. Par contre, ça risque de prendre quelque temps de s’éloigner suffisamment pour qu’elle ne risque pas d’être ramenée sur le champ au port. Alors faudrait lui trouver un tonneau type top. Un truc bien grand où on puisse mettre deux trois coussins et des rations.


Tout excité, Tod disparu un instant avant de réapparaitre en plopant un mètre plus loin avant de reploper à sa place initiale. Sur qu’avec Chamallow et Knüt à bord, le voyage promettait !


Pélerin du S'sarkh

 
Nelle

Le Julung 24 Nohanur 1511 à 00h04

 
Nelle sourit à la question de la fillette.

Oh si, j'en connais même plus d'un, frère du Désordre...
Tu pourrais contacter leur Diplomate, Thosen Noril, mais il se trouve qu'il est justement à Lerth et va partir avec nous, alors je ne sais pas si ce serait l'interlocuteur le plus approprié pour ton affaire... Mais au moins pourrait-il , lui t'indiquer d'autres symbiosés à contacter, en cas de besoin.

Si ce sont des pièces de machinerie ou des outils dont tu as besoin, c'est plutôt un membre de la bulle rouge qui serait un contact plus indiqué.
Je n'en connais pas beaucoup, et parmi ceux que je connais, tous ne sont pas forcément très recommandables, mais je peux tout de même te conseiller le Régisseur Jeaneudon : son domaine est la copie de parchemins et l'enchantement, rien à voir avec l'ingénierie, mais d'une part il est très gentil, et d'autre part étant un haut responsable de la bulle rouge il saura à coup sûr te rediriger vers les bons contacts.
Nous nous sommes justement échangés quelques nouvelles ces derniers jours : si tu veux je peux lui parler de toi ? Même si le plus simple reste encore que tu le contactes directement pour lui dire précisément ce dont tu as besoin.
Tu pourrais aussi essayer de contacter un dénommé Tchik, un chercheur de la bulle bleue que tout projet un peu innovant est susceptible d'intéresser : mais je dois te prévenir qu'il a un caractère... un peu particulier. Ce n'est pas forcément quelqu'un de très, très social...


*** ***


Du côté des mous, ça complote à tout va : Knüt n'a eu besoin que de souffler le principe, et déjà ses deux acolytes grouillent de bonnes idées.
Comme quoi, il a eu le nez creux -façon de parler- sur ces deux là !

Knüt dit :

Oué, bonne idée, ça, le tonneaux !
Justement, pépé Saltis il en a plein dans sa cave : des beaux tonneaux en chêne, pleins d'bon vin : aucun doute sur l'fait qu'il va en faire embarquer un ou deux au minimum, histoire qu'les soirées en mer soient pas trop longues !
Alors la p'tite, on pourrait la planquer dans un d'ceux-là : dans la cave d'pépé Saltis, ça s'ra plus discret qu'je sais pas trop où sur les quais où s'ront entreposés les trucs à embarquer pour l'voyage -et encore, pour ceux qui sont pas d'ja sur l'bateau.
Et en plus, vu qu'justement c'est des tonneaux d'bons vin à pépé Saltis, y'a des chances qu'y soient manipulés avec un peu plus de précaution, et surtout les marins risquent pas d'se jeter d'ssus dès l'premier soir !
Vous en pensez quoi ?


Knüt regarde les deux mous d'un air satisfait. Leur plan est in-fai-llible !
Enfin, presque...


Knüt dit :

Bon, ça implique par contre qu'on va devoir vider un tonneau du bon pinard d'pépé Dymer... y risque de pas trop, trop apprécier...


Et puis, une idée en amenant une autre, il ajoute :


Knüt dit :
Par contre, pour c'qui est d'vider le vin sans trop gâcher, j'connais un mou qui sait y faire !
On s'est sifflé un tonneau à nous deux, au nez et à la barbe de l'aubergiste, l'autre jour ! Hé hé hé !
Dubulb, qu'y s'appelle ! Il est pas vraiment jaune, mais il est cool !
D'ailleurs il était p't'être question qu'son symbiosé vienne aussi sur l'bateau, mais Brebre a pas voulu... Lui par contre j'sais pas si on pourra l'rentrer dans un tonneau, c'est un nelda...
Ou alors en tassant bien.


 
Crooot

Le Vayang 25 Nohanur 1511 à 14h24

 
Dubulb' dit :

Besoin de vider un tonneau ?
Je suis votre mou.
Il parait que la petite de Chamallow invente des trucs:
Elle pourrait pas bricoler un double fond au cas où un soiffard
jette un œil ?
Par la même occasion si elle pouvait faire circuler l'air à l'intérieur.
Parce que mon pouilleux de nelda il pue du bec...

En tout cas on est partants !
Mon nelda le sait pas encore mais il veut faire partie du voyage aussi...



 
Lyne

Le Vayang 25 Nohanur 1511 à 15h22

 
Lyne prend note.
Classant avec application ces nouvelles informations dans un coin de sa mémoire.
Donc.
On a dit.
Thosen Noril. Diplomate. Fait partie de l’expédition.
Jeaneudon. Régisseur, copiste et enchanteur. Très gentil. Haut responsable de la bulle rouge.
Tchik. Chercheur de la bulle bleue. Intéressé par des nouveaux projets. Caractère particulier. Pas très social.
La bulle rouge, la bulle bleue… Ça lui dit vaguement quelque chose cette histoire… Papi a dû évoquer la structure de la Fraternité à une ou deux occasions, faudra qu’elle fasse des recherches là-dessus, parce que là, en dehors des bulles de savon, elle patauge.
Quoiqu’il soit la récolte a été bonne.
Trois noms !
Elle a bien fait de poser la question, dis donc.
Reste plus qu’à les contacter…

Et mince.
Le hic.

Elle rougit.

Euh… En fait… Ben…


Elle regarde ses pieds, sacrément gênée, et finit par lâcher précipitamment, d’une toute petite voix.


Je-parle-pas-le-tchaë.

La hoooonte.

*** ***

Du côté des mous, le complot avance à grands pas.
Tod et Knüt sont enthousiastes à l’idée du tonneau, et le plan se précise de minutes en minutes.
L’idée de vider un des fûts de Pépé Saltis semble excellente. À un détail près.
Non pas tant à cause de la probable colère qui en résultera (c’est un détail) que de la réalisation pratique du projet.
Chamallow froncerait bien les sourcils, mais (ça n’en finira jamais cette histoire) il en a pas.
Alors il écarquille les yeux. Très, très grands.

Chamallow dit :

Mais comment on va faire pour aller dans sa cave ? Et pour ouvrir le tonneau ? J’suis pas sûre que Lyne, elle y arrive avec ses petits bras…

En revanche, l’évocation d’un autre voyageur à poils qu’il faudrait tasser dans le tonneau avec Lyne ne lui plait pas outre mesure.

Chamallow dit :

Un nelda ? Dans l’tonneau ? Avec Lyne ? Ça risque pas d’être super pratique… Puis en plus, ils sentent un peu, non ?

C’est le moment que choisit Dubulb pour apparaître, tout droit sorti de nulle part.
Et l’air bien au courant…
Chamallow le regarde d’un air suspicieux.
Sissastrouve, c’est un espion…



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