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Le Merakih 18 Jangur 1512 à 19h04
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 | *** Lorsque Ylimildian lui indique la présence des confrères, Krepion s'inquiète un peu, malgré l'air encore relativement décontracté de son compagnon.
C'est que, quand même... ils l'ont mis dans une baignoire...
Après cette mise en garde, la présence des confrère devient du coup rapidement évidente, quand les-dits malfrats tentent avec une nonchalance cocasse de baragouiner quelques mots de tchaë maladroit dans une assemblée parlant essentiellement le ssarknesh...
Une manoeuvre visant à les faire paraitre volontairement ridicules et par association inoffensifs, pour mieux noyer la vigilance des deux tchaës ?
Chez Krepion, elle a au contraire plutôt tendance à le rendre encore plus nerveux.
Mais le marin suit cependant le conseil de son ami bleuté, et ignore bon gré mal gré la présence de ces sournois et malfaisants individus, noyant son inquiétude lancinante dans une consommation un peu accrue de liqueur...
Si bien que lorsque Baërlupis débarque, Krepion commence à être sérieusement entamé.
En évitant de le prendre dans ses bras et de donc de côtoyer de trop près son haleine, elle s'épargne sans le savoir à la fois un coma éthylique et une cirrhose foudroyante.
La surprise se lit sur le visage ridé du vieux marin lorsqu'il remarque l'arrivée de sa vieille amie, et il s'écrie d'un air joyeux, tout en lui assenant une vigoureuse -tout est relatif bien sûr- tape dans l'épaule : ***
Par les mamelles de Thanakis...
Ne serait-ce pas la soeur... LUPIS !?
*** Derrière lui, Saillon se fend d'un salut poli et réservé. ***
Vous ici, c'est ma chance !
Quelle drôle de coïncidence,
Figurez-vous que je voulais
Justement vous contacter !
*** Et se tournant vers Ylimildian, il précise, un ton plus bas : ***
C'est d'elle dont j'ai fait mention
Dans notre dernière discussion
Il n'est plus besoin désormais
De la chercher pour embarquer !
*** Et à nouveau vers la botaniste : ***
Je vous présente Ylimildian
Un tchaë bourré de talents !
Je l'ai rencontré récemment,
A mon dernier trépassement.
Pour vous répondre, mon amie
La rumeur n'aura point menti :
Nous allons embarquer bientôt
Sur un très prestigieux bateau.
Si justement je vous cherchais
C'était bien pour vous proposer
De vous joindre, à nos côtés
A cette improbable odyssée...
*** Et soudain, alors que Takamaka s'approche et salue Baër'lupis, Krepion tire doucement la botaniste vers lui et ajoute d'un air grave, montrant la tydale du menton : ***
Méfiez-vous, ma douce amie !
Nous avons de sournois ennemis
Chez ces gens de la Confrérie.
Répondez-vite, je vous en prie !
- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien. | |
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Le Merakih 18 Jangur 1512 à 19h52
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| S'sarkh, le marin était bien entamé... Probablement qu'il ne se souviendrait pas même, au lendemain, de leur entrevue de ce soir...
Elle dut se concentrer pour discerner les paroles pâteuses et en rimes qui sortaient comme elles le pouvaient des lèvres du Krepion.
Oui oui, je suis là, je suis là.
Elle lança un clin d'oeil compatissant à Saillon.
Ouh là ! Embarquer avec vous ? Déjà sans vous ça me demanderait des efforts.. Alors vous en capitaine ...
Elle ricanait lorsque Takamaka la salua. Elle leva les yeux, intriguée.
Oh oui je vous reconnais ma belle dame ! Vous nous aviez tant aidé à secourir cette pauvre enfant à Arameth ! Votre accent est devenu excellent ! Quel bon vent vous amène ? Vous allez être du voyage ?
C'est là que le marin la tira vers lui. Shamgre ! Il allait lui casser les narines ! Mais ses paroles étaient plus qu'étranges. Elle resta interloquée un instant. Qu'avait-il encore fait, cet olibrius ? Furieuse, elle songea à l'interroger en pensée. Puis se ravisa. Evidemment.
Elle parla alors d'une voix claire et forte.
Mais bien sûr, mon frère, que je vous accompagnerai au-delà de l'île ! Si je suis venue vous chercher, c'est que Dame-Soeur Thanakis en personne, inquiète de ne pas vous voir aux Jardins d'Ykena, m'a demandé de veiller sur vous... Et quand l'Erudite est attristée, le Roi Elchior a le dos qui grince, c'est bien connu ! Mais ne m'interrompez plus, impoli ! Vous voyez bien que je discute avec dame ... Takamaka, c'est bien cela ?
La Famille d'abord. Mais à quel prix ? Elle maudit le marin en pensée, suffisamment fort pour qu'il l'entende, ça lui ferait les pieds. Pour que le Poinçon se déplace à l'autre bout de l'île, et incarné par de tels confrères...
De tels confrères... une goutte de sueur glacée grandit sur la tempe de la vieille. Où venait-elle de voir le symbole du Poinçon ? Nulle part sur Takamaka ! Où donc ? Ses sens, abrutis par l’assomoir que le voyage exerce sur les vieilles personnes reprirent un minimum de sens commun. Les flux puaient le louche à plein nez dans la pièce, ça puait l'Arkan à plein nez... Maudit marin. Il allait passer un sale réveil, en plus de sa gueule de bois. Si tant est qu'il passe la nuit ... Et pourtant il n'avait pas encore été arrêté...
Il fallait réagir vite. Que pouvait-elle faire de rapide sans éveiller les soupçons ? Ah, oui, il y avait toujours ça...
La main dans la poche, elle rendit son sourire bienveillant à Takamaka.
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Le Julung 19 Jangur 1512 à 00h20
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| *** Takamaka ne pipait pas un mot de ce que baragouinait le vieux Krépion mais son geste protecteur envers Baër, les regards échangées et l’attitude de connivence entre les Tchaës ne passèrent pas inaperçu aux yeux de la Tydale dont regard bleuté s’adoucit.
L’élégante aramthéenne flottait dans sa veste de marin ouverte, sous laquelle on pouvait voir l’uniforme du Suaire avec les insignes distinctifs du Corps des Explorateurs.
Elle allait répondre à son professeur avec qui elle avait assuré, en compagnie de son Bien-aimé Oda, la surveillance du Pilier Perdu. Aviha Baër qui était venu à Arameth pour les aider à vaincre le Tark’Nal et ses sbires et qui avait su gagner son respect. Lorsqu’une bourrasque de vent glacial s’engouffra dans la taverne, l’ex courtisane venait d’arriver !!!
Comment a-telle pu nous retrouver aussi vite ? Avait-elle suivi l’un d’entre nous ? Se de demanda-t-elle.
Peu importe, désormais l’heure n’était plus aux interrogations mais à l’action. ***
Exploratrice Takamaka du Suaire., précisa-telle en se fendant d’un sourire amical qui n'était pas feint.
Oh, mais vous avez quelque chose sur votre épaule lui dit-elle en se penchant lentement sur la Tchaë et tout en prenant son temps pour épousseter délicatement l’épaule la Sœur elle lui murmura très discrètement.
Ne vous retournez pas. Une tueuse du Poinçon vient d’entrer, elle est là pour vos amis. Avec Morkreek, nous allons faire diversion pour vous permettre de fuir et nous occuper d’elle, prévenez vos amis de nos intentions et débrouillez pour me faire savoir quand vous serez prêts, on se retrouvera plus tard dans leur chambre, j’ai besoin de parler à Ylimildian. Sauf si vous avez d'autre projets...
*** Puis elle se redressa et dans son regard on pouvait lire une mise en garde que ne s’adressait qu’à son interlocutrice.
Elle jeta un discret coup d’œil a Morkreek, l’intiment de se tenir prêt.
Une enfant à Arameth ? Peu importait, ce n’était pas le moment, avec Morkreek ils devaient agir et agir vite à moins que les amis de Baër aient déjà prévu quelque chose. ***
Voilà qui est réparer !!! Mais c’est plutôt à moi de vous remercier, Avhia, pour votre soutien lors de la Bataille d’Arameth.
Un voyage ? Celui de Batyas ? Je pensais que son navire avait déjà quitté le port ? S’enquit-elle de sa voix mélodieuse suffisamment fort pour être entendue par ses proches voisins.
Et bien non, je suis ici pour organiser le Séminaire du Suaire qui aura lieu dans peu de temps. Me feriez vous l’honneur, avec vos amis, de participer à la soirée de clôture ?
L'Exploratrice. | |
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Le Julung 19 Jangur 1512 à 11h53
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Soma observe toujours le groupe lorsqu' Achlésis pénètre dans l'auberge. Par les Six elle à fait extrêmement vite! Pour arriver en quelques poignées de secondes elle devait trainer dans les parages, peut être les avait elle suivit...
Le tydale porte le verre à sa bouche à deux reprises puis répond à Achlésis par le même procédé.
***
« Je vous ait appelé par gratitude pour l'aide que vous m'avez apporté dans mes recherches il y a quelques mois et je suppose que vous allez pouvoir faire vote travail.
Je préfèrerais néanmoins que notre collaboration furtive reste dans l'ombre. Les deux autres confrères ne sont pas avec moi et notez bien que je pense qu'ils feront ce qu'il faut pour entraver votre route.
Bien... Ma présence ici est du en partie au hasard, ne comptez cette fois pas sur mon aide pour cette affaire.
Au plaisir. »
***
Les deux autres confrères semblent jouer de leur propre coté, Soma est étonné de voir avec quelle vitesse ils l'ont écarté de l'affaire. Quelques secondes tout au plus, pour une raison mystérieuse il semble désormais coupé de leur manigance. Enfin bon... peut-être lisent-ils dans son esprit.
Le magicien fait maintenant ce qu'il aurait du faire depuis le début. Son esprit touche celui du Tchaë à l'épée.
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Hajar Ylimildian,
...
"Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur."
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Le Julung 19 Jangur 1512 à 20h14
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| Une tueuse ? Par les caleçons de Korany ! Qu'est-ce que c'était que ce foutoir ? Elle ne se retourna pas, au contraire. A la mention du nom du comparse tchaë, elle l'observa un moment. Pas tout jeune. Un air qui oscillait entre la viande froide et le coup de soleil. Pas causant. Très bizarre. Elle sentait qu'elle venait de mettre le pied dans un truc vraiment pas net. Du genre glauque. Et comment ferait-elle pour faire courir l'unijambiste ?
Elle se tourna vers Takamaka, et tandis qu'elle continuait une conversation plutôt badine, elle envoya la pensée suivante à sa disciple :
Entendu ! Je me prépare. Deux choses cependant : ne vous exposez pas, j'arriverai sans doute à nous tirer de là, et je connais les méthodes du Poinçon. Vous pourriez simplement aller la saluer. Ensuite, je pense que leur chambre n'est pas un si bon endroit pour se retrouver... Je chercherai autre chose une fois dehors et vous contacterai. Le grand tout malade, là-bas, que dois-je craindre de lui ? Faudra aussi que vous me mettiez au parfum de cette histoire...
Juste une pensée furtive, alors que ses paroles ressemblaient à ça :
Batyas a pris la Mer ? Ma foi, j'ignore tout de tout ! Simplement, mon très cher ami ici présent m'a fait mander pour l'accompagner en bateau. Enfin, il doit encore m'en convaincre. Si je suis encore à Lerth pour votre ... cérémonie, j'y participerai avec plaisir ! J'ai quitté des amis, au Suaire, et j'ai hâte d'avoir de leurs nouvelles !
Au fait, comment va Edoar ?
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Le Julung 19 Jangur 1512 à 22h10
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| *** Tak allait devoir prendre des risques insensés si elle voulait régler cette triste affaire sans effusion de sang. Il avait déjà trop coulé.
Aliundil ne devait pas être mort pour rien, elle n’était pas son amie et ne le serait jamais devenu mais elle respectait son intégrité.
Elle avait déjà une petite idée, un marché, pour y parvenir, et ainsi briser le cycle de la vengeance comme l’avait si bien dit Antiorn.
L’ennui dans cette histoire c’était qu’elle en faisait prendre tout autant à son Confrère et si ça foirait. .... elle n’aurait qu’à dire qu’elle avait abusé de ses prérogatives pour le manipuler.
D’un simple regard la tydale acquiesça à la proposition de son professeur et lui expliqua, d’une fugace pensée la suite du plan. ***
Seul Mokreek est avec nous, c’est aussi un suariste. Dès que vous m’en donnez l’ordre, j’avertirai mon confère, il déclenchera une bagarre pour faire diversion et couvrir votre départ. J’attendrais votre message. Bonne chance.
*** L’exploratrice espérait que la poinçonneuse n’était pas stupide au point de créer un incident diplomatique en usant de moyens radicaux envers une si éminente symbiosée et ses amis alors qu’ils se trouvaient en territoire étranger.
La conversion entre les deux poussiéreuses prit un tour des plus léger malgré la tension qui régnait. A les entendre on aurait pu croire deux amies, faisant les boutiques et parlant chiffon. ***
J’ai du faire erreur ou me tromper de bateau. Je gage que votre ami va vous expliquer de quoi il retourne. J’espère ne pas lui avoir gâché sa surprise.
Ce serait formidable, si vous pouviez être là. Je suis sure que tous les suaristes en seraient ravis.
Edoar, et bien, il a dépensé beaucoup d’énergie pour le rituel, il a décidé de prendre du repos….
*** Elle se retourna, regarda la tueuse d’un air étonné comme si elle venait juste de la remarquer. ***
Excusez-moi Aviha mais… dit-elle d’un air évasif.
*** Puis elle se dirigea avec assurance vers Achlèsis en s’exclamant avec emphase. ***
Avhia !!! Comme je suis ravie de vous voir. Mais comment avait fait pour les retrouver aussi vite ? Je n’ai pas eu le temps de vous envoyer une pensée pour en informer, un vrai miracle, vous êtes la providence incarnée !!!
Non, non me dite rien, une grande enquêtrice comme vous ne dévoilera jamais ces petits secrets à la simple néophyte que je suis. Lui dit-elle sur un ton badin en écartant négligemment cette idée d'un petit revers de la main.
Mais je manque à tous mes devoirs. Je ne vous pas encore félicité pour votre promotion !!!
*** Il est très rare de voir un suariste et un poinçonneux, accouder au même zinc en train de siffler des godets et de brailler en chœur. A la réflexion faite, ça ne s’était jamais vu. ***
*** Mais une fois n'est pas coutume et quand c'est pour une bonne cause ... car il ne devait absolument rien arriver à la Soeur du Désordre. ***
Tavernier, deux verres et de votre meilleure gnôle brailla-t-elle au tôlier
Entre femmes, reprit-elle sur le ton de la confidence, quel effet cela fait d’être un œil après avoir était une courtisane si renommée !!
C’est des plus gênant, puis-je vous demander un conseil ? Et voilà, il y a quelques temps j’ai rencontré un très séduisant tydale … et j’aimerai comment dire le séduire, le surprendre !!! Mais je dois vous l’avouer, promettez moi Avhia de garder mon petit secret, et bien vous voyez ce que je veux dire, enfin c’est que je n’ai ... que dois-je faire selon vous ?? Lui demanda-telle en devenant délicieusement floue.
*** Tak faisait preuve d’une servilité écœurante envers Achlèsis car cette dernière lui était aussi sympathique qu’un crotale en rut. ***
L'Exploratrice. | |
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Le Vayang 20 Jangur 1512 à 00h55
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En effet, peu de Suaristes et de Poinçonnneux avaient été un jour accoudés au même zinc.
Mais cela importait peu.
D'ailleurs, ca n'allait pas durer.
Achlésis était convaincue de deux trois choses, et ce n'était pas dans l’intérêt des Suaristes.
Takamaka et Morkreek était devenus des ennemis à ses yeux au moment ou elle était entrée dans la taverne.
Et le Valen avait marqué des points, lui.
Cela dit, l'antipathie entre les deux tydales était partagée.
Ce fut donc d'une façon assez cinglante et avec un air morbide que la plus jeune symbiosée répondit à l'autre, en chuchotant, mais de façon parfaitement audible pour la Suariste, et elle seule.
***
Vous et votre boule de poils alcoolisée au fond, vous allez sortir d'ici dans la minute, ou je peux vous assurer que les seules découvertes intéressantes que vous pourrez faire de votre brillante carrière d'explorateur se situeront cinq mètres sous mon bureau.
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Si l'exploratrice savait lire le langage corporel, il était clair que la personne se trouvant devant elle lui vouait une haine profonde et tenait un quelconque objet digne d'un tueur du Poinçon dans au moins une de ses mains.
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Le Matal 24 Jangur 1512 à 23h10
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| *** Pendant quelques instants, l’exploratrice resta silencieuse, laissant planer un silence tout en observant la Poinçonneuse.
Pour l’heure, un air malsain assombrissait le visage de l’œil. Aclhèsis paraissait se faire de la bile. Tak avait toujours aimé cette expression. C’était plus imagé que les adjectifs habituels : angoissé, nerveux, troublé. Pour elle, quelqu’un qui se faisait de la bile était rongé de l’intérieur, c’était plus profond.
Nul n’était besoin d’être un génie pour deviner ce qui tracassait l’œil.
Et pour l’heure, l’exploratrice était sensée avoir frousse, vider les lieux sans demander son reste.
Mais une fugitive lueur d’amusement scintilla dans les doux yeux de la belle Sombreuse.
Elle s’était vraiment montrée d’une servilité écœurante, stratégie qui avait produit l’effet escompté !!! Il n’avait fallu qu’un petit rien pour qu’Achèsis perde tout sens de discernement et la pousse à commettre des erreurs.
Toute l’attention de la catin était tournée vers l’exploratrice.
Oh ! oh !Des menaces !!! Ma boule de poil et moi !! Et pourquoi pas Soma ? Pourquoi n’avait-il pas droit au même traitement de faveur qu’eux alors que lui aussi n’était pas un Poinçonneux ? Bizarre !!
Si elle avait été plus soupçonneuse elle aurait pu croire qu’Achlèsis savait des choses qu'elle ignorait. Or il se trouve que Tak était extrêmement soupçonneuse.
Elle allait porter son verre à ses lèvres lorsqu’elle retint son geste et lui tint d’un air innocent en haussant le ton suffisamment fort pour les autres clients entendent. ***
Oh, cinq mètres, vous êtes sérieuse ?
C’est la peine encourue pour ... Ne me dites pas !!! J’ai commis une grave erreur !!! Tentative de corruption envers un poinçonneux dans l’exercice de ses fonction !!! C’est cela ? Je ne pensais pas que la peine était si lourde pour un simple verre. Croyez vous que c’est négociable ?
*** C’est bien léger comme accusation mon œil !!!
Et pour avoir bafouer les ordres de la Grand Chambellan !! Combien allez-vous prendre Achlèsis ? Pensa la tydale avec délectation. ***
J’ai bien peur que vous n’abusiez de vos prérogatives Avhia. Oubliez-vous où vous vous trouvez ? A Lerth ! Ici ce ne sont pas les lois de la Confrérie qui s’appliquent mais celles des Témoins.
Et je doute qu’il soit interdit de prendre un verre dans une taverne !!! Ajouta-t-elle en haussant les épaules et en lui dédiant un sourire des plus éblouissant.
*** Le tour de chauffe était terminé !!! La pression allait monter d’un cran !!!
Désormais la question était la même qu’aux échecs … savoir si un échange de pièce valait le coup !
C’était tentant !!! Achlèsis était tellement prévisible !!! Pensa-t-elle en jetant un discret coup en direction à la main de l’œil qui devait probablement serrer nerveusement un vulgaire surin.
Touchez un seul des cheveux de ma flamboyante chevelure et vous terminerez votre symbiose dans un cul de basse fosse de Lerth !!! A moins que vous ne serviez à leurs expériences sur les effluves dans le Centre.
La Sombreuse n’agissait jamais sans avoir calculé les risques et assuré ses arrières.
Et puis Aclhèsis n’avait aucune preuve et ce serait la parole d'une catin libertaire qui n’avait fait que profiter de la Confrérie contre celle de la Gardienne aux nombreux états de service. ***
Allons rejoindre, notre ami Avhi Soma, je crois qu’il nous attend. Reprit-elle d’un ton avenant assez fort pour être entendu des autres consommateurs.
*** Un sourire sibyllin naquit sur le doux visage de la Suariste, elle leva les yeux pour regarder l’œil et attendit sa réaction tout en dégustant tranquillement sa boisson.
Tous les regards étaient désormais tournés vers les deux consœurs. ***
L'Exploratrice. | |
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Le Julung 26 Jangur 1512 à 23h51
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Ylimildian n'avait pipé mot durant ces brefs échanges.
Vif.
Tout cela était fort vif. Trop vif à son goût.
Ça prenait des allures de catastrophe annoncée, avec du sang et des tripes partout, et il prit peu à peu sa mine des mauvais jours.
Le bateau de Batyias était parti depuis quelques jours déjà : il était temps de monter à son bord, tout là bas au beau milieu de l'océan, afin que Krépion prenne ses fonctions de Capitaine !
En plus de ce bazar, une pensée avait fusé vers lui, à laquelle il choisit de ne pas répondre.
Impossible de faire confiance à qui que ce fut dans ce bauge, sauf en la copine de Monsieur Loudmer bien entendu !
Le Krépion se retrouvant passablement éméché, mais comme toujours non moins opérationnel, il lui tira la manche et s'approcha de lui.
Monsieur Loudmer, dit-il à l'oreille de Krépion.
Faut qu'on bouge.
Ils commencent à être nombreux ici, et ça ne me dit rien qui vaille.
Ils vont finir par nous gâcher la fête, et ça serait pas gentil pour les gens que de laisser faire ça.
S'adressant un ton plus haut à Baër'lupis.
Madame, je suis content de faire votre connaissance.
Une amie de Monsieur Loudmer ne peut être que mon amie !
Venez avec nous, nous allons discuter dans un endroit plus calme.
Et... comment dire ça... suivez nous quoi qu'il advienne, on vous expliquera plus tard pour les portes...
Tirant le Krépion par le bras cette fois-ci, Ylimildian se dirige vers la porte des toilettes.
Oui... des toilettes.
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Le Vayang 27 Jangur 1512 à 00h30
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| A la bonne heure ! Décamper, y avait pas à lui demander deux fois. Elle envoya donc le signal à la tydale, et puis aussi au nelda, tant qu'à faire...
Un simple :
SIGNAL !
...en pensée. Une pensée qui avait l'air sotte, comme ça, mais qui aurait le mérite de faire son travail...
Ce qui lui laissa la bouche libre pour prononcer quelques Mystères... De façon grossière, absolument à l'antipode de quelque chose qui ressemblerait à de l'inaperçu. Quelque chose d'assez lumineux -des petites boules incandescentes qui tournaient en tous sens. Toujours était-il que la Vieille aida Ylimildian à tirer Krepion vers les latrines et que ils y arrivèrent vraiment très, très, très vite...
Les toilettes ? J'espère qu'il compte pas me tailler une bavette entre deux bassines ! Enfin, si y a des portes même dans les toilettes, à Lerth, ben ça fera notre affaire !
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Le Vayang 27 Jangur 1512 à 16h47
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Le tydale toujours assit se tape la paume de la main avec son front, rien ne s’était passé comme il le voulait. Il reçoit le message du grand Chambellan, message qu’il attendait un peu il doit bien l’avouer.
Son esprit se tourne vers ses confrères : Takamaka et Morkreek.
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« Ne faisons pas n’importe quoi, les risques sont trop grand et Arameth à encore besoin de vous. Avalez votre fierté et jouez le jeux Avihia , ne tentons rien contre Achlésis rien de visible bien entendu. »
***
Soma pivote sur le côté et se lève soudain en toussant. Un simple geste qui lui rappel constamment sa condition. Il fait quelques mouvements de la main, des sphères identiques à celle produites par Baër'lupis apparaissent autour de lui et c’est avec une surprenante vitesse qu’il se précipite vers les fuyards.
Sa dernière possible chance de guérison est en train de lui passer sous le nez !
***
"Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur."
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Le Dhiwara 29 Jangur 1512 à 20h01
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Chaos.
En quelques infimes secondes, la situation tourne au chaos !
Ylimildian, Krépion et Baër'lupis se précipitent vers les latrines, un tantinet encombrés par le vieux loup de mer qui bringuebale entrainé comme un sac de pois affublé d'une jambe de bois.
D'autres se précipitent à leur tour pour les poursuivre, les découper en morceaux ou même pour les aider.
Une bagarre générale démarre quasi aussitôt dans la taverne, tout imbibés d'alcool étaient les clients après les innombrables tournées payées par Ylimildian !
Ça cogne. Ça sait pas forcément sur qui. Mais ça cogne, ça vole, ça rebondit même parfois, ça dégouline dans la bière qui se répand.
C'est donc le bordel le plus infâme !
Certains clients s'étaient bien aperçus que le "déclencheur" de la bagarre était Morkreek et ils le suivaient dans sa retraite vers les latrines d'un air pour le moins mauvais, voir bovins !
Quelques secondes s'écoulent donc.
Ylimildian, ayant initié le mouvement, a un peu d'avance, mais pas beaucoup de par le Krépion qui ralentit la fuite quelque peu...
Il finit au bout de ces quelques secondes par avoir la main sur la poignée de la porte, Krépion au bout de l'autre main, Baër'lupis à ses côtés.
Ils sont atteignables.
Par Achlésis ou tout autre qui s'est précipité à leur suite.
Le tchaë regarde la Grande Naturaliste, hésite un très bref instant.
Tourne la poignée...
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Le Luang 30 Jangur 1512 à 19h39
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| Morkreek est heureux
Ce chaos a tout de réjouissant. La tension des derniers jours se dissipe enfin.
Enfin il peut taper sur des Témoins, et avec la bénédiction de l'Exploratrice Takamaka. Que demande le peuple?
Le caravanier remarque les quelques clients qui se dirige vers lui. Lui continue à reculer assez vite vers les toilettes.
Un grand tydale; choppe à la main, se rue sur lui. Une crochet de nelda noir décroche la mâchoire. Un violent coup de genou vient briser deux côtes. Il repousse brusquement l'ennemi qui va s'écraser dans la bière.
Alkev dit : Je fais les décompte:
Une mâchoire
Deux côtes
Il sourit. Morkreek avait eut son job est se prenant les crochets de Minak.
Le couteau se place dans la main du nelda noir et taillade le ventre de l'adversaire qui s'éloigne sous la surprise. Un uppercut atterrit fait claquer les dents du nelda roux.
Alkev dit :Plus quatre dents et de la peau déchirée.
Le poinçon est dans le dos d'Ylimildian.
Il envoie un coup à un tydale qu'il juge trop proche.
Alkev dit :Et un bras fracturé
Un geste mécanique.
Main gauche, saisir l'épée par le fourreau. D'une main ferme
Main droite, couper la lanière qui sangle le fourreau.
Tirer et espèrer que l'opération soit concluante.
Morkreek allait-il reprendre le poinçon? Question cruciale
Ne suis ni un salopard ni un brave gars: je fais juste mon chemin. | |
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