| Le jardin
La grille est rouillé, le chemin de pierres taillées qui mène aux escaliers se terre sous une couche de feuilles mortes en décomposition. Certains arbustes sont morts depuis belle lurette, presque fossilisés. Leurs branches sont si rigides que c'est à peine si le vent les fait tressaillir. D'autres arbustes, plus combatifs, ont carrément envahi la devanture du manoir, avalant à moitié un banc rongé par la mousse et un cadran solaire. Deux arbres anciens et touffus cachent la bâtisse de la place. Pas étonnant qu'on ait laissé l'endroit à l'abandon pendant des années. Les passants ne doivent même plus se souvenir qu'il ait déjà été là.
Il se dégage de l'endroit une odeur de décomposition, de terre, d'humidité... de forêt. Bien qu'il ne soit tombé aucune précipitation sur Lerth depuis quelques jours, l'humidité de la dernière averse est ici toujours présente. Ce petit lopin de nature redevenue sauvage y veille.
Le contemplateur s'avance lentement vers les marches de sa nouvelle demeure, humant l'air.
Un fond de sel marin.
Un univers de verdure humide.
Chaque marche proteste sous le poids de ses pas mais tient bon.
Remplacer les planches ne serait tout de même pas un luxe...
Seule la Foi donne un sens à l'acte.
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