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L'errance du pèlerin

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Sujet lancé par Bakean
Le 19-04-1512 à 21h36
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Posté par Crooot,
Le 11-05-1512 à 17h23
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Bakean

Le Julung 19 Astawir 1512 à 21h36

 
Ses pas l'ont mené à la côté. Son esprit errait depuis longtemps dans les méandres du vent.
L'espoir vain que le bateau était encore là ? La stupidité de croire que le bateau serait encore là ?
Ses amis étaient partis. Ses compagnons à l'aventure.
Il restait là. Seul. Dans une ville étrangère.
Une ville témoin et il était Syrinthien.
Le contraste lui aurait décoché un sourire, s'il en avait l'humeur.

Mais de jouer, il n'espérait plus. Son désespoir d'avoir raté une aventure le poursuivait maintenant.
Il cherchait une auberge.

Ses yeux vagabondait mais son esprit ne suivait pas. Il ne faisait pas attention aux bruits ambiants.
Il ne voyait pas que contrairement à son idée première, les mutilés ne courraient pas les rues, et surtout ne se mutilaient pas en public.
Il n'observait pas l'absence de comportement barbares.
Une ville comme une autre avec des croyants fanatiques dedans.
Il ne sentait pas ce vent du large qui amenait les odeurs d'écumes et de poissons. Une odeur pourtant, qu'il ne connaissait pas. Une odeur qu'il n'analysait pas.
L'architecture si proche de la mer aurait un autre jour, intéressé ses croquis, préoccupé ses pensées.
Une porte à pousser, voilà ce qui le taraudait actuellement.

Une b...
Bonjour, Une bière s'il vous plait. annonçait-il.

Sans repère, il avait choisit la première taverne, s'était installé au bar, et commandait une boisson sans substance.
L'air mélodique qui l'accompagnait était triste et mélancolique.
Il faisait écho à ses pensées.
Le vent du large résonnait dans sa tête.
Résonnait dans son coeur.
Avachis sur son siège, il posa la seule question qui semblait trouve son chemin dans les tornades de vents qui embrouillaient son esprit.

Y a un moyen de r'joindre ceux qui sont partis en bateau ?

Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Vayang 20 Astawir 1512 à 14h42

 
Foutus armateurs, pas capables de se tenir à leurs registres.
Il était cloué à terre et il détestait ça. Foutus armateurs...
Il détestait Lerth. Il détestait les villes en général. Il aurait du être en mer.
Foutus armateurs, pas capables de lui donner du boulot.
Il occupait maintenant son temps à errer sur le port en proposant ses services
et dans cette taverne miteuse à boire de la pisse. Foutus armateurs...
Son boulot c'était acheminer des marchandises par la mer. Aller d'un port
à l'autre, les embruns dans la gueule et la truffe toute grise de sel cristallisé.
Foutus, foutus armateurs…
Il se dégoutait lui-même. Ce matin il avait même accepté de prendre à bord des passagers.
Trente piges que ça lui était pas arrivé. Les caisses, les tonneaux ou les sacs, ça cause pas.
Ça cause pas d’ennuis et ça cause pas tout court. Voilà à quoi il en était réduit.
Foutus armateurs… De toute façon les passagers potentiels avaient décliné son offre devant son air revêche. Faut dire qu’il y avait pas mis les formes. Une cabine avec tout confort, je t’en foutrais moi du confort.
Foutus armateurs…

Il finit son seau de pisse et se prépare à en commander un autre quand il entend le nelda à coté de lui.
C’est peut être son ticket pour la mer ce gars là. Il lui jette un œil. Il a pas l’air d’avoir la bourse pleine mais sait on jamais…
Sans même le regarder, comme pour lui même:


T’as du liquide pour voyager sur le liquide ?



 
Bakean

Le Matal 24 Astawir 1512 à 20h28

 
Une tornade sévissait dans le bar, et personne ne s'en rendait compte.
Pour sur, cette tornade ne levait pas les bardes, ne décoiffait pas les poivrots, et ne faisait même pas bouger la fumée d'une pipe.
Mais dans la tête de Bakean c'était l'ouragan.
De nature joyeuse, nombreux n'auraient jamais reconnu Bakean dans ce bar.
La mine sombre, le teint...Bah le teint toujours caché par ses poils.
Enfin, en tout cas, il avait l'air malheureux.
Descendre d'un trait sa choppe de bière lui apporta une espèce de sensation.
C'était froid, c'était pas terrible, c'était familier.
L'impression de ressentir quelque chose.
Enfin.
Il en aurait vider tous les tonneaux de cette impression.

Mais quand un type lui fit une sorte de proposition.
Quand je dis une sorte, ça signifie qu'il a machouillé une phrase simple en étant compliqué mais qui ravivât une autre sensation dans l'esprit de Bakean.
Le vent se tue, attendant, prêt à rugir, prêt à tout démolir si l'espoir se réduisait à néant.
Les yeux se retournèrent donc lentement vers l'individu.
Ah.

Déjà ça s'annonçait mal. Son interlocuteur était un marin, c'est sur m'enfin, il avait l'air aussi clair que le fond du trou d'Ulmendya.
Bakean n'avait pas spécialement envie de se lancer dans des aventures de piraterie avec un Sparrow du dimanche.
Enfin, il n'avait pas vraiment envie. Il ne savait pas trop de quoi il avait envie.

Quelques secondes s'écoulèrent donc où Bakean pensant à tout ça regardait le type avec un regard béat et des yeux emplis d'espoir.
Du Nelda son faciès ressemblait à un chat réclamant sa pâtée avec tous le charme vicieux que savent faire les chats.
Finalement, et surtout parce que Bakean avait besoin de cligner, il finit par réfléchir à une réponse, et la donner.

T'as un bateau où il faut pas écoper juste pour sortie de la baie ?

Bien joué Bakean. Une forme d'humour déguisé dans un trait d'esprit, déguisé dans une crainte bien réelle qu'il faille en effet écoper.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 12h56

 
Une bouffée de fumée.
Une œillade par dessus les volutes.
Il a pas affaire à un alevin de la dernière averse.
Il faut jouer serré. Il a besoin de liquidités pour sortir son bateau de la rade et pour approvisionner la chaudière du
bateau.
L'air de rien il cherche une trace de grosse patate molle juchée pas loin, signe que le péquin est symbiosé.
Les symbiosés ça a les poches pleines d'artiche. Pas de patate en vue mais ça veut rien dire.
S'il veut rejoindre ceux partis sur le mastodonte comac il y a des chances que s'en soit un.


T'inquiète pas pour le flottant. Ma coquille de noix c'est peut être pas un fruit sec mais on écope pas plus que nécessaire.
T'as le pied marin ou tu danses sur un pont quand la mer pleure la sienne ?


Une bouffée de fumée vaguement serpentine s'échappe d'un trou dans la barbe lorsqu'il commande un vin chaud à la serveuse, il demande comme si de rien n'était:

Je me charge de t'emmener où tu veux gamin mais ça coûte.
Droits portuaires
Cartes maritimes
J'imagine que tu bouffes pas des haubans et que tu roupilles pas sous une lune décroissée ?
J'offre le gite en cas de gite et le couvert au bois vert.
Sans compter le carburant et une petite assurance à la casse...


Il sirote.

Mais j'oublie mes moins mauvaises manières.
Je me présente: "Le moineau", capitaine de l'accablant Achab' Blanc.



 
Bakean

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 16h45

 
Bakean...Juste Bakean.

Les volutes de fumée donnait à Bakean l'envie d'une pipe lui aussi.
Mais, il préféra se rouler une cigarette, qu'il cala dans sa gueule dans un espèce de sourire mystérieux.
Comme une machine qu'on remontait, les rouages de la mécanique se mettaient vaguement à tourner.
Rouillés.

Comment j'pourrais savoir si j'ai le pied marin, j'ai jamais collé ma gueule sur un bateau.
J'viens des terres pour tout dire, donc j'peux rien promette.
Mais j'ai déjà fouillé dans les entrailles de bestioles pour certaines expériences... Et j'en ai pas dégueulé mon Déj'.

Par prévention, à un sourcil qui risquait de se lever, et un trou noir béant qui se formerait dans le pelage blanc sale qui faisait office de barbe au moineau. Bakean ajouta tout de suite.
...
En fait pas vraiment tout de suite.
Il aurait du dire "Docteur", mais il ne l'était pas.
Il aurait pu dire "Naturaliste" mais il ne l'était pas non plus.
Ce qui aurait le mieux convenu c'était "Entropiste". Mais, dans ce cas précis, ça aurait le même effet que de ne rien dire.
"Touche à tout" serait pas mal, mais le contraste de la définition de l'expression comparé à de la dissection développerait l'imagination du marin. Après tout, un "Touche à tout" pourrait trouver intelligent de faire un petit feu sur le bastingage pour faire des griller ses saucisses.
Bon, au final, le vieux le regardait bizarrement, donc il lui balançai la première chose qui lui venait en tête.

J'suis Alchimiste en fait... Si tu cherches une potion de soin d'ailleurs...
Après gite et couvert... Bah ça m'semble bien... Ca dépend du cout bien sur... Hein, ça s'décide avant que j'pose le pied sur le rafiot ça...
M'enfin la vrai question est plutôt. Combien pour rejoindre la troupe de symbiosé parti en bateau pour rencontrer le S'sarkh ?

Le vent revenait. Mais cette fois-ci dans la taverne. L'espace de quelques instants on aurait entendu une mouche péter dans ce tonitruant silence. Puis les choses reprenaient leur cours. Le temps que tout le monde digère l'information.



Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 18h38

 
Des lambeaux de barbe s'évaporent en une explosion gazeuse, le vin chaud remonte dans les sinus et innonde les lieux.
A mieux y regarder ce ne sont pas des poils de barbe mais quelques fumeroles blanches expulsées avec une catarrheuse expectoration.
Les yeux larmoient et la voix se fendille.


Kofff kof kof pffttt pfttt koffff !
Le S'sarkh !!!
Mais vous avez tous pris un retour de mat ?!
C'est un aller direct pour les abysses que tu me demandes...
Je sais pas toi mais moi, si je calanche c'est pour de bon.
Pas de tour de passe-passe et hop comme neuf...
Haaa tristesse et bigorneaux géants !
Un suicide... voilà, c'est un suicide !
Bougre de bougre de satanée quille en verre...
Le S'sarkh... pourquoi pas un bras de fer avec une pieuvre entropiste ?


Un ange, un souffle puis un autre ange:

250 lépidolites et c'est plié.


Pour la propulsion du bateau par contre faut qu'on cause caillasse.
T'es un alchimiste ça va aider.
Mon Achab' Blanc il carbure aux cristaux.
Pour rattraper tes marins de salle de bain, faut que j'enfourne un
breckar rouge dans la chaudière.
Un shrapnel d'effluve du S'sarkh serait pas mal mais c'est plus instable...

Donc si tu as ça dans tes poches, on prend la mer sinon ça va douiller pour en trouver un en ville...



 
Bakean

Le Vayang 27 Astawir 1512 à 21h33

 
"Le Z'zarkh ?" Ah, le S'sarkh. Parfois on entend n'importe quoi quand on parle pas parfaitement la langue.
Laissant au vieux le temps de se remettre, sa barbe semblait bouger comme des vagues tellement que son visage se secouait, Bakean réfléchissait.
Non pas à des trucs sérieux, il se demandait si ça existait vraiment les pieuvres entropistes.. Mais n'osait demander au risque de paraitre fou ou ignorant.

Puis par réflexe. Il fouilla ses poches.
En retira deux croquis, un vieux parchemin, six bouquins de petites tailles, une chaussette très sale, quatre morceaux de bâtons et deux pierres qui semblaient n'avoir aucune utilité, une bière d'Euledice, deux ou trois potions qui avaient l'air tournée, et une bourse plutôt pleine.

Quelques questions.
Tu prends la monnaie étrangère ? Non parce que bon, j'ai du flouze mais je sais pas ce que c'est moi des leporides moi.
Ensuite, bah comment tu fais tourner ton rafiot si tu en a pas de Breckar rouge. Comme tu le vois, moi non plus.


Bakean avait l'impression de lire des bouquins d'aventure de sa jeunesse. Il y est toujours question d'un type lambda qui a un truc précieux et utile, mais qui accepte de vous le donner uniquement si vous tondez les 38 moutons du village, ou que vous taillez les mauvaises herbes à l'épée courte.
Parfois ils vous demandent juste de donner une lettre à leur vieille tante malade de la ville complètement opposée à votre position. Tout ça pour faire le chemin là-bas, vous rendre compte que la vieille est morte, lire la lettre et découvrir qu'elle contient une phrase "Porte-toi bien tantine !".
Pis, il y a toujours un autre type qui vous proposera là bas de tenter d'élucider la mort d'une vieille tchaë que vous ne connaissiez ni d'Eve ni d'Adam avant qu'un type que vous ne connaissez pas non plus accepte de vous filer la clé des chiottes de la taverne si vous acceptiez de donner la maudite lettre.

Tout ce petit monde comptent sur le côté loyal-bon des héros qui ne pensent jamais que butter le type serait tout aussi efficace.

Bon, là c'était un peu différent. Raser de près le marin ne le rapprocherait pas plus des aventuriers sur la mer. Il aurait juste plus de marin voulant l'emmener là bas. Et ça ça serait dommage.
Il fallait croire que les mécaniques de Bakean s'étaient déjà remise en place pour qu'il réfléchisse à tout ça avant de répondre :

On fait comment ?

Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Dhiwara 29 Astawir 1512 à 13h20

 
Le nelda étale devant lui:
Deux croquis, du parchemin à carte, six petites bouquins inutiles, une chaussette presque propre, quatre morceaux de bâtons et deux pierres (sans doute pour jouer au « cul de poule »), une bière d'Euledice, deux ou trois potions qui ont l'air imbuvables, et une bourse pleine.

A vue de truffe il y a suffisamment dans cette bourse pour le billet d'aller.
Si les croquis sont de sa patte, ça fait de lui un dessineux et Le Moineau, il aime bien les dessineux. Il pourra peut être lui proposer un arrangement.

L’écran de fumée se disperse lorsqu’il prend la parole.


Je viens des îles au nord de Kryg et c’est pas comme si le monde est rond, alors j’ai fait le tour de Syfaria pour arriver ici livrer le marbre qu’on m’a commandé.
Parce qu’il faut un bateau puissant et que par la voie des airs c’est lourd et coûteux, je me suis cogné de la caillasse à travers le monde.
Le Achab’, si tu lui donnes les bons cristaux, il carbure.
Il tousse, il fait de drôles de couleurs et il pétarade, mais il carbure.
Cependant le dernier breckar rouge fourni par le matriarcat a tout juste suffit pour accoster à Lerth.
Tel que tu me voies là, à écluser les seaux de pisse et de vin chaud, je suis bloqué.
J’ai pas de quoi alimenter ma chaudière pour repartir. Mon client ici, est censé me refiler un chargement de bouquins à emmener à Arameth et pour ça ils fournissent deux breckars rouges.


Le marin nelda crache un glaviot épais qui file se planquer en rampant sous la table.

Mais voilà les gratteurs de parchemins ont annulé ma commande et n’ont plus de boulot pour moi.
Voilà ce que je te propose l’alchimiste :
Avec ce que t’as dans ta bourse on a de qui racheter les breckars aux bibliothécaires, en faisant vibrer l’amarre sensible, je peux en avoir un bon prix, et ce, en lépidolites ou une autre monnaie.

Si t’es pas manchot avec un pinceau, je te fais l’aller à 200 pierres et une fresque sur les voiles de mon Achab’.
Je fournis la peinture…

Le brouillard se referme sur le visage du capitaine comme un masque brumeux.

On fait affaire ?



 
Bakean

Le Merakih 2 Manhur 1512 à 21h34

 
Se mefier des barbus
Quand on est poilu comme un Nelda c'est une forme d'ironie.
Et pourtant, Bakean avait quelques difficultés à croire l'espèce de touffe qui bougeait.
La facilité avec laquelle la raison de son désespoir avait trouvé solution était certainement une majeure raison de sa méfiance.
Quoi qu'il en était, il valait mieux ne pas laisser échapper l'idée, avant que le vieux ne change d'avis où qu'il décide de se raser et que Bakean se rende compte qu'il était en face du P'Ken'S'sarkh ou d'un Jytryan pas commode.
Bon déjà une question se posait.
"Qu'elle était cette espèce d'horreur de glaviot qui avait la taille d'un rat adulte ?"
Non pas celle-là, bien que Bakean n'arrivait pas à détacher son regard de l'endroit où le glaviot avait disparu, de peur qu'il réapparaisse en abbération du S'sarkh.


On peut pas faire confiance à la confrérie, c'est une sorte de moto comme "l'hiver vient" ou d'autres trucs moins fameux.
Mais sinon, une fresque de quel genre ? Parce que bon, c'est dans mes cordes, mais j'ai plus tendance à faire de la reproduction, donc un thème, ça serait pas de mauvais augure.

Ah oui, donc, oui on fait affaire.
J'vais acheter la Breckard rouge au gratte-papier du coin si tu veux, on se retrouve sur les quai... Heu... Il est où ton bateau d'ailleurs.

J'propose de te payer 100 Hyalins, une fois que le bateau démarre, et le reste si je trouve bon port ?

Ca te va comme deal ?


Afin de bien montrer que c'était pas un nigaud, Bakean retroussa les babines dans une sorte de sourire carnassier et fit les gros yeux. Il ressemblait à un loup déguisé en grand mère à qui on disait qu'il avait de belle dents pour l'occasion.
Pas vraiment terrifiant, mais si c'était possible de reculer le moment où le marin se rendait compte qu'il prenait la mer avec un entropiste, Bah ça serait mieux.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Julung 3 Manhur 1512 à 12h54

 
100 Hyalins tout de suite et le reste à destination ?
100 Hyalins tout de suite et le reste à destination…


ça fume sous le nuage.
Avec 100 Hyalins il couvre ses dépenses pour le voyage :
Nourriture, boisson, cartes maritimes, un peu de bois, de calfeutrage et de toile pour retaper le Achab’ au cas où et du tabac.

… le reste à destination…
… le reste devant le S'sarkh…
Le moineau a très envie de lui dire qu’il a autant de chance de voir le reste de la somme que de rencontrer un koprocle savonné mais il n’en fait rien.
La priorité est de reprendre la mer.
S’ils arrivent à destination, en sachant que cette dernière continue à prendre de l’avance sur eux, sa bourse se remplira mais la priorité est de reprendre la mer…


Tu te charges du brekard rouge, si tu peux d'ailleurs leur en acheter deux, on est jamais trop prudent.
Pioche sur le reste de la somme.
Je mène mon enquête sur les quais pour en apprendre plus sur la direction qu’a pris le bateau de tes potes poussiéreux.
Je remplis la soute et on prend le large. Le Achab' tu peux pas le louper, il est pas banal comme flotteur.
La fresque on verra le sujet une fois à bord.
Tope la...

Il tire sur son brûle gueule et donne une teinte cramoisie à son petit nuage personnel, crache dans sa paume et tend la main au nelda.



 
Bakean

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 20h55

 
L'air du large
Les mous continuent à percevoir le consensus même à distance.
Voilà que le preux Heltaïr du haut de sa participation à l'expédition première se gaussait de la tentative de Bakean.
L'autre tydale avec ses milles capuches et sa morale et sa tête plus dur qu'un membre d'un puceau qui entre à la maison des Dames, il se riait de Bakean.

Il avait adressé deux mots au bibliothécaire et fulminait.
Silindë aussi l'avait découragé.
Silindë ?! le type qui dit non à rien, il lui avait dit que ça servait à rien.

Bravo l'esprit d'équipe ! Splendide participation.

Le vent soufflait tel une tempête dans le crâne de Bakean chaque souffle était un râle, chaque inspiration une corvée.
Il marchait, vite, comme s'il était pressé de leur prouver leurs torts, comme s'il espérait que quelques heures pourraient rattraper pas loin de six semaines de voyage.

Un crachat sur le sol de Lerth
De dégout, il cracha le reste de tabac qu'il mastiquait nerveusement alors qu'il atteignait le port.
Il fit une pause et observa l'espèce d'immonde tâche marron gluante qui se faisait bientôt ensevelir sous le sable, deux pieds écrasèrent le machin alors que Bakean reprenait son souffle.
Il était ce crachat.
Loin des grandes entreprises Syfarienne, loin du travail d'ensemble, il était une tâche sur une route bien occupée.
Il s'écroula au sol.
Las de nouveau. Avec l'envie irrésistible de lancer quelques jambes des feu à tous ces pas pressés qui ne faisaient guère attention à lui. Tout le monde avançait alors que lui pauvre Equilibrien stagnait dans une rue bondée.
Le vent faillit souffler toute envie dans l'esprit de Bakean et toute vie dans la rue car l'espace d'un instant, l'envie de lancer une petite larme d'apocalypse lui prenait.

Resiste ! Prouve que tu existes !
Finalement, il fallait penser. Calmer le vent, et faire appel à la méthode et au sang-froid dont Bakean était jadis connu pour.
Il fallait surtout ne plus penser à la Larme, car il se faisait un peu peur l'entropiste avec ses envies quelques peu meurtrières.
Il se releva, pensait atteindre le port. Voulait atteindre le port.
Retrouver l'Achab' faire un nouveau marché avec le marin.
Ce fut déjà difficile à trouver.
Le rafiot n'avait pas l'air en si mauvais était que ça. Déjà il n'était pas en train de couler, ça rassurait Bakean.
Le vieux s'affairait dessus. Il avait du jeter par dessus bord toutes les bouteilles vides qui traînaient par-ci par-là.
Sans attendre, il lui hurla du bastingage.

Oh, l'vieux. J'propose un nouveau marché !
100 Hyalins et la peinture de ta coque avec les deux breckars et tu me descend jusqu'à Farnya.
Deal ?


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Crooot

Le Vayang 11 Manhur 1512 à 17h23

 

Le bateau du capitaine Moineau peut, tant par sa forme que par couleur, étonner le voyageur ou l'océanographe le plus aguerri.
En effet s'il faut parfois choisir entre l'esthétique et la mécanique des fluides, le marin optera pour la forme parfaite pour fendre les flots quand l'amateur de la faune océane pensera pour la proue de son navire à l'animal symbolisant le mieux l'esprit de son vaisseau.
L'Achab' blanc, lui ne s'embarrasse pas de telles considérations.
Moineau, devant la vie à une baleine blanche l'ayant sauvé de la noyade lorsqu'il n'était que mousse, choisit de rendre hommage au cétacé en faisant de son navire une sculpture de mysticète immaculé.
Pour dire la vérité on jurerait voir une sculpture que l'on a bricolée pour flotter et non un bateau tentant de ressembler à un mammifère marin.
Évidemment il a fallut faire des concessions pour garder un minimum de performance.
La proue se trouve donc au niveau de la queue de l'animal de bois, donnant ainsi le spectacle d'une baleine allant à reculons.
Pour ne pas ruiner la silhouette de son vaisseau, le capitaine opte alors pour des voiles cerfs-volants qu'il ne sort que lorsque la chaudière de l'Achab' est éteinte.
La chaudière, voilà où réside le véritable prodige de l'embarcation.
L'Achab' blanc possède une chaudière tubulaire dont la fabrication reste un secret.
On raconte qu'elle userait d'un combustible étrange pour développer sa puissance surprenante pour un navire d'un si faible tonnage. Elle brûlerait les flux, les cristaux, le sel de l'eau, l'âme des morts ou encore des créatures perverties, du charbon alchimique ou du bois entropique, certains racontent même que ce combustible serait une fournée de petits pains d'Aliundil...
Le capitaine Moineau ne réfute aucune de ces thèses, toujours est il que le Achab' reste un des navires les plus rapides de bien des flottes syfariennes.
Par contre personne ne fait mention d'une quelconque stabilité, d'une flottaison exemplaire ou d'un aptitude à l'insubmersibilité...

A l'arrivée de l'alchimiste le capitaine relève la tête.
Le garçon a de la voix mais ce qu'il lui dit ne lui plait guère.


Farnya !!?
Dis donc le marin de bateau-lavoir tu baisses la culotte ?
Tu veux donc plus retrouver tes copains poussiéreux ?
Pas confiance dans le vieux Achab' ?
On va la rattraper ta barcasse pleine de balayures de dessous de meuble, même qu'ils vont te traiter en héros quand tu monteras à leur bord.
On a craché, on s'est serré la pogne, à ce moment là je pensais pas que t'étais fait de bois flotté.

(-)

Je te laisse y réfléchir le temps de replier la voile sur laquelle tu me dois une fresque...



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